Concours de recrutement du second degré Rapport de jury _______________________
Concours de recrutement du second degré Rapport de jury _________________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________________ © www.devenirenseignant.gouv.fr Concours : CAPES et CAER réservés Section : Lettres modernes Session 2018 Rapport de jury présenté par : Renaud Ferreira de Oliveira Président du jury Session 2018 CONCOURS ET CAER RÉSERVÉS DE LETTRES MODERNES Comme pour le CAPES interne et le CAER correspondant, l’épreuve d’admissibilité de ces concours consiste en un dossier de reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle (RAEP) mais à la différence des concours internes, ce dossier ne donne pas lieu à une note chiffrée. Sur la base de cet examen, le jury fixe la liste des candidats qu’il juge aptes à se présenter à l’épreuve d’admission. Cette épreuve orale donne lieu à une note qui permet ensuite de classer les candidats par ordre de mérite. Bilan de l’admissibilité et de l’admission 2018 CAPES CAER Nombre de postes 150 70 Nombre d’inscrits 348 204 Nombre de candidats présents non éliminés (dossiers RAEP) 111 86 Nombre d’admissibles 75 65 Nombre de candidats non éliminés ou non radiés (présents Admission) 66 57 Nombre d’admis 51 46 Barre d’admission 7 7 Moyenne des candidats non éliminés (admissibles) 9.02 9.82 Moyenne des candidats admis 10.12 10.89 EPREUVE D’ADMISSIBILITE Le dossier de RAEP (reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle) examiné par le jury comporte deux parties : en deux pages au plus, le candidat présente d’abord son parcours professionnel, puis il dispose de six pages pour développer une réalisation pédagogique de son choix, dans une classe qu’il a eue en responsabilité ; il a la possibilité d’y joindre des annexes. Le texte officiel qui régit l’épreuve précise très clairement les exigences formelles de l’exercice, et les rapports antérieurs des jurys, de 2013 à 2017, ont développé les points essentiels permettant aux candidats de cette session 2018 d’appréhender cette épreuve. Ce nouveau rapport en présentera d’abord un guide de lecture, avant de dégager quelques caractéristiques de cette session, puis d’exposer certains points d’exigence complémentaires. 1. Guide de lecture des précédents rapports (2013-2017) La présentation du parcours professionnel Tous les rapports de jury depuis 2013 délivrent des enseignements précis sur cette présentation : sur son contenu, son organisation, son ton. L’objectif, faire lire la construction d’une représentation du métier de professeur, et de celle d’une discipline, est réaffirmé année après année. Le choix de la réalisation pédagogique Les précédents rapports s’accordent sur l’importance du choix opéré, pour développer « un projet didactique, sa mise en œuvre pédagogique, ainsi que son analyse » (Rapport du jury 2017), et ceux de 2015 et 2016 notamment rappellent que la didactique de la discipline repose sur la combinaison de ses composantes que sont – pour reprendre les catégorisations actuelles du programme de cycle 4 – le travail sur le langage oral, l’écriture, la lecture et la compréhension de l’écrit et de l’image, l’étude de la langue, la culture littéraire et artistique. Problématique, titre et objectifs Depuis 2013, le jury insiste fortement sur le fait que la lisibilité du projet didactique, qu’il s’agisse ou non d’une séquence, repose sur la pertinence de sa problématique. Le rapport 2015 en expose une définition synthétique dans le cadre de la séquence, et le rapport 2016 exprime la nécessaire problématisation de tout type de projet, de même qu’il énonce clairement la différence entre titre et problématique, entre titre, entrées ou questionnements, ou encore objets d’étude des programmes. L’ancrage dans le cadre institutionnel des programmes et du socle, assuré par la déclinaison d’objectifs rédigés avec soin, fait aussi l’objet de recommandations développées dans le rapport 2017. Décrire et analyser la mise en œuvre du projet Les remarques concernant l’organisation du propos sont expressément énoncées dans les rapports 2015 et 2017, engageant les candidats à trouver une structure qui permette de faire lire la continuité et la progression des apprentissages des élèves, l’ordre nécessaire du déroulement prévu dans la cohérence de la problématique. Cinq des six précédents rapports consacrent un paragraphe distinct à l’analyse de la réalisation ; celui de 2014 intègre ce point capital à ses différentes entrées. Les attentes du jury convergent et définissent l’analyse comme légitimation de l’ensemble des choix, par l’exercice constant de la réflexion et la distance critique. Corollairement, tous les rapports attirent l’attention des candidats sur la place centrale à réserver à l’évaluation, nul projet ne pouvant s’envisager sans sa mise en œuvre, dans le quotidien de la classe comme dans les temps spécifiques qui lui sont dédiés. La maitrise attendue des connaissances institutionnelles et scientifiques fait l’objet d’un développement spécifique dans le rapport 2016, qui s’attache à l’intégration de références précises aux textes officiels et à l’imbrication nécessaire du projet dans ce cadre ; les mêmes préconisations concernent systématiquement la présence et le choix des références didactiques et pédagogiques. Les annexes constituent autre un sujet récurrent des précédents rapports, stipulant, outre leur qualité, leur nombre et leur volume raisonnables, que « tout document placé en annexe doit être accompagné d’une étude spécifique dans le corps du dossier, servir pleinement le propos, éviter la seule dimension illustrative. » (Rapport 2015). L’ensemble des rapports des précédentes sessions concourt ainsi à dessiner nettement les exigences liées à la présentation de la réalisation : la pertinence du tout comme des parties doit apparaître, dans un souci d’articulation systématique. Le candidat menant un très important travail de sélection, il faut que tout ce qu’il choisit d’exposer soit parfaitement explicite et motivé. Finalement, dans les deux parties de ce RAEP, sont valorisées : la capacité du candidat, dans un écrit resserré, à évoquer la réalité authentique des expériences mentionnées, et la distance critique d’un professionnel qui a construit un enseignement et peut en rendre compte avec recul. La solidité des ancrages institutionnels et scientifiques, la culture littéraire et artistique approfondie, personnelle et rigoureuse du candidat, sa capacité à rédiger un écrit à la fois synthétique et analytique, prenant en compte les normes ortho-typographiques, constituent les critères de réussite de cette épreuve, réitérés au fil des sessions. 2. Bilan de l’épreuve d’admissibilité 2018 Les principales maladresses constatées par le jury s’inscrivent dans la lignée des rapports précédents. Une maitrise insuffisante de la langue Signalons fermement le caractère inacceptable d’une maitrise insuffisante de la langue et des normes ortho-typographiques dans un certain nombre de dossiers. Tout enseignant se doit de « maitriser la langue française dans le cadre de son enseignement »1 ; un enseignant de Lettres de surcroit ne peut envisager de remettre un dossier, pour lequel il a disposé de temps de relecture, qui ne satisfasse pleinement à ces exigences. Outre la correction orthographique et syntaxique, la maitrise élémentaire des composantes de mise en page d’un tapuscrit est requise. Des réalisations peu problématisées, des présentations peu structurées Le jury a souvent déploré l’absence ou la faiblesse de la problématisation. Des dossiers se sont contentés d’indiquer vaguement un thème (« autour de la poésie et de la chanson »), d’autres ont oublié la dimension littéraire (« Le rapport à l’argent au XIXe siècle à travers plusieurs milieux sociaux »). Parfois la problématique énoncée (« En quoi l’écriture permet- elle l’expression des sentiments personnels et du monde qui nous entoure ? ») ne correspond pas à un véritable questionnement ouvrant sur un cheminement interprétatif, mais appelle une succession de points de réponse préétablis. L’exposé d’une présentation en lycée, confondant séquence et traitement d’un objet d’étude, a fait se succéder une suite de textes étudiés en lecture analytique, puis l’étude d’une œuvre intégrale, sans problématique ni autre perspective envisagée que de d’aborder successivement des exemples à l’appui de connaissances liées à l’objet d’étude. Le choix des supports, déterminant la problématique et par elle déterminés, a pu fréquemment révéler une vision biaisée de la littérature : un texte littéraire, s’il partage avec d’autres des caractéristiques qui sont autant de repères travaillés avec les élèves, est nécessairement singulier ; a fortiori un corpus de textes a toujours la force de l’inédit. La sélection opérée par les manuels scolaires est certes un appui légitime et intéressant pour un enseignant ; elle ne peut se superposer parfaitement à celle de ce dernier, dans un établissement et une classe donnés, à un temps défini d’une progression annuelle, ni ne permet à un jury d’évaluer la capacité d’un professeur de Lettres à concevoir ses projets. De même, l’étude d’une œuvre intégrale n’est pas une succession de lectures de morceaux choisis rebattus (L’Étranger de Camus peut être travaillé sans que les lectures analytiques soient nécessairement celles de l’incipit, du meurtre, du réquisitoire et de l’épilogue). 1 Référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation (arrêté du 1er juillet 2013, JORF n°0165 du 18 juillet 2013). L’organisation du propos a encore bien souvent consisté en une simple juxtaposition des séances. Lorsque la présentation a choisi de mettre en valeur un temps ou un enjeu particulier, la lisibilité d’ensemble a pu en souffrir, car les grandes lignes de la réalisation n’avaient pas été nettement évoquées ni problématisées. Exposer une phase de problématisation, puis les grandes scansions du projet mis en œuvre, choisir les temps d’apprentissage détaillés en les situant bien dans uploads/Litterature/ rj-2018-capes-reserve-lettres-modernes-1010635-pdf.pdf
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- Publié le Dec 27, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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