Équipe Égypte Nilotique et Méditerranéenne UMR 5140 « Archéologie des Sociétés
Équipe Égypte Nilotique et Méditerranéenne UMR 5140 « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes » Cnrs – Université Paul Valéry (Montpellier III) À propos d’un titre spécifique d’après la documentation saïte d’Oxyrhynchos Jérôme Gonzalez Citer cet article : J. Gonzalez, « À propos d’un titre spécifique d’après la documentation saïte d’Oxyrhynchos », ENiM 8, 2015, p. 1-9. ENiM – Une revue d’égyptologie sur internet est librement téléchargeable depuis le site internet de l’équipe « Égypte nilotique et méditerranéenne » de l’UMR 5140, « Archéologie des sociétés méditerranéennes » : http://recherche.univ-montp3.fr/egyptologie/enim/ À propos d’un titre spécifique d’après la documentation saïte d’Oxyrhynchos * Jérôme Gonzalez Équipe Égypte Nilotique et Méditerranéenne – Laboratoire ASM Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, UMR 5140, Université Paul-Valéry Montpellier, CNRS, MCC EPUIS 1992, le site d’el-Bahnasa / Oxyrhynchos, la Per-medjed pharaonique, a révélé une série de tombes d’époque saïte 1. Les tombes nos 1 et 14, notamment, contenaient un ensemble de sarcophages en calcaire et du mobilier, dont des vases canopes 2. Deux exemplaires remarquables de ces sarcophages inscrits livrent les titulatures de leur propriétaire, Padineith et Halti 3. Ces documents ainsi que d’autres sources locales permettent de préciser la lecture d’un titre a priori spécifique à Oxyrhynchos 4. Mises au point liminaires Le titre en question est désormais essentiellement connu par trois variantes graphiques : 1. 2. 3. * Il m’est agréable de remercier le professeur J. Padró (université de Barcelone), Mme M. Erroux-Morfin ainsi que Mme Maite Mascort pour m’avoir facilité l’accès aux documents traités ici. Il convient de signaler par ailleurs au lecteur qu’une partie de cette documentation encore inédite doit paraître prochainement. 1 J. Padró (éd.), Oxyrhynchos I. Fouilles archéologiques à el-Bahnasa (1982-2005), NovaStudAeg 3, 2006 ; J. PADRÓ et al., « Découvertes et premiers travaux à l’osireion d’Oxyrhynchos », dans J.-Cl. Goyon, Chr. Cardin (éd.), Actes du neuvième Congrès international des égyptologues. Grenoble, 6-12 septembre 2004 II, OLA 150, 2007, p. 1443-1454 ; N. CASTELLANO I SOLÉ, « The Saite Tomb Number 1 at Oxyrhynchos and its Parallels », dans ibid. I, p. 283-291 ; H.I. AMER, « Le panthéon de Pemdjé à partir des fouilles saïtes », dans M. Erroux- Morfin, J. Padró Parcerisa (éd.), Oxyrhynchos, un site de fouilles en devenir. Colloque de Cabestany. Avril 2007, NovaStudAeg 6, 2008, p. 117-123 ; N. CASTELLANO I SOLÉ, « La necrópolis saíta de Oxirrinco », dans M.Á. Molinero Polo, M.C. Sevilla Cueva (éd.), Actas III Congreso Ibérico de Egiptología, Trabajos de Egiptología/Papers on Ancient Egypt 5/1, Puerto de la Cruz, 2009, p. 123-134 ; E. PONS MELLADO, « Últimos descubrimientos en la tumba saíta n° 14 del yacimiento arqueológico de Oxirrinco (el-Bahnasa) : la cámara funeraria n° 6 », dans ibid., p. 179-187 ; J. Padró (éd.), Oxyrhynchos III. La Tombe Nº 1 à la Nécropole Haute, NovaStudAeg 8, 2014. 2 Ex. dans H.I. AMER, op. cit., p. 118, fig. 1. 3 Les relevés épigraphiques ont été réalisés par M. Erroux-Morfin et A. Tillier ; pour une première présentation de ces titres, N. RODRÍGUEZ I CORCOLL, Sacerdoci i cultes del nord de l’Egipte Mitjà Durant la Baixa Època (segles VII-IV aC). Del nomus 14 al 22 de l’Alt Egipte, NovaStudAeg 7, 2009, p. 159-162 ; p. 341-365. 4 Pour la notion de titre spécifique, en dernier lieu D. KLOTZ, « Regionally Specific Sacerdotal Titles », dans A. Rickert, B. Ventker (éd.), Altägyptische Enzyklopädien. Die Soubassements in den Tempeln der griechisch- römischen Zeit. Soubassementstudien I/2, SSR 7, 2014, p. 717-722, avec bibliographie antérieure. D Jérôme Gonzalez ENIM 8, 2015, p. 1-9 2 Ces graphies sont équivalentes, comme l’indiquent les versions 1 et 3 inscrites alternativement sur le sarcophage du dénommé Padineith, fils de Ouahibrê et de Tadihor. Il est dès lors évident que la forme 3 est une variante directe de la graphie 2, fait confirmé par les vases canopes de Padineith donnant tous la forme 2 5. Cette dernière, par exemple, est exclusivement employée sur le sarcophage de Halti, fils de Semataouy-Tefnakht et de Tachériteniâh 6, alors que les parois inscrites de sa tombe livrent la version 3. Cela établi, il faut ajouter à la liste des graphies celle inscrite sur les vases canopes de Tadihor, mère du précédent Padineith, fille de Hersénef et de Hépes ; le début de la titulature du grand-père de Padineith se présente ainsi : 7. Après la mention de la prêtrise ḥm- nṯr (n) Jmn, l’énumération des fonctions continue avec la graphie 1 du titre désormais reconnaissable et empêche par conséquent d’y lire une improbable épithète d’Amon jmy- mw 8. De même, le qualificatif Wsjr du défunt est fréquemment suivi du titre , là encore selon une structure très classique. Ce dernier point est l’occasion de remarquer qu’il est très régulièrement placé en tête de titulature, voire le seul à être mentionné ; les inscriptions des sarcophages de Padineith et de Halti sont, en cela, exemplaires. Deux autres cas de figure doivent encore être abordés. Le premier est une inscription provenant du sarcophage de Padineith : . Le titre est précédé de jmȝḫw ḫr (sic.), une graphie abusive bien attestée du terme jmȝḫw 9 ; de nouveau, n’est donc pas la désignation d’une entité divine auprès de laquelle le défunt serait ici imakhou. Enfin, une fois sur la paroi sud de la tombe de Halti 10 et sur son sarcophage 11, le titre apparaît respectivement dans les séquences […] et laissant entendre que le titre et le nom de la déesse Taouret sont liés. Or, partout ailleurs, y compris sur le sarcophage et dans la tombe de Halti, les titulatures donnent clairement ḥm-nṯr (n) Tȝ- wr.t à la suite de / qui peut également se rencontrer isolé. 5 Tombe 14, canopes n° 2005:101-103 / 312-314. 6 Halti (?), et (Ḥrtj / Ḥȝtj = Ḥltj [?]), pour les graphies du nom, J. PADRÓ et al., op. cit., p. 1444 ; pour une lecture du nom calquée sur les valeurs anthroponymiques de et , cf. A. LEAHY, « “Ḥarwa” and “Ḥarbes” », CdE 55/109-110, 1980, p. 43-63 (au sujet de r > ȝ, pour mémoire, J. VERGOTE, Phonétique historique de l’égyptien. Les consonnes, BiMus 19, 1945, p. 110-114). Le nom Tachériteniâh se présente sous les formes et , Tȝ-šrj.t-ny.t-jʿḥ (PN I, 368, 9) ; M. THIRION, « Notes d’onomastique. Contribution à une révision du Ranke PN », RdE 39, 1988, p. 139 ; id., RdE 45, 1994, p. 187-188. 7 Suit le titre ḥm-nṯr n Wsjr tp r-ḥḥ / nḥḥ (tombe 14 – canope n° 2005:105 / 310 pour la présente version graphique ; voir infra les exemples de graphies). 8 H.I. AMER, op. cit., p. 118-119 ; N. RODRÍGUEZ I CORCOLL, op. cit., p. 357-360. Noter un ouchebti du musée de Leyde (H.III.K9b) au nom de Hor portant la mention (?), dans H.D. SCHNEIDER, Shabtis 3, Leyde, 1977, pl. 71, n° 5.3.1.178 ; ibid. 2, p. 188 ; le segment jmy-nw (?) est considéré par l’auteur comme une épithète d’Amon, interprétation suivie en LGG I, 238c. 9 Voir p. ex. P. VERNUS, Athribis. Textes et documents relatifs à la géographie, aux cultes et à l’histoire d’une ville du Delta égyptien à l’époque pharaonique, BiEtud 74, 1978, p 72, n. c. 10 Salle 3, paroi sud ; N. CASTELLANO I SOLÉ, « The Saite Tomb Number 1 at Oxyrhynchos and its Parallels », p. 287, fig. 2 ; H. AMER, M. ERROUX-MORFIN, J. PADRÓ, J.-Cl. GOYON, « Inscriptions murales de la chapelle funéraire de Heret », dans J. Padró (éd.), Oxyrhynchos III, p. 63, fig. 4.1, l. 2 (après collationnement, il convient de supprimer le compris entre le et le du facsimilé). 11 H. AMER, M. ERROUX-MORFIN, J. PADRÓ, « Inscriptions du sarcophage de Heret (N° 1) », dans J. Padró (éd.), Oxyrhynchos III, p. 53, col. 5. À propos d’un titre spécifique d’après la documentation saïte d’Oxyrhynchos http://recherche.univ-montp3.fr/egyptologie/enim/ 3 Fig. 1. Tombe de Halti – Oxyrhynchos, tombe 1, salle 3, paroi nord, ligne 1 (photo J. Gonzalez). La même tombe [fig. 1] livre la succession de titres qui expliquerait la première des deux séquences précédentes dénuées de l’expression ḥm-nṯr : la contigüité du du premier titre et celui exprimant le génitif indirect du second a très vraisemblablement facilité l’ellipse fautive (et exceptionnelle au demeurant) de ḥm-nṯr, entrainant « mécaniquement » l’haplographie du n. La seconde séquence est moins évidente à expliquer ; l’argument commode convoquant le manque de place pourrait être retenu, puisque des 14 colonnes latérales du sarcophage, seule la cinquième du côté droit la contenant voit le texte déborder la limite des traits de colonnes (un cadrat complet). De surcroît, la titulature conséquente de Padineith gravée sur son sarcophage et ses vases canopes (19 titres différents) confirme que le titre mentionné 11 fois sous ses trois graphies récurrentes n’est pas assujetti à celui de ḥm-nṯr (n) Tȝ-wr.t puisque ce dernier n’appartient en aucun cas aux nombreuses attributions du défunt. Proposition de lecture La lecture du premier signe , jm, semble assurée, il est systématiquement employé quels que soient les supports et les porteurs du titre. Les mentions relevées sur uploads/Litterature/ gonzalez-a-propos-d-x27-un-titre-specifique-d-x27-apres-la-documentation-saite-d-x27-oxyrhynchos-enim-8-2015.pdf
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- Publié le Jui 05, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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