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81,9(56,7e'(02175e$/   /$'e&216758&7,21'(/¶21727+e2/2*,(3$5-$&48(6'(55,'$  'e7285/,77e5$,5((70,6((15(/,()'(/$0$75,&(/$1*$*,Ê5( &200(',))e5A1&(   PAR &/$5$-6=<-$1    'LUHFWHXUGHUHFKHUFKH 0-($1*521',1     'pSDUWHPHQWGH3KLORVRSKLH )DFXOWpGHV$UWV GHV6FLHQFHV  7KqVHSUpVHQWpHjOD)DFXOWpGHVeWXGHV6XSpULHXUHV HQYXHGHO¶REWHQWLRQGXJUDGHGH Philosophiæ Doctor 3K'     'pFHPEUH   ‹&ODUD-6]\MDQ 1 REMERCIEMENTS Je souhaiterais dédier ce travail à un absent, un absent qui m’est ô combien cher et qui ne cesse d’habiter mes pensées et souvenirs. Papa, ceci est pour toi. Ton amour profond des Lettres, ton immense passion pour la poésie et la musique, ont su bercer mes jeunes années et me donner cette sensibilité si particulière. De toi, je tiens sans doute ce goût précieux pour le mystère des mots et l’alchimie de la phrase. Tu as su, depuis ma tendre enfance, m’encourager à poursuivre cette voie souvent ardue et ingrate de l’écriture. Même malade et très affaibli, tu accueillais avec joie mes idées et me transmettais, avec enthousiasme, tes suggestions. La simple évocation de Mallarmé se traduisait, sur ton visage, par cet énigmatique sourire dont toi seul avais le secret. Il y a six ans, subitement, tu es parti. Ton absence, pesante, cruelle, s’est abattue sur nous. Les textes d’Apories ou de Circonfession ont soudain pris une dimension différente, bien plus personnelle. Je comprenais alors pourquoi notre mort est d’abord la mort de l’autre, de cet autre si proche dont l’absence imparable nous laisse un vide amer et triste. Le dialogue pourtant n’est jamais rompu, car ce texte t’est destiné. Au fil de la rédaction, j’ai imaginé tes réactions, tes commentaires, tes critiques aussi, car ta lecture était toujours aiguisée et exigeante. De Jérusalem, aujourd’hui, je sais que tu me souris. Bien évidemment, je me dois de remercier toutes les personnes qui ont, de près ou de loin, contribué à la réalisation de cette étude. Maman, jamais je n’aurais pu mener ce travail à bien sans ton précieux concours, sans tes judicieux conseils qui m’ont, tant de fois, aidée à surmonter l’angoisse de la page blanche, les affres de l’argument incertain et mal formulé. Tu as su trouver les mots pour m’encourager à coucher sur papier mes idées et c’est avec fierté que tu accueillais mes moindres progrès et relisais avec intérêt mes paragraphes qui se transformaient en chapitres. De Nice à Montréal en passant par Paris, ton soutien n’a jamais failli et tu as ma plus profonde reconnaissance. Je tiens également à remercier très chaleureusement mon directeur de thèse, Monsieur Jean Grondin, pour son immense expertise, sa grande compréhension, ses encouragements renouvelés ainsi que pour sa lecture toujours très attentive et bienveillante. Une pensée bien entendu pour ma chère sœur Jessie dont l’optimisme, l’humour et la bonne humeur sont hautement contagieux et qui a très certainement contribué à rehausser ma motivation dans les moments où elle me faisait malheureusement défaut. 2 « Quand les mythologies s’effondrent, c’est dans la poésie que trouve refuge le divin » Saint-John Perse 3 RÉSUMÉ Le mouvement derridien de la différance marque la rupture avec l’affirmation de la métaphysique de la présence, avec l’autorité du signifié transcendantal. Dans cet univers mouvant de signifiants qui se renvoient perpétuellement les uns aux autres, la logique d’univocité se disloque. La « présence » n’est que fantomatique, s’esquissant au sein d’une chaîne ininterrompue de signifiants et se laissant toujours creuser par la marque d’un irréductible manque. Face au logocentrisme, corollaire de l’affirmation de la présence, l’écriture se veut siège et articulation de la trace, d’une origine qui ne peut être que raturée, véhicule d’une irrémédiable fêlure. Le volet littéraire de la déconstruction a pour but de mettre en évidence le fonctionnement de l’« indécidabilité » du discours, soit une certaine ambivalence dans la signification qui caractérise tout texte. L’objectif principal de la présente recherche est de fournir une compréhension plus approfondie de la déconstruction en insistant sur l’ancrage langagier de tout texte. Le discours philosophique n’échappe ainsi pas au mécanisme différentiel du langage et à la dérive métaphorique. La parenté entre la perspective déconstructiviste derridienne et la conception mallarméenne du langage poétique semble frappante. La mise en œuvre, par Mallarmé, d’une dislocation de l’espace textuel, son minutieux « creusement » du vers après renoncement à toute quête d’« Idéal », la mise en relief du leurre de l’appropriation langagière, voilà qui trouve un écho particulier dans les thèses derridiennes. La mimésis platonicienne se voit au travers du prisme de la mimique mallarméenne. La déconstruction poursuit son travail de « luxation » de l’oreille philosophique, insérant les philosophèmes dans la matrice langagière, les livrant ainsi au hasard du cheminement textuel et les confrontant à l’aporie. La philosophie n’a alors d’autre choix que d’abandonner ses prétentions transcendantales. La marche de la différance instaure une inexorable distance qui prive le sujet de tout rapport direct avec une origine assurée et lui ôte toute possibilité de maîtrise sur le monde. Au travers de la langue, se profile la question de l’altérité, de la relation dissymétrique qui nous lie à cet « autre », ce « tout-autre » qui nous fonde et nous constitue. L’accueil inconditionnel de cette altérité nous mènera à l’étude de la « religion », la déconstruction se tournant vers le « religieux » tout en effectuant un « retournement » habile de tout credo essentialiste. MOTS-CLÉS : Derrida – Mallarmé – Déconstruction – Différance – Philosophie – Littérature – Langue – Écriture Texte – Onto-théologie – Religion – Signifiant – Signe – Supplément ABSTRACT The play of traces described in Derrida’s “différance” highlights the fact that the relationship between the signifier and the signified is arbitrary. Deconstruction thus undermines the guaranteed certainty of presence, which is at the very core of Western metaphysical tradition or “logocentrism”. Ontology appears to be forever tainted by the “hauntological” presence of the trace. The equivocal and infinite logic of the supplement forbids access to any uncontaminated origin. As nothing exists outside the differential mechanism of the text, we are caught in a maze of signs, unable to bypass the complex process of language. The main purpose of our study is to provide an accurate understanding of Derrida’s deconstruction of ontotheology by drawing attention to the importance of language. Just like general discourse, philosophy is affected by the play of difference, as philosophemes are themselves embedded in the metaphorical roots of language. Derrida’s work on literature is well-known but we will show that his literary analyses are part of a strategy to emphasize the “undecidability” of all texts. In this regard, Mallarmé’s attention to syntax, vocabulary, his purposeful use of spacing and the disruption of conventional textual linearity, will have a significant impact on deconstruction. The permanent displacement of any reference in Mallarmé’s “mimique” will indeed provide Derrida with a useful tool to deconstruct the traditional Platonic schema of mimesis and consequently, “luxate” the philosophical ear. Philosophy is however not destructed, yet renewed. As the ambivalence of language is stressed, philosophy has no choice but to jettison its transcendental claims and be open to “destinerrance” and aporiae. The “colonial” structure of all language reminds us that language always comes from the “other” and eventually always remains with the “other” or “wholly other”. The absolute welcoming of the “other”, this unconditional hospitality, will lead us towards the analysis of “religion” -or should we say “traces of religion”- in Derrida’s deconstruction. Derrida “turns” to religion but, at the same time, knows how to “turn religion around”, as he cleverly dismantles any faith in essentialism. KEYWORDS : Derrida – Mallarmé – Deconstruction – Différance – Philosophy – Literature – Language – Writing – Text – Ontotheology – Religion – Signifier – Sign – Supplement 4 SOMMAIRE « Au commencement, c’est la fiction. Il y aurait écriture » … 18-45 Remarques méthodologiques 46-49 CHAPITRE PREMIER : Littérature et philosophie, une inéluctable porosité des frontières 50-160 I - L’écriture, un ambivalent « pharmakon » : la crypte du signe 50-86 a) Texte littéraire et philosophèmes : affirmation d’une continuité dans le corpus derridien 52-56 b) Réévaluation de la secondarité du signe dans « La pharmacie de Platon » : Thot, cet insaisissable dieu de l’écriture 56-60 c) Des hiéroglyphes à l’écriture phonétique : « scribble » et dissimulation cryptique du savoir 60-64 d) La métaphore : déplacement et « supplémentarité tropique » 64-67 e) Enchevêtrement entre « indication » et « expression » : la réfutation derridienne du « Présent vivant » phénoménologique 67-75 f) Le « vouloir-dire » investi par le signe : le sensualisme de Condillac et la « frivolité de l’arkhè » 75-78 g) Entre dessaisissement et réappropriation : l’ambivalence du rôle de l’écriture chez Rousseau 78-80 h) Des « Speech Acts » à la généralisation du parasitage 80-86 II - Différance, aléa et équivocité généralisée 87-126 a) Pulsion « paléonymique » et différance 89-92 b) La déconstruction attentive à la lucidité du rêve 92-96 c) « Monolinguisme de l’autre »: la langue « hantée » par l’altérité 96-100 d) « Effet de métalangage » et suspension de la « naïveté référentielle » 100-102 e) « Cartepostalisation » et trajectoire aléatoire du texte 102-108 f) Arme uploads/Litterature/ szyjan-clara-jennifer-rachel-these-2015.pdf

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