Nemiye Pérez Mardini __________________________________________________________
Nemiye Pérez Mardini _________________________________________________________________________ SONTAG Susan, Sur la photographie, Paris, Christian Bourgeois éditeur, 2008. 207 p, anthologie des citations. Sur la photographie, écrit par la romancière, essayiste et réalisatrice américaine Susan Sontag, cet ouvrage est composé de six essaies qu’ont été publiés entre les années 1973 et 1977 dans le magasin américain -fondée par Robert Silvers et Barbara Epstein- dédié à la critique littéraire, culture et actualité The New York Review of Books. L ’édition française du livre a été traduite par Phillipe Blanchard, avec la supervision de l’auteur et publié par Christian Bourgeois, pour’ la première fois, en 1982. Comme Sontag l’explique dans le deux préfaces du livre, -dans celui qu’appartient à la première édition anglophone et celui de l’édition française- à travers de ces six essaies, elle développe de manière progressive ses propres réflexions autour de l’influence de la photographie et l’image photographique sur l’imaginaire collectif de la société américain, sur les arts plastiques et visuelles (et notamment sur les beaux-arts, dans un première moment), et sur la répercussion de la naissance du « regard photographique » et l’activité photographique -aussi que la production et prolifération des images- dans la perception de l’histoire et dans le idée de l’esthétique, de l’éthique et la morale. Donc, à travers les 207 pages dont est constitué Sur la photographie, les questionnements personnels de Sontag s’articulent effectivement, comme elle l’avoue a la manière d’une « chaine » auquel chaque idée déployé dans chaque essaie ajoute un maillot1 a la structure de ses médiations. Mais, aussi, elle revient dans tous les essaies aux certains idées principales et aux référents incontournables de l’histoire de la 1 “Si bien qu’un essai en engendra un autre, qui a son tour (à mon étonnement) en engendra un troisième, et ainsi de suite, chacun ajoutant un maillon a une chaine d’essais sur le sens et la vie des photographies… »SONTAG Susan, Sur la photographie, Paris, Christian Bourgeois éditeur, 2008. p. 9. philosophie, littérature et de l’art et spécifiquement de la photographie américaine, ce qui pourrait donner au lecteur la sensation d’avoir entre les mains un texte construit en « spiral ». Finalement, une « Petite anthologie des citations » de l’écrivant, dédiée au Walter Benjamin fermera cette ouvrage à la manière d’une invitation aux lecteurs à réfléchir sur les problématiques artistiques et sociaux qui restent ouvertes, pour des nouvelles interprétations et donc, interrogations. Malgré les multiples problématiques autour de la photographie que l’auteur critique à travers son livre, dans cette note de lecture la priorité sera donnée à l’analyser les trois préoccupations le plus remarquables et récurrentes présents de manière transversal dans le texte, et qui sont en relation les unes avec les autres. Donc, dans les lignes qui suivent, d’abord, les enjeux entre la photographie et l’esthétique seront analysées. Puis, la question de la photographie et la perception de la réalité sera traité, pour finalement examiner la relation entre la photographie, la dénonciation social et la moral. Alors, dans cette ouvrage, Sontag parle du phénomène des changements des paradigmes de ce qui pourrait être considéré « beau » (et aussi « laide ») pour l’imaginaire collectif, à partir de la diffusion de l’image photographique (donc, à partir de la « démocratisation » de la pratique photographique à partir de la création de la camera Kodak). Cette problématique aura ses origines dans le mouvement surréaliste, quand les artistes se sont opposés à accepter les modèles esthétiques et moraux qui règnent dans les sociétés conservatrices de l’époque2 mais aussi dans élan de la photographie de se détacher, différencier en tant qu’art du rôle embellissant que la peinture joué. Pourtant, comme l’explique aussi l’écrivant, finalement les idéales surréalistes n’auront pas survécu qu’à travers la photographie américaine. 2 “En tant qu’esthétique qui rêve d’être une politique, le surréalisme opte pour l’opprimé, pour les droits d’une réalité dévaluée, sans estampille officielle. Mais les scandales que l’esthétique surréaliste courtisait ne se sont pas en général révélés être autre chose que ces mystères ordinaires occultés par l’ordre social bourgeois : le sexe et la pauvreté. »SONTAG Susan, Sur la photographie, Paris, Christian Bourgeois éditeur, 2008. p. 84 Ainsi, la photographie cherche des nouveaux sujets pour les rendre visibles, et au même temps pour montrer qu’il existe de la beauté dans toutes les choses. Ca constituera « l’éthique du regard »3, dont le spectateur est amené à concevoir certains choses et sujets comme nécessaires d’être vues, par exemple. Bien que cette « étique du regard » aura pu signifier la diffusion de la reconnaissance de l’autrui, il existe aussi le danger de la prolifération des sujets photographiés « mis en valeur » et, par conséquence, la perte d’importance des images et la confusion du publique ou plutôt du « consommateur ». Le même danger se présent quand il s’agit de la relation entre la photographie et la réalité, et donc, la capacité de la photographie pour transmettre aussi la vérité. Ensuite, en revenant à la volonté de surréalistes de subvertir les normes à travers ses propositions artistiques et à l’esprit de dénonce social présent dans ses œuvres, Sontag dit qu’il existe paradoxalement dans les photographes et les artistes intéressés en traiter les sujets « cachés » ou en « dévoiler » la vérité caché, le désir de connaitre vraiment cette vérité bien qu’ils appartient à une autre classe social ( exemple : les photoreportages sur la prostitution, sur le travail dans les usines). Même si la classe sociale a là que appartient l’artiste est un des éléments décisifs pour qu’il puisse se rendre à sa pratique photographique (Kodak a voulu « démocratiser » la pratique de la photographier, mais par rapport aux couts des caméras, cette démocratisation a surement opéré seulement au niveau de la classe bourgeoise) pourtant le regard qu’il pose sur les sujets qu’il traite sera toujours un regard externe, donc partiellement ignorant de la réalité qu’il envisage interpréter4. C’est-à-dire, malgré ce que la société pourra penser, la photographie n’est un outil très fiable pour parler de la réalité, pourtant actuellement elle fait partie des preuves montrés par les avocats dans les processus judiciaires, et elle a joué un rôle décisif 3 “En nous enseignant un nouveau code visuel, les photographies modifient et élargissent notre idée de ce que qui mérite d’être regardé et de ce que nous avons le droit d’observer. Elles constituent une grammaire et, ce qui est encore plus important, une éthique du regard. »Ibid, p. 15 4 “Posant un regard curieux, détaché, professionnel, sur la réalité d’autrui, le photographe omniprésent opère comme si cette activité transcendait tout intérêt de classe, comme si son point de vue était universel. » SONTAG Susan, Sur la photographie, Paris, Christian Bourgeois éditeur, 2008. p. 85 dans le cas des jugements aux génocidaires dans le XX siècle (procès de Nuremberg, etc.). En outre, le principe d’anachronisme de l’image, de représenter une fraction infime du temps la rendra vulnérable à être facilement décontextualisé, raison pour laquelle elle ne sera pas un élément si objectif pour parler de la réalité, et comme conséquence pour conscientiser le spectateur sur les tragédies du monde. Par suite, en relation avec la représentation subjective que la photographie fait de la réalité, et l’analyse sur sa fonction moralisatrice, Sontag explique que la photographie ne pourra aboutir à réveiller les conscients du publique à cause de le pouvoir de la image même. L ’écrivant donne l’exemple de la photographie prise par les militaires boliviens lors de la capture et assassinat du Che Guevara. L ’image de l’homme mort, et demi-nu évoque des peintures iconiques de l’histoire de l’art, ce qui provoque la distraction du spectateur par rapport à l’information qui l’image désir transmettre. Donc, il est possible que la beauté (beauté au sens large) de l’image soit plus transcendante que le message qu’elle veut exprimer. Enfin, il ne serait pas faux de dire que Sur la photographie est un analyse de l’importance de l’image photographique du point de vue artistique, éthique et sociologique. L ’auteur s’interroge sur des aspects très divers de la photographie, qu’elle met en relation avec la littérature, la philosophie, l’art, etc., ce qui donne au lecteur une énorme quantité des références qui le situent dans le temps mais qui pourraient enrichir sa connaissance culturelle. Puis, comme il a était exposé, les questionnements les plus importants du livre sont en reliés entre eux, ce qui pourrait être parfois redondant ou confus, mais qu’appartient à la nature du texte en soi : une « méditation sur le monde »5 qui se prolonge et s’étale d’un essai à l’autre. 5 “Écrire sur la photographie, c’est écrire sur le monde. Et ces essaies sont en fait une méditation prolongée sur la nature de notre modernité. »Ibid. Préface, p. 11 uploads/Litterature/ susan-sontag-sur-la-photographie.pdf
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- Publié le Nov 29, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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