Enseignante : Mme Boumerzoug Chafika. Module : Introduction aux langues de spéc

Enseignante : Mme Boumerzoug Chafika. Module : Introduction aux langues de spécialité. Niveau : 3éme année. 1er cours : Qu’est-ce qu’une langue de spécialité : Il nous semble d’autant plus difficile de parvenir à une définition de l’expression “ langue de spécialité ” qu’il n’y a pas de consensus sur l’appellation : suivant les auteurs, on parle de langue spécialisée, de langue de spécialité, de langage technique, de vocabulaire spécialisé, de vocabulaire scientifico-technique, etc. De manière très générale, Galisson et Coste donnent des “ langues de spécialité ” la définition suivante : ‘ Expression générique pour designer les langues utilisées dans des situations de communication (orales ou écrites) qui impliquent la transmission d’une information relevant d’un champ d’expérience particulier. (Galisson et Coste 1976 : 511)’ Quant à Lerat, pour lui : ‘ La notion de langue spécialisée est [plus] pragmatique : c’est une langue naturelle considérée en tant que vecteur de connaissances spécialisées. (Lerat 1995 : 20)’ La définition donnée par Dubois est la suivante : ‘ On appelle langue de spécialité un sous-système linguistique tel qu’il rassemble les spécificités linguistiques d’un domaine particulier. (Dubois et al. 2001 : 40)’ De façon générale, on peut donc dire que les langues de spécialité sont des vecteurs de connaissances spécialisées. Mais outre le fait que cette remarque est pour le moins “ évidente ”, on peut se demander par rapport à quoi une langue est dite spécialisée ; si une langue de spécialité se définit par rapport à la langue commune, quelles relations les unissent ? Les langues de spécialités sont-elles des sous-ensembles de la langue commune, des variantes lexicales de la langue commune (dans le sens où seul le lexique ferait la différence entre langue commune et langue de spécialité)? Il convient de préciser que nous entendons par “ langue commune ” la langue non-marquée, non-spécialisée ‘(“ Langue de spécialité s’oppose à langue commune ” Dubois et al. 2001 : 440)’, et que “ langue générale ” désignerait la totalité de la langue, c’est-à-dire “ langue commune ” + “ langues de spécialité ”. Pour Cabré (1998 : 112), entre la langue commune et les langues de spécialité, il existe une différence de degré plutôt que de nature, et la spécificité des langues de spécialité se manifeste surtout au niveau de l’usage. Ainsi : ‘ Les unités de la langue commune sont employées dans les situations que l’on peut qualifier de non-marquées, (...) les situations dans lesquelles on emploie les langues de spécialité peuvent être considérées comme marquées. (Cabré 1998 : 115)’ On retomberait donc sur les définitions très générales données un peu plus haut : les langues de spécialité se distingueraient de la langue commune par leurs situations d’utilisation et par le type d’information qu’elles véhiculent. Il convient de remarquer la circularité de ces définitions, ce qui traduit la difficulté de définir précisément la notion de “ langue de spécialité ”. On trouve dans Cabré (1998 : 118-121) un regroupement des différentes définitions des langues de spécialité selon trois positions : “ les langues de spécialité sont des codes de type linguistique, différenciés de la langue commune, constitués de règles et d’unités spécifiques ”. Selon cette position, une langue de spécialité serait donc une langue à part entière ; mais dans ce cas, comment établir une frontière nette entre langue de spécialité et langue commune, et “ les phénomènes linguistiques qui différencient la langue de spécialité de la langue commune sont-ils suffisamment importants pour maintenir cette séparation ” ? Cette conception nous semble trop “ exclusive ” ; en effet, si une langue de spécialité était un véritable code spécifique, elle serait difficilement compréhensible par un non-spécialiste qui ne connaît pas ce code, or ce n’est pas toujours le cas. De plus, un discours scientifique de vulgarisation, donc d’un degré de spécialisation moindre, et compréhensible par un grand nombre de locuteurs, entrerait-il toujours dans cette conception ? 2éme cours : Langue de spécialité ou langue naturelle spécialisée ; Certains chercheurs définissent la langue de spécialité comme suit : (un sous système linguistique qui utilise une terminologie et d’autres moyens linguistiques est qui vise la non ambiguïté de la communication dans un domaine particulier.) Cette définition met en évidence deux aspects principaux de la langue de spécialité, à savoir la saillance lexicale, terminologique, qui met l’accent sur l’appartenance aux domaines d’une part, et d’autre part sur la présence de la langue usuelle qui fournit les ressources pour la mise en discours des contenus spécialisés. Jean Dubois : en effet la langue de spécialité ne se limite pas à la seule terminologie dans le dictionnaire de linguistique et des sciences du langage : « on appelle langue de spécialité un sous système linguistique tel qu’il rassemble les spécificités linguistiques d’un domaine particulier. En fait la terminologie a l’origine de ce concept, se satisfait très généralement de relever les notions et les termes considérés comme propre à ce domaine. Sous cet angle, il y a donc abus de parler de langue de spécialité, et vocabulaire spécialisé convient mieux. » (Dubois. 1994). De son côté Pierre Lerat ; Dans son ouvrage; Les Langues spécialisé, insiste sur le fait que l’appellation langue de spécialité ne renvoi pas à une langue à part entière mais un usage de la langue particulier « une langue spécialisé ne ce réduit pas à une terminologie : elle utilise des dénominations spécialisées (termes) y compris des symboles non linguistiques, dans des enancés mobilisant les ressources ordinaires d’une langue donnée. On peut donc la définir comme l’usage d’une langue naturelle pour rendre compte thechniquement de connaissance spécialisé. » ( Lerat , P 1995). 3éme cours : La langue de spécialité et les autres langues : La langue de spécialité et la langue générale : La langue générale ” désignerait la totalité de la langue, c’est-à-dire “ langue commune + langues de spécialité ”. Les linguistes théoriques ou descriptifs, considère que « toute langue de spécialité est une simple variante de la langue générale ». Il importe de positionner la notion de langue de spécialité par rapport à la langue générale. Il apparaît pertinent ici de distinguer, à l'intérieur de la langue générale, entre langue commune normalement partagée par tous les membres de la communauté linguistique et langue courante enrichie d'emprunts à des champs d'expérience spécialisés. Les mouvements entre langue commune et langue spécialisée ont fait l'objet de plusieurs travaux". On a observé que ces mouvements se font à double sens. Or, le transit des unités lexicales ne se fait pas par sauts quantiques et il n'existe pas de bande interdite entre les niveaux de langue. Au contraire, les migrations terminologiques se font en continu, passant de la langue commune à la langue spécialisée et inversement par une zone mixte où des unités de la langue commune se chargent de valeurs spécialisées et où des unités, d'une langue spécialisée, étant devenues tellement banalisées, sont prêtes à s'intégrer à la langue commune. De plus, cette zone mixte intermédiaire subit une évolution dans le temps. Elle peut d'abord se démarquer de la langue spécialisée, d'une part, et de la langue commune, d'autre part, acquérant un statut indépendant parfois éphémère mais qui, en tout état de cause, n'a pas pour mission de perdurer. Ensuite, elle assure la transition entre langue spécialisée et langue support de l'intersection entre les deux. On observe finalement un commune avant d'être l'agent recouvrement partiel de la langue commune courante par la langue spécialisée banalisée au point qu'il soit impossible de distinguer l'une de l'autre, sinon dans la nuance de tel ou tel usage. Ce phénomène de fusion diachronique garantit, en quelque sorte, l'existence d'un continuum dans l'échelle des niveaux de la langue. Les linguistes théoriques ou descriptifs, considèrent que “ toute langue de spécialité est une simple variante de la langue générale " (Cabré 1998: 119)', voire une simple variante lexicale. Ainsi, il n'y aurait pas de langue de spécialité à proprement parler, mais seulement des vocabulaires spécialisés. Le fait de ne voir dans les langues de spécialité que des vocabulaires spécialisés nous semble un peu restrictif. C'est oublier leur potentiel de communication, et les " décontextualiser ". De plus, c'est oublier qu'une langue de spécialité peut utiliser des moyens non lexicaux voire extralinguistiques: illustrations, formules mathématiques, etc. “Les langues de spécialité seraient des sous-ensembles, fondamentalement pragmatiques, de la langue dans son sens global " (Cabré 1998: 119)'. Cette notion de “ sous-ensemble " nous semble très intéressante, car elle sous-entend que la langue commune et les langues de spécialité peuvent partager certains éléments, et qu'elles sont perméables les unes aux autres. Ainsi, « les langues de spécialité sont en relation d'inclusion par rapport à la langue générale et en relation d'intersection avec la langue commune » (Cabré 1998). La notion de " langue générale " désigne ici la langue dans son ensemble (langues de spécialité + langue commune), et la notion de " langue commune " désigne la langue non marquée, celle des échanges quotidiens non spécialisés. Če même auteur (1998: 120) souligne le fait que cette conception se uploads/Management/ 3eme-annee-cours-langues-de-specialite.pdf

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  • Publié le Jul 28, 2022
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