3 I.1 La biographie de l'auteur Celui qui allait apporter la gloire à son pays

3 I.1 La biographie de l'auteur Celui qui allait apporter la gloire à son pays et à l'Afrique, Léopold Sédar Senghor, est né le 9 Octobre 1906 à Joal, sur la « Petite Côte » du Sénégal. Il provient d'une famille qui appartient à la noblesse. Son prénom Sérère, « Sédar », signifie « qu'on ne peut humilier ». Son prénom catholique, « Léopold », lui a été donné en souvenir de Léopold Angrand, riche commerçant mulâtre, ami et employeur ponctuel de son père1. Il a passé son enfance dans une atmosphѐre rustique, patriarcale entouré par le souvenir de ses ancêtres et par les mystѐres de la jungle. La beauté et la sensibilité de la langue sérѐre, apprise à l'aide de sa mѐre a ouvert encore plus l'intérêt de Senghor pour la poésie. Son oncle, pasteur dans la jungle est celui qui l'a initié aux mystѐres de la nature, au monde africain ancien. Il lui racontait des histoires étonnantes sur l'appel de la terre et des ancêtres, sur les mœurs des bêtes sauvages et sur la marche des étoiles. Le poѐte est vu comme un grand mystique et un religieux. Il a reçu une éducation religieuse de la part des missionnaires français et par conséquent sa vie entière, fut marquée, par le travail, la méthode, la discipline, l'organisation, la ponctualité et le sens des convenances. Cette éducation religieuse accompagnée par l'amour vers la poѐsie, ont constitué deux vocations importantes pour Senghor: « J'avais 1 Le blog de BA Amadou Bal, Paris 19ème ISSN 2555-3003 ( Bibliothѐque Nationale de France) Bnf Gallica http://baamadou.over-blog.fr/2015/08/leopold-sedar-senghor-1906-2001-un-exceptionnel- homme-de-culture-par-amadou-bal-ba-http-baamadou-over-blog-fr.html. Cet article a été publié dans le journal FERLOO, L'édition du 15 août 2015. 4 une forte inclination pour deux métiers : ceux de prêtre et de professeur. Finalement, à la fin de mes études primaires, j'ai choisi de ne pas choisir : j'ai décidé d'être, en même temps, prêtre et professeur »2. Les années de la jeunesse ont gravé dans son âme la magie des danses et des chansons sacres. Le culte des divinités, des figures de la terre, les liaisons avec l'esprit des morts l'ont fasciné. À sept ans il commence à apprendre la langue française à l'École de la Mission catholique de Joal, langue dans laquelle ultérieurement il allait composer son œuvre impressionnante. Il poursuit ses études au Collѐge Libermann puis au lycée de Dakar où il a obtenu son baccalauréat; il bénéficie d'une bourse qui lui permet de fréquenter le lycée Louis-le-Grand à Paris. Senghor fait connaissance avec l'espace et la culture européenne face auxquels ils manifeste un grand intérêt. À Sorbone, il prépare sa licence en lettres en choisissant comme thѐme « L' Exotisme de Baudelaire » et en 1935 Léopold Sédar Senghor est le premier Africain qui devient « agrégé de grammaire »3. Ainsi, l'âme de l'auteur des « poѐmes africains » éprouve un moment trѐs important où, à la fascination de la vieille Afrique, vient se greffer la culture du passé et celle de l'Europe moderne. C'est l'époque où il rencontre Damas4 et Césaire5. Une rencontre avec Georges Pompidou reste pour Senghor comme une ouverture d'esprit pour l'espace de la culture. Il avoue que: « L'influence de Georges Pompidou sur moi a été, ici, 2http://baamadou.over-blog.fr/2015/08/leopold-sedar-senghor-1906-2001-un-exceptionnel-homme-de- culture-par-amadou-bal-ba-http-baamadou-over-blog-fr.html. 3 Hervé Bourges, Léopold Sédar Senghor - Lumiѐre noire, Mengѐs, 2006, Italie, p. 7. 4 Léon-Gontran Damas ( poète, écrivain et homme politique français, cofondateur du mouvement de la négritude ). 5 Aimé Césaire, (écrivain et homme politique français, à la fois poète, dramaturge, essayiste, et biographe. Fondateur et représentant majeur du mouvement littéraire de la négritude ) . 5 prépondérante. C’est lui qui m’a converti au Socialisme, qui m'a fait aimer Barrès, Proust, Gide, Baudelaire, Rimbaud, qui m’a donné le goût du théâtre et des musées. Et aussi le goût de Paris (…). Si je suis devenu curieux des hommes et des idées, si je suis devenu écrivain et amateur d'art, si je reste un ami de la France, je le dois, essentiellement, à mes anciens camarades de Louis-le-Grand »6. Senghor obtient avant la Seconde Guerre Mondiale le titre d'enseignant au Lycée Descartes à Tours puis au Lycée Marcelin Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés. Dix ans plus tard il est professeur titulaire à l'Ecole Nationale de la France d'Outre-Mer et enseigne les langues et les civilisations africaines. En ce moment là son premier recueil de poѐmes apparaît en 1945 sous le titre « Chants d'ombre ». Senghor y présente son Royaume d’Enfance. Senghor commence aussi une carriѐre politique, il est nommé « grammarien et juriste » chargé de la révision du texte de la nouvelle Constitution de la République Française. Il est élu « député du Sénégal à l'Assemblée Constituante », grâce au fait qu'il soit en connexion permanente avec son pays d'origine, il connaît de prѐs la vie et les aspirations de ses frѐres noirs, il soutient leur lutte, il les encourage. Il est ensuite élu en 1955 secrétaire d’État à la présidence du Conseil avant de devenir en 1960 le premier Président de la République du Sénégal. En 1948 Senghor publie son deuxiѐme recueil « Hosties Noires ». Les poésies de ce recueil présentent les offrandes des Noirs, à côté des Blancs, pour le salut de l'humanité. C'est un hommage aux tirailleurs sénѐgalais. Il paraît également son « Anthologie de la nouvelle poésie nѐgre et malgache de la langue française » qui est « l'acte de naissance de 6 http://baamadou.over-blog.fr/2015/08/leopold-sedar-senghor-1906-2001-un-exceptionnel-homme-de- culture-par-amadou-bal-ba-http-baamadou-over-blog-fr.html. 6 la littérature africaine moderne ». Cette anthologie est précédée d'un avant- propos intitulé « Orphée Noir », écrit par Jean-Paul Sartre. En 1958 paraît les « Éthiopiques », le troisiѐme recueil de poѐmes écrits avec le même amour concernant les peuples d'Afrique. En 1961 l'œuvre de Senghor s'enrichit avec une nouvelle collection de poѐmes: « Nocturnes ». Il est également l'année dans laquelle l'auteur est porté à Sorbonne comme « doctor honoris causa »: ( Le grade de doctor honoris causa est un titre honorifique attribué par procédure d'exception. À l'origine une université, lieu de savoir par excellence, attribuait le grade de doctor honoris causa pour distinguer une docte personnalité dont les connaissances et la sagesse étaient considérées exemplaires, mais aussi pour pouvoir en retour s'enorgueillir d'avoir reconnu et « recruté » dans ses rangs ladite personnalité )7. Docteur honoris causa de nombreuses universités, membre de l'Institut de France, il est élu à l'Académie française le 2 juin 1983. Porte-parole d'une culture qui depuis des siècles n'a que le droit de se taire, il a combattu toute sa vie pour le métissage culturel, non pas dans l’oubli des identités de chaque peuple, mais au contraire dans leur confrontation féconde et leur enrichissement mutuel. Passeur entre deux cultures, il espérait un monde de paix porté par le dialogue. Mal aimé des intellectuels africains il a toujours cherché à discuter, à expliquer et à échanger. Il rêvait d'une civilisation de l'Universel.8 Il a traversé le dernier siѐcle de bout en bout: qu'on juge le chemin parcouru, entre les deux guerres, par cet enfant de Joal, né sur la « Petite Côte », au sud de Dakar, jusqu'au lycée Louis-le Grand, où il prépare avec 7 http://www.umi.edu/honoris.htm. 8http://www.bnf.fr/fr/outils/lr.resultats_recherche_simple.html?query=leopols+sedar+senghor&x=0&y=0, Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérature et art. Octobre 2006, Léopold Séar Senghor 1906-2001, Document PDF. 7 Georges Pompidou l'École Normale Supérieure, puis l'agrégation de grammaire, qu'il est le premier Noir à réussir. Les liens tissés au quartier Latin seront profonds, comme en témoignent ces mots que lui écrit Pompidou aprѐs son élection: « Mon cher Ghor, je suis élu, la bataille a été rude… J'évoque avec la nostalgie le lycée Louis-le Grand: nous voici tous deux chefs d'État, quel étrange destin…»9. Dѐs ses années d'étudiant à Paris, Senghor combat pour la reconnaissance des Noirs dans une société française colonialiste et souvent raciste. Inventeur de la « Négritude », il en fera une arme pour l'émancipation des peuples africains, convaincu que seules la fierté et la maîtrise de son identité donnent à l'homme prise sur son destin. Senghor nous a quittés le 20 décembre 2001, à l'aube du XXIѐ siѐcle. Le hasard a voulu que sa mort sourvienne dans une période cruciale de l'histoire de l'humanité, à l'heure où sa pensée devient plus que jamais actuelle. Il nous fournit des clés pour comprendre notre époque et concevoir, par-delà des affrontements sans issue, l'avenir d'un monde pluriel, tissé de croisements culturels et humains. De cet enchevêtrement de repѐres, Senghor nous apprend que le poѐte peut organiser une œuvre intelligible. La complexité des phénomѐnes impose que quelques voix claires s'élѐvent, qui renouent les fils de nos existences. Par sa conscience historique et par son verbe, Léopold Sédar Senghor est l'une de ces voix exemplaires.10 Poѐte engagé, grammairien, Homme d'Etat et de culture, Léopold Sédar Senghor, nous pouvons dire, qu'il est à la fois Africain, Français et Noir. 9 Hervé Bourges, Léopold Sédar Sénghor – Lumiѐre noire, Mengѐs, 2006, Italie, p. 7. 10 Hervé Bourges, Léopold Sédar Sénghor – Lumiѐre noire, Mengѐs, 2006, Italie, p. 7. 8 1.2 L'œuvre de Senghor Léopold Sédar Senghor se trouve uploads/Litterature/ licenta-final.pdf

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