THÈSE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE LA COMMUNAUTÉ UNIVERSITÉ GRENOBLE ALP
THÈSE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE LA COMMUNAUTÉ UNIVERSITÉ GRENOBLE ALPES Spécialité : Lettres et arts spécialité Arts du spectacle - Arrêté ministériel : 25 mai 2016 Présentée par Hanène OTHMANI Thèse dirigée par Monsieur Luc BOUCRIS, professeur émérite, Université Grenoble Alpes préparée au sein du Laboratoire Arts et pratique du texte, de l’écran et de la scène dans l'École Doctorale Langues, Littératures et Sciences Humaines Scénographie, mise en scène et choix esthétiques : La mise en question de la théâtralité au Théâtre National de Strasbourg sous la direction de Jean-Pierre Vincent Thèse soutenue publiquement le 29 septembre 2017, devant le jury composé de : Monsieur Amos FERGOMBÉ Professeur, Université d’Artois, (Président du jury) Monsieur Guy FREIXE Professeur, Université de Bourgogne Franche-Comté, (Membre du jury) Monsieur Philippe GOUDARD Professeur, Université Paul Valéry Montpellier, (Rapporteur du jury) Monsieur Gérard LIEBER Professeur émérite, Université Paul Valéry, Montpellier, (Membre du jury) Madame Mireille LOSCO-LENA Professeure, ENSATT Lyon, (Membre du jury) . Aux plus précieux des joyaux, La prunelle de mes yeux, Ma tendre maman Et mon doux papa. Je suis particulièrement reconnaissante à M. le professeur Luc Boucris pour sa confiance et la transmission de son savoir. Je le remercie pour sa présence généreuse, son accompagnement et son soutien qui m’ont été d’une très grande aide tout au long de cette aventure. Je remercie également M. Jean-Pierre Vincent pour le temps qu’il m’a accordé et son intérêt pour mon travail. Je remercie aussi Mme Chantal Guinebault pour son amitié, son temps et son soutien. Je tiens aussi à remercier les documentalistes des archives municipales de Strasbourg, des archives du TNS et l’équipe de la Théâtrothèque Gaston Baty pour leur patience et leur aide si précieuses. Je remercie ceux et celles qui m’ont relu et m’ont soutenu tout au long de cette recherche. J’exprime ma gratitude à ma sœur Kaouther, pour sa présence, sa patience et son amour sans réserve, ainsi qu’à mes frères Moez et Amir pour leur amour et leur soutien souvent maladroits mais tellement inconditionnels. Ma gratitude va aussi à mes sœurs et frères de cœur que je ne pourrais tous nommer et qui remplissent chaque jour ma vie de joies et de bons moments. SOMMAIRE ABRÉVIATION ..................................................................................................... 7 INTRODUCTION .................................................................................................. 8 1ère PARTIE : LE TNS, LA RÉVOLUTION D’UNE INSTITUTION CHAPITRE 1 : Au-delà d’un lieu, le TNS I. STRASBOURG D'UNE NATIONALITÉ À UNE AUTRE ................. 20 II. Théâtre National de STRASBOURG : Quête et conquête ..................... 23 III. JEAN-PIERRE VINCENT ..................................................................... 31 CHAPITRE 2 : Retour aux sources I. Étymologie et évolution du terme « scénographie » .............................. 38 II. L’utopie du hors les murs ....................................................................... 53 III. La place du spectateur ............................................................................ 68 CHAPITRE 3 : La politique de décentralisation théâtrale I. La décentralisation théâtrale ................................................................... 90 II. Le théâtre et l’état ................................................................................. 102 III. Le Théâtre National de Strasbourg, ce « laboratoire du théâtre public » 116 IV. Du Brecht au TNS ................................................................................ 122 CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE : Politique et poétique du TNS 132 2ème PARTIE : LE THÉÂTRE NATIONAL DE STRASBOURG À TRAVERS SES CRÉATIONS CHAPITRE 1 : L’œuvre en scène, Théâtre « dans les murs » Germinal, une poudrière théâtrale – Octobre 1975 ............................... 137 Le Misanthrope – Janvier 1977 ...................................................................... 152 Forces Irlandaises – Mars 1978...................................................................... 166 Vichy-Fictions – Mars 1980 ........................................................................... 175 Le Palais de Justice – Octobre 1981 .............................................................. 195 Peines d’Amour Perdues – Février 1982 ...................................................... 208 Dernières Nouvelles de la Peste – Mai 1983 ............................................... 217 CHAPITRE 2 : La scène une œuvre, Théâtre « hors les murs » Baal, un lieu mythique – Mai 1976 ............................................................... 233 Un Week-end à Yaïck – Mai 1977 .................................................................... 249 Kafka, Théâtre-Complet –1979 .......................................................................... 264 Ils allaient obscurs sous la nuit solitaire – Novembre 1979 ............................... 284 Penthésilée – Juin 1981 ...................................................................................... 296 CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE :L’expérience théâtrale ...... 313 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................ 326 TABLE DES FIGURES ................................................................................... 360 INDEX DES NOMS PROPRES ...................................................................... 365 INDEX DES PIÈCES CITÉES ........................................................................ 370 TABLE DES MATIÈRES ................................................................................ 372 Deuxième volume : Annexes ABRÉVIATION • CDE : Centre Dramatique de l’Est • CNC : Centre National du Cinéma • FRAC : Fonds Régional d’Art Contemporain • MCC : Ministère de la Culture et de la Communication • TNP : Théâtre National Populaire • TNS : Théâtre National de Strasbourg INTRODUCTION 8 INTRODUCTION Le théâtre a des origines sacrées, sa naissance remonte au culte de Dionysos dans la Grèce antique. Étymologiquement, le terme est issu de theatron qui fait référence à la fois au regard, à la contemplation mais aussi à l’hémicycle destiné au spectateur. Il est défini comme étant « le lieu d’où le public regarde une action qui lui est représentée dans un autre endroit1. » Comme un autel ou un lieu de culte, le théâtre a depuis le début été associé à un espace où le public observe un spectacle qui relève du sacré. Mais de quel espace s’agit-il et comment définit-on en l’occurrence le sacré ? Au départ, des sacrifices étaient pratiqués sur scène à la gloire de Dionysos et pour faire ressentir la catharsis au spectateur. Au cours des siècles et notamment avec l’arrivée du monothéisme, la violence et la mort réelles ont disparu de la scène théâtrale, et, notamment avec l’arrivée du monothéisme si on élargit la réflexion au-delà du théâtre stricto sensu, ont disparu de la scène. De même a disparu le caractère religieux de la représentation. Le théâtre a dès lors été associé à un édifice, à un monument où s’exerce un spectacle vivant face à un public et dans un cadre institutionnel. Pour Alain Girault, « le dénominateur commun à tout ce qu’on a coutume d’appeler ʺthéâtreʺ dans notre civilisation est le suivant : d’un point de vue statique, un espace de jeu (scène) et un espace d’où l’on peut regarder (salle), un acteur (gestuelle, voix) sur la scène et des spectateurs dans la salle. D’un point de vue dynamique, la constitution d’un monde ʺfictifʺ sur la scène en opposition au monde ʺréelʺ de la salle, et, dans le même temps, l’établissement d’un courant de ʺcommunicationʺ entre l’acteur et le spectateur2. » 1 Patrice Pavis, Dictionnaire du théâtre. Édition Armand Colin, Paris, 2002, p. 359. 2 Alain Girault, «Deux Timon d’Athènes », Revue Théâtre/Public n° 5-6, Texte et théâtralité, Mnouchkine, Seid / Hermon, juin- juillet – aout 1975, p.14. INTRODUCTION 9 Dès lors s’ajoutent au théâtre la division scène/salle, le rapport du réel au fictif et la dimension de divertissement. La tragédie est ainsi née dans un cadre où le registre pathétique et la finalité cathartique étaient néanmoins maintenus. Le rapport qu’avait le public avec le théâtre est donc resté le même : le spectateur conscient de la noblesse du théâtre garde une certaine posture, respecte un protocole au même titre que l’acteur qui se courbe face au public et joue le rôle d’un être condamné par la transcendance ou à un destin funeste. La naissance de la comédie avait permis un premier glissement de sens dans la mesure où le sacré s’était maintenu tandis que le religieux tendait à disparaitre. Le spectacle obéissait toujours à des règles strictes mais l’idée de malédiction ou de soumission à quelque entité supérieure que ce soit n’était plus une condition du spectacle. Régis Debray, dans Jeunesse du sacré explique que ce sacré qu’il se garde bien de définir, ne relève pas nécessairement du religieux : que nous soyons croyants ou résolument athées, Le sacré nous concerne tous. Il rappelle qu’il n’y a pas un pays qui n’ait pas de lieu sacré, d’idée de sacré, celui-ci n’étant pas une substance mais la conscience de quelque chose qui nous précède ou nous succède, en tout cas qui nous excède, que nous nous devons de respecter et dont l’existence est soulignée par la transgression. Bien qu’éloignée de l’aspect cultuel et se nourrissant de la dérision, la comédie s’est bien longtemps gardée de s’adonner à cette transgression. Au XVIIe siècle, lorsque Nicolas Boileau avait édicté les règles du théâtre classique3, la comédie devait justifier son existence par une finalité instructive, un discours moralisateur sous- jacent et qui répond au maintien des valeurs morales toujours plus ou moins associées à celles de la religion4. Et pourtant, le théâtre classique pouvait sembler profane puisqu’il s’inscrivait dans un rejet du baroque qui, lui en revanche, montrait un monde instable et chaotique supposé rappeler aux humains que la perfection 3 Dans son ouvrage Art poétique, Nicolas Boileau développe les principes du théâtre classique qu’il résume comme suit : « qu’en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli », in Nicolas Boileau, Art poétique, Édition P. J. De Mat, imprimeur de l’Académie Royale, 1817, p. 34. 4 La comédie doit plaire et instruire selon Nicolas Boileau, op. cit. p. 46. INTRODUCTION 10 n’est pas de ce monde et qu’il convient de « fonder en Dieu seulement estimant vanité / tout ce qui ne [le] rend plus savant et plus sage5. » Le théâtre comme institution est uploads/Litterature/ scenographie.pdf
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- Publié le Jan 11, 2022
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