LYCÉENS ET APPRENTIS AU CINÉMA L’homme qui aimait les femmes FRANÇOIS TRUFFAUT
LYCÉENS ET APPRENTIS AU CINÉMA L’homme qui aimait les femmes FRANÇOIS TRUFFAUT Synopsis et fiche technique 1 Réalisateur 2 L’homme-cinéma Acteur 3 Le dragueur à l’air inquiet Genèse 4 D’un séducteur à l’autre Écriture 5 Alchimie de la fiction Contexte 6 Le cinéma des obsessions Les femmes et le pantin Découpage séquentiel 8 Mise en scène 9 Concentré et précipité Raccords Analyse du récit 10 Le récit comme art filmique L’homme qui aimait les femmes… de cinéma Analyse de séquence 12 À la recherche des jambes perdues Une autre séquence : Véra Analyse de plans 14 Surimpressions Images persistantes Point technique 15 Effets spéciaux Science de la séduction Figure 16 « On appelle ça un livre » La fabrique du film Filiations 17 Héritages multiples Pistes de travail 18 Atelier 19 Listes et détails Lecture critique 20 Truffaut-Jekyll et Truffaut-Hyde Sélection vidéo et bibliographie MODE D’EMPLOI Le déroulé de ce livret suit la chronologie du travail mené par les enseignants avec les élèves. Les premières rubriques, plutôt informatives, permettent de préparer la projection. Le livret propose ensuite une étude précise du film au moyen d’entrées variées (le récit, la séquence, le plan…), ainsi que des pistes pédagogiques concrètes permettant de préparer le travail en classe. Des rubriques complémentaires s’appuyant notamment sur des extraits du film sont proposées sur le site internet : www.lux-valence.com/image Directeur de la publication : Véronique Cayla. Propriété : Centre National du Cinéma et de l’image animée – 12 rue de Lübeck – 75784 Paris Cedex 16 – Tél.: 01 44 34 34 40 Rédacteur en chef : Simon Gilardi, Centre Images. Rédacteurs du dossier : Jean-François Buiré, Raphaëlle Pireyre (rubriques pédagogiques). Conception graphique : Thierry Célestine. Conception (juin 2010) : Centre Images, pôle régional d'éducation artistique et de formation au cinéma et à l'audiovisuel de la Région Centre 24 rue Renan – 37110 Château-Renault – Tél.: 02 47 56 08 08 www.centreimages.fr Achevé d'imprimer : septembre 2010 SOMMAIRE 1 SYNOPSIS FICHE TECHNIQUE À Montpellier, seules des femmes assistent à l’enterrement de Bertrand Morane, qui consacrait sa vie à ses aventures amou- reuses : recherche d’une paire de jambes entrevues dans la rue, chassé-croisé téléphonique avec l’opératrice d’un service de réveil, relation instable avec l’imprévisible Delphine, etc. Le refus qu’il essuie auprès d’une marchande de lingerie n’aimant que les jeunes hommes l’amène à se lancer dans la rédaction d’un livre dans lequel il évoque ces aventures ainsi que sa mère, qui le priva d’affection et fit elle-même collection d’amants. Au sein d’une maison d’édition parisienne, Geneviève Bigey insiste pour que le livre soit publié. Bertrand fait alors la rencontre douloureuse de Véra, qu’il n’avait pas revue depuis cinq ans : leur séparation l’avait plongé dans la dépression. Se rendant compte qu’elle n’est pas citée dans son manuscrit, il veut reprendre ce dernier mais Geneviève l’en dissuade. Tous deux deviennent amants. À l’approche de Noël, ayant remarqué deux paires de jambes, Bertrand traverse la rue pour les rejoindre et une voiture le renverse. À l’hôpital, il tend le bras vers les jambes d’une infirmière, tombe de son lit et meurt. L’homme qui aimait les femmes France, 1977 Réalisation : François Truffaut Scénario : François Truffaut, Michel Fermaud, Suzanne Schiffman Image : Nestor Almendros Son : Michel Laurent Décor : Jean-Pierre Kohut-Svelko Musique : Maurice Jaubert Montage : Martine Barraqué Mixage : Jacques Maumont Directeur de production : Marcel Berbert Production : Les Films du Carrosse, Les Artistes Associés Distribution (2010) : MK2 Durée : 1 h 58 Formats : 35 mm couleurs, 1:1,66 Tournage : octobre 1976 à janvier 1977 Sortie française : 21 avril 1977 Interprétation Bertrand Morane : Charles Denner Geneviève Bigey : Brigitte Fossey Delphine Grezel : Nelly Borgeaud Hélène : Geneviève Fontanel Véra : Leslie Caron Martine Desdoits et la voix d’« Aurore » : Nathalie Baye Fabienne : Valérie Bonnier Bernadette : Sabine Glaser Madame Duteil : Monique Fury La mère de Bertrand et la prostituée « arpenteuse » : Marie-Jeanne Montfajon Bertrand adolescent : Michel Marti Le docteur Bicard : Jean Dasté Le cinéma m’a aidé à supporter la vie quand j’étais adolescent, donc il me plai- sait en tant qu’évasion. Je fais comme cinéaste les films que j’ai vus à treize- quatorze ans, c’est-à-dire avec des personnages en faute, faibles, emmerdés, en état de clandestinité, toujours à l’écart des bandes, auxquels on peut s’identi- fier facilement et qui vous entraînent dans une sorte d’évasion quand même assez proche de la vie réelle. Je m’interdis la pure comédie, puisqu’on ne peut pas oublier qu’on est spectateur, les films purement tragiques car ce serait une trop forte stylisation de la vie, le film de gangsters, le film de Résistance, tout film héroïque, tout personnage prestigieux, tout film satirique ou historique… et je travaille avec ce qui reste, avec des films sur l’amour. Là encore ce n’est pas simple car je ne veux pas filmer des corps nus, ni des étreintes, ni des bai- sers, seulement des histoires de sentiments. Dans mes premiers films, je voulais convaincre. Je montrais des comportements dits « répréhensibles » avec la volonté de les faire accepter. Ensuite, je me suis intéressé aux comportements exaltés, aux personnages animés par une idée fixe, toujours avec le désir de les faire aimer. Inspirations. Je travaille beaucoup avec du matériel réel mais c’est un matériel qui est 20 % autobiographique, 20 % pris dans les journaux, 20 % pris dans la vie des gens que je connais autour de moi, 20 % de fiction pure. La part réservée à la fiction pure est mince parce que je préfère partir de faits qui sont racontés dans les journaux, ou qui me sont arrivés, ou qui m’ont été racontés par des gens que je connais. J’aime avoir la vérification par la vie. Certains passages dans un film peuvent relever de la psychologie, mais pas le film entier. Un film est un balancement entre littérature et musique, tout le temps. On doit constamment délaisser des lois psychologiques pour des lois musicales. Le comble de la vérité, c’est le documentaire, et faire un documentaire avec un peu de fiction, ça ne présente aucun intérêt. L ’influence de Mai 68 a entraîné une sorte de pression pour mêler la politique et la fiction qui, en fait, se mélangent très mal. On peut ajouter aussi la pression féministe qui paralyse beaucoup de gens. Il faut retrouver la liberté et pour cela, refaire l’analyse de ce qu’on a aimé. Influences. Je suis influencé par Lubitsch dont le tour d’esprit très par- ticulier consiste à arriver aux choses d’une façon détournée, à se demander : « Étant donné que l’on a telle situation à faire comprendre au public, quelle sera la manière la plus indirecte, la plus intrigante de la présenter ? » En prenant la décision de placer un commentaire au début ou à la fin d’une scène, de terminer une phrase par tel mot plutôt que par tel autre, je ne fais que tenter d’appliquer les lois de cette science dont Hitchcock est le maître et qui consiste à se faire bien écouter. Renoir a résolu tous les problèmes qui se posent aux gens qui ont un esprit réa- liste et qui sont quand même tentés par des choses un peu énormes. Chez Renoir j’ai appris à utiliser dans ces cas-là des solutions de simplicité, de familiarité. Rossellini déteste tout ce qui est décoratif, tout ce qui ne sert pas l’idée du film ou le caractère des personnages. Si, dans certains de mes films, j’ai essayé de suivre simplement et honnêtement un seul personnage, c’est à lui que je le dois. Le commentaire, c’est comme parler à l’oreille de quelqu’un. J’ai été très influencé par des films que j’ai vus étant jeune et qui avaient un commentaire, comme Le Journal d’un curé de campagne ou Les Enfants terribles. J’ai vu ces films quinze ou seize fois parce que le charme du commentaire agissait sur moi comme une musique. Constantes. Je suis amené à retrouver, au cœur de chaque film, le même conflit entre les sentiments définitifs et les sentiments provisoires. Pour moi, l’idéal serait d’avoir toujours autant de gaieté que de tristesse, mais je me suis aperçu que mes films étaient en général, à l’arrivée, plus tristes que prévu. Une fin heureuse n’est pas nécessairement un happy-end. Je suis attentif à l’idée d’un dénouement exaltant, et la mort peut être exaltante. RÉALISATEUR L’homme-cinéma FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE François Truffaut (1932-1984) 1959 : Les Quatre Cents Coups Premier long métrage de Truffaut. Antoine Doinel, alter ego du cinéaste, apparaît pour la première fois dans Les Quatre Cents Coups. On le reverra dans un court et trois longs métrages. La mère d’Antoine est « un des personnages les plus durs de tout le cinéma français d’après- guerre » (Serge Daney). 1962 : Jules et Jim 1971 : Les Deux Anglaises et le Continent Deux films d’après Henri-Pierre Roché. Une femme aime deux hommes, deux sœurs aiment un homme. 1967 : La mariée était en noir Par vengeance, une femme tue cinq hommes, uploads/Litterature/ l-x27-homme-qui-aimait-les-femmes.pdf
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- Publié le Jui 29, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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