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HAL Id: tel-02885749 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02885749 Submitted on 1 Jul 2020 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. La question du réel dans la poésie de la seconde moitié du XXe siècle : survivance de la poésie réaliste du XIXe siècle dans les pratiques poétiques contemporaines (Philippe Jaccottet, James Sacré, Philippe Clerc) Khalil Al- Hmedi To cite this version: Khalil Al- Hmedi. La question du réel dans la poésie de la seconde moitié du XXe siècle : survivance de la poésie réaliste du XIXe siècle dans les pratiques poétiques contemporaines (Philippe Jaccottet, James Sacré, Philippe Clerc). Littératures. Université Toulouse le Mirail - Toulouse II, 2017. Français. ￿NNT : 2017TOU20039￿. ￿tel-02885749￿ en vue de l’obtention du DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE délivré par l’Université Toulouse 2-Jean Jaurès présentée et publiquement soutenue le vendredi 30 juin 2017 par Khalil AL-HMEDI La question du réel dans la poésie de la seconde moitié du XXe siècle : survivance de la poésie « réaliste » du XIXe siècle dans les pratiques poétiques contemporaines (Philippe JACCOTTET, James SACRÉ, Philippe CLERC) sous la direction de MM. Jean-Noël PASCAL et Jacques DÜRRENMATT École doctorale ALLPH@ Spécialité Lettres modernes Unité de recherche PLH-ELH (EA 4601) Jury Mme Isabelle CHOL, professeur à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour Mme Marie JOQUEVIEL-BOURJEA, maître de conférences HDR à l'Université Paul Valéry-Montpellier 3 M. Jacques DÜRRENMATT, professeur à l'Université Paris Sorbonne-Paris 4 M. Jean-Noël PASCAL, professeur à l'Université Toulouse 2-Jean Jaurès en vue de l’obtention du DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE délivré par l’Université Toulouse 2-Jean Jaurès présentée et publiquement soutenue le vendredi 30 juin 2017 par Khalil AL-HMEDI La question du réel dans la poésie de la seconde moitié du XXe siècle : survivance de la poésie « réaliste » du XIXe siècle dans les pratiques poétiques contemporaines (Philippe JACCOTTET, James SACRÉ, Philippe CLERC) sous la direction de MM. Jean-Noël PASCAL et Jacques DÜRRENMATT École doctorale ALLPH@ Spécialité Lettres modernes Unité de recherche PLH-ELH (EA 4601) Jury Mme Isabelle CHOL, professeur à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour Mme Marie JOQUEVIEL-BOURJEA, maître de conférences HDR à l'Université Paul Valéry-Montpellier 3 M. Jacques DÜRRENMATT, professeur à l'Université Paris Sorbonne-Paris 4 M. Jean-Noël PASCAL, professeur à l'Université Toulouse 2-Jean Jaurès Remerciements Sans l’aide et le soutien de plusieurs personnes, ce travail n’aurait pas pu voir le jour sous cette forme. Je tiens en premier lieu à remercier mes professeurs, Jean-Noël Pascal et Jacques Dürrenmatt pour leurs conseils, leur disponibilité et leur confiance. Je souhaite également remercier les poètes James Sacré et Philippe Clerc pour leur accueil généreux, leur attention bienveillante au cours de ce travail et lors des entretiens qu’ils m’ont accordés. Je remercie également pour sa gentillesse Patricia Sustrac : son aide apportée lors des derniers mois, ses relectures et ses encouragements ont été un soutien déterminant. Merci à tous mes amis qui m’ont soutenu et encouragé de près ou de loin. Enfin, un grand merci à Badrieh, ma femme, qui m’a permis de trouver le temps nécessaire pour mener à bien cette thèse, à mes trois enfants ainsi qu’à ma mère, qui m’a toujours accompagné dans ses pensées et dans ses prières. J’essaie surtout de me saisir des mots, des sentiments et des pensées que me donne le réel (un arbre, le visage d’un ami, un poème de Ronsard ou de Cavafi) pour en nourrir, ce que je crois être mes gestes d’écriture.1 James Sacré 1 James Sacré, Parler avec le poème, Genève : La Baconnière (Langages), 2013, p. 12. 7 INTRODUCTION Réunir dans une même étude Philippe Jaccottet, James Sacré et Philippe Clerc peut sembler a priori surprenant. En effet, ces poètes sont réputés pour appartenir à « des familles » ou des tendances poétiques très différentes, voire très opposées bien qu’ils appartiennent à une même génération : dix ans seulement, en effet, les séparent. Voyons d’abord l’aîné, Philippe Jaccottet, né en 1925. Il est souvent classé parmi les poètes « ontologiques » qui constituent l’un des plus grands courants de la poésie de la seconde moitié du XXe siècle. Les critiques ne cessent de l’évoquer aux côtés d’auteurs, comme Yves Bonnefoy, Jacques Dupin ou André Du Boucher, qui renouent, lors de leurs débuts, avec le monde sensible en réaction aux excès du surréalisme triomphant : « Ils [Bonnefoy, Dupin, Du Boucher et Jaccottet] rejettent l’écriture automatique, l’exaltation de l’imagination, tout ce qu’il peut y avoir d’idéologique et de “romantique” dans le surréalisme »1. Cette famille de poètes accorde à la poésie, selon Christine Van Rogger- Andreucci, « une fonction salvatrice, donneuse ou révélatrice du sens que le monde peut prendre aux yeux du poète et à travers son œuvre »2. Ils s’interrogent, chacun à leur façon, sur la présence précaire du monde et des choses qui les entourent et derrière les apparences desquels ils nous suggèrent une réalité profonde3. Ils se préoccupent en outre du sens obscur et insaisissable de l’existence humaine et donnent en quelque sorte un fondement spirituel à celle-ci4. Dans son étude consacrée à la poésie contemporaine et publiée sur son site officiel, Jean-Michel Maulpoix regroupe ces poètes autour du verbe « Habiter » désignant ainsi toute une famille d’auteurs qui ont commencé à publier dans les années cinquante « assemblés 1 Jean-Michel Maulpoix, « La Poésie française depuis 1950 », étude publiée sur son site officiel : https://www.maulpoix.net/Diversite.html. 2 Christine Van Rogger-Andreucci, « La poésie française contemporaine : enjeux et pratique », article publié sur internet, consultable sur le lien suivant : http://ler.letras.up.pt/uploads/ficheiros/4370.pdf. 3 La Poésie française du Moyen-Âge à nos jours, Michel Jarrety (dir.), Paris, PUF, 1997, p. 484. 4 Christine Van Rogger-Andreucci, « La poésie françaises contemporaine : enjeux et pratique », art. cit. 8 autour de leur quête commune du lieu et de la présence ainsi que d’un rapport insistant à l’élémentaire »1. James Sacré né en 1939, il appartient, quant à lui, au mouvement poétique des « néo- lyriques » des années quatre-vingt, parmi lesquels figurent des auteurs comme Guy Goffette, Jean-Pierre Lemaire ou encore Jacques Réda. Jean-Michel Maulpoix, qui est le principal « théoricien » de ce courant avec des ouvrages comme La Voix d’Orphée, puis La Poésie comme l’amour, les regroupe autour de l’infinitif « Articuler » dans la mesure où « leur écriture semble orientée vers un désir de synthèse entre la tradition et la modernité »2. Les poètes néo-lyriques réagissent surtout aux poètes « textualistes »3, anti-lyriques, qui valorisent les recherches formelles au détriment du sens et de la réalité référentielle, mais aussi contre les poètes ontologiques. Ils refusent également les ambitions exaltées du surréalisme et son refus de coller au réel. Ils renouent dès lors avec un discours poétique d’apparence très modeste et très proche de celui de la vie quotidienne qui rend leur poésie lisible pour le grand public. Ils retrouvent « le goût de l’émotion et de l’expression subjective »4 et portent leur attention sur les petits détails de leur vie quotidienne. À la différence de Philippe Jaccottet et de James Sacré, Philippe Clerc, né en 1935, ne se revendique d’aucune famille poétique. Il est d’ailleurs peu étudié par la critique et son travail est encore peu balisé dans le champ universitaire. Son écriture poétique frappe par son hétérogénéité et par son refus de tout aspect lyrique. Elle étonne également par sa neutralité et son renoncement à toute linéarité narrative au profit d’une série éclatée de faits inspirés de la vie quotidienne. Une telle écriture nous semble très proche de celles des poètes grammairiens comme Jean Daive, Emmanuel Hocquard, Anne-Marie Albiach ou encore Claude Royet- Journaud qui « manifeste[nt] un souci de réflexivité critique et de rigueur formelle très accusé »5 et qui récusent aussi bien aspects transcendantal que subjectif et refusent la métaphore au profit de la littéralité : 1 Jean-Michel Maulpoix, « La poésie française depuis 1950 », art. cit. 2 Ibid. 3 Les poètes textualistes forment un groupe constitué, entre autres de, Francis Ponge, Denis Roche et Jean-Marie Gleize, qui s’est réuni dans les années soixante autour de la revue Tel Quel sous l’égide de Francis Ponge. 4 Jean-Michel Maulpoix, « La poésie française depuis 1950 », art. cit. 5 Ibid. 9 Quand je dis que ce que j’écris est littéral, je ne veux pas dire que je fais état d’événements qui ont eu lieu (même si c’est le cas) ; je veux dire simplement que mes énoncés sont à prendre à la lettre, tels qu’ils sont reproduits, noir sur blanc.1 Pourtant, l’écriture de Philippe Clerc manifeste souvent un aspect ludique qui semble parfois la seule logique à prendre en compte dans le poème et qui le uploads/Litterature/la-questiondureeldanslapoesiedelasecondemoitie.pdf

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