AOÛT-SEPTEMBRE 2017 - VIKINGS, LA LÉGENDE DES HOMMES DU NORD H H NUMÉRO 33 Viki
AOÛT-SEPTEMBRE 2017 - VIKINGS, LA LÉGENDE DES HOMMES DU NORD H H NUMÉRO 33 Vikings Vikings H N N O R M A N D I E O R M A N D I E L’IN V E N T IO N L’IN V E N T IO N D E D E L A L A LA LA LÉGENDE LÉGENDE DES DES HOMMES HOMMES DU DU N NORD ORD A AOÛT- OÛT-S SEPTEMBRE EPTEMBRE 2017 2017 – BIMESTRIEL – NUMÉRO 33 BEL : 9,20 € - CAN : 14,50 $C - CH : 14,90 FS - D : 9,30 € - DOM : 9,50 € - GRE : 9,20 € - IT : 9,30 € - LUX : 9,20 € - MAR : 90 DH - NL : 9,30 € - PORT CONT : 9,20 € BEL : 9,20 € - CAN : 14,50 $C - CH : 14,90 FS - D : 9,30 € - DOM : 9,50 € - GRE : 9,20 € - IT : 9,30 € - LUX : 9,20 € - MAR : 90 DH - NL : 9,30 € - PORT CONT : 9,20 € 6,90 NOUVEAU LE FIGARO SANTÉ, VOTRE MAGAZINE TRIMESTRIEL EN VENTE ACTUELLEMENT chez tous les marchands de journaux et sur www.figarostore.fr DOSSIER LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS, CE QU’IL FAUT SAVOIR PSYCHO NOS ANIMAUX, CES ALLIÉS DE SANTÉ COMPRENDRE ET PROTÉGER SON CERVEAU JUILLET AOÛT SEPTEMBRE 2017 É D I T O R I A L Par Michel De Jaeghere N otre monde hyperconnecté peut nous donner, parfois, l’illusion d’assister en direct au déroulement de l’Histoire. Nous avons suivi pas à pas l’avancée des soldats de l’armée irakienne à la recon- quête de Mossoul. Nous sommes informés heure par heure (par les tweets de l’intéressé) de l’évolution de la pensée du chef de la première puissance mondiale. Nous n’ignorons rien de sa pratique du triple saut renversé. Le G20 n’a, pour nous, plus de mystères. Emmanuel Macron peut recevoir en grand secret Nicolas Sarkozy pour un souper fin à l’Ely- sée : nous en saurons bientôt le menu, les vins. Dans ce flot d’information continue, rien n’est plus méconnu que le droit au silence que revendiquait Soljenitsyne : « le droit des hommes de ne pas savoir, de ne pas voir leur âme divine étouffée sous les ragots, les stu- pidités, les paroles vaines » (Le Déclin du courage). Rien de plus difficile que de marquer un temps d’arrêt pour réfléchir à ce que les événements signifient. De s’affranchir du climat émotif que suscitent le suspense, la surprise ménagés par les réseaux de l’information permanente avec le savoir-faire d’un scénariste de Hollywood, pour tenter de comprendre simplement ce qui nous arrive. C’est à quoi s’est magnifiquement employé Mathieu Bock-Côté dans Le Nouveau Régime (Boréal). Québécois de naissance et de cœur, pétri d’une culture française à laquelle il porte cette sorte d’amour que recom- mandait Simone Weil, l’amour de compassion qu’on voue à ce que l’on sait menacé, infiniment fragile ; observateur lucide d’une société marquée par sa proximité avec les Etats-Unis et devenue, depuis la révolution tran- quille des années 1960, une sorte de laboratoire du mondialisme hors-sol ; enseignant, sociologue, ce bon géant au physique de bûcheron, à la science encyclopédique, à l’enthousiasme infatigable, était sans doute placé à la distance idéale pour tenter de définir la nature de la mutation anthropologique dont le monde occidental est le théâtre depuis 1968, et à laquelle, mettant un terme à l’affrontement idéologique des blocs, la chute de l’Union soviétique a désormais laissé le champ libre. Au fil d’une succession d’essais qui traitent aussi bien de l’avènement d’un multiculturalisme intransigeant que du droit de l’homme à mourir des mains de son médecin, de la théorie du genre ou de l’influence des nouvelles technologies sur le débat politique, il fait le tableau clinique des évidences trompeuses sur lesquelles s’est établi, de proche en proche, le consensus de nos élites et que nous finirions, d’aventure, par admettre, tant on nous les ressasse, tant nous les respirons comme l’air. C’est ici la proclamation d’un « fondamentalisme des droits de l’homme » qui serait venu clore la quête mil- lénaire du meilleur des régimes ; là, la dissolution de la politique dans une perspective purement technicienne (les finalités collectives une fois dispa- rues, ne resterait qu’à choisir le meilleur gestionnaire, propre à satisfaire notre aspiration à disposer de toujours plus de biens de consommation, de technologies, de machines) ; ailleurs, l’impératif de l’ouverture à l’Autre, l’accueil d’une diversité rédemptrice des souvenirs haïssables (le nationa- lisme guerrier, l’impérialisme exploiteur de l’Occident, l’intolérance des croi- sades) ; toujours le rejet d’un passé, d’une Histoire, d’un héritage ramenés à une succession de guerres, d’injustices, d’oppressions ; le refus de penser l’éventualité d’un choc entre des cultures divergentes dans leur appréciation du Vrai, du Bien et appelées pourtant à cohabiter sur le même sol ; l’exacer- bation de l’individualisme par la répudiation de toute identité (ethnique, nationale, religieuse, sexuelle) qui nous aurait été transmise au profit d’un rapport contractuel avec des valeurs que l’on aurait, soi-même, choisies librement. A terme, la perspective d’un monde connecté et d’une humanité nomade, multiple, fraternelle, délivrée de ses nostalgies autant que de ses appétits de puissance, de ses idéologies, de ses appartenances. Mettant en lumière l’implacabilité de leur logique, l’étendue de leurs conséquences, il nous montre à quel point ces mots d’ordre sont cohé- rents, et comment ils ont participé, subrepticement, à l’installation d’un nouveau régime politique, dont la domination est d’autant plus redou- table que nous n’y avons même pas pris garde, qu’elle a su s’imposer sans que nous nous en soyons aperçus. A lire ces pages écrites et publiées pour la plupart dans des revues entre 2013 et 2016, on se frotte les yeux tant on y trouve la prophétie de l’avè- nement inéluctable d’un parti hégémonique dispersant ses oppositions aux extrêmes. Un programme politique répudiant les archaïsmes pour dispenser à pleines mains les libertés nouvelles. Une promesse de société parfaite épuisant, à elle seule, les solutions circonscrites dans le cercle de la raison et récusant, par là, des oppositions qui relèvent de la psychiatrie (les différentes « phobies ») ou d’un traitement social (les laissés-pour- compte des périphéries en quête d’un bouc émissaire). Mathieu Bock-Côté ne leur oppose pas un contre-programme. Il en réfute les principes au nom d’une conception de l’homme fondée sur la lignée, la transcendance, l’enracinement. Il en récuse le matérialisme au nom de l’aspiration à l’éternité d’une âme assoiffée d’autre chose que de pain. Il en conteste la prétention à la table rase en convoquant les beau- tés, les grandeurs de notre civilisation, « les merveilles oubliées de l’aven- ture humaine ». L’homme n’est pas, à ses yeux, cette monade livrée aux experts de l’ingénierie sociale. Chair et âme habitées par le sentiment de leur finitude, il accède à l’universel par la médiation du particulier dans lequel l’ont façonné son éducation, sa culture, ses attachements : cette identité dont on voudrait lui faire honte, le délivrer comme si l’on croyait donner des ailes à une plante en la déracinant. Père et fils, il ne s’accomplit que dans la communion des morts et des vivants, la piété qui lui offre de se reconnaître comme un « débiteur insolvable » de ceux qui l’ont pré- cédé sur la terre (Madiran), l’espérance d’une descendance, charnelle ou spirituelle, qui lui permettra de défier le temps. Le livre de Mathieu Bock-Côté s’achève en court traité de dissidence. A la toute-puissance de la pensée désormais dominante, il propose avec sa bon- homie, sa faconde, toute une panoplie de formes d’opposition. Celle qui a visiblement sa préférence consiste à renouer avec la politique telle que la concevait Aristote : répudier les canons du nouveau conformisme pour délibérer, entre amis, du Vrai et du Bien. Elle lui est inspirée par l’exemple de l’amitié entre deux grands intellectuels américains : Allan Bloom (l’immor- tel auteur de L’Ame désarmée) et Saul Bellow. Dans la nuit du relativisme, l’angoisse de la déconstruction, et devant les dangers qui menacent l’idée même de civilisation, il veut croire à la puissance subversive de quelques esprits libres et à la vertu libératrice de l’art de la conversation. COURT TRAITÉ DE DISSIDENCE © VICTOIRE PASTOP de 72,40€ 54. Sept mystères de l’épopée des Vikings Par Stéphane Lebecq 64. Sous le signe de la croix Par Stéphane Coviaux 70. La grande traversée Par Jacques Le Maho 78. Rollon, l’invention de la Normandie Par Pierre Bouet 82. Par le fer et par le feu Par Alban Gautier 90. Portfolio : Il était un petit drakkar 92. Serial Vikings Par Marie-Amélie Brocard 96. Cinéma : Classé sans suite Par Geoffroy Caillet 98. Livres : Vikings en poche 100. La saga des Vikings Par Albane Piot L’ESPRIT DES LIEUX 106. Sur les traces du Guépard Par Bruno de Cessole 116. Chez Madame de Sévigné Par Marie-Laure Castelnau 120. L’otium du peuple Par Albane Piot 126. Pilleurs d’épaves Par Sophie Humann 130. Avant, Après Par Vincent Trémolet de Villers uploads/Litterature/ le-figaro-histoire-aout-septembre-2017.pdf
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- Publié le Jui 29, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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