AVRIL-MAI 2017 - LA RÉSISTIBLE ASCENSION D’ADOLF HITLER H H NUMÉRO31 AVRIL-MAI
AVRIL-MAI 2017 - LA RÉSISTIBLE ASCENSION D’ADOLF HITLER H H NUMÉRO31 AVRIL-MAI 2017 – BIMESTRIEL – NUMÉRO 31 H M E I N M E I N K A M PF K A M PF AUX SOURCES DE LA LA RÉSISTIBLE RÉSISTIBLE ASCENSION ASCENSION D’ADOLF D’ADOLF DE DE LA LA GRANDE GRANDE GUERRE GUERRE À À LA LA NUIT NUIT DES DES LONGS LONGS COUTEAUX COUTEAUX BEL : 9,20 € - CAN : 14,50 $C - CH : 14,90 FS - D : 9,30 € - DOM : 9,50 € - GRE : 9,20 € - IT : 9,30 € - LUX : 9,20 € - MAR : 90 DH - NL : 9,30 € - PORT CONT : 9,20 € BEL : 9,20 € - CAN : 14,50 $C - CH : 14,90 FS - D : 9,30 € - DOM : 9,50 € - GRE : 9,20 € - IT : 9,30 € - LUX : 9,20 € - MAR : 90 DH - NL : 9,30 € - PORT CONT : 9,20 € HITLER HITLER LE RENONCEMENT, C’EST MAINTENANT ! Retrouvez-nous sur et sur www.editions-perrin.fr 17,90 € B enjamin Constant était entré en politique avec un opuscule au titre prémonitoire : De la force du gouvernement actuel et de la nécessité de s’y rallier. Il soutenait alors le Directoire et la forme républicaine du gouvernement. Il serait sous le Consulat membre du Tribunat avant d’être éloigné de Paris par Bonaparte pour avoir émis des réserves sur l’évolution monarchique du régime. Il se rallie- rait en 1814 à la restauration des Bourbons. Le 12 mars 1815, alors que la nouvelle du débarquement de Napo- léon à Golfe-Juan est arrivée depuis une semaine à Paris mais que l’on croit encore qu’il a commis là une fatale erreur de jugement, et que les troupes royales viendront facilement à bout de l’énergumène, il confieàsescarnetsintimes:«Idéedelapairie.Sielleréussit,jeconsacre et risque volontiers ma vie pour repousser le tyran. » Le 18 : « Si le Corse est battu, ma situation ici sera améliorée. » Le 19 mars, tandis que Louis XVIII feint encore d’organiser la résistance (il partira en réalité la nuit même pour Gand), Constant fait paraître, dans le Journal des débats,unarticleoùilcélèbrelaCharteetcompareNapoléonàAttila et à Gengis Khan en « plus terrible, plus odieux ». Il y promet de rester toujours fidèle à son souverain : « Je n’irai pas, misérable transfuge, me traîner d’un pouvoir à l’autre, couvrir l’infamie par le sophisme et bal- butier des mots profanés pour racheter une vie honteuse. » Le 20, il note dans son journal : « Le roi parti. Bouleversement et pol- tronnerieuniverselle.»Dixjoursplustard,etalorsqu’officiersetdomes- tiques ont changé, aux Tuileries, de livrée, pour servir, imperturbables, le nouveau maître, il est déjà en campagne pour obtenir un poste : « Visite (…). Espérances. (…) Indécisions sur ma nomination. Bah ! bah ! acceptons. Lachosepeutêtredemain.Ilfautsuivre cesorts’ils’offre.»Le 14 avril, il est reçu en audience privée par Napoléon, qui lui confie la rédactiondel’ActeadditionnelàlaConstitutiondel’Empire.Le20avril, il est nommé conseiller d’Etat. A Auguste de Staël, qui le trouve « ivre d’orgueil » comme « une jeune fille de 15 ans mariée à son amant », il demande : « Aurais-je par hasard mal fait ? La quantité de lettres ano- nymes où on me dit que je suis un misérable me fait craindre que j’aie eu tort et Dieu sait pourtant que j’ai cru servir la liberté ! » « C’est une constante, observe Emmanuel de Waresquiel dans la formidable fresque qu’il a brossée des Cent-Jours de Louis XVIII et de sa cour itinérante (Cent-Jours, la tentation de l’impossible, Tallandier), laquestion delafidélitésepose toujours lorsque les occasions se présen- tent d’être infidèle.»Onnesauraitmieux dire.Dans lagrandebouscu- lade offerte par le changement de dynastie, les serments reniés aus- sitôt après avoir été prononcés la main sur le cœur, les abjurations successives, les protestations d’idéalisme des plus effrénés intrigants, Benjamin Constant n’est qu’un archétype, un exemple. « La classe supérieure ne songe qu’à se pousser, s’enrichir, se placer : tous les moyens lui sont bons pour parvenir », avait noté, à son retour d’émigration, le duc de Richelieu. « Cette époque, où la franchise manque à tous, serre le cœur, observera de son côté Chateaubriand : chacun jetait en avant une profession de foi comme une passerelle pour traverser la difficulté du jour, quitte à changer de direction, la difficulté franchie. » Les sénateurs avaient montré le chemin en votant en 1814 la déchéance de celui qui les avait couverts de prébendes et décorés de cordons pour qu’ils se fassent les gardiens de sa Constitution. Ils n’en avaient conservé que le caractère héréditaire de leurs pensions. A l’annonce de la Restauration, toutes les autorités civiles et judi- ciaires avaient fait la queue « pour jurer haine à la nouvelle dynastie proscrite, amour à la race antique qu’elles avaient cent et cent fois condamnée ». Passés sans états d’âme au service de Louis XVIII, les généraux se distingueraient les mois suivants. Commandant la première division militaire de Paris, Maison s’était fait remettre 200 000 francs par le comte de Blacas, le 11 mars 1815, pour rester à son poste alors que Napoléon progressait vers la capitale. Com- mandant la maison militaire du roi, Marmont avait estimé sa fidé- lité à 450 000 francs. Ney avait baisé la main du monarque en lui promettant de lui ramener le Corse dans une cage de fer (« Je ne lui en demandais pas tant ! » avait commenté à mi-voix le souverain). Il était passé à l’ennemi avec ses troupes à la réception d’une lettre où Napoléon l’appelait « mon cousin ». Bourmont avait pénétré au petit matin dans la chambre royale pour dénoncer à Louis XVIII, au saut du lit, son camarade, avant de rallier à son tour la cause impé- riale, puis de faire à nouveau défection à la veille de Waterloo. Le 20 mars, Gourgaud avait encore refusé de rejoindre Buonaparte sur la route de Fontainebleau en affirmant qu’il avait des douleurs d’estomac : il avait reçu alité l’émissaire de Napoléon. Il serait le soir même aux Tuileries pour accueillir l’Empereur en grand uniforme, « gai comme un pinson ». « La trahison, avait confié Talleyrand à Alexandre Ier, est une question de date. » Les journalistes du Nain jaune créèrent pour l’occasion un ordre de chevalerie : celui de la Girouette. Ses titulaires étaient dotés d’un ruban « de couleur fausse et changeante » auquel était accrochée une médaille frappée d’un caméléon. Lors du retour de Napoléon, son grand maître prononça rue des Quatre-Vents un discours magnifiant la « douce consolation » que c’était pour eux d’avoir conservé places et dignités en dépit du changement de gouvernement. « Tous se ruaient vers la servitude », avait déjà noté Tacite à propos des adulateurs de Tibère. A l’annonce de la mort de Louis XV, et tan- disqu’onéteignait,symboliquement,àsonchevet,uncierge,onavait entendu à Versailles un grand bruit : une clameur et un roulement semblable à celui du tonnerre. C’était la cavalcade des courtisans qui avaient quitté l’antichambre du roi défunt et couraient à perdre haleine à la recherche du salon où s’était réfugié le Dauphin à qui il s’agissait, désormais, de faire sa cour. Au moins l’Ancien Régime n’exposait-il qu’exceptionnellement les carriéristes aux retournements de situation. On connaissait l’identité de l’héritier du trône longtemps avant qu’il n’accède aux affaires. LaRévolutionachangétoutcelaetouvert,pourlesprébendiersdu pouvoir, ses parasites, l’heure d’une cruelle incertitude. L’interrègne quemarqueunecampagneprésidentielledontlevainqueurn’estpas connu d’avance est pour eux une épreuve. Le modèle offert par les Cent-Joursenafournil’épure.«Jamais,avaitalorsnotéAlibert,lepre- mier médecin du roi, tant de gens médiocres ne furent à la poursuite des rangs, des titres, des distinctions. » Voire. La comédie n’a cessé en réalité d’être rejouée depuis. On la donne encore. É D I T O R I A L Par Michel De Jaeghere DE L’IMPORTANCE D’ÊTRE CONSTANT © VICTOIRE PASTOP. présente Le pléonasme sonne toujours deux fois... ‘‘Je l’ai vu de mes propres yeux, il est monté en haut et s’est tu dans un mutisme le plus total. ’’ Chassez le pléonasme, il est partout ! NOUVEAU N o u v e l l e c o l l e c t i o n ‘ ‘ M o t s & C a e t e r a ’ ’ P o u r a l l e r p l u s l o i n d a n s l a d é c o u v e r t e d e l a l a n g u e f r a n ç a i s e . EN VENTE ACTUELLEMENT Disponible en kiosque et sur www.figarostore.fr 12,90 € CONSEIL SCIENTIFIQUE. Président : Jean Tulard, de l’Institut. Membres : Jean-Pierre Babelon, de l’Institut ; Marie-Françoise Baslez, professeur d’histoire ancienne à l’université de Paris-IV Sorbonne ; Simone Bertière, historienne, maître de conférences honoraire à l’université de Bordeaux-III et à l’ENS Sèvres ; Jean-Paul Bled, professeur émérite (histoire contemporaine) à l’université de Paris-IV Sorbonne ; Jacques-Olivier Boudon, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Paris-IV Sorbonne ; Maurizio De Luca, ancien directeur du Laboratoire de restauration des musées du uploads/Litterature/ le-figaro-histoire-2017-no-31.pdf
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- Publié le Jul 20, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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