Eric GILLON Histoire de l’enseignement. Époque gallo-romaine : L’enseignement r
Eric GILLON Histoire de l’enseignement. Époque gallo-romaine : L’enseignement réservé aux classes aisées était organisé en trois degrés suivant le modèle hellénistique : o Le Primus Magister accueillait des enfants (garçons et filles) de 7 à 12-13 ans accompagnés par leur esclave, le Paedagogus, qui remplit aussi les fonctions de répétiteur. L’instruction porte principalement sur la lecture, l’écriture, le calcul et la récitation. o Le Grammaticus (secondaire) accueillait des filles ou des garçons de 12 à 15 ans pour leur apprendre les auteurs classiques et la grammaire. Ce niveau était destiné à une certaine élite sociale de la population. o L’école supérieure était destinée aux jeunes garçons de 15 à 20 ans. Le Rhéteur leur apprend l’art oratoire. La rhétorique était un signe de pouvoir ostentatoire pour l’époque. Cet enseignement est complété par des études de philosophie et de justice. C’est à cette époque que le tableau a été généralisé comme moyen pédagogique ainsi que la répartition des élèves en divisions. Du IV au Ve siècle. Les écoles antiques se transforment en école catholique. Vers le VIe siècle, plus aucune école hellénistique ne subsiste en occident. Cette disparition oblige les écoles catholiques à accepter des enfants qui ne deviendront pas nécessairement des ecclésiastiques et leur donnera de fait un quasi-monopole de l’enseignement. Le Moyen Âge : VI au XVe siècle. Charlemagne impose la création d’une école dans chaque monastère et dans chaque évêché. Trois types d’écoles chrétiennes apparaissent : Les écoles monastiques situées dans les monastères des abbayes conservent et transmettent le savoir pour des enfants susceptibles de rentrer dans les ordres. Elles sont particulièrement brillantes grâce aux scriptorium et à leur bibliothèque. Loin des villes, elles perdent leur attrait vers la fin du 11e siècle. Les écoles épiscopales situées dans les cathédrales sont les germes des universités médiévales. Les maîtres étaient des clercs ayant obtenu la licence d’enseigner. L'enseignement était en principe gratuit. Une partie des étudiants et des maîtres de l'école épiscopale de Paris qui existait déjà sous Charlemagne ne supportant plus l'autorité du chancelier et la discipline rigoureuse qui régnait dans cette école firent scission vers le 12e siècle. Ils fréquentèrent de plus en plus les écoles de la rive gauche de Paris (le Quartier Latin) qui leur proposait l’aide de répétiteur. C'est de cette scission que naîtra l'université de Paris contre l'école épiscopale. Vers le 13e siècle, plusieurs universités sont créées et imposent déjà un prestige à leur ville. Page 1 sur 13 Eric GILLON Les écoles presbytérales : Tous les prêtres sont chargés de recevoir chez eux des enfants, en qualité de lecteurs, afin de leur apprendre les lois du seigneur et les Écritures saintes. La faculté des Arts dispense du secondaire au supérieur délimité par trois grades : o La Déterminance obtenue entre 14 et 16 ans. Les élèves doivent argumenter en public sous la forme d’une dispute d’un sujet proposé. Ce grade deviendra au 15e siècle le baccalauréat. Le bachelier est donc un statut comme pour la chevalerie (écuyer/chevalier) ou les corporations (novice/maître). o La licence obtenue à partir de 21 ans et délivrée par le chancelier concrétise 6 ans d’étude en facultés. Elle est obtenue par un oral devant un jury de maîtres. o La maîtrise des arts qui deviendra le doctorat, est obtenue peu de temps après la licence par une intronisation auprès des autres maîtres. Elle permet alors d’enseigner. La Renaissance : XVIe et XVIIe siècles Le collège est créé avec des classes de niveau et des examens de passage. Les élèves sont rangés par âges, la discipline est extrêmement stricte, la hiérarchie autoritaire. La Bourgeoisie est la principale utilisatrice de ces institutions, la noblesse privilégie toujours le précepteur et les autres classes laissent leurs enfants apprendre par l’intermédiaire de l’apprentissage. Les petites écoles relèvent de l’institution ecclésiastique, et les collèges, des congrégations religieuses. Les universités sont indépendantes. L’enseignement primaire est inexistant et non homogène. La société se transforme à tout point de vue, les collèges des Jésuites deviennent prépondérants, car ils répondent aux idéaux de l’époque contrairement aux universités plus sclérosées dans une pédagogie scolastique. Louis XIV, en 1661 permettra aux Jésuites de se développer au détriment des frères Oratoriens et des écoles protestantes. Pendant l’ancien régime, le système était organisé de la manière suivante : Les collèges des facultés des arts (dits de plein exercice ou petits collèges s’ils faisaient uniquement les classes élémentaires pour les 9-15 ans). De la 6e à la 3e classe de grammaire (les bases : lecture, écriture, calcul...) La seconde qui rajoute la composition et l’étude des auteurs. La première avec la rhétorique Ceci est complété par 2 ou 3 ans de philosophie, logique, mathématiques et sciences pour préparer le baccalauréat. La licence était obtenue immédiatement après. Les collèges des congrégations dispensaient un enseignement moderne avec un internat gratuit. Seules les universités pouvaient donner les grades, mais les Jésuites développèrent « la lettre testimoniale » qui finalement eut plus de prestige. Comme en fac, tous les cours ont lieu en latin, l’objectif est de former un « Honnête homme » et adapté à la société par l’utilisation du théâtre et d’exercices littéraires. Les congrégations Oratoriennes sont encore plus modernes. Le latin est une langue morte, le français est étudié avec rigueur ainsi que l’histoire, la géographie, les mathématiques et les sciences. Page 2 sur 13 Eric GILLON Les écoles primaires (écoles ecclésiastiques) sont très hétérogènes et ne délivrent pas de diplôme, elles développent la méthode dite mutuelle, mais ne donnent pas de débouchés dans le secondaire. Les filles sont exclues de toutes ces écoles, seules celles dites « de bonne famille » peuvent aller dans une école ou dans les quelques congrégations féminines qui existent alors. Le Siècle des Lumières : XVIIIe siècle 1761 les Jésuites sont expulsés de l’enseignement et le parlement profita de cette occasion pour mettre sous son autorité tous les établissements afin de créer une ébauche de service public : gratuité dans les collèges universitaires de Paris, création des concours d’agrégation pour maître es arts. Ce siècle fût celui de l’éducation, de nombreux ouvrages, théories et études, portent sur l’organisation et la pédagogie. Les aspects les plus rudes de la discipline scolaire s'estompent. « Il s'agit désormais d'éveiller en l'enfant les lumières et le sens de sa dignité, tout en respectant son rythme propre ». Condorcet rédigea pour le parlement plusieurs mémoires sur l’instruction publique et développa le concept d’un enseignement en cinq strates : écoles primaires, écoles secondaires, instituts, lycées et sociétés des arts et sciences. L’amorce d’un ministère de l’éducation a lieu en 1794 par la création d’une commission chargée de nombreuses choses comme l’unification des poids et mesures ainsi que de la conservation des monuments historiques, bibliothèques... Lakanal se spécialisa dans cette commission aux questions de l’instruction publique. Il imposa le traitement des instituteurs à la charge de l’état, précisa le fonctionnement de l’école primaire (livres à utiliser, lieux pour enseigner, rémunérations, ...) Les enfants devaient être scolarisés entre 6 et 8 ans pour une durée de 3 ans. Le système scolaire des siècles suivants est façonné, à l'exception de la laïcité Dans l’enseignement supérieur, les universités sont supprimées et remplacées par des écoles spéciales (polytechniques, ENS, écoles militaires, arts et métiers...). Les écoles centrales sont créées dans chaque département et accueillent des élèves de 12 à 18 ans puis transformées en Lycée en 1802. Elles accueillent des enfants de 9 à 15 ans sachant déjà lire et écrire (le latin reste la base de l’éducation), ces lycées ouvrent la porte des écoles spéciales. Le système éducatif se composait donc d’écoles primaires, d’écoles secondaires ou collèges (à la charge des communes et des départements), des lycées (à la charge de l’état) et d’écoles spéciales. En 1808, il y avait 37 lycées. Le 1er régime : 1804-1814 En 1806, Napoléon crée l’Université impériale qui regroupe tous les établissements scolaires. Les universités sont rétablies mais uniquement celles à des fins pratiques (médecine, droits...). Les facultés de sciences ou de lettres sont rattachées aux plus prestigieux lycées comme classes supérieures. Il développe les écoles spéciales afin d’obtenir des ingénieurs et cadres spécialisés dont le régime avait besoin. Page 3 sur 13 Eric GILLON Il créa les 29 académies (Attention : métropole +Bruxelles+lièges) dont l’aspect géographique reposait sur les cours d’appel. Ainsi en 1811 la structure éducative est la suivante : Les lycées d’état s’ouvrent aux enfants dès 6 ans pour 2 ans de grammaire, 2 ans d’humanités, 1 an de rhétorique, 1 an de math spé. Les collèges communaux ou écoles secondaires essayent de ressembler aux lycées avec moins de prestige. Les institutions privées donnent les quatre premières années du lycée. Les pensionnats, eux ne délivrent que les deux premières années d’enseignement. Les enseignants des collèges et lycées ont tous le bac au minimum. L’agrégation est toujours en vigueur. Les filles ne sont pas admises dans ce système éducatif. La France comptait alors 36 lycées et 337 collèges pour 44 000 élèves contre 1000 instituts et pensionnats pour 27 000 élèves. La restauration : 1814-1848 Charles X décida que uploads/Litterature/ histoire-en.pdf
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- Publié le Jul 10, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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