1 UNIVERSITATEA „ŞTEFAN CEL MARE” din SUCEAVA FACULTATEA DE LITERE ŞI ŞTIINŢE A

1 UNIVERSITATEA „ŞTEFAN CEL MARE” din SUCEAVA FACULTATEA DE LITERE ŞI ŞTIINŢE ALE COMUNICĂRII DEPARTAMENTUL ID SPECIALIZAREA: Română-Franceză LE ROMANTISME Anul II, Semestrul I Asist. Univ. drd. Camelia BIHOLARU 2 C1 Introduction Le romantisme exprime une nouvelle sensibilité et un autre rapport de l’homme à l’imagination, aux rêves, à la nature et aux arts. L’histoire du mot « romantique » Dans l’évolution du concept de « romantisme », l’adjectif a précédé le nom. - Au début, en anglais, l’adjectif « romantique » est synonyme du nom « romanesque » et se rapporte aux romans de chevalerie et au temps des troubadours. - A la fin du XVIIIe siècle, en français, l’adjectif désigne un paysage pittoresque et l’effet produit par ce paysage sur l’âme et la sensibilité. En 1801, en allemand, A.W. Schlegel lui donne un sens historique et critique, il oppose la littérature romantique à la littérature classique. Le terme s’impose en France en 1824 pour illustrer la polémique des académiciens, partisans des règles établies du classicisme. (« la secte du romantisme », Auger) Le romantisme français est postérieur aux romantismes anglais et allemand. Sources du courant et ressources de son inspiration 1. Le romantisme anglais introduit - plusieurs thèmes : le culte de la nature, la fascination des ruines, le sentiment du temps qui passe, l’importance donnée aux ténèbres, à la nuit, à la mort, aux mystères de l’être, aux questions religieuses et métaphysiques - des réactions et des sentiments (larmes, douleurs, regrets, nostalgie, solitude, détresse, désespoir, mélancolie). - un certain type de paysage : sites sauvages, mers déchaînées, vent, brouillard, tombes. Par le poète écossais James Macpherson (1736-1796) sous le pseudonyme d’Ossian, le romantisme récupère le chant primitif, la poésie populaire, naturelle, opposée à la poésie de cour, régie par des règles et codifications contraignantes. Du Lord Byron (1788-1821), le romantisme reprend l’image du héros solitaire, satanique, amoureux des ténèbres, en révolte contre la loi de Dieu et des hommes. L’Angleterre était le pays le plus avancé de point de vue technique, le plus « civilisé », le premier qui ait connu la révolution industrielle. Ainsi, le romantisme anglais apparaît comme une critique d’une évolution historique qui a dénaturé l’humanité et qui menace l’individu dans sa singularité; il s’affirme par le refus du progrès et la remise en cause de la science et de la raison. Les romantiques réaffirment les droits de l’imagination, des passions et du mystère (« l’infracassable noyau de la nuit » A. Breton). 2. Le romantisme allemand s’exprime dans les années 1770-1780 par le mouvement « Sturm und Drang » (« tempête et élan/assaut »). Le mouvement valorise : l’imagination, la passion, la liberté, l’énergie et les droits du génie, un esprit créateur qui peut transgresser les règles et les conventions. Le véritable romantisme allemand naît a à la fin du siècle, il est d’essence philosophique et religieuse. Le cénacle des frères Grimm élargit la notion de littérature par l’intérêt pour le folklore, les langues nationales (la naissance de la philologie), les traditions nationales et la mythologie comparée. 3 Les écrivains allemands rejettent la domination culturelle française et se proposent de défendre et d’illustrer leurs langue et littérature. Ils militent pour l’indépendance culturelle et politique, la liberté des passions et la liberté d’expression esthétique. Ils protestent contre les règles, les contraintes de tout ordre établi (économiques, sociales, politiques, artistiques) fondé sur la raison et la négation des droits de l’individu. Les figures symboliques de cette société contraignante sont : - le poète qui rêve d’un monde idéal, l’artiste qui crée, - le génie qui invente des chemins inédits et produit des œuvres extraordinaires, - l’homme marginal, le sauvage, le hors-la-loi. Par rapport aux Lumières où la raison triomphe ( où la science explique le monde par des lois et le met en chiffres), le romantisme allemand privilégie le merveilleux, il accorde du sens à l’inexplicable, il attribue une grande place à l’imagination, à l’insolite, au fantastique, au miraculeux, à tout ce qui libère l’esprit du joug de la logique rationnelle. Parmi les auteurs et créations littéraires illustratifs il faut citer : Goethe (Les souffrances du jeune Werther, Faust), le théâtre de Schiller, les nouvelles d’Hoffmann. Les racines et l’héritage français Dans la littérature française, on peut retrouver les premières traces de la sensibilité romantique chez Rousseau, dans le roman épistolier La Nouvelle Héloïse (1761) qui contribue à répandre, diffuser et populariser des thèmes romantiques : le lyrisme, la violence des passions, les enthousiasmes et les égarements des âmes sensibles, le goût de la nature, la poésie des montagnes et des lacs, la quête et la nostalgie d’une vie loin de la cité moderne. Rousseau se sert de la fiction pour illustrer sa pensée idéologique : la critique de la ville moderne (un lieu de vanité, corruption et consommation superflue) et l’éloge des effets bénéfiques des montagnes. Ensuite, le disciple de Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre avec le roman Paul et Virginie (1787) fait de la nature exotique des tropiques la source de la beauté morale d’une vie vertueuse, en harmonie avec la nature. Le décalage français Le romantisme français s’impose plus tard pour des raisons d’ordre historiques : - Le XVIIIe siècle est le siècle de la raison triomphante ; - Avant la Révolution, les droits des sentiments et de la passion restent éclipsés par les Lumières ; - La France subit fortement l’influence du classicisme (équilibre, mesure ; l’art est le produit des règles et d’un goût soumis au contrôle de la raison) ; - La France est dominée par le « parti des philosophes », c’est le pays de Voltaire (Candide et Le Dictionnaire philosophique paraissent a la fois avec les grandes œuvres de Rousseau) ; - Paris est le centre de l’Europe, le français est la langue d’une élite cosmopolite et cette position dominante ne favorise pas l’ouverture aux autres cultures. Le contexte historique – un élément définitoire du romantisme français. L’exil et « le mal du siècle » Le romantisme français est intimement et profondément marqué par la Révolution française et ses conséquences. La génération romantique a établit une corrélation évidente entre la révolution et l’origine du « mal du siècle », du mal historique. Il s’agit d’un sentiment collectif, daté, encré dans son époque qui désigne une prise de conscience sur la présence dissimulée de l’Histoire. 4 L’Histoire (la Révolution, les guerres de la République, les guerres de Napoléon) devient une expérience collectivement vécue, une « force qui va », une « force des choses » qui balaie tout dans son passage, qui fait du passé un temps définitivement perdu. En 1789, la monarchie absolue qui ne se savait pas mortelle s’écroule, elle devient « Ancien Régime ». Par la suite, les nobles sont obligés à fuir en Angleterre et dans les pays germaniques. La conséquence directe de l’émigration c’est l’expérience de l’exil ; à travers cette épreuve politique, les aristocrates ont pris contact avec d’autres cultures et langues, ils ont connu d’autres horizons, ils ont eu la révélation d’autres valeurs et d’autres littératures. Mémoires, Chateaubriand : Le changement de littérature dont le dix-neuvième siècle se vante, lui est arrivé de l’émigration et de l’exil. Les principaux médiateurs culturels du romantisme ont été les émigrés, les exilés : - Madame de Staël et les libéraux d’une part, - Chateaubriand et les aristocrates contre-révolutionnaires d’autre part. Les fondateurs Madame de Staël Madame de Staël, de culture protestante, héritière des Lumières, libérale, opposante au régime autoritaire de Napoléon est forcée de voyager dans toute l’Europe et de ces pérégrinations elle tire la matière de ses livres. De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800) Madame de Staël considère que les littératures dépendent des climats, des gouvernements, des « institutions sociales », des religions, des langues, des traditions culturelles, des mœurs. L’essai proclame la fin du règne des règles poétiques, esthétiques qui se veulent universelles. Elle montre que chaque pays a sa littérature propre, que cette littérature est l’expression de la société toute entière, qu’elle obéit à ses lois propres, nationales, locales, qu’elle n’est pas obligée de reprendre ni l’héritage gréco-latin ni les modèles du classicisme français. Sur le plan philosophique, l’ouvrage illustre la relativité du beau et des règles dans le domaine littéraire. Elle légitime la promotion et la dignité des littératures populaires nationales ; ainsi les romantiques vont redécouvrir les mythes, les légendes folkloriques, les contes, les ballades, les chansons. De l’Allemagne (1814) L’ouvrage fait l’éloge de la littérature du nord, de la littérature romantique « née de la chevalerie et du christianisme ». Autour de Madame de Staël se cristallise le Groupe de Coppet (du nom de la résidence de Madame de Staël en Suisse) formé de penseurs, philosophes, traducteurs et théoriciens de l’art qui tentent d’acclimater le romantisme en France. Ils font la traduction du Cours de littérature dramatique de Schlegel (1813) qui présente une position hostile envers le classicisme français et envers les Lumières. Le Cours exalte la poésie chrétienne, mélancolique, marquée par les mystères de l’existence humaine et le sentiment de l’exil sur uploads/Litterature/ istoria-literaturii-franceze-romantismul-ii-i.pdf

  • 34
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager