Chapitre 4 LA MAINTENABILITE Page 67 STRATEGIES DE MAINTENANCE APPROCHE DE LA M
Chapitre 4 LA MAINTENABILITE Page 67 STRATEGIES DE MAINTENANCE APPROCHE DE LA MAINTENABILITE I – INTRODUCTION : 11 – Définitions : Dans des conditions données, la maintenabilité est l’aptitude d’un bien à être maintenu ou rétabli dans un état où il peut accomplir une fonction requise, lorsque la maintenance est accomplie dans des conditions données, en utilisant des procédures et des moyens prescrits. C’est aussi la probabilité de rétablir un système dans des conditions de fonctionnement spécifiées, en des limites de temps désirées, lorsque la maintenance est accomplie dans des conditions données, en utilisant des procédures et des moyens prescrits. On notera M(t) la fonction maintenabilité, TTR les durées d’intervention et MTTR la moyenne de ces durées. Commentaires : Probabilité de rétablir = P(TTR<t) = Probabilité (pour qu’un système en panne à t=0 soit rétabli à t). Conditions de fonctionnement : elles impliquent la mesure d’un niveau de bon fonctionnement après intervention Limite de temps : elle implique la définition d’un « temps prévu » associé à un délai t. Maintenance définie : la durée d’intervention n’ de sens que par rapport aux moyens mis en œuvre (procédures, personnels, logistique). A partir de ces définitions, on distingue : La maintenabilité intrinsèque : elle est « construite » dès la phase de conception à partir d’un cahier des charges prenant en compte les critères de maintenabilité (modularité, accessibilité, etc). La maintenabilité prévisionnelle : elle est également « construite », mais à partir de l’objectif de disponibilité. La maintenabilité opérationnelle : elle sera mesurée à partir des historiques d’interventions. L’analyse de maintenabilité permettra d’estimer la MTTR ainsi que les lois probabilistes de maintenabilité (sur les mêmes modèles que la fiabilité). 12 – Maintenabilité et maintenance : Pour un technicien de maintenance, la maintenabilité est la capacité d’un équipement à être rétabli lorsqu’un besoin de maintenance apparaît. L’idée de « facilité de maintenir » se matérialise par des mesures réalisées à partir des durées d’intervention. Il est évident que la maintenabilité intrinsèque est le facteur primordial pour que la maintenance soit performante sur le terrain. En effet, une amélioration ultérieure de la maintenabilité initiale n’est jamais chose facile. Il est donc indispensable que la maintenance sache définir ses besoins et les intégrer au cahier des charges d’un équipement nouveau afin que celui-ci puisse être facilement maintenable. 13 – Maintenabilité et disponibilité : FIABILITE MAINTENABILITE LOGISTIQUE DE MAINTENANCE DISPONIBILITE Le schéma ci-dessus rappelle les composantes de la disponibilité d’un équipement. Il met en évidence : Que la maintenabilité est un des leviers d’action pour améliorer la disponibilité et donc la productivité d’un équipement. Que la fiabilité et la maintenabilité sont 2 notions parallèles de même importance (et dont les démarches d’analyse sont semblables). 14 – Construction de la maintenabilité intrinsèque : La construction de cette maintenabilité doit prendre en compte un certain nombre de critères listés en pages suivantes et intégrés dès la phase de conception d’un nouvel équipement. Modularité et interchangeabilité : la conception modulaire d'un équipement repose sur l'idée de la simplification de sa fabrication, mais aussi de la simplification de sa maintenance grâce à l'interchangeabilité des modules. Chapitre 4 LA MAINTENABILITE Page 68 STRATEGIES DE MAINTENANCE APPROCHE DE LA MAINTENABILITE Sont interchangeables 2 composants, 2 modules ou 2 équipements pouvant être remplacés l'un par l'autre pour assurer la même fonction. En maintenance, c'est souvent au niveau de la dépose d'un sous-ensemble que va s'exercer l'action corrective, préventive ou de diagnostic. La facilité de l'interchangeabilité (carte électronique par exemple) est un facteur favorisant le transfert de tâches vers les opérateurs, dans le cas de la TPM. Le module de remplacement peut provenir d'un stock interne (module neuf ou remis en stock après réparation) ; d'un stock externe (module ou composant tenu en stock chez le fournisseur) ; du bien lui-même (par échange de deux éléments constitutifs, redondance) ; d'un bien identique hors service ou déclassé (cannibalisation) ; d'un bien différent comportant le même module; d'un atelier de fabrication. Dans le cas d'un composant, il doit être fabriqué dans le respect des spécifications et des tolérances normalisées (joint d'étanchéité, coussinet de palier, etc). Cela offre une gamme large de solutions pour organiser une intervention. L'interchangeabilité suppose le respect des normes (ajustements, filetages, produits, lubrifiants, raccords, connexions, etc). Se méfier des solutions innovantes mais exotiques ! Standardisation : elle vise à la simplification par réduction aussi bien en matière de fabrication que de logistique et de maintenance. En maintenance, elle s'exerce à tous les niveaux techniques et commerciaux, en permettant la réduction des stocks aussi bien que la rapidité et la simplicité des interventions. Prenons quelques exemples : Les équipements : il est plus facile de maintenir 10 machines de même type que de types différents. Les technologies : il est plus facile de se tenir à un modèle d'automate et de former les techniciens à sa programmation que de multiplier les formations. Les modules : utiliser 20 moteurs électriques ou 20 pompes centrifuges identiques offre plus de facilité d'organisation de la maintenance que s'ils étaient tous différents. Les outillages : démonter tout un module avec une clé de 13 est plus simple que d'avoir à inventorier toute sa caisse à outils. Les composants élémentaires : quincaillerie, visserie, graisseurs, robinets, trappes de visites, interrupteurs sont autant d'éléments qu'il est facile de standardiser. Les lubrifiants et leur fournisseur : ne pas suivre les préconisations par références de marque, qui conduiraient à une profusion de fûts. Il existe des tableaux d'équivalence et il suffit de 5 types d'huile et de 2 types de graisse pour assurer la lubrification d'un site industriel. Les procédures : standardiser leur présentation facilite l’exploitation. Les fournisseurs : un équilibre est à trouver entre le monopole accordé à un fournisseur privilégié et la multiplication des sources. Notons que la normalisation est un outil de standardisation, qui elle-même facilite interchangeabilité. Accessibilité : elle est caractérisée par la rapidité avec laquelle un élément peut être atteint. Elle doit être d'autant mieux maîtrisée que la fréquence probable des opérations de maintenance est grande. C'est le cas des filtres, des graisseurs, des points de réglage, de mesure, de surveillance, etc. Dans certains cas, l'accessibilité peut être définie sur des bases réglementaires touchant à la sécurité (exemple : échafaudage) ou ergonomiques (dimensions de l'ouverture d'un « trou d'homme » ou d'une trappe de visite). Aptitude à la pose et à la dépose : elle concerne les modules qui nécessitent un échange standard en préventif ou en cas de défaillance. Elle concerne les liaisons à supprimer pour isoler le module de son ensemble. Prenons l'exemple d'un groupe moteur électrique / pompe centrifuge : la dépose se rapporte à l’électricité (consignation, accès au bornier, connectique), à l'hydraulique (vannes d'isolement, vidange, boulonnerie des brides), à la mécanique (boulonnerie de la fixation). Des solutions plus ou moins rapides existent pour faciliter chacune de ces opérations de maintenance. Quelques problèmes à optimiser pour améliorer l'aptitude à la pose / dépose réduction du nombre de liaisons ; réduction du nombre d'outils à utiliser (standardisation des liaisons) ; assurer un pré positionnement à la pose : repères, tétons de centrage, rails de guidage, détrompeurs ; absence de réglages, préférable à des réglages longs et délicats ; facilité d'accès. Notons que l'interchangeabilité d'un module se fait souvent en « temps réel » d'indisponibilité de l'équipement, contrairement à sa remise en état réalisée en temps différé. Son aptitude à la dépose est donc un facteur de disponibilité de l’équipement. Chapitre 4 LA MAINTENABILITE Page 69 STRATEGIES DE MAINTENANCE APPROCHE DE LA MAINTENABILITE Démontabilité : elle concerne l’accès plus ou moins facile et plus ou moins rapide à des composants potentiellement « fragiles » et inaccessibles lorsque le sous-ensemble est monté. Elle se caractérise par des manœuvres rapides (portes de visites et capots avec verrous et charnières) demandant un minimum d'outils standards et facilitées par une documentation efficace (perspective éclatée montrant le fractionnement des éléments). Détectabilité : elle concerne la réduction des temps de localisation et de diagnostic, principalement pour les PC des équipements. Un logiciel de recherche et de localisation des défauts, les outils d'aide au diagnostic, une supervision, mais aussi un simple voyant ou le repérage des câbles et des points de mesure sont autant d'éléments de réduction des temps d'investigation. La réalisation d'une AMDEC amène le concepteur à évaluer le critère « détectabilité » et à proposer des solutions si nécessaire. Autres critères de maintenabilité : Tout ce qui peut être intégré à la conception d'un équipement afin de faciliter sa maintenance ultérieure est un critère de maintenabilité. Il en est ainsi pour l'installation de compteurs d'unités d'usage, pour les taraudages permettant la fixation d’un accéléromètre de surveillance vibratoire, pour le repérage visuel des graisseurs, pour la présence d'un anneau d'élingage sur le bâti, etc. le soutien logistique accompagnant l’équipement est également un critère de maintenabilité. Quelques exemples : la possibilité de dépannage par uploads/Management/ 04-approche-de-la-maintenabilite.pdf
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- Publié le Jan 07, 2023
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