Dédicace à la Reine, Olympe de Gouges INTRODUCTION : (Extrait) Tout début de l’
Dédicace à la Reine, Olympe de Gouges INTRODUCTION : (Extrait) Tout début de l’œuvre, extrait de la dédicace/épître dédicatoire à la reine Marie-Antoinette, femme du roi Louis XVI. Elle est l’un des interlocuteurs privilégiés d’O.de Gouges. Elle incarne le pouvoir et bénéficie d’une place privilégiée par rapport aux femmes ordinaires. La reine, en tant que souveraine de la nation, est une femme influente. O. de Gouges espère la sensibiliser à sa cause, et obtenir son soutien concret dans son combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes. A noter qu’en 1791, la réputation de la reine auprès du peuple français n’est pas bonne. Elle est régulièrement accusée de trahison. Dans cette dédicace, en exergue de l’œuvre, O.de Gouges cherche donc à persuader la reine et les lecteurs de rejoindre son combat, et offre à la reine une occasion de se racheter. Problématique : Comment O.de Gouges met-elle en avant le rôle essentiel que la reine peut jouer dans la diffusion de sa Déclaration ? MOUVEMENTS : l.27 à 44 Vers un combat pour toutes les femmes l.45 à 49 Une conclusion morale et philosophique LECTURE LINEAIRE : Mouvement 1 : -La 1ère phrase montre la position que souhaite adopter l’auteur face à la reine : celle de conseillère. La phrase, au rythme ternaire, est articulée de 3 verbes au subjonctif (« caractérise, excite, fixe ») introduits par «que» et fonctionne comme une phrase à l’impératif. C’est une phrase injonctive. O.de Gouges va chercher à persuader la reine. Régulièrement, elle s’adressera dans sa dédicace à la reine par une apostrophe respectueuse « Madame ». Elle propose à la reine une nouvelle mission pour redorer sa réputation auprès des français : « qu’un plus noble emploi (=occupation, activité) » (comparatif de supériorité). -Dans les 2 phrases suivantes, O. de Gouges va peu à peu aller du singulier vers le pluriel, du particulier vers le collectif, de la reine vers les femmes. Noter l’opposition entre « celle … à une place éminente » (=périphrase qui fait allusion à la place privilégiée de Marie- Antoinette en tant que reine) et « les droits de la femme », ainsi qu’entre « vos intérêts particuliers » et « sur ceux de votre sexe » (càd sur les intérêts de votre condition de femme). A noter le système hypothétique de la 2è phrase avec un irréel du présent (conditionnel présent) qui flatte la reine, femme instruite : « Si vous étiez….je pourrais craindre que…ne l’emportassent (=subjonctif imparfait) ». -O. de Gouges commence ensuite à argumenter, en commençant par un constat : « Vous aimez la gloire ». Suit une phrase impérative « songez, Madame, que » à la fois juxtaposée et coordonnée ( ; mais) à une phrase nominale exclamative : « quelle différence de célébrité dans les fastes (=registres, annales contenant le récit d’événements illustres) de l’Histoire ! ». Cette exclamation montre l’enthousiasme de l’auteur et présente un argument personnel. Soutenir les droits des femmes ferait de Marie-Antoinette une reine exemplaire et aimée qui pourrait s’inscrire dans l’Histoire. A noter les parallélismes de construction et les antithèses : « les plus grands crimes//les plus grandes vertus » (2 superlatifs de supériorité au contenu antithétique), « l’une est sans cesse prise pour ex.//l’autre est éternellement l’exécration du genre humain » (parallélisme de construction mais antithèse exemple/exécration). -O. de Gouges ne fait pas appel qu’à des arguments personnels, elle fait aussi appel à la conscience féminine de la reine, à sa conscience morale : « donner à votre sexe toute la consistance dont il est susceptible» : Il est nécessaire pour les femmes que la reine et les lecteurs reconnaissent, accordent à leur condition toute sa force et sa valeur. Cette tâche ne pourra se faire rapidement, changer les mentalités d’un pays ne se fait pas en une journée. Le « nouveau régime » dont parle l’auteur est la monarchie constitutionnelle installée par la Révolution française. A noter l’emploi de futurs de certitude dans cette partie de la dédicace, rendant le texte plus persuasif, presque didactique. -Dans cette phrase, l’auteur mobilise également le sentiment patriotique de la reine : « travailler à la restauration des mœurs », càd améliorer les habitudes morales ou sociales du pays. Défendre les droits des femmes peut donc profiter à la patrie tout entière. -Dans la fin du §, elle évoque la condition féminine avec du lexique péjoratif : « déplorable sort, droits qu’elles ont perdus (= l’auteur considère effectivement que les femmes avaient plus de droits à d’autres époques, leur condition s’est dégradée au lieu de progresser), ce sexe malheureux ». La dernière phrase emploie à nouveau des impératifs pour exhorter la reine à rallier la cause des femmes « Soutenez, défendez », et emploie 2 périphrases désignant successivement l’ensemble des femmes et au moins un tiers des hommes. Ces périphrases numériques (« une moitié, un tiers ») sont un autre argument personnel. En agissant ainsi, elle pourra s’adjoindre les faveurs des français. Mouvement 2 : Le dernier § sert de conclusion, fait le bilan de l’argumentation : « Voilà, Madame voilà… ». C’est ainsi que la reine doit faire parler d’elle (« vous signaler »). C’est en accomplissant des actions bonnes pour autrui, en l’occurrence ici pour toutes les femmes du royaume, que la reine se fera aimer du peuple. A noter le vocabulaire mélioratif mettant en valeur ce comportement : « exploits, embellie, amour, charmes éternels, bienfaisance ». O.de Gouges essaie une dernière fois dans cet extrait de persuader la reine en se rapprochant d’elle « Croyez-moi », elle se met à son niveau en tant que femme. La conclusion prend l’allure d’une leçon philosophique politique par l’éloge de la bienfaisance, de la bonne action, prônée dès l’Antiquité par les philosophes comme Sénèque. CONCLUSION : Cet extrait de l’épître dédicatoire est à l’image de l’auteur : enthousiaste, énergique, impliqué. O. de Gouges cherche à persuader la reine de rallier la cause des femmes, en utilisant des arguments de différents domaines (personnel, moral, patriotique) et en donnant à le reine des directives dans le but de se racheter aux yeux de son peuple, mais surtout, de favoriser le bien de la nation. L’auteur parle à la reine avec respect comme il se doit mais elle ne cherche pas à s’attirer la faveur de la reine. Sa démarche se veut honnête et patriote. Elle se place aux côtés de la reine pour la conseiller, de femme à femme, et l’aider à servir avec elle les intérêts de la France. uploads/Litterature/ ll1-o-de-gouges.pdf
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- Publié le Mai 05, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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