L’ÉVALUATION DES COMPÉTENCES DE COMPRÉHENSION ÉCRITE À L’AIDE DES RÉCITS-REPÈRE

L’ÉVALUATION DES COMPÉTENCES DE COMPRÉHENSION ÉCRITE À L’AIDE DES RÉCITS-REPÈRES DANS UNE CLASSE DE FLE Prof. Ileana Mădălina Roșca, Colegiul Național Vlaicu Vodă, Curtea de Argeș Mots-clés : récit, compréhension écrite, évaluation, découverte., Résumé : Dans le processus d’apprentissage d’une langue étrangère, les compétences de compréhension écrite jouent un rôle essentiel, étant indispensables pour la formation des apprenants. La pratique didactique a mis en évidence le fait que le récit est un type de texte adéquat pour exercer ces compétences, quel que soit le niveau d’apprentissage, pourvu qu’on respecte les particularités d’âge et de niveau des apprenants. L’enseignement du récit dans les classes de FLE suppose l’apprentissage et l’évaluation des compétences de compréhension des écrits et de production écrite. Pour ce qui est de la compétence de compréhension écrite, il faut tout d’abord remarquer qu’elle permet à l'apprenant, dans une perspective actionnelle, de mobiliser ses compétences générales individuelles en vue de réaliser des tâches communicatives dont les résultats sont en fait les diverses formes que prennent la communication dans des situations déterminées. La compréhension des écrits porte sur la lecture, qui, à son tour, vise plusieurs compétences : -une compétence de base qui vise à saisir l’information explicite de l’écrit -une compétence intermédiaire, qui vise à reconstituer l’organisation explicite du document -une compétence approfondie, qui vise à découvrir l’implicite d’un document écrit. L’objectif principal de la compréhension écrite n’est pas la compréhension immédiate, mais l’apprentissage progressif des stratégies de lecture qui permettront à l’apprenant de s’impliquer activement dans la lecture d’un journal ou d’un livre français. Ainsi de lecteur passif il deviendra lecteur actif, prêt à « démystifier les objets à lire par une pratique de leur manipulation. » La compréhension écrite est mise en place à partir de documents authentiques variés qui contiennent des textes illustrant divers types de discours : narratif, descriptif, injonctif, explicatif, informatif, argumentatif. Le texte sera choisi en fonction du niveau de l'apprenant et des contenus linguistiques ou civilisationnels que l'on souhaite travailler tout en ayant soin qu'il corresponde aux intérêts et préoccupations des apprenants. Quel que soit le type du document choisi, le dispositif didactique mis en place selon les spécificités du genre abordé devra conduire à l'appropriation par l'apprenant des trois types de compétences retenues par les auteurs du CECRL, à savoir, les compétences sociolinguistiques, linguistiques et pragmatiques. La démarche didactique pour exploiter un texte narratif suppose un ensemble de techniques et procédés divers, que l’enseignant doit choisir soigneusement afin d’obtenir les meilleurs résultats. Ainsi, un petit moment de sensibilisation/mise en route prépare les apprenants à la lecture/l'écoute par une introduction du sujet, du thème du document : L’enseignant va procéder à écrire le mot qui désigne le thème du texte proposé et demander aux élèves de citer tous les mots que ce thème leur évoque. Puis, il vérifie si les mots proposés sont connus de tous et, dans le cas contraire, demander aux apprenants de les expliquer à ceux qui ne les connaissent pas. Pour les niveaux plus avancés, il faut élargir le vocabulaire par des synonymes et/ou antonymes chaque fois que possible et le compléter si nécessaire. Puis, l’enseignant pourra organiser un remue-méninge autour du thème abordé dans le texte demandant aux apprenants les termes qu'ils connaissent déjà. Il va aider les apprenants à compléter cette liste et va les amener à parler au sujet du thème abordé. Pour les niveaux plus avancés, il est possible également d'évoquer les principaux problèmes liés au sujet. Dans une première phase, l’enseignant distribue le texte aux élèves et leur demande de s'intéresser à l'entourage du texte (titre, mise en page, images...), d'identifier la source du support, ce qui aidera à la compréhension globale ensuite. Ils peuvent travailler en petits groupes pour comparer leurs résultats. On utilisera des questions telles que : -Qu’est-ce qu’il y a autour du texte ? -D’où est tirée cette page ? D’un magazine, d’un journal… -Qu’est-ce qu’il y a à la fin du texte ? -Qu’est-ce qui se trouve en haut ? Un titre, une adresse …. Dans un second temps, les élèves seront amenés à découvrir seuls le texte en lecture silencieuse, qui est plus rapide et plus efficace car elle n'oblige pas à suivre le texte lettre après lettre. Pour amener l'apprenant à accéder au sens, on accompagnera la lecture d'une fiche avec quelques questions simples visant la compréhension globale du texte. Elles porteront surtout sur les composantes de la situation de communication : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? (Comment ? Pourquoi ? pour les niveaux avancés). Ensuite, pour une compréhension détaillée du texte, les apprenants seront capables eux-mêmes d’établir des hypothèses qu'on vérifiera par un questionnement oral ou écrit. On adaptera les questions au niveau des élèves, on fera justifier les réponses par des retours au texte et on évitera les questions fermées auxquelles on répond par oui ou par non. Les questions seront assez variées, tout en veillant à les reformuler pour faciliter la compréhension. Texte d’application no.1 En 1800, vers la fin du mois d’octobre, un étranger, suivi d’une femme et d’une petite fille, arriva devant les Tuileries à Paris, et se tint assez longtemps auprès des décombres d’une maison récemment démolie, à l’endroit où s’élève aujourd’hui l’aile commencée qui devait unir le château de Catherine de Médicis au Louvre des Valois. Il resta là, debout, les bras croisés, la tête inclinée et la relevait parfois pour regarder alternativement le palais consulaire, et sa femme assise auprès de lui sur une pierre. Quoique l’inconnue parût ne s’occuper que de la petite fille âgée de neuf à dix ans dont les longs cheveux noirs étaient comme un amusement entre ses mains, elle ne perdait aucun des regards que lui adressait son compagnon. Un même sentiment, autre que l’amour, unissait ces deux êtres, et animait d’une même inquiétude leurs mouvements et leurs pensées. La misère est peut-être le plus puissant de tous les liens. Cette petite fille semblait être le dernier fruit de leur union. L’étranger avait une de ces têtes abondantes en cheveux, larges et graves, qui se sont souvent offertes au pinceau des Carraches1. Ces cheveux si noirs étaient mélangés d’une grande quantité de cheveux blancs. Quoique nobles et fiers, ses traits avaient un ton de dureté qui les gâtait. Malgré sa force et sa taille droite, il paraissait avoir plus de soixante ans. Ses vêtements délabrés annonçaient qu’il venait d’un pays étranger. Honoré de Balzac, La Vendetta 1.. À quoi repérez-vous que le passage souligné est un passage de récit ? 2. Quels sont les personnages identifiés dans ce début de récit ? Quelles informations le lecteur a-t- il sur eux ? 3. Quels sont les lieux précis évoqués dans ce début de récit ? Quel rapport ces lieux ont-ils entre eux ? 4. Peut-on dater précisément l’histoire d’après ce passage ? Justifiez. 5. Que font ou bien que veulent faire les héros d’après cet extrait ? Relevez un passage du texte à l’appui de votre réponse. Bibliographie ADAM, Jean-Michel, Les textes : types et prototypes. Récit, description, argumentation, explication et dialogue, Nathan, Paris, 2001 CUQ, J.P, GRUCA, I, Cours de didactique du français langue étrangère et seconde, Presses Universitaires de Grenoble, 2002 TAGLIANTE, Christine, L’Évaluation et le Cadre européen commun de référence, CLE International, Paris, 2005 http://www.revue-texto.net/ uploads/Litterature/ l-x27-evaluation-des-competences-de-comprehension-ecrite.pdf

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