Le réalisme est un mouvement artistique moderne apparu vers 1850 en France . On

Le réalisme est un mouvement artistique moderne apparu vers 1850 en France . On l’attribue à tort à Jules Champfleury qui pourtant se défiait de ce terme (« Le nom me fait horreur par sa terminaison pédantesque ; je crains les écoles comme le choléra, et ma plus grande joie est de rencontrer des individualités nettement tranchées », Lettre à George Sand). Il rappelle d’ailleurs combien il réprouve ce terme, inventé par les journalistes critiques, dans un ouvrage de 1857 justement intitulé… Le Réalisme. Celui-ci naquit du besoin de réagir contre le sentimentalisme romantique et contre « la sottise, le poncif et le bon sens1 ». Le réalisme est un mouvement culturel qui est caractérisé par une attitude de l’artiste face au réel. Il définit un type de littérature qui veut représenter le quotidien le plus fidèlement à la réalité possible, sans omettre le banal avec un point de vue objectif. Le réalisme cherche à dépeindre la réalité telle qu’elle est, sans artifice et sans idéalisation, choisissant ses sujets dans les classes moyennes ou populaires, et abordant des thèmes comme le travail salarié, les relations conjugales, ou les affrontements sociaux. Ce mouvement apparait dans la seconde moitié du XIXe siècle pour s’opposer au romantisme, qui a dominé la première moitié du siècle et pour dénoncer et analyser les mœurs de la vie quotidienne. Il s’étendra ensuite à l’ensemble de l’Europe et à l’Amérique, où il survivra jusque dans les années 1950. Les mouvements qui dérivent du réalisme sont le symbolisme, le naturalisme, le Parnasse et le surréalisme2. Le réalisme en France Politique Le 23 février 1848, la Révolution fait disparaitre la monarchie de Louis-Philippe, et en février, la Deuxième République est accueillie avec enthousiasme comme la proclamation de la liberté de la presse et du suffrage universel mais, dès juin 1848, des manifestations ouvrières tournent au drame, la libéralisation politique n’a pas duré. L’échec de la révolution de 1848 met fin aux illusions romantiques. Plus tard, le coup d’État de Napoléon III du 2 décembre 1851 transforme la république en Empire, qui autorise la confiscation de la liberté. Commence alors une période autoritaire où le régime oppresse et surveille attentivement la presse et la morale publique. La naissance du réalisme est à lier avec la désillusion politique de 1848 et l’établissement du régime autoritaire duSecond Empire. Économie Le Second Empire est une période d’intenses activités économiques. De riches familles financent travaux et entreprises, de grandes banques sont fondées (crédit foncier/mobilier). Les grands travaux se multiplient, le chemin de fer progresse, le télégraphe se développe et de grands magasins apparaissent (Émile Zola, Au Bonheur des Dames). Les progrès des sciences (médecine expérimentale de Claude Bernard, optique, classification périodique des éléments par Dmitri Mendeleïev...) permettant de mieux connaître la réalité, et de techniques comme la photographie permettant de la représenter, influencent beaucoup les artistes. Conditions de production des écrivains Le mouvement réaliste s’inscrit dans une période de bouleversement de la production éditoriale et d’évolution du lectorat. Avec l’amélioration des techniques, l’édition entre dans son âge industriel. La presse qui se développe à cette époque utilise la littérature comme moyen d’appel pour vendre. En 1836, nait le roman-feuilleton qui permet aux romanciers de toucher un nombre de lecteurs bien plus important que le livre. Travail journalistique et écriture sont étroitement liés. La Révolution industrielle, la naissance d’un véritable prolétariat, les mouvements ouvriers donnent de nouvelles sources d’inspiration aux artistes très influencés par le fait divers. Les premiers réalistes [modifier] Stendhal et Balzac sont surement les premiers réalistes, sans le savoir. Stendhal a été le premier écrivain français à avoir lié roman et histoire contemporaine, mais contrairement aux réalistes, il écrit avec un point de vue subjectif alors que les seconds adopteront un point de vue objectif. Balzac est l’un des piliers du réalisme. Ainsi la Comédie humaine, qui met en scène l’ensemble des classes sociales, sauf la classe ouvrière, montre que l’argent a une place fondamentale dans toute la société du XIXe siècle. Les autorités politiques voient dans le réalisme une idée qui conduit à offenser la religion et à propager le désordre social. Fin du réalisme Un écrivain tel que Flaubert est très tôt conscient que le réalisme est une utopie : l’écriture ne peut que produire du texte pas du réel. Il n’y a d'ailleurs jamais eu d'école réaliste, regroupant des écrivains sous la bannière d’une communauté esthétique revendiquée. Ainsi, face à la trop grande simplicité de la doctrine et en raison de l’absence de chef de file apparent, comme Hugo l’a été pour le romantisme, des mouvements déviants du réalisme apparaissent, tels le symbolisme et le naturalisme, mouvements issus des mêmes principes et constituant davantage des « écoles » à proprement parler. Réalisme et naturalisme, eux, sont proches, mais diffèrent sensiblement. En effet, quand Champfleury parlait de réalisme, il désignait simplement la littérature du vrai, la volonté de reproduire le réel. C’est Émile Zola qui le premier utilise le terme de naturalisme en 1880 dans son célèbre essai Le Roman expérimental. Émile Zola donne alors une nouvelle dimension au réalisme, il y ajoute une facette qui se prétend scientifique, supposée permettre une analyse objective de phénomènes tels que l’hérédité et l’alcoolisme. Le courant réaliste s’affirme particulièrement dans le roman ; il se manifeste aussi en poésie, dans les œuvres de Banville, de Leconte de Lisle et des parnassiens; au théâtre, on le rencontre chez Eugène Scribe, Augier, Dumas-fils, Pailleron, et enfin dans la critique et l’histoire chez Renan, Hippolyte Taine et Fustel de Coulanges. Les sujets Le roman historique des années 1830 a introduit le souci du contexte social. Sous l’influence de Balzac et Stendhal, les romanciers découvrent une véritable poésie du quotidien qui puise ses thèmes dans l’observation du monde contemporain. Il veut être un art innovant. L’un des buts des réalistes est de dénoncer les défauts de la société, notamment la bourgeoisie qui est réputée pour son étroitesse d’esprit, son hypocrisie, ou encore pour son amour de l’argent et du profit qui efface toutes les valeurs morales. Les réalistes pensent que le milieu social a une influence déterminante sur le comportement des individus. Dans César Birotteau, Balzac dénonce la spéculation. Les écrivains réalistes, désireux de rendre compte du réel, réunissent une véritable documentation sur le sujet qu’ils ont choisi. (Flaubert se documente sur les symptômes de l’empoisonnement à l’arsenic avant d’écrire la fin d’Emma Bovary) Le héros, personnage exceptionnel, fait place au personnage principal qui est un individu ordinaire, représentatif du milieu dans lequel il vit. L’intrigue privilégie la vie quotidienne, comme dansEugénie Grandet, qui décrit la vie terne d’une provinciale dont la seule aventure est la passion qu’elle éprouve pour son cousin parisien). Les technique Les interventions directes du narrateur, porte-parole de l’auteur dans le récit, disparaissent. Le narrateur s’efface ainsi derrière son personnage, dont le point de vue devient prédominant. Cette substitution se traduit par la fréquence du style indirect libre, où la parole du narrateur fait place à celle du personnage sans qu'il y ait de marques du discours direct. Le réel étant vu à travers le regard du personnage, il se limite à ce que celui-ci en perçoit d’où la multiplication des scènes destinées à amener de façon vraisemblable de nombreuses descriptions. Celles-ci sont particulièrement précises : les lieux, les personnages et les objets sont minutieusement décrits. Le romancier utilisera un vocabulaire spécifique du milieu décrit : Flaubert lit des traités d’archéologie pour écrire Salammbo, Zola présente en détail la diversité des petits métiers de la mine dans Germinal... Auteurs et œuvres[modifier]  Stendhal , un père du réalisme.  Honoré de Balzac , un père du réalisme avec La Femme de trente ans, du réalisme social avec Splendeurs et misères des courtisanes, Eugénie Grandet et César Birotteau.  Gustave Flaubert , il a renié le titre de chef de file du réalisme car il ne se considère pas comme réaliste.  Champfleury (Le Réalisme en 13 points).  Emile Zola : Au Bonheur des Dames et Le Roman expérimental.  Guy de Maupassant Le courant réaliste s’affirme particulièrement dans le roman ; il se manifeste aussi en poésie, dans les œuvres de Banville, de Leconte de Lisle et des Parnassiens ; au théâtre, on le rencontre chez Eugène Scribe, Augier, Dumas-fils, Pailleron, et enfin dans la critique et l’histoire chez Renan, Hippolyte Taine et Fustel de Coulanges. Le réalisme à travers le monde[modifier] La traduction de Flaubert, Stendhal et Zola créera des émules à travers le monde. En Italie, se développe un courant réaliste national appelé le vérisme et illustré par les écrivains siciliensGiovanni Verga et Luigi Capuana. Ces auteurs dépeignent les classes populaires de la société, dans les régions périphériques du pays, dans un style dépouillé et avec des dialogues reflétant la langue parlée. Le courant se poursuit dans les premières années du XXe siècle avec des romanciers régionalistes, comme Matilde Serao à Naples, Renato Fucini en Toscane, et Grazia Deleddaen Sardaigne. En Espagne, Benito Pérez Galdós, à côté de ses très nombreux romans historiques, écrit plusieurs romans sociaux d’inspiration balzacienne, tout uploads/Litterature/ realisme 2 .pdf

  • 30
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager