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Naima Sahraoui 3.1 / 3.2 Bilan de séquence sur l’expression de soi Etape 1 : li

Naima Sahraoui 3.1 / 3.2 Bilan de séquence sur l’expression de soi Etape 1 : lire le texte Marcel, le narrateur, évoque une curieuse expérience vécue. […] Un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai1. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve2 rainurée d’une coquille Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne3 journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis4, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes5 de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence6 précieuse : ou plutôt, cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent7, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au gout du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée, mais ne la connait pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, à la disposition, tout à l’heure, pour un éclaircissement décisif. Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C’est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? […] Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce gout c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray8 (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. Naima Sahraoui 3.1 / 3.2 Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann (1913) 1me ravisai : changeai d’avis 2valve : à l’intérieur 3morne : triste, abattu, accablé 4tressaillir : sursauter 5vicissitudes : évènements malheureux 6essence : substance ou idée très pure 7contingent : sans importance 8Combray : village natal du narrateur Naima Sahraoui 3.1 / 3.2 Etape 2 : Répondre aux questions (à remettre IMPERATIVEMENT mercredi 4 novembre ) 1. Dans quel état d’esprit le narrateur se trouve-t-il au début de cet extrait ? Cite le texte pour prouver ce que tu affirmes. 2. Quel « remède » lui propose sa mère ? 3. a. Relève la phrase qui rapporte les paroles de la mère. b. De quel discours rapporté s’agit-il ? c. Réécris la phrase en faisant parler directement la mère. 4. Reproduis le tableau ci-dessous et complète-le en notant les classes grammaticales et les fonctions des deux expansions du nom « valve » dans : « qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d’une coquille Saint-Jacques » (l.4). Expansion relevée Sa classe grammaticale Sa fonction UNE EXPÉRIENCE BOULEVERSANTE (L.6-12) 5. Qu’arrive-t-il au narrateur au moment où il goute à la madeleine ? Relève la première phrase qui marque ce changement. 6. a. Quelle sensation le narrateur éprouve-t-il à cet instant ? b. Quels effets cette sensation produit-elle sur son humeur ? Trouve trois éléments que tu citeras à chaque fois. RETOUR SUR SOI (L.12-25) 7. a. Par quel procédé d’écriture le narrateur fait-il part de sa réflexion l.12-14 ? b. Quel effet cela produit-il ? 8. a. Quel est le temps utilisé l.14-17 ? b. Quelle est sa valeur ? 9. a. Pour quelle raison le narrateur cesse-t-il de boire son thé ? Justifie ta réponse en citant le texte. b. Que craint-il ? c. Comment expliques-tu cette phrase : « Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. » (l.16-17) ? 10. Quelle est la classe grammaticale des éléments en gras (en précisant si c’est « déterminative » ou « explicative ») ? Quelle est leur fonction ? Recopie le tableau pour répondre. « Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. » (l.14-15) Classe grammaticale Fonction où je ne trouve rien de plus que dans la première qui m’apporte un peu moins que la seconde 11. À quelle révélation le narrateur parvient-il finalement ? 12. À ton avis quel rôle la madeleine a-t-elle joué dans cette révélation ? RÉÉCRITURE Réécris ce passage deux fois : - à la troisième personne du singulier - au futur (en partant du texte d’origine) « Un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, [je ne sais pourquoi], me ravisai. » (l.1-3) Attention ! Le passage entre crochets ne doit pas être modifié. Naima Sahraoui 3.1 / 3.2 Dictée fautive Recopie intégralement le texte suivant en choisissant la bonne orthographe parmi les propositions qui sont faites. ATTENTION : les erreurs que tu commets en copiant le texte seront sanctionnées. résonnable perdus Je trouve très raisonnable la croyance celtique que les âmes de ceux que nous avons perdu raisonable perdues perdue sont captives dans quelque être inférieur, dans une bête, un végétal, une chose inanimée, perdu quelques êtres perdues passer en effet pour nous jusqu’au jour, qui pour beaucoup ne vient jamais, où nous nous trouvons passé passait entré tressaillez près de l’arbre, entrer en possession de l’objet qui est leur prison. Alors elles tressaillent nous entrait tressayent appelent reconnu apellent, et sitôt que nous les avons reconnues, l’enchantement est brisé. appellent reconnus Délivrées vaincu Délivré par nous, elles ont vaincues la mort et reviennent vivre avec nous. Il en est ainsi de notre Délivrés vaincus l’évoquer passé. C’est peine perdue que nous cherchions à l’évoquait, tous les efforts de notre intelligence l’évoqué sont inutiles. Marcel Proust, Du Côté de chez Swann uploads/Litterature/ naima-sahraoui-3-1-3-2-bilan-de-sequence-sur-l-x27-expression-de-soi.pdf