LE ROI GRENOUILLE ou Henri de Fer Les frères Grimm KHM 001 Résumé de l’histoire
LE ROI GRENOUILLE ou Henri de Fer Les frères Grimm KHM 001 Résumé de l’histoire Sélection ministérielle, littérature cycle 2 « Il y a très longtemps alors qu'on pouvait encore faire des vœux, vivait un roi dont toutes les filles étaient belles. » La plus jeune d'entre elles l'était encore plus. Un jour où elle se rafraîchissait au bord d'une fontaine, elle laissa tomber sa balle en or au fond de l'eau. Surgit une grenouille, qui, contre la promesse de son amour, plongea pour la lui rapporter... Un merveilleux conte des frères Grimm où il est question de la valeur d'une promesse, de sortilège et d'amour, réenchanté par les paysages oniriques et les clairs-obscurs poétiques de Binette Schroeder. Le texte des frères Grimm : http://imaginez.net.free.fr/textes/grimm/grenouille.htm ou http://www.chez.com/feeclochette/Grimm/lafille.htm Une version du conte simplifié et édulcorée: http://www.coindespetits.com/histoires/grenouille/princegrenouille.html Le roi grenouille ou Henri-de-Fer http://www.grimmstories.com/fr/grimm_contes/la_fille_du_roi_et_la_grenouille Hélène Canu, Conseillère Pédagogique Circonscription St Valéry-en-Caux Lagarde Hélène conseillère des écoles françaises de l’Afrique occidentale Stage lire et écrire au cycle 2 dans le cadre d’un rallye lecture du 11 octobre au 15 octobre 2010 1 LA METAMORPHOSE ET LE BAISER Ainsi pour le conte de Grimm qui est à la source de notre étude, peu importe dès lors que le titre se décline en Le Roi Grenouille, Le Prince Crapaud, Le Prince Grenouille, Le Roi Crapaud, parfois assorti d’un sous-titre ou Henri le Ferré selon qu’il comporte ou non l’appendice originel sur la fidélité du serviteur du Prince. De même et au-delà, c’est peut-être en raison de ces imprécisions que le souvenir du véritable dénouement tend à s’estomper. Nous avons fait l’expérience d’interroger sur ce point de nombreux adultes et nous pouvons affirmer qu’une très forte majorité se serait montrée encline à pasticher Perec (1978) en déclarant “je me souviens du baiser à la grenouille.” Or rappelons que lorsque la grenouille, qui n’est autre qu’un prince victime d’un sortilège, exige d’entrer dans le lit de la princesse, celle-ci la saisit et la jette de toutes ses forces contre un mur. C’est en fait ce geste peu amène qui provoque la transformation en prince. On est loin de l’aimable baiser qui ne figurait que dans une version fort peu répandue que signale Bettelheim (op. cit., p. 469) : “Une version originale est encore plus explicite : la princesse doit embrasser la grenouille quand elle est près d’elle dans le lit.” Le “baiser transformateur” est pourtant ce qui demeure incontestablement dans l’inconscient collectif des lecteurs. Que dans les ouvrages que nous avons sélectionnés (mais il en va de même avec le corpus élargi que nous suggérons à la suite) le baiser soit systématiquement – et exclusivement – évoqué nous semble particulièrement significatif. Plus encore, la transfiguration du souvenir conduit du coup à rencontrer dans les textes emprunteurs de vraies/fausses allusions qui affichent cependant sans ambages leur filiation. […] Prenons l’exemple du “coup du prince-crapaud”. La dimension de dérision de cette version burlesque, proche des histoires drôles par sa forme condensée et son effet de chute, est patente, et la seule lecture conjointe du conte de Grimm (en intégrant la variante du baiser) et de ce petit texte suffit à la faire éclater. Le coup du prince-crapaud. Il était une fois un crapaud. Un jour, assis sur son nénuphar, le crapaud avisa une belle princesse alanguie au bord de l’étang. Sautant dans l’eau, il nagea jusqu’à elle et pointa la tête entre les herbes folles de la berge. “Pardonne-moi, ô belle princesse !» coassa-t-il de sa voix la plus triste et la plus pathétique. “Je me demande si tu pourrais m’aider.” La princesse faillit s’enfuir en hurlant, mais elle fut saisie de compassion à la vue de cette créature à la voix si triste et si pathétique. Elle lui répondit donc : “Que puis-je faire pour toi, petit crapaud ?» “Eh bien voilà, rétorqua le crapaud, je ne suis pas vraiment un crapaud, mais un très beau prince métamorphosé en crapaud par le maléfice d’une méchante sorcière. Et seul le baiser d’une belle princesse peut rompre ce maléfice.” La princesse réfléchit quelques instants, puis sortit le crapaud de l’étang et lui donna un baiser. “Je blaguais”, dit le crapaud. Et il replongea dans l’étang tandis que la princesse essuyait la bave gluante qu’il avait laissée sur ses lèvres. http://recherche.aix-mrs.iufm.fr/publ/skhole/pdf/04.HS1.149-155.pdf Réseaunances : aspects de l’intertextualité dans une lecture en réseau - Marc Parayre Hélène Canu, Conseillère Pédagogique Circonscription St Valéry-en-Caux Lagarde Hélène conseillère des écoles françaises de l’Afrique occidentale Stage lire et écrire au cycle 2 dans le cadre d’un rallye lecture du 11 octobre au 15 octobre 2010 2 LA SCENE DU BAISER A l’issue d’une telle histoire, si le lecteur trouve plutôt judicieux le choix de la grenouille, en tant qu’animal prédisposé aux métamorphoses, il reste sur une impression d’inachevé et le doute s’installe : où se situe le fameux baiser à la grenouille qui a le pouvoir de transfigurer celui qui le reçoit ? Il n’existe en fait que dans une version originale assez peu diffusée mais c’est cependant cet acte que la postérité a incontestablement retenu et largement réutilisé. Il constitue en effet le point de départ de nombreux albums qui se déclinent comme autant de variations sur le thème et c’est d’ailleurs ce qui a présidé à notre sélection d’ouvrages pour une lecture en réseau mettant l’accent sur les ressources de l’intertextualité. Nous pouvons dire de ce baiser qui se rencontre aussi dans les domaines les plus variés et sous les formes parfois les plus inattendues qu’il atteint véritablement les dimensions du mythe, coïncidant en cela avec la remarque formulée par Samoyault (2001, p. 89) : « La réécriture du mythe n’est donc pas seulement répétitive de son histoire : elle raconte aussi l’histoire de son histoire, ce qui est aussi une fonction de l’intertextualité : porter au-delà de l’actualisation d’une référence, le mouvement de sa continuation dans la mémoire humaine. » A titre d’exemple signalons que nous avons trouvé de nombreuses transpositions dramatiques et des mises en scène au théâtre ; quelques histoires drôles (qui lorsqu’elles ne sombrent pas dans la vulgarité jouent volontiers sur le décalage entre vraisemblable et irrecevable, réalité et fiction) ; un jeu de société, nommé bien sûr Le baiser à la princesse (et présenté en ces termes : Les princes transformés en grenouille font la course pour arriver les premiers sous le balcon de la princesse) ; une peluche (une grenouille rebondie et souriante, baptisée “Bisouille”, et qui arbore sur la joue la trace ostensible d’un baiser) ; des publicités (dans lesquelles l’accent est le plus souvent mis sur les facultés de transformation)… plus quelques allusions discrètes rencontrées au fil des lectures et sur des supports très divers. http://recherche.aix-mrs.iufm.fr/publ/skhole/pdf/04.HS1.141-148.pdf La lecture en réseau considérée comme une machine à écrire - Marc Parayre ET ENCORE… Le choix de la grenouille ou du crapaud est judicieux car prédisposé à la métamorphose et contraste entre la beauté de la princesse et le côté répugnant du crapaud. D’où l’idée d’accepter d’embrasser l’autre, aller au delà de son sentiment de répulsion pour aider l’autre à se transformer. Le lecteur repère ainsi comment les sentiments et le désir finissent par transformer des personnages. C’est le thème de l’amour qui est abordé ici. (Questions fondamentales soulevées par cette figure : Qui suis-je vraiment ?, Qu’est-ce qui se cache derrière les apparences ? Comment échapper à la réalité ? Comment devenir ce qu’on voudrait être ? Comment transgresser les lois de la nature ?) La culture littéraire à l’école maternelle http://ien-sarre-union.site.ac-strasbourg.fr/pedago/Animation/Conf_Sav_SU.pdf MISE EN RESEAU POSSIBLE Le motif de la métamorphose du Monstre en Prince, obtenue grâce à des preuves d'amour de l'être aimé permet des mises en réseau avec de nombreux contes comme Le Prince Grenouille des frères Grimm, Ourson de la Comtesse de Ségur ; Doucette des frères Grimm, la Belle et la Bête de , voire Le Monstre Poilu d’Henriette Bichonnier et Pef (Gallimard jeunesse). Autre mise en réseau possible - Le Prince Grenouille. Suite…, Jon Scieszka, Steve Johnson, Circonflexe, 1996 ; - Pauvre Verdurette, Claude Boujon, L’Ecole des loisirs, 1993 ; - Le Petit Prince des marais, Rascal, Pastel, 1995 ; - Armelle la toute belle, Colette Hellings, Alex de Wolf, Pastel, 1994 ; - Le Petit Homme de fromage et autres contes trop faits, Jon Scieszka, Lane Smith, Seuil Jeunesse, 1995 (“Le coup du prince crapaud”) ; - Le Prince Grenouille, Christine Ferret-Fleury, Valérie Nylin, Kid Pocket, 2001 ; - Mon amour, Paul Cox, Le Sourire qui mord, 1992 ; - Comment devenir un Prince Charmant en 10 leçons, Didier Lévy, Gilles Rapaport, Animax, L’école des loisirs, 1999. Hélène Canu, Conseillère Pédagogique Circonscription St Valéry-en-Caux Lagarde Hélène conseillère des écoles françaises de l’Afrique occidentale Stage lire et écrire au cycle 2 dans le cadre d’un rallye lecture du 11 octobre au 15 octobre 2010 3 - Prince Grenouille, Alix Berenzy, Les livres du Dragon d’or, 1991. - Prince et Princesse, ou Les Baisers, Michel Ocelot, Seuil jeunesse, 2000. - Le Priiince Grenouiiille (La vérité), Kaye Umansky, illustrations Gwyneth Williamson, Nathan, 2003. - “Conte 1. uploads/Litterature/ roigrenouillepeda.pdf
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- Publié le Apv 13, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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