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Typologie des Pères –- Textes – ITO - sandrine caneri © - POLY ●1 / 4 ● ……………………………………………………………………………………………………………………………… La Typologie des Pères Exemples Justin (165) Justin, dès le IIe siècle, utilise cette lecture pour comprendre les prophètes et en parle comme d’une τέχνη1 : Tantôt, en effet, l'Esprit saint a fait qu'il se produise de façon visible quelque chose qui était une figure typique de l'avenir, tantôt il a proféré des paroles sur ce qui devait arriver, les proférant comme s'il parlait d'événements alors en cours ou même déjà passés. Procédé (τέχνην) que ne sauraient ignorer ceux qui abordent les paroles des prophètes sans rester incapables d'en suivre le sens ainsi qu'il convient. Il illustre ensuite sa pensée par la prophétie d’Isaïe 53,7 : « comme une brebis il a été conduit à l’abattoir… ». Irénée de Lyon (vers 202) le Signe de Jonas Dieu a donc usé de longanimité devant l'apostasie de l'homme, parce qu'il voyait d'avance la victoire qu'il lui donnerait un jour par l'entremise du Verbe : car, tandis que « la puissance s'est déployée dans la faiblesse » (2 Co 12,9), le Verbe a fait apparaître la bonté de Dieu et sa magnifique puissance. Il en a été, en effet, de l'homme comme du prophète Jonas. Dieu a permis que celui-ci fût englouti par un monstre marin (Jon 2,1 sv), non pour qu'il disparût et pérît totalement, mais pour qu'après avoir été rejeté par le monstre il fût plus soumis à Dieu et qu'il glorifiât davantage Celui qui lui donnait un salut inespéré. C'était aussi pour qu'il provoquât un ferme repentir chez les Ninivites (Jon 3,1 sv) en sorte que ceux-ci se convertissent au Seigneur qui les délivrait de la mort, terrifiés qu'ils seraient par le signe accompli en Jonas. Comme le dit à leur sujet l'Écriture : « Et ils se détournèrent chacun de sa voie mauvaise et de l'iniquité qui était dans leurs mains, en disant : Qui sait si Dieu ne se repentira pas et ne détournera pas de nous sa colère, en sorte que nous ne périssions pas ? » (Jon 3,8-9). De la même manière, dès le commencement, Dieu a permis que l'homme fût englouti par le grand monstre, auteur de la transgression, non pour qu'il disparût et pérît totalement, mais parce que Dieu préparait à l'avance l'acquisition du salut qu'a effectuée le Verbe, par le moyen du « signe de Jonas » ,(Mt 12,39-40), au bénéfice de ceux qui auront eu sur Dieu le même sentiment que Jonas, qui l'auront confessé et qui auront dit : «Je suis le serviteur du Seigneur, et j'honore le Seigneur, le Dieu du ciel, qui a fait la mer et la terre ferme. » (Jon 1,9) Dieu a voulu que l'homme, recevant de lui un salut inespéré, ressuscite d'entre les morts, qu'il glorifie Dieu et qu'il dise la parole prophétique de Jonas : «J'ai crié vers le Seigneur mon Dieu dans ma détresse, et il m'a exaucé du ventre de l'enfer. » (Jon 2,2) Dieu a voulu que l'homme demeure toujours fidèle à le glorifier et à lui rendre grâces sans cesse pour ce salut reçu de lui, « en sorte qu'aucune chair ne se glorifie devant le Seigneur» (1 Co 1,29). Contre les hérésies III, 20, 1 (trad. Rousseau, Cerf 1984, p. 370-371) Clément d’Alexandrie (vers 216) Isaac « est le type du Seigneur enfant en tant que Fils. Puisqu’il était fils d’Abraham, comme le Christ est Fils de Dieu, et il était victime comme le Seigneur. Mais il ne fut pas consumé (Lv 2,11) comme le fut le Seigneur. Isaac se borna à porter le bois du sacrifice, comme le Seigneur celui de la croix. […] Mais Isaac ne souffrit pas (Gn 22,6) ». Le pédagogue I, 5,23, SC 70, p.150-153 Origène (253) Le sabbat a été institué comme un jour sacré ; tous les saints et tous les justes doivent célébrer le sabbat... Voyons donc en quoi consiste pour le chrétien l'observance du sabbat : le jour du sabbat, il ne faut accomplir aucune œuvre d'ici-bas ; il faut s'abstenir de toutes les œuvres terrestres, ne rien faire qui relève de ce monde, s'adonner aux œuvres spirituelles, venir à l'église, être attentif à la lecture de l'Écriture et aux explications qu'on en donne, penser aux choses du ciel, s'occuper de l'espérance de la vie future, avoir devant 1 Dialogue avec Tryphon 114,1, p.488-489. La traduction peu compréhensible de P. Bobichon, nous oblige à ajouter la nôtre en note, en la tournant à l’affirmative : « Procédé que doivent connaître ceux qui abordent les paroles des prophètes et restent capables d'en suivre le sens ainsi qu'il convient ». Typologie des Pères –- Textes – ITO - sandrine caneri © - POLY ●2 / 4 ● ……………………………………………………………………………………………………………………………… les yeux le jugement à venir, méditer, non les réalités visibles et présentes, mais les réalités futures et invisibles. Les juifs aussi doivent observer tout cela. Et chez eux, les forgerons, les maçons, tous les travailleurs manuels restent sans rien faire le jour du sabbat. Mais en ce jour, les lecteurs qui proclament la Sainte Écriture, les docteurs qui expliquent la Loi de Dieu, n'interrompent pas leurs fonctions et cependant ils ne profanent pas le sabbat. Mon Seigneur lui-même l'a reconnu : « N'avez-vous pas lu, leur dit-il, que les prêtres dans le Temple manquent au repos du sabbat sans commettre aucune faute ? » (Mt 12,5) C'est donc celui qui s'abstient des œuvres de ce monde et se rend libre pour les activités spirituelles, c'est celui-là qui offre le sacrifice du sabbat et sanctifie le sabbat comme un jour de fête... Pendant le sabbat, chacun reste dans sa demeure et n'en sort pas. Quelle est donc cette demeure de l'âme spirituelle ? Cette demeure, c'est la justice, la vérité, la sagesse, la sainteté ; tout cela, c'est le Christ, lui, la demeure de l'âme. De cette demeure, il ne faut pas sortir, si l'on veut garder le vrai sabbat et célébrer par des sacrifices ce jour de fête, selon la parole du Seigneur : « Celui qui demeure en moi, moi aussi je demeure en lui » (Jn 15,5). […] Le Seigneur montre que, aussi longtemps que dure ce monde, il n’existe pas de repos sabbatique (Jn 5,17) où Dieu cesserait de diriger l’univers et de veiller sur le genre humain. […] Le vrai sabbat où Dieu se reposera de toutes ses œuvres sera le siècle futur. Homélies sur les Nombres 23,4 (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 2, p. 87-89) Hilaire de Poitiers (367), Préface au Traité des Mystères « Il y a bien des manières d’interpréter l’Écriture.[…] Toute l’œuvre contenue dans les saints livres annonce par des paroles, révèle par des faits, établit par des exemplaires l’avènement de Notre Seigneur Jésus Christ qui, envoyé par son Père, s’est fait homme en naissant d’une vierge par l’opération du Saint Esprit. C’est Lui, en effet, qui pendant toute la durée du siècle présent (= la durée totale du monde créé), par des préfigures vraies et manifestes, engendre, lave, sanctifie, choisit, sépare ou rachète l’Église dans les Patriarches : par le sommeil d’Adam, par le déluge de Noé, par la bénédiction de Melchisédech, par la justification d’Abraham, par la naissance d’Isaac, par la servitude de Jacob. Pendant tout le déroulement du temps, en un mot, l’ensemble des prophéties, mise en œuvre du plan secret de Dieu, nous a été donné par bienveillance pour la connaissance de son Incarnation à venir ». (Traité des Mystères, SC 19, p.72-75) Éphrem le Syrien. (373) Commentaire de l’Evangile Concordant ou Diatessaron, SC 121, p.89-91. Éléazar a fiancé Rébecca près de l'eau du puits (Gn 24, 1-67) ; Jacob fit de même pour Rachel (Gn 29, 1-21), et Moïse pour Séphora (Ex 2,16-21). Tous furent les types de Notre-Seigneur, qui s'est fiancé à son Église dans l'eau du Jourdain. De même que, près de la source, Éléazar a montré à Rébecca son seigneur Isaac qui s'avançait dans les champs à sa rencontre ; ainsi Jean, depuis la source du fleuve du Jourdain, a-t-il montré Notre-Seigneur : Voici celui qui est l'agneau de Dieu, celui-ci est celui qui vient enlever les péchés du monde (Jn 1,29). Basile le Grand (379) donne une sorte de définition de la typologie : Le type en effet, signifie, par imitation (μίμησις), ce que l’on espère et, d’avance, fait entrevoir l’avenir de manière à le faire comprendre. Ainsi Adam est-il le type de celui qui doit venir, et le rocher est le Christ typiquement (τυπικῶς) (Sur le Saint Esprit XIV,31, SC 17bis, p.354-357, PG 32, 121C ). Jean Chrysostome Au type ou à la figure doit correspondre la vérité, celle-ci lui étant supérieure : Qu'est-ce donc que l'ombre, qu'est-ce que la vérité ? Eh bien, appliquons la question aux tableaux exécutés par les peintres. Tu as souvent vu une image impériale d'abord colorée en bleu, ensuite le peintre trace en blanc une esquisse; il représente l'empereur, le trône et à côté des chevaux uploads/Litterature/ typologie-des-peres-textes.pdf
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