1 Compte rendu sur le livre, Les problèmes théoriques de la traduction de Georg
1 Compte rendu sur le livre, Les problèmes théoriques de la traduction de Georges Mounin Université Aix-Marseille I Abdelaziz CHELABI Master 2 recherche Aire culturelle arabe, musulmane et sémitique Biographie de l’auteur Georges Mounin (1910-1993), pseudonyme de Louis Leboucher, linguiste français, fut professeur de linguistique et de sémiologie à l'Université d'Aix-en-Provence. Il s'est souvent déclaré fervent disciple du linguiste français André Martinet. Ses œuvres traitent un vaste ensemble de sujets, allant de l'histoire de la linguistique à la définition de celle-ci et de ses branches et problèmes traditionnels (sémiologie, sémantique, traduction...) à sa relation avec d'autres domaines de connaissance (philosophie, littérature, dont la poésie en particulier, société). Marxiste strict dans le domaine social et historique, il fut également un spécialiste de l'Italie de la Renaissance. Le bibliste Roland Meynet a fait partie de ses élèves. Mounin est également auteur de plusieurs ouvrages ; voici une liste non exhaustive établie par ordre chronologique d’apparition : 2 Avez-vous lu Char ? Gallimard, 1946; nouvelle édition augmentée, Folio essais n°131, 1989. Les Belles infidèles. Essai sur la traduction, Cahiers du Sud, 1955 ; Presses universitaires de Lille, 1994. Machiavel, Club français du livre, 1958 ; Presses universitaires de France, 1964. Savonarole, Club français du livre, 1960. Poésie et société, (Presses universitaires de France, 1962, édition revue, 1968. Les Problèmes théoriques de la traduction, Gallimard, 1963 et Tel n°5, 1976. La machine à traduire, Mouton, 1964 Histoire de la linguistique – des origines aux XXe siècle, 1967, PUF, Paris. Introduction Ce compte rendu est en lien, théorique, avec le travail de traduction que j’ai entrepris dans le cadre d’un master 2 recherche ; il met le point sur les difficultés théoriques posées par la traduction à la linguistique. La traduction d’un manuel de grammaire arabe, écrit dans une langue archaïque, car datant du début du Xème siècle vers le français rencontre des problèmes de choix terminologiques, qui sont sous-jacents à des études étymologiques, puis des problèmes structurels, sémantiques et syntaxiques. 3 Compte rendu Dans son ouvrage intitulé, Les problèmes théoriques de la traduction, Georges Mounin a essayé de décrire les problèmes théoriques posés par la traduction à la linguistique. Il est clair que pour lui la thèse de la possibilité de la traduction dominait de manière empirique ; son utilité est indéniable, et que la thèse de l’impossibilité de la traduction se rencontrait comme une vue théorique. Mais la traduction est un contact de deux langues car le traducteur est bilingue et que le lieu de ce contact est un lieu d’interférences de ces dernières. Ces interférences se caractérisent par toutes les fautes et les erreurs de traduction, les goûts des néologismes étrangers, les tendances aux emprunts, aux calques, etc. Mounin pose la question de savoir si l’opération traduisant doit être une branche de la linguistique ? De là il émet les problèmes posés par la légitimité ou l’illégitimité de la traduction puis de ceux de la possibilité ou l’impossibilité de l’opération traduisant, et que ces derniers (problèmes) ne peuvent être éclairés, en premier lieu, que dans le cadre de la science de la linguistique, en étudiant les positions de Fedorov et de Vinay en la question. Il confronte l’opération traduisant aux théories sur la signification chez Saussure et arrive à la conclusion que les théories linguistiques modernes ont montré combien la saisie des significations, pour des raisons non plus littéraires et stylistiques mais proprement linguistiques et même sémiologiques, est ou peut être très difficile, approximative et, hasardeuse. Ces théories linguistiques n’ont pas entamé la légitimité théorique ni la possibilité pratique de l’opération de traduction. Puis pour chaque langue correspond une organisation particulière de l’expérience humaine ; aussi une langue est un instrument de 4 communication selon lequel l’expérience humaine s’analyse différemment dans chaque communauté. En effet à des cultures différentes, parlant des langues différentes, sont associés des mondes bien distincts c'est-à-dire des mondes impénétrables les uns pour les autres, ce qui génère plus de difficultés pour l’opération traduisant. Comme la traduction part du sens et effectue toutes ses opérations de transfert à l’intérieur du domaine de sens, elle a besoin d’une unité de signification : minima de sens, des atomes de significations, des monèmes. Ce n’est pas au moyen de la linguistique formelle qu’on pourra mettre en évidence les unités de signification plus petites que le signe ainsi déclare Luis j. Prieto. L’analyse qui permettra de constituer une sémantique structurale, c'est-à-dire un système des signifiés n’est pas une analyse linguistique formelle des signifiants, c'est-à-dire une analyse des définitions des signifiés ; consensus entre Hjelmslev, Prieto, Sörensen et Gardin. Dans son ouvrage Mounin aborde aussi, le problème du lexique qu’il sépare en lexique ordinaire et lexique scientifique qu’il faut fixer par des définitions conceptuelles. Enfin Mounin analyse les apports des ethnographes et des philologues dans le domaine de la traduction, considérant que l’ethnographie, autant que la linguistique, a fondé les possibilités d’une vraie théorie et d’une vraie pratique scientifique de la traduction. Cependant la philologie était une réponse incomplète mais efficace aux problèmes posés par la traduction car elle permet de pénétrer les «visions du monde » et des civilisations passées par rapport aux nôtres. La syntaxe a fourni des arguments contre la possibilité de traduire, nous le trouvons dans les idées de Humboldt et de Whorf qui pensent que selon les langues les « visions du monde » sont 5 hétérogènes. Cependant Charles Serrus et Harris disent qu’il n’y a pas de corrélations entre la logique et la grammaire. Toutes ces difficultés posées par la linguistique contemporaine nous amènent à chercher les raisons théoriques à cause desquelles on a pu, pratiquement, traduire avec une approximation acceptable, en dépit de ces difficultés ; puis chercher les moyens que l’analyse linguistique contemporaine offre pour résoudre ce problème qu’elle a posé de l’incommensurabilité des langues et singulièrement de l’impénétrabilité réciproque de leurs syntaxes. Puis Mounin revient sur ce problème d’impénétrabilité syntaxique des langues qu’il renvoie à l’analyse linguistique contemporaine. Cette dernière fournit une première réponse qui consiste à dire que si on a pu traduire malgré l’impénétrabilité des syntaxes c’est parce que sous les différences apparentes entre ces syntaxes il doit exister des universaux qui sont ce minimum de grandes fonctions et de grandes relations syntaxiques communes. conclusion Georges Mounin, en évoquant, cette notion d’universaux dans les syntaxes des langues, tout en pensant le caractère disjoint de ces syntaxes rejoint la théorie de Greenberg sur les universaux typologiques dont la plus part des universaux implicationnels, les langues VSO sont des langues prépositionnelles (universel3 de Greenberg). Il rejoint peut être aussi la théorie de Baker sur les universaux logiques ou sémantiques, la contrainte verbe-objet. 6 Bibliographie Georges Mounin, Les problèmes théoriques de la traduction, Editions Gallimard 1963, collection TEL. Paul Egré, philosophie linguistique, 2010, CNRS, Institut Jean Nicod uploads/Litterature/ les-problemes-theoriques-de-la-traduction-mounin-pdf.pdf
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- Publié le Nov 08, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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