Service éducatif - KBR 1 DOSSIER PÉDAGOGIQUE LA PAROLE EST D’ARGENT ET LE SILEN
Service éducatif - KBR 1 DOSSIER PÉDAGOGIQUE LA PAROLE EST D’ARGENT ET LE SILENCE EST D’OR. L’HISTOIRE DE L’ÉCRITURE TABLE DES MATIÈRES I. Qu’est-ce que l’écriture ? 2 II. Quand est née l’écriture ? 3 2.1 De la préhistoire à l’histoire : la genèse de l’écriture 3 Mésopotamie 4 Egypte 5 Vallée de l’Indus 5 2.2 La diffusion de l’écriture 6 III. Comment l’écriture a-t-elle évolué ? 7 3.1 Signes graphiques 7 3.2 Supports de l’écriture 8 3.3 Sens de l’écriture 8 3.4 Nouvelles écritures aujourd’hui 9 BIBLIOGRAPHIE 10 Service éducatif - KBR 2 L’écriture est un système de signes graphiques qui note une ou plusieurs langues afin de pouvoir la conserver et la transmettre. Nous n’y prêtons plus attention, mais l’écriture que nous utilisons aujourd’hui remonte à plusieurs siècles. Cela ne signifie pas pour autant que les premières écritu- res ressemblaient à celles d’aujourd’hui. Par ailleurs, l’écriture utilisée à l’heure actuelle n’est pas la même partout : en Europe ou en Asie on écrit tout à fait différemment ! Au travers des siècles, différentes sortes d’écritures sont apparues et d’autres ont disparu. La distinction principale entre les sortes d’écriture est celle entre l’écriture graphique et l’écriture phonétique. Dans l’écriture graphique, la langue est exprimée à travers des dessins. Les signes peuvent représenter des choses ou des êtres (pictogrammes) mais aussi des idées ou des concepts (idéogrammes) ou encore des mots (logo- grammes). Ainsi l’écriture graphique est souvent composée de milliers de signes, chaque mot, idée ou concept ayant un signe qui lui est propre. A l’opposé, l’écriture phonétique ne comprend que quelques dizaines de signes. Dans cette dernière, les signes représentent des sons (phonogrammes), ce qui permet d’en utiliser moins. Là où l’écriture graphique a besoin de signes distinctifs pour exprimer les mots ver, verre et vert, l’écriture phonétique utilise à peu près les mêmes signes. Ces deux types d’écriture existent depuis des milliers d’années et sont encore d’usage aujourd’hui. L’écriture sert à transmettre un message, mais celui-ci n’est pas toujours composé de mots. Ainsi, l’écriture sert aussi à noter des données mathématiques, comme des chiffres, ou encore à noter de la musique. Les Grecs sont les premiers à avoir imaginé un système de notation musicale ; ils placent des lettres de l’alphabet au-dessus du texte pour désigner les notes à chanter. Au Moyen Âge, le système de notation grec est remplacé par un nouveau système où on place au-dessus des notes des accents aigus ou accents graves appelés neumes, pour désigner les mouvements ascendants ou descendants de la mélodie. On invente aussi la portée musicale de quatre lignes, qui permet de placer les notes avec précision, mais sans indiquer le rythme. I. QU’EST-CE QUE L’ECRITURE ? Logogramme chinois signifiant le feu Partition musicale avec des neumes, © KBR Service éducatif - KBR 3 L’homme a inventé l’écriture il y a 5.000 ans environ. Pour la première fois apparaît un système permettant de consigner et de transmettre des messages qui se communiquent de manière non verbale. On trouve des précurseurs de cette manière non verbale de communiquer dans les grottes de Lascaux, Pech Merle (France) et d’Altamira (Espagne) par exemple. Les dessins rupestres de ces grottes son des récits que les hommes préhistoriques se transmettaient. Ils dessinaient ce qui était important pour eux, à savoir des scènes de chasse et de guerre. Que ces dessins soient les précurseurs de l’écriture et non le véritable début, est lié à deux phénomènes. D’une part, il s’agissait d’une forme très limitée de communication (surtout des choses très concrètes) et d’autre part, on n’est pas encore en présence d’un système cohérent. On n’utilise pas encore systématiquement le même dessin pour le même mot/son. Ce sera effectivement le cas à partir de 3.000 av. J.-C. Traditionnellement, on considère que l’invention de l’écriture caractérise le passage de la « Préhistoire » à « l’Histoire ». L’apparition de l’écriture a lieu simultanément à trois endroits différents. II. QUAND EST APPARUE L’ECRITURE ? 2.1 DE LA PRÉHISTOIRE À L’HISTOIRE : LA NAISSANCE DE L’ÉCRITURE Le développement de la musique polypho- nique au XIIIe siècle va modifier cette notation grâce à l’ajout d’une cinquième ligne à la portée. Au XVIIe siècle naît la notation musicale moderne : on ajoute les barres de mesure et les mentions de nuance et de mouvement (pour accélérer ou ralentir le jeu musical). Ainsi, les notes de musique, sont l’alphabet pour « lire » les partitions de musique! Grotte de Pech Merle, France Service éducatif - KBR 4 • LA MÉSOPOTAMIE Le premier endroit est la Mésopotamie, en Irak actuel. Les Sumériens y inventent l’écriture cunéiforme. Cette écriture, appelée ainsi en référence à sa forme particulière, dont les signes sont tracés dans de l’argile molle, a adopté sa forme définitive il y a 5.000 ans. L’écriture cunéi- forme va ensuite évoluer : au début l’écriture se notait et se lisait de haut en bas, puis le sens va changer pour s’établir de gauche à droite. De même, leurs pictogrammes (un signe = une chose) se transforment aussi en signes phoné- tiques. Les Sumériens vont incliner les picto- grammes originaux d’un quart de tour. Par conséquent, les dessins ne feront plus référence à un objet mais à un son du langage parlé. L’écriture cunéiforme se répand à partir de la Mésopotamie vers l’Ancien Proche Orient, l’Anatolie et l’Iran actuel. Elle devient une écriture commerciale internationale. Savais-tu que … … la lettre “A” est très ancienne ? Elle apparaît il y a environ 3.500 ans au Moyen-Orient. Le bœuf (ou “aleph”) était un animal très important dans la société de l’époque. L’image stylisée de la tête du bœuf devint dès lors le premier signe de leur écriture. Les Phéniciens ont repris le “aleph”, mais l’ont incliné et utilisé comme consonne ; le « a » avait un son guttural. Ensuite, il fut repris par les Grecs. Ceux-ci en font une voyelle, appelée « alpha ». Chez les Romains, l’alpha grec est repris comme voyelle et prend la forme que nous connaissons aujourd’hui. Tablette d’argile avec écriture cunéiforme, © KBR Service éducatif - KBR 5 • L’EGYPTE En Egypte apparaît à la même époque l’écriture des hiéroglyphes. A la différence de l’écriture mésopotamienne, celle-ci évolue très peu durant ses 3.000 ans d’existence. Ce système d’écriture basé sur des dessins permet d’emblée d’écrire et de décrire des choses aussi bien concrètes qu’abstraites étant donné que les hiéroglyphes expriment la langue parlée et font donc référence à des sons, ce qui lui permet de s’adapter plus facilement ! L’écriture cunéiforme ne permettra d’exprimer des données abstraites que bien plus tard. Une deuxième différence concerne les sujets qui ont fait l’objet d’écrits dans ces cultures respectives. Les scribes égyptiens écrivaient des traités religieux et historiques, voire médicaux et juridiques. Les Sumériens, quant à eux, utilisaient l’écriture cunéiforme à des fins essentiellement économiques, à tout le moins au début. Depuis l’Egypte, les hiéroglyphes se propagent dans la même région que l’écriture cunéiforme. Dans les deux cultures, les scribes sont des personnages hautement importants. « Celui qui écrit détient le pouvoir » – et appartiennent donc aux classes dominantes. • LA VALLÉE DE L’INDUS Plus à l’Est, il existe une troisième civilisation où l’écriture paraît il y a 5.000 ans. Dans la vallée de l’Indus, l’actuel Pakistan, florissaient les civilisations Mohenjo-Daro et Harappa qui ont développé des villes et le commerce. Mais nous ne savons que peu de choses sur cette troisième forme d’écriture. Même si quelques milliers de fragments de l’écriture de la Vallée de l’Indus ont été conservés, ce matériel contient trop peu de signes pour permettre leur déchiffrage. Selon les spécialistes, cette écriture aurait été utilisée dans le cadre de transactions économiques et/ou comme signature. Stèle avec hiéroglyphes, © MRAH Service éducatif - KBR 6 L’écriture cunéiforme, les hiéroglyphes égyptiens et l’écriture de la Vallée de l’Indus se répandent au cours des siècles suivants dans l’ancien Proche Orient, l’Anatolie et l’actuel Iran. Au XIe siècle av. J.-C., les Phéniciens mettent au point une écriture phonétique composée d’une trentaine de signes. C’est la naissance de l’alpha- bet ! Peuple de marins et de commerçants, les Phéniciens diffusent largement leur invention autour du bassin méditerranéen. C’est sur base de l’écriture phénicienne que des écritures ulté- rieures telles que l’écriture arabe, hébraïque et grecque vont se développer. Cette dernière fut particulièrement importante pour l’écriture de nos régions. Les Grecs vont modifier l’alphabet phénicien, uniquement composé de consonnes, en y ajoutant des voyelles. Les Romains découvrent l’alphabet grec au IIe siècle av. J.-C., l’adaptent et le diffusent dans le monde qui leur est connu. C’est ainsi que l’écriture latine s’introduit dans nos contrées et que nous utilisons toujours aujourd’hui l’alphabet latin ! Dans le nord de l’Italie, à l’époque des Etrusques (donc avant la conquête par les Romains) naît l’écriture runique, empruntée à l’étrusque. Les premières traces de cette écriture qui ont été retrouvées, datent seulement du IIe siècle après J.-.C. Cette écriture se répandit à travers toute l’Europe du Nord et l’Europe Centrale, mais fut surtout utilisée en Angleterre, Allemagne, Hongrie uploads/Litterature/ histoire-de-l-x27-ecriture.pdf
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- Publié le Sep 12, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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