Master ,anul II Limba franceza,didactica si literaturi in spatial francofon Did
Master ,anul II Limba franceza,didactica si literaturi in spatial francofon Didactica interculturalului în spațiul francofon Manuel: Langue française (L2) Classe : XIème Auteurs : Doina Groza, Gina Balabed, Claudia Dobre,Diana Ionescu Edition : Corint La Courbe de tes yeux La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d'une couvée d'aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l'innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Paul ELUARD, Capitale de la douleur, (1926) La poésie lyrique ou le genre lyrique est un genre littéraire noble adapté a l’expression des sentiments élevés, dont l’acception a évolué au cours des siècles. Les sentiments ou les émotions sont généralement liées à des thèmes religieux ou existentiels dans des formes rythmiques permettant le chant ou la déclamation avec accompagnement musicale. La poésie lyrique peut exprimer des sentiments très divers comme : l’élan de la reconnaissance et de l’admiration a la vue de la bonté de Dieu, des merveilles de la création, des charme et des prodiges de la vertu, ou les émotions ardents de la victoire, ou les douces et agréable rêveries ; et ce sera toujours une verve, avec des mouvements qui caractérisent entre toutes les expressions poétiques. Le poème lyrique privilégie l’expression plus ou moins le vive de la subjectivité ou de thèmes existentiels au moyen des ressources de musicalité, de rythme d’évocation visuelle ou affective progrès au langage. Dans l’Antiquité, on désigne traditionnellement come »lyrique » toutes les parties des poèmes destinées a être chantées afin de les distinguer des genres épiques, tragiques, comiques ou satiriques fondes sur différenciations d’attitudes et des émotions. L’expression des sentiments opposés à l’action, qui définit au XIXème encore la poésie lyrique, par rapport a poésie épique, sert bientôt a distinguer le langage poétique de la langue ordinaire ou de la prose. Le lyrisme romantique compte des poètes aussi différents que Vigny,Lamartine,Petrus Borel,Victor Hugo. Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul Éluard, est un poète français né à Saint- Denis le 14 décembre 1895 et mort à Charenton-le-Pont le 18 novembre 1952. En 1916, il choisit le nom de Paul Éluard1, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et devient l'un des piliers du surréalisme en ouvrant la voie à une action artistique engagee. S’inspirant en partie de la pratique ancienne du blason, Eluard propose dans ce poème l’éloge insolite du regard, des yeux de Gala. 1 – le regard : Le regard est mis en relief dès les premiers mots : « La courbe de tes yeux » Il s’agit du regard de Gala, associé d’emblée à l’image du cercle. – champ lexical du cercle : la courbe v1, le tour v1, un rond de danse v2, auréole v 3, monde v14 Ce regard encercle le poète. Il est captivé, surtout si l’on se souvient que le cœur est le siège des sentiments et des émotions. Ces yeux dessinent comme un cercle magique qui a notamment le pouvoir de protéger le poète. Cette protection est soulignée par : – l’adjectif « sûr » – l’image du berceau – ou encore le terme « auréole » qui connote une dimension sacrée. Les yeux de Gala sont sacrés pour le poète. Il est donc bien question d’un pouvoir bénéfique, ce que traduit également l’image du « rond de danse » qui évoque le bien être. L’allitération en [s] qui domine la première strophe, voire le poème, donne ce bonheur à entendre. Ces yeux se distinguent en outre par des qualités exemplaires : – leur douceur : image du rond de danse et de douceur/ image des « aile couvrant le monde » – leur vivacité et leur dynamisme : danse, fait le tour, verbes et images de mouvement comme les « roseau de vent » ou encore les « bateaux ». Cette mobilité peut suggérer une certaine disponibilité de la femme. Mais c’est aussi le mouvement du regard enveloppant. On peut en déduire que ces yeux accompagnent au propre et au figuré le poète dans tous les instants de son existence. Son regard abrite le poète. – Cet enveloppement, cet encerclement est traduit également par la structure circulaire du poème : on peut voir une sorte de chiasme entre le v 1 et le v 15 : le sang fait écho au cœur, et le groupe « leurs regards » reprend « la courbe de tes yeux ». L’éloge est développé par tout un réseau d’images, notamment dans la strophe 2. Cette dernière est entièrement constituée de groupes nominaux. Il s’agit d’une accumulation de métaphores mélioratives, souvent empruntées à la nature, qui subliment la femme. Ces yeux sont un refuge mais aussi un principe de vie. 2 – La femme, source de vie : « Et si je sais plus tout ce que j’ai vécu, C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu » Il apparaît dans ces vers 4 et 5 que la vie du poète dépend de ce regard et de cette femme. Tout commence avec elle et rien n’existe en dehors d’elle. Le poète est en totale dépendance. Il n’a de passé qu’avec elle, il occulte ce qui la précède, un peu comme s’il était né avec elle, ce qui explique les nombreuses images maternelles présentent dans le poème : – métaphore du berceau v 3 – les ailes couvrant le monde au v 8 suggère la mère protectrice avec ses petits – la couvée d’aurores Ce principe de vie est surtout affirmé au v15. Il faut relier le sang au terme « cœur » du v1. Le cœur est l’organe d’où part le mouvement du sang, or on constate que ce sang, qui opère comme une métonymie de la vie, se trouve détourné de son point d’origine puisqu’il ne coule plus depuis le cœur du poète, mais depuis le regard de la femme. Ceci suggère une fusion entre le JE et le Tu au point qu’ils semblent ne former qu’un seul être, unique, ce qui nous amène à nous interroger sur la conception de l’amour développée dans ce poème. II – Un hymne à l’amour : Ce poème est certes un chant d’amour pour Gala, mais c’est aussi un chant, un hymne à l’amour. 1 – Un amour fusionnel : Le poète conçoit l’amour comme fusionnel. Le couple n’est pas la réunion de deux personnes, mais leur fusion en un être unique. Ceci passe par la dépendance de l’homme à la femme ainsi qu’en témoigne l’anaphore du groupe verbal « dépend de « aux vers 13 et 14. Toutefois cette dépendance est signe de complémentarité : la femme est dans l’action tandis qu’il est dans la passivité (presque un retour au mythe de l’androgyne) Cette fusion est traduite par la forme géométrique du cercle, mais aussi par le jeu des pronoms et des possessifs de la 1ère et 2ème personnes, notamment au v 15 « mon sang coule dans leurs regards » : il se distille en elle. Gala le protège de son amour tandis qu’il lui offre ce qu’il a de plus précieux : son sang. Cette femme est en outre à la fois amante et mère. 2 – Un amour sacré conçu comme une renaissance : Plusieurs images évoquent le motif de la naissance et certaines ont même une connotation religieuse : « auréole du temps » v 3 « sur la paille des astres » qui renvoie à la naissance du Christ. Ces connotations confèrent un caractère sacré à cet amour, mais en souligne aussi la pureté. Plus qu’une naissance, c’est une renaissance au sens de retour au monde purifié et libéré. Cette renaissance est traduite par le rythme de la strophe 2 qui tient de l’élan lyrique. Elle est constituée d’une seule longue phrase, les coupes sont multipliées, et l’absence de verbe est compensée par une accumulation d’idées fugitives. On a l’impression d’un foisonnement d’une vie intense. On a l’impression que cet amour est purificateur, ce qui explique ces métaphores naturelles qui semblent évoquer un monde originel, purifié, innocent : « feuille de jour » / « mousses de rosée » « Ailes couvrant le monde de lumières ». Cet amour se diffuse, s’étend à ce qui entoure le couple, soit au monde. On doit remarquer à ce titre l’importance accordée aux parfums v 6 et v 11 : « sourires parfumés » et « Parfums éclos ». Volatiles ils symbolisent la diffusion de cet amour. En ce sens la femme apparaît comme une divinité, une muse aussi, qui offre à l’homme une relation plus cosmique avec la nature. Elle offre uploads/Litterature/ la-courbe-de-tes-yeux2233243097.pdf
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- Publié le Jui 25, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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