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avec le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie DILTEC EA 2268 CLESTHIA PRATIQUES PLURILINGUES, MOBILITÉS ET ÉDUCATION Hommage à Caroline Juillard (Professeure émérite, Université Paris Descartes, France) COLLOQUE INTERNATIONAL 16-17-18 décembre 2014 dans les salons de l’hôtel Faidherbe Avenue Faidherbe x Raffenel DAKAR, SÉNÉGAL 2 Présentation ............................................................................................................................... 3 Résumés des conférences plénières .......................................................................................... 6 Résumé de la Table ronde ....................................................................................................... 11 Résumés des communications (par ordre alphabétique d'auteurs) ......................................... 12 Liste des communicants .......................................................................................................... 32 3 PRÉSENTATION L’objectif de ce colloque est de confronter la démarche et les apports de la sociolinguistique aux défis que constituent les mutations contemporaines en matière de mobilité, d’urbanisation et d’éducation plurilingue, notamment sur le continent africain. Les études qui ont porté sur le terrain africain et ses locuteurs ont contribué de façon majeure au développement de la sociolinguistique francophone. Les études pionnières et celles qui ont suivi ont fait émerger une réflexion sur le plurilinguisme et les politiques linguistiques, sur les contacts de langues et de normes et sur leurs effets, sur l’hétérogénéité des répertoires et les pratiques langagières qu’ils façonnent en interaction. Les recherches sociolinguistiques réalisées à partir des années 1980 ont été menées principalement en contexte de mobilité urbaine (Dakar, Abidjan, Ziguinchor, Bangui, Libreville, Juba, Maputo, etc.). Associées aux premières études quantitatives portant sur les migrations internes et internationales, les approches interactionnelles ont également montré la sensibilité des locuteurs aux données situationnelles et ont apporté des éléments essentiels pour étudier la confrontation des normes - normes institutionnelles et normes émergentes - en contexte, le développement de formes langagières ou de véhiculaires ainsi que la créativité et la performativité des locuteurs dans des pratiques langagières innovantes. L’ensemble des recherches publiées s’appuie sur des méthodologies diversifiées et complémentaires (enquêtes statistiques, observations participantes, entretiens ou tests d’écoute) et ont en commun une analyse historique des rapports sociaux et une contextualisation fine des données empiriques. De nos jours, trois défis renouvelés se présentent pour la réflexion sociolinguistique : celui de l’urbanisation croissante de la population (la fameuse « explosion » des villes africaines par exemple) et des interactions locales qu’elle engendre, celui de la mobilité et de ses nouvelles dimensions sociales (évolution des migrations féminines, par ex.) et enfin, celui de la scolarisation des jeunes en situation plurilingue à laquelle les politiques n’ont pas encore donné de réponses satisfaisantes. Les concepts et les outils qui ont été élaborés pour observer et décrire les changements sociolinguistiques du siècle dernier sont-ils encore adaptés pour rendre compte de ces nouvelles situations ? Pour répondre à cette question, on pourra se demander ce qui a changé au cours de ces quinze dernières années et ce qui est en train de changer dans ces trois domaines (ville-migration-école). Ce regard rétrospectif soulèvera la question de ce qui, dans le même temps, a changé dans les points de vue et les perspectives scientifiques sur ces questions. Ainsi, désireuses de dépasser un cadre idéologique qui opposait « tradition et modernité », « Nord et Sud », « rural et urbain » etc., certaines recherches 4 actuelles envisagent de nouvelles façons de rendre compte des mobilités géographiques et sociales en les reliant aux imaginaires et aux discours qui les accompagnent (récits personnels et médiatiques, textes institutionnels, pratiques artistiques, etc.) ; d’autres s’attachent à l’étude des compétences linguistiques, discursives et scolaires rendues, plus que jamais, nécessaires. D’autres encore sont à découvrir. L’hétérogénéité des répertoires mis en contact, dans les situations plurilingues, est confrontée aux impératifs communicationnels des situations urbaines, scolaires ou migratoires. Ainsi, l’appropriation des véhiculaires urbains favorise l’intégration des nouveaux arrivants dans les villes. Savoir lire et écrire, connaître des langues et des types de discours mobilisés dans les différentes étapes des parcours migratoires, constituent une valeur ajoutée pour la réussite du projet. Il en est de même avec les compétences des professeurs des écoles en français et dans les langues nationales. Dans ce contexte, des questions importantes se posent non seulement quant aux langues à enseigner mais également aux formes de ces langues et aux normes à privilégier. Ces questions éducatives doivent s’appuyer ainsi directement sur la connaissance des situations sociolinguistiques contemporaines et de leurs dynamiques. Envisager le langage sous l’angle des mobilités (géographiques, sociales, relationnelles) c’est voir comment les locuteurs identifient, interprètent et délimitent des espaces identitaires et se situent dans le jeu de relations sociales diverses et renouvelées du fait de dynamiques relevant de la globalisation et de celles propres aux villes, aux quartiers, aux regroupements et aux réseaux locaux. Nous nous intéresserons à la façon dont, dans ces situations plurilingues, sont produits, transmis, reproduits, réinvestis des modèles comportementaux d’ordre langagier et socioculturel (familial, religieux, économique) en analysant les idéologies qui les sous-tendent et les encadrent. Dans ce contexte, nous nous demanderons comment les pratiques de transmission des savoirs (scolaires, migratoires, culturels, etc.) peuvent tenir compte du renouvellement de l’environnement plurilingue dépendant de ces nouvelles mobilités tant sur un plan global que local. C’est à partir de ces questions que les diverses contributions à ce colloque permettront de relancer une dynamique réflexive pour le développement d’une sociolinguistique de la mobilité afin de comprendre les dynamiques sociales et sociolinguistiques produites par les mouvements des locuteurs dans l’espace. Elle apportera un éclairage sur la façon dont les mobilités, conçues à des échelles diverses et en lien avec les activités quotidiennes des locuteurs qui agissent sur les reconfigurations des répertoires et, dans le même temps, sur la façon dont les répertoires des locuteurs infléchissent les mobilités. Les travaux de Caroline Juillard, en Afrique et en France, constituent des apports majeurs pour ces réflexions. Chercheuse de terrain, attentive aux locuteurs agissant dans leur environnement, elle s’est en effet attachée d’une 5 part à faire émerger des questionnements théoriques de l’observation des pratiques langagières in situ et d’autre part à tenir compte de l’intrication de dimensions globales et locales des faits langagiers. Exploratrice du quotidien, dans ses dimensions répétitives mais aussi dynamiques, complexes et créatives, elle a ouvert des pistes pour le développement d’une sociolinguistique de la mobilité en milieu urbain et d’une réflexion originale sur des questions éducatives. Se donner l’occasion d’approfondir et d’enrichir de telles réflexions est l’une des meilleures façons de rendre un nécessaire hommage à Caroline Juillard pour son parcours scientifique. Les contributions porteront principalement sur les axes suivants : • La mobilité et ses nouvelles dimensions sociales, relationnelles et géographiques en lien avec l’urbanisation croissante. • L’hétérogénéité des répertoires langagiers mis en contact dans les situations plurilingues. • L’identification, l’interprétation et la délimitation des espaces identitaires par les pratiques langagières des locuteurs. • La production et la transmission de modèles comportementaux au niveau langagier, socioculturel et idéologique dans des situations plurilingues. • Le renouvellement de l’environnement plurilingue dépendant de ces nouvelles mobilités tant sur un plan global que local. • L’éducation en situations plurilingues. • Les formes et les normes du français et des langues nationales mises en œuvre par les enseignants dans les langues de scolarisation. • Les partenariats institutionnels mettant l’accent sur une co-construction méthodologique et notionnelle (organisations internationales, ONG, coopérations bilatérales, etc.). 6 RESUMES DES CONFERENCES PLENIERES 7 Espace sociolinguistique et plurilinguisme urbain Louis-Jean CALVET Université d’Aix-en-Provence Les travaux de sociolinguistique urbaine trouvent en partie leur source dans les travaux de terrains développés dès les années 1980 au Sénégal. Ces travaux furent menés en collaboration entre chercheurs du laboratoire de sociolinguistique de l’Université Paris 5 et de l’Université Cheikh Anta Diop. Parmi eux ceux de Caroline Juillard à Ziguinchor et à Dakar occupent une place centrale. Cette conférence rappelle cette période où des travaux pionniers de la sociolinguistique francophone soulignaient la question de l’observation des terrains plurilingues. L’approche ethnographique laissait ainsi apparaître des dynamiques sociolinguistiques urbaines et en donnait des éclairages variables par un jeu de zoom, en particulier pratiqué par Caroline Juillard. Depuis, l’intérêt pour la ville a crû en sociolinguistique et nombre de travaux et de rencontres scientifiques ont contribué à définir le champ de la sociolinguistique urbaine. Les études en terrain plurilingue ont largement participé à la réflexion épistémologique et heuristique concernant des outils conceptuels fondamentaux en sociolinguistique, telle la notion de communauté linguistique, mais également la définition même de l’objet de la sociolinguistique. Caroline Juillard a activement participé au débat en s’intéressant au plurilinguisme actif des locuteurs in situ, observés lors de leurs pérégrinations quotidiennes, tout en cherchant à comprendre le jeu des répertoires verbaux, le jeu des pratiques langagières et l’autorégulation qui en découle. Le développement de travaux menés par des chercheurs natifs de terrains plurilingues, qu’elle appelait de ses vœux au début des années 2000, a déjà commencé et ce colloque sera aussi l’occasion d’en débattre. L’ensemble des questions évoquées ici participent au développement des thèmes de ce colloque : le plurilinguisme, la mobilité et l’éducation. 8 Les plurilinguismes urbains en Afrique : enjeux sociolinguistiques, didactiques et citoyens Moussa DAFF Laboratoire SOLDILAF Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal Caroline Juillard dans son livre intitulé sociolinguistique urbaine (1995) avance l’hypothèse suivante : « Dans un pays plurilingue, on peut rencontrer en certains points du territoire des situations de monolinguisme ou de plurilinguisme modéré. uploads/Litterature/ livretducolloque.pdf

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