SUJETS LITTERATURE Terminale L CORRIGE Vous traiterez au choix l’un des deux su

SUJETS LITTERATURE Terminale L CORRIGE Vous traiterez au choix l’un des deux sujets suivants : SUJET 1 : RABELAIS Gargantua Question 1 : /8 Répondant aux pèlerins qui viennent d’exprimer leur admiration pour Grandgousier, Gargantua citant Platon dit : « Les républiques seront heureuses quand les rois philosopheront, ou quand les philosophes règneront. » (p 321) En quoi Grandgousier peut-il être qualifié de roi philosophe? Introduction : Au chapitre 45, Grandgousier encourage les six pèlerins à entretenir leur famille, à travailler selon leur vocation, à instruire leurs enfants et à vivre comme l’enseigne « le bon apôtre Saint Paul » plutôt que de s’embarquer dans des voyages « ineptes et inutiles » p 321. Ces conseils valent à Grandgousier toute l’admiration des pèlerins qui disent à Gargantua : « Qu’il est heureux le pays qui a un tel homme pour seigneur ». Gargantua cite alors Platon qualifiant implicitement son père de roi philosophe. En quoi Grandgousier se montre-t-il un roi, ami de la sagesse ? Nous verrons tout d’abord que Grandgousier est un modèle de souverain sage et juste quand il s’agit de répondre à la déclaration de guerre de Picrochole puis qu’il est animé d’un esprit évangélique et humaniste. I) Grandgousier face à la guerre 1) La volonté d’éviter la guerre. - Grandgousier déconcerté quand il apprend que Picrochole a envahi ses terres (cf. p233 « Grandgousier qui se chauffe les couilles à un beau grand feu clair » (posture du bon roi – père lisant des contes du temps jadis / alors que Picrochole s’installe à la Roche-Clermault). - Ne cède pas à la colère belliqueuse. Il va tout faire pour que Picrochole retrouve la raison et que la guerre n’ait pas lieu montrant qu’il sait les souffrances qu’engendre une guerre: « Je n’entreprendrai pas de guerre avant d’avoir essayé de gagner la paix par toutes les solutions et tous les moyens. ». - S’enquiert de l’avis de ses conseillers, délibère et décide de l’envoi d’un émissaire, « homme avisé », p 235, auprès de Picrochole. Cette décision est collégiale comme en atteste l’emploi de la formulation impersonnelle « Il fut conclu… » p 235 - La harangue de Gallet à Picrochole témoigne des valeurs de Grandgousier. « Où est la foi ? Où est la loi ? Où est la raison ? Où est l’humanité ? Où est la crainte de Dieu ? », - Grandgousier tente de réparer la prétendue offense faite aux fouaciers de Lerné en envoyant de nouveau Gallet avec cinq charretées de fouaces et sept cent mille et trois philippus « pour payer les barbiers », p 247, qui auraient pansé Marquet. Toutes les tentatives de Grandgousier sont vaines face à l’appétit de conquête et la colère « barbare » de Picrochole. 2) Un roi prêt à livrer combat malgré tout pour la défense son peuple - Si Grandgousier veut éviter la souffrance que représente une guerre, il est prêt à se battre malgré son grand âge. En roi sage, il connaît son devoir qui consiste à protéger ses sujets car « C’est leur labeur qui m’entretient et leur sueur qui me nourrit, moi-même comme mes enfants et ma famille. »p 235 - C’est pour cette raison qu’à la suite du conseil tenu par le roi et ses conseillers, on envoie chercher Gargantua et ses gens. Grandgousier se montre modéré mais ferme en se préparant à combattre. Il fait preuve aussi de sagesse quand il considère son grand âge et en appelle à Gargantua et ses compagnons pour faire la guerre pour lui. - Dans la lettre à Gargantua, Grandgousier insiste sur sa volonté de défendre plutôt que d’attaquer : « Mon intention n’est pas de provoquer mais d’apaiser, ni d’attaquer mais de défendre, ni de conquérir mais de garder mes loyaux sujets et mes terres héréditaires… » p 237. Il suit en cela l’idée de Platon, qu’il cite en parlant à Toucquedillon p 323-324, et qui conseille la modération en matière de guerre. De même condamne-t-il alors les guerres de conquête : « le temps n’est plus de conquérir ainsi les royaumes en causant du tort à son prochain » p 323. 3) Un traitement humain des ennemis - Il use de la même modération dans la façon de traiter ses ennemis : respect et de clémence : - Toucquedillon est traité « humainement » par Grandgousier (chapitre 46) : le roi paye sa prise à Frère Jean puis offre à Toucquedillon le choix de rester avec lui ou de rejoindre Picrochole. Ensuite il s’assure de sa protection pour que celui-ci rejoigne La Roche-Clermault en toute sécurité. Enfin il lui offre des cadeaux : une épée, un collier d’or et dix-mille écus (p 327). - Dans le passé, Grandgousier a traité son ennemi Alpharbal « courtoisement » (p 341) en le logeant chez lui, en le renvoyant en toute liberté chargé de dons et de témoignages d’amitié. Ceci lui a valu l’éternelle reconnaissance et la générosité de son ennemi. Cette façon de traiter les ennemis inspire Gargantua, qui agit, dans la résolution de la guerre picrocholine, à l’instar de son père, en bon prince philosophe. II) Un roi qui prône l’évangélisme et les valeurs humanistes - Un roi philosophe est forcément un roi chrétien, compte tenu de l’époque, et évangélique, compte tenu de la pensée humaniste que défend Rabelais. 1) Grandgousier évangéliste - Il prie Dieu dès qu’il apprend que Picrochole l’a attaqué (p 233) : « Mon Dieu, mon sauveur, aide-moi, inspire-moi, conseille-moi ce qu’il faut faire ! ». Il lui demande de l’aider à remettre de l’ordre dans la conduite de Picrochole. - Il finit sa lettre à son fils (p 237) par « que la paix du Christ, notre rédempteur, soit avec toi ». - Il conseille aux pèlerins de vivre comme l’enseigne saint Paul pour être ainsi « sous la protection de Dieu, des anges et des saints » p 321 - Quand il congédie Toucquedillon après lui avoir fait un discours sur les dangers de la guerre, il lui dit : « que Dieu soit avec vous » p 327. De même dans son discours, il en appelle à Dieu pour arbitrer le différend (qu’il ne veut qualifier de guerre) qui l’oppose à Picrochole. 2) La lutte contre l’ignorance et la superstition - En questionnant les pèlerins, Grandgousier apprend qu’ils vont à Saint-Sébastien pour offrir des invocations contre la peste. Sa réaction est très vive quand il découvre que des prédicateurs ont dit aux pèlerins que la peste était due à Saint Sébastien. Il les qualifie de faux prophètes et après avoir raconté le cas d’un « cafard » qui prêchait que Saint Antoine donnait l’inflammation aux jambes… et qu’il dût punir « exemplairement », Grandgousier s’étonne qu’un roi puisse laisser « prononcer dans son royaume des prédications aussi scandaleuses … » Il ajoute : « La peste ne tue que le corps, mais de tels imposteurs empoisonnent les âmes », p 319. Grandgousier considère donc que c’et au Roi de lutter contre la superstition et les faux prophètes quels qu’ils soient. - En congédiant les pèlerins, il leur conseille de suivre les enseignements de Saint Paul en bon évangéliste mais aussi de veiller à l’instruction de leurs enfants. C’est ce qu’il a fait lui-même avec Gargantua quand, après avoir constaté l’échec de son éducation sophiste, il l’a confié aux mains de Ponocrates et ses compagnons. Les valeurs humanistes sont donc ici défendues par Grandgousier. Conclusion : - récapitulation - mise en valeur de Grandgousier roi philosophe par la folie de Picrochole, exemple de mauvais roi - des valeurs transmises au fils du roi, Gargantua. Question 2 : /12 Gargantua est-il comme l'affirme Montaigne dans ses Essais un ouvrage « simplement plaisant »? Introduction Le roman de Rabelais détone dans le paysage littéraire car il est un mélange de réflexions sérieuses, sur la guerre ou la religion, et de propos plus comiques dans la tradition du carnaval moyenâgeux. Cette double dimension a dérouté bon nombre de critiques qui voient dans ce roman tour à tour un livre sérieux ou un livre divertissant. C'est à cette dernière dimension que s'attache Montaigne, auteur contemporain de Rabelais, lorsqu'il déclare dans ses Essais que Gargantua est un roman « simplement plaisant ». Montaigne par cette citation dénie toute portée critique à l'ouvrage pour mettre en évidence son caractère divertissant, celui qui vise à plaire aux lecteurs, celui de la joyeuse lecture confirmée par le dizain initial et le Prologue. Ainsi, le roman se définit par sa dimension ludique. Néanmoins, si on lit avec attention le Prologue, Rabelais nous rappelle aussi qu'une seconde lecture, allégorique est à envisager. Dès lors, le roman n'est-il qu'amusant ? La simplicité que réclame Montaigne n'est- elle pas qu'apparence ? On s'interrogera alors sur ce qui fait la complexité du roman. Si dans un premier temps, nous pouvons voir dans Gargantua un ouvrage divertissant, nous verrons que sous cette image se cachent des réflexions humanistes. Enfin on pourra nuancer la simplicité que Montaigne évoque. Plan possible I uploads/Litterature/ litterature-corrige-bac-blanc.pdf

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