mû ESSAI SUR Philosophe et Moraliste cynique et stoïcien THÈSE POUR LE DOCTORAT

mû ESSAI SUR Philosophe et Moraliste cynique et stoïcien THÈSE POUR LE DOCTORAT ;. PRÉSEiSfl]ÉE A LA . Faculté des Lettres de l'Université de Paris PAR LOUIS FRANÇOIS ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NOHMALE SUPÉRIEURE AGRÉGÉ DE GRAMilAIllE ET DÉS LETTRES PROFESSEUR DE PREMIÈtlE AU LYCÉE ROLLIN PARIS LIBRAIRIE DELA GRAVE 15, RUE SOUFFLOT, 15 »:&/.,,;;,' 'Y'; •:; •.. - , '. -; V fS^i^i:^-ff ;•: .,. ' ' ^V-:éiu^.^' ''•. - :'i '' ,- - .- - fef4:-">>;'- ''''• -^^ - , - > • A • /. 'V^; 'k^'^> './:/ .'::'-1 .':W:i', :.? :u'^^a?:ïl;]>l Patri carissimo . sacrum. V ESSAI SUR DION CHRYSOSTOME è I ESSAI n\iV:': t ï • _ ^ r 'SÙfe •« * ' r *. DION GHRYSOSTOME Philosophe et Moraliste cynique et stoïcien THESE POUR LE DOCTORAT .PRÉSEKTÉE, A LA i; Faculté des Lettres de l'Université de Paris PAR LOUIS FRANÇOIS ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE AGRÉGÉ DE GRAMMAIRE ET DES LETTRES PROFESSEUR DE PREMIÈRE AU LYCÉE Rt)LLIN PARIS LIBRAIRIE DELAGRAVE i5, RUE SOUFFLOT, l5 I92I 5^'^ ERRATUM Page 21, ligne 5, lire oI[iai et non oT|iai. — 27, ligne 2, lire xsvdv eif non xevôv. — 35, note^ i,et 5, p. 36, note 2, ^zVe Schwartz g? mom Schwarz. — 37, note 3, àpé(jic6u(iav ef mom dpsîjxoouiTav ; IlocretSdiviOî cf M0« IlpaetStivia; ; Zieg, et non Lieg. — 40, ligne 26, iTU|jL6àv et non oujxêàv. ' . — 42, note I, Eus. et non Eas. — 5o, ligne 28, dyuYV ef mo« ày'^Y'^v ; 1. 2g, ToiÎTotç ef mo« xodtotç, — 5i, ligne Sg, ÛTidcp^oucrav ef Mon ôicapj^ouffav. — 57, ligne II, xspauvuôelç et non vtspoovwQelî. — 58, ligne 10, aôxoû ef non aû-cou. ~ 6i, note I, Schriftef non Schnft. — 85, ligne 24, anthropocentrique et non anthopocentrique. — 107, ligne 24, mystes et non mythes. — 108, note 2, eaufiàoiaç et non ôauixaaa.;. — 121, ligne 35, cuvOévtwv et non auvTsBÉvcwv. — 161, ligne 24, Toûxo et non xoOtov ; 1. 35, xoùî et non irpoç. — i65, ligne 34, -i^tJiEpov et non î^iispav. — 174, ligne 40, réfçc^io;^ et non réfaction. 717470 AVANT-PROPOS ' Quelques- muts suf/îronf à: indiquer aiu lecteur le.' but modeste: dé: ce livre otti-tnimix, de cet: essai: « BionChrysostome; écrit Zelleri est un moraliste populaire à> tendances stoïciennes^. y)jMgement\hrefry mais topique, que la connaissance plus approfondie: des discours'' de. notre auteur ne peut que confirmer. De très nomBreux^ travaux ont été,] dans ces'vingt ou trente' dernieres • annéeSy\cpnsacrés b-som éloquence- età-sa philosophie: La tâche serait déjàzlong^ue et méritoire: qui' ne^sevpr&pose^ rait d'autre' hupque d'em-extraire: la' substancej. d'en.mettre au point les résultats. Nous'ne nous, donnerons pasiVe ridicule: d& refaire' le. livre: à tant diégards- si complet y si- riche- de-faits, d'observations, d'inductions ingénieuses devonArnim^. Mais oma'pu,nomsansjustioe,lui reprocher de n'avoir que trop rarem^ent effleuré une enquête de hautpriXj celle d sources du sophiste. Voie pourtant laplus sûre pour entrer-dans l'inti' mité de son- art.. Cette enquête; nous Pavons ^ tentée pour une partie-, dé l'œuvre quinous ai été'conservée. Gè n'est,poiht'y pour la dimensiom ou le nombre:des écrits; de Bion,, la plus' considérable: Nous nous sommes harnés.à quelques^ oraisons qui' appartierme^it à: la maturité du talenPde l'orateur et qui' datent, dàxlmpériode^qui suivit sa: conversionfameuse' à Ja^philosophie.. Nous ferons ici de notre mieux:pour découvrir ce: qu'M vaut comme témoin- de idi sagesse-, hellénique. Nous- nous:fiattotts, non pas certes d"avoir réussi, — l'outrecuidance serait excessive, — mais d^avoir'dm moins^ apporté:dans cet effort toute notre- application;, toute notre: conscience: . Etaii'^ii nécessaire de. raconter; à notre tomr,. le détail de la^ vie de notre, sophiste^philosophe?' Rappelons -en, brièvement, les événements principaux.. Bion Gocceianus,. à quù sa.renommée d'.élOquencB'vaiutplûs tardidi^r&glorifié sous:le:cognomenfiatteurdelèouche^dhr,Xpm6bvcy}xoi;, naquit en Bithynîe, au pied du mont Olympe, à Pruse, nous ne savons 1. Zeller, Philosophie der Griechen, III, I*, pp. 729 sqq. 2. V. Arnim, Leben und Werke des Dio von Prusa, BeïliiT>.Weidinaniij 1898^; Gf: la recension de Schmid dans Litterarisches Centralblatt, numéro dù'so'mai' i8i^8y p. 8jo. 6 AVANT-PROPOS au juste en quelle année, vraisemblablement toutefois aux alentours de l'an 40 de notre ère*. Malgré les recherches d'Emperius, de Breitung, surtout de von Arnim, nombre depoints de sa biographie restent obscut^s^.. Fut-il même, de son vivant, gratifié du surnom d'une magnificence un peu orientale par lequel nous le distinguons aujourd'hui de Dion CaS' sius? Peut-être n'obtint-il de la postérité cette preuve d'admiration qu'au troisième siècle. Le charme de sa parole, en tout cas, était tel que ses rivaux se voyaient contraints d'en convenir même à leur corps défen- dant. Un sophiste railleur etjaloux, nous dit-il, le traita unjour d'àri^Ji^i. Il débuta dans les lettres, comme tant d'autres, far la sophistique. Ily acquit vite la célébrité, sans être moins frivole que ses congénères. Les. jeux auxquels il se livra d'abord ne permettaient guère de deviner en lui ce qu'ilfut plus tard, un apôtre de la vertu^. Le fait est là pourtant. Le sophiste, en Dion, fit place au philosophe. On a. cherché plus d'une fois à expliquer cette conversion. Ce seraient les épreuves, les malheurs qui l'auraient contraint à un retour sur lui-, même, à réfiéchir sur la vanité de son éloquence, à songer à corriger les autres en se corrigeant. Peu à peu l'ancien détracteur des philo- sophes, qui avait écrit contre Musonius, -7- «pà<; Mouao&viov, — regretta ses sarcasmes, se mit à l'école de ceux qu'il avait dénigrés, fit siennes leurs doctrines, adopta leur genre de vie, s'imbut de leurs préceptes et les enseigna aux autres. Il avait succédé à son père dans la faveur des habitants de Pruse ; malgré des embarras d'argent, une fortune, grevée de dettes, il avait triomphé des difficultés d'un moment etjoui d'une vie aisée, facile, honorée. Sa demeure ancestrale dénonçait^ par son site même, le rang de ceux.quiy faisaient séjour. L'administration, l'exploi-, tation de vastes domaines procuraient au maître d'abondants revenus. Il les dépensait noblement, et, tel Hérode Atticus, comblait de bien-, faits ses compatriotes. Un jour, cette carrière qui s'annonçait toute unie, vit s'ouvrir- un précipice. .Comment Dion perdit-il à la fois la confiance, l'affection de ses concitoyens? Fut r ce l'un de ces change-, ments brusques de l'humeur desfoules, l'explosion de colères lentement accumulées, de jalousies longtemps recuites, de susceptibilités froissées? Le menaca-t-on vraiment de le lapider, de brûler sa maison"'? Ilpartit à Rome, où des relations déjà anciennes de ^afamille avec la cour impé-. riale lui promettaient bon accueil. Mais il y rencontra et ily détesta Domitien. Il osa dire franchement son horreur du Néron chauve, se. 1. Plin., Ep. ad Traj., 61-82. Schmid ds Patily Wissowa, S. verbo, 5', p. 849. 2. Schmid, ibid., p. 848. 3. Schmid, ibid., p. 849-850. 4. Schmid, ibid., 85o sqq. AVANT-PROPOS 7 trouva compromis dans la ruine d'un noble personnage de l'aristocratie romaine (nous ne servons pas précisément qui), s'^exila ou fut exilé- « Jusque-là, écrit Constant Martha, il n'avait été qu'un sophiste amour reux de lui-même et de la gloire, maintenant le malheur l'a changé en philosophe. Pendant ses longs voyages, il ne porte sur lui qu'un dialogue de Platon et un discours de Démosthène^. Couvert d'un manteau qui annonce la pauvreté, il gagne sa vie par des ouvrages serviles. Il était che^ les Gêtes lorsqtÇon apprit tout à coup la mort de Domitien et l'élec- tion de Nerva. Les légions romaines, campées dans les environs, irritées de cette mort, se préparaient à la révolte et voulaient refuser le serment au nouvel empereur, lorsqu'on vit Dion s'élancer sur un autel, et, après avoir jeté ses haillons, se faire connaître aux soldats, leur raconter son histoire) ses malheurs, leur peindre la cruauté de Domitien, les vertus de son successeur, et, par sa vive éloquence, autant que par la surprise d'un coup de théâtre, lesfaire rentrer dans le devoir. Alors finit l'infor- tune de Dion, quiput revenir à Rome, oii il vécut dans les bonnes grâces de Nerva et de Trajan^. » Y eut-il Jamais vie mieux faite pour l'édification des profanes dési- reux de devenir meilleurs? Avouerons-nous cependant qu'ainsi narrée, elle flous semble prendre un peu trop les allures d'un conte pieux? Dion a peut-être lui-même embelli les faits. Philostrate, Synésius ne sont point des maîtres en critique historique. On dirait, à lire les pages exquises.de Constant Martha, que la conversion du sophiste à la philo- sophiefut le résultat d'une illumination, d'un coiCp soudain de la grâce. La, Providence atout combiné. Apprehendi te ab extremis terrae. Mais est-il vrai que Dion ait ainsi, saint Paul au petit pied, trouvé son che- min de Damas, par une sort^ d'intervention mystérieuse d'en haut? Rien en lui ne dénonce un mystique. On a voulu faire de lui le disciple d'Apollonios de Tyane. Si le contact du sophiste avec l'étrange person- nage est après tout possible, il ne parait guère que l'influence du thaU" maturge ait été profonde. Si, quand il se vante de tenir sa vocation de l'oracle de Delphes, il. ne nous berne pas d'un roman, on se souvient malgré soi qu'ailleurs il ne tient guère à la mantique, et l'on est en droit de se demander uploads/Litterature/ mn40040ucmf-3.pdf

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