Romania L'histoire de Guillaume le Maréchal, comte de Striguil et de Pembroke,

Romania L'histoire de Guillaume le Maréchal, comte de Striguil et de Pembroke, régent d'Angleterre. Poème français inconnu Paul Meyer Citer ce document / Cite this document : Meyer Paul. L'histoire de Guillaume le Maréchal, comte de Striguil et de Pembroke, régent d'Angleterre. Poème français inconnu. In: Romania, tome 11 n°41, 1882. pp. 22-74; doi : https://doi.org/10.3406/roma.1882.6193 https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1882_num_11_41_6193 Fichier pdf généré le 04/04/2018 l'histoire DE GUILLAUME LE MARÉCHAL COMTE DE STRIGUIL ET DE PEMBROKE, RÉGENT D'ANGLETERRE. POÈME FRANÇAIS INCONNU. I. — NOTICE. Les manuscrits réunis à la fin du xvie siècle et au commencement du xvne par divers membres de la famille Savile, et mis en vente publique à Londres le 6 février 1 86 1 , formaient assurément l'une des collections les plus précieuses qui aient été mises aux enchères en ce siècle. On n'y voyait figurer aucun de ces livres richement enluminés qui de tout temps ont fait la gloire des cabinets d'amateurs, mais il s'y trouvait de bons textes de chroniques latines; il y avait aussi neuf mss. français de valeur très diverse, mais dont aucun n'était sans importance pour l'his¬ toire de notre ancienne littérature. J'assistais à la vente du 6 février 1861, à laquelle j'avais été envoyé par l'administration de la Bibliothèque impériale. Ce fut mon premier voyage en Angleterre. C'est alors que je conçus l'idée d'une exploration complète des bibliothèques du Royaume-Uni, idée que depuis vingt ans je poursuis méthodiquement et patiemment. L'administration de la Bibliothèque m'avait particulièrement signalé trois mss. qu'elle désirait acquérir et sur lesquels le catalogue de vente ne donnait pas de rensei¬ gnements suffisants. Ces mss. contenaient, l'un (n° i6) deux chansons de la geste de Guillaume au court nez, les deux autres (nos 26 et 27) deux textes complets de VAspremont. Prévoyant (et mes prévisions furent justifiées par l'événement) que le prix de chacun de ces volumes dépasserait le crédit qui m'était alloué, j'employai les quelques heures pendant lesquelles il me fut possible d'examiner les mss., la veille de la vente, à étudier les trois livres que je n'espérais pas rapporter avec moi L'HISTOIRE DE GUILLAUME LE MARÉCHAL 2J à Paris '. Quant aux autres mss. français, j'eus à peine le loisir de les feuilleter rapidement pendant la vente. Entre ces mss. il en est un qui avait excité vivement ma curiosité et que le catalogue de vente décrivait ainsi : 51 Norman-French Chronicle of English Affairs (in Verse) concluding with Ci fini del conte lestorie Et dex en perdurable glorie Vont que la sue ame seit mise Et entre ses Angles assise, Amen. Manuscript on vellum written by an Anglo-Norman scribe, sec. XIII. Je reproduisis cette courte description dans ma notice sur la vente Savile2, et j'ajoutai : « Ce ms., dont la première feuille a été arrachée, « est du xme siècle. Il contient une chronique originale qui semble se « rapporter aux troubles qu'excita en Angleterre l'avènement au trône a d'Etienne, neveu de Henri Ier, après la mort de ce dernier. Poussé « jusqu'à 200 1. par le libraire du Musée britannique, jusqu'à 250 1. par « sir Fr. Madden 3, cet ouvrage a été enfin adjugé au prix énorme de « 380 1. (9,500 fr.). » C'est par suite de quelque confusion dans mes notes ou dans mes souvenirs que j'ai supposé au commencement tdu volume une lacune : le ms. est parfaitement complet. Quant aux indica¬ tions sommaires que je donnais sur le sujet de l'ouvrage, elles ne sont qu'en partie exactes. Il est probable (mes souvenirs ne sauraient être bien précis après un si long intervalle) que mon examen aura été limité aux premières pages du ms. ; quoi qu'il en soit, on verra que l'histoire de la guerre pour la succession au trône d'Angleterre ne tient dans l'ou¬ vrage que bien peu de place. J'avais cherché à savoir, le jour de la vente, quels étaient les acqué¬ reurs des mss. qui m'intéressaient le plus particulièrement, et des ren¬ seignements que j'avais obtenus résultait la certitude presque complète que le ms. $ 1 avait été acquis par sir Thomas Phillipps. Sir Thomas avait coutume d'imprimer, dans sa petite imprimerie de Middlehill, le catalogue de ses manuscrits, par feuillets isolés, au fur et à mesure des accroissements de sa collection. Cette publication, tirée à très petit nombre, fut commencée en 1837 et paraît s'être poursuivie jusqu'à la mort de sir Thomas, en février 1872. Dans son état complet, elle forme un volume in-folio de 436 pages à deux colonnes. Le dernier ms. décrit porte le n° 23837. J'ai eu bien des fois entre les mains, en Angleterre, i. C'est d'après mes notes que M. Guessard a pu décrire en détail le n° 16 de la vente Savile dans la préface d 'Aliscans, pp. xciij-xcvj. 2. Bibliothèque de l'École des chartes , 5e série, II, 279. 3 . Alors conservateur des manuscrits au Musée. 24 P. MEYER ce catalogue dont il n'existe en France aucun exemplaire complet ; je l'ai lu attentivement, et j'ai pu me convaincre qu'aucun des mss. de la vente Savile n'y figurait, bien qu'on y voie paraître des acquisitions bien postérieures à la date de cette vente. J'en conclus que, pour un motif ou un autre, peut-être par simple inadvertance, sir Thomas n'avait pas inséré les mss. Savile à leur ordre chronologique dans son catalogue, et, certain de la valeur de mes renseignements, je demeurai persuadé qu'ils devaient se trouver dans une partie non cataloguée de sa collection. Il était du reste facile de voir que le catalogue, bien que disposé en prin¬ cipe selon l'ordre d'entrée, n'offrait, surtout vers la fin, aucun classement régulier. Ainsi, dans les dernières pages, on voit figurer des volumes que sir Thomas devait posséder depuis fort longtemps, mêlés à d'autres dont l'acquisition était toute récente. Voici par exemple, dans les der¬ niers numéros, deux mentions qui me paraissent se référer aux plus anciennes acquisitions de sir Thomas, c'est-à-dire à une époque de très peu postérieure à 1815: 23 112 Cartae originales Cameracenses 57. Vol. XIII. 23 3 1 3-2 3 346 Cartae Tor nacenses, voll. 1-2, 19-49; saec- XIII. D'autre part les nos 22413 à 22583 proviennent de la collection du marquis d'Astorga, comte d'Altamira, et furent acquis en 1870 du libraire Bachelin Deflorenne. Je n'hésitai donc pas à faire demander aux héritiers de sir Thomas Phillipps ce qu'était devenu le ms. 51 de la vente Savile, que je savais de source certaine avoir été acquis par le baronet en 1 86 1 l. Le ms. fut trouvé : il porte actuellement dans la bibliothèque de sir Thomas le n° 25155. 1. C'est miss L. Toulmin Smith qui, en avril 1880, se trouvait à Chelten¬ ham, occupée à copier pour la Société des anciens textes français la chanson de geste d'Orson de Beauvais (n° 222 de la bibliothèque Phillipps), qui a bien voulu faire faire à ma demande la recherche du ms. Savile. Depuis, pendant l'automne de cette année, j'ai eu communication à Cheltenham de l'inventaire 3ui a été dressé, après la mort de sir Th. Phillipps, des mss. laissés en dehors u catalogue imprimé. Cet inventaire, qui est très sommaire, et dans l'état actuel n'est guère qu'un brouillon tout à fait provisoire, n'est pas achevé. Tel que je l'ai vu, il contient plus de cinq mille articles (nos 23838-29134). J'y ai trouvé dispersés les mss., au nombre ae 3$, si je ne me trompe, que sir Thomas avait achetés à la vente Savile. Il est probable que la liste de ces mss. était l'une des premières additions que sir Tnomas se proposait de faire à son cata¬ logue imprimé, car il m'a été montré, à Cheltenham, une épreuve, en forme de placard, où tous ces mss. étaient décrits successivement. Entre les mss. dont le catalogue n'a pas été imprimé, et qui sont par conséquent absolument inconnus, il s'en trouve plusieurs qui sont d'un grand prix pour l'histoire et pour la littérature. Je me réserve de les faire connaître en une autre occasion. — Je saisis l'occasion présente pour témoigner aux héritiers de sir Th. Phillipps toute ma reconnaissance pour la courtoisie et l'obligeance dont ils ont fait preuve à mon égard lors de mes diverses visites à Cheltenham. l'histoire DE GUILLAUME LE MARÉCHAL 2$ Ce ms. a le format d'un petit in-folio (hauteur 0,242, largeur 0,178). lise compose de 127 feuillets à deux colonnes par page. Chaque colonne est réglée à 3 8 vers. Le poème contient 19,214 vers octosyllabiques. Les vers offrent une disposition qui, à ma connaissance, ne se rencontre que fort rarement dans les anciens mss. français, et qui semble calculée pour garder le copiste contre l'omission d'un vers. Cette disposition consiste en ce que le second vers de chaque paire est rentré. On conçoit que si le copiste venait à sauter un vers, la disposition adoptée en serait immédiatement changée, en ce sens que le premier vers de chaque paire, et non le second, se trouverait rentrer1. En fait, le ms. peut avoir omis en certains endroits soit une paire, soit uploads/Litterature/ guilherme-o-marechal-poema-em-frances.pdf

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