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PSIUN 4, bd Gabriel - BP 17270 - 21072 DIJON CEDEX AIDE-numérique Tél. (33) 03.80.39.50.91 CFOAD - Appui-cours e-mail: appui-cours-cfoad@u-bourgogne.fr Master 1 SCIENCES DU LANGAGE ET DIDACTIQUE DU FRANÇAIS « LITTÉRATIE» 16D462/2 Année 2015/2016 Jean-Baptiste GOUSSARD En vertu du code de la Propriété Intellectuelle – Art. L. 335-3 : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi. (L. n° 94-361 du 10 mai 1994, art. 8) – Est également un délit de contrefaçon la violation de l’un des droits de l’auteur d’un logiciel définis à l’article L. 122-6. Les cours dispensés par le C.F.O.A.D. relèvent du présent article. Ils ne peuvent être ni reproduits ni vendus sous quelques formes que ce soit sous peine de poursuite. CALENDRIER 2015/2016 16D462 : LITTÉRATIE Enseignant : Jean-Baptiste GOUSSARD Dates mise en ligne des cours et envoi postal aux étudiants 1) Contenus et activités des envois (cours, TD, devoir, corrigé, etc.) 2) dates retour des devoirs 21 octobre 2015 Cours première partie 18 novembre 2015 Cours deuxième partie 16 décembre 2015 20 janvier 2016 Cours troisième partie 10 février 2016 Cours quatrième partie + Devoir 16 mars 2016 Retour devoir 06 avril 2016 Adresse mail pour contact : jean-baptiste.goussard@u-bourgogne.fr X envoi papier : Adresse personnelle – Jean-Baptiste GOUSSARD – 2 rue Stéarinerie – 21000 DIJON Ou Adresse professionnelle - CFOAD- PSIUN - AIDE-Numérique – 4, boulevard Gabriel - BP 17270 - 21072 DIJON (à l’attention de Monsieur GOUSSARD) Ou X envoi électronique : jean-baptiste.goussard@u-bourgogne.fr 16D462 : Jean-Baptiste GOUSSARD – Littératie (M1) 26 DEUXIÈME PARTIE : LA « TECHNOLOGIE » DE L’ÉCRIT Pour autant que le langage est une faculté naturelle et que sa manifestation dans une langue passe par la parole, c’est naturellement de parole orale qu’il s’agit ; l’oral est la manifestation originaire et naturelle, spontanée en quelque sorte, de la faculté humaine du langage. Face à cela, l’écrit peut être conçu comme une technologie. En effet, non seulement il vient après, mais il semble être un moyen de transcription de l’oral. Le système d’écriture est un outil1 et nous pouvons ainsi parler de l’écrit comme d’une technologie2. Il existe, à propos de cette technologie, ce que David R. Olson3 appelle une croyance, l’a priori qui voudrait que l’écriture soit la simple transcription de la parole. Il remarque en effet : « le fait que nous soyons capables de transcrire à peu près tout ce que nous disons et que tout ce qui s’écrit puisse être lu à haute voix nous invite irrésistiblement à conclure que l’écriture n’est que de la parole “notée”. C’est ce que nous croyons depuis Aristote […]. Avant de savoir lire, on a appris à parler ; apprendre à lire, cela reviendrait à apprendre comment ce que quelqu’un dit oralement (ce que l’on sait déjà faire) est représenté sous forme de traces visibles (ce que l’on ne sait pas encore faire). Il s’agirait donc du même breuvage transvasé dans un nouveau flacon. » Mais les recherches montrent que ce n’est bien là qu’une croyance et que les systèmes d’écriture ne parviennent à transcrire qu’une partie de ce qui est dit. Certes, ils transcrivent effectivement les formes verbales (phonèmes, lexèmes, syntaxe) mais sont inaptes à restituer l’intentionnalité, la manière dont cela a été dit. Si l’on prend, pour s’en convaincre le chemin inverse, celui qui retourne, depuis ce qui a été transcrit dans un système graphique, vers une oralisation, on voit que cette verbalisation peut s’effectuer de multiples manières (sinon point de mises en scènes différentes d’une pièce de théâtre, par exemple !). L’écrit apparaît donc davantage comme un modèle pour la parole que son équivalente transcription. Gardons cela à l’esprit un instant et concluons, comme Olson, que cette technologie de l’écriture peut être définie ainsi : « De manière générale, les systèmes d’écriture peuvent être considérés comme des outils de communication visuelle, ainsi que l’ont dit aussi bien Gaur que Harris, et non comme des outils destinés à une représentation exacte de ce qui est dit, objectif que n’atteint aucune écriture. Les écritures peuvent varier de manière considérable dans leur structure externe et elles peuvent cependant demeurer des moyens de communication graphique efficaces. Il existe néanmoins des moments charnières 1 On pourrait discuter le fait que tout système d’écriture sert à coder l’oral, notamment pour le cas des idéogrammes. Je prends seulement dans ce propos introductif le cas de notre système, celui de l’écriture alphabétique, sans entrer dans les détails de ce que code chaque système. Quoi qu’il en soit, à part peut-être le système pictographique – dont on peut justement contester le statut de système d’écriture au sens strict, on parle de proto-écriture – tout système d’écriture code en réalité la langue, d’une manière ou d’une autre, les signifiés, les sons… 2 Il est vrai que le titre « la technologie de l’écrit » est ambigu : il s’agit ici de parler des systèmes d’écriture comme une technologie et non d’abord les moyens technologiques qui permettent d’écrire (tablette de cire, tablette tactile, stylet, stylo, clavier…) 3 L’Univers de l’écrit. Comment la culture écrite donne forme à la pensée, Paris, Retz, 1998, p. 18. 16D462 : Jean-Baptiste GOUSSARD – Littératie (M1) 27 décisifs. Le plus important est l’invention de systèmes graphiques qui disposent d’une syntaxe et peuvent donc exprimer des propositions. Seules des écritures disposant d’une syntaxe peuvent exprimer de telles propositions. Les écritures logographiques, syllabiques et alphabétiques ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients […] » Cette définition appelle plusieurs éclaircissements. D’abord, il faut convenir qu’il existe plusieurs systèmes d’écriture, qui reposent sur des structures externes différentes, c’est à dire des principes de codage différents. Il nous faudra donc tenter d’établir une typologie des systèmes d’écriture pour en livrer les principes essentiels. Ensuite, Olson indique, et c’est évident, que ces systèmes ont connu une évolution historique. Comme toute technologie, l’écrit a évolué depuis son apparition jusqu’à aujourd’hui. Pour mieux la comprendre nous ne pourrons donc pas nous passer d’une vision historique. Il ne s’agira pas seulement de comprendre les conditions extérieures de son apparition ou de ses usages, ce qui dans la dimension culturelle et anthropologique de la littératie est important, mais aussi de comprendre les innovations internes du système, c’est à dire les modifications successives dans les manières de transcrire. Ces deux premières approches permettent de classer et de comprendre les systèmes. Malgré tout, on peut nuancer cette première présentation des choses, ce que suggère Olson. Quoi qu’il en soit, on peut mettre en doute le codage lui-même. La vison historique et typologique des choses, le révèle, il faudra alors s’intéresser aux rapports entre l’oral et son supposé codage écrit. Enfin, nous nous intéresserons à un corollaire immédiat de la technologie écrite. En effet, la technologie écrite apporte avec elle un corollaire, comme une conséquence de son existence : la réflexion métalinguistique. Il nous faudra nous demander dans quelles mesures l’accès à l’écrit produit la possibilité de cette pensée métalinguistique. I. Typologie des codes écrits Nous utilisons avec tant d’habitude et d’aisance notre code écrit, que nous en oublions parfois, d’une part que c’est un système alphabétique mais qu’il en existe d’autres et d’autre part que ce système, n’en déplaise à notre occidentalocentrisme, n’est pas nécessairement le meilleur, ni le plus abouti. Je vous propose, dans cette partie, de nous intéresser à ces différents types de systèmes d’écriture. S’il est vrai que l’évolution historique (que nous aborderons dans la partie suivante) est souvent liée au passage d’un système à l’autre, j’ai choisi de distinguer, par souci pédagogique simplificateur, la typologie de l’évolution. 1. Écrire et dessiner Partons d’une donnée simple : écrire est d’abord un procédé graphique. Le dessin et l’écriture relèvent tous deux de la capacité graphique et sont permis par les mêmes 16D462 : Jean-Baptiste GOUSSARD – Littératie (M1) 28 aptitudes physiques de l’homme, notamment son pouce opposé. L’écriture et les arts graphiques ont donc la même source et on assiste à une explosion de formes graphiques au Paléolithique supérieur (30 000 à 10 000 av. J. C.) Les dessins qui apparaissent à cette époque ont une visée expressive ou bien communicative. En réalité l’expression existe dans les deux cas, sauf que dans le second elle adressée à l’autre tandis que dans le premier elle n’est adressée qu’à soi. Il s’agit d’extérioriser des pensées, des sentiments. Dans les deux cas également, la nécessité de la trace est celle de la durée dans le temps, le dessin doit pouvoir subsister un certain laps de temps entre l’encodage et le décodage. Il faut distinguer l’émission de la réception : un dessin peut ne pas avoir de signification à l’émission mais en prendre à la réception (c’est le cas de signes naturels, par exemple). Pour ce qui est de signes produits dans une intention de signification, il semble qu’il s ne peuvent exister que si préalablement existe un système de communication interactive. Puisque ces signes sont une forme réfléchie d’un uploads/Litterature/aspects-psycholinguistiques-et-psicologiques-de-la-litteratie.pdf

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