LOUIS GINZBERG [ 1873 - 1953 ] Louis Ginzberg (1873-1953), d'origine lituanienn
LOUIS GINZBERG [ 1873 - 1953 ] Louis Ginzberg (1873-1953), d'origine lituanienne, émigré en 1899 aux États-Unis, enseigna au Jewish Theological Seminary de New York. Son œuvre majeure, "The Legends of the Jews", présente l'histoire biblique en un récit continu, enrichi d'innombrables éléments fournis par l'exégèse rabbinique. L'appareil scientifique réuni dans les notes fait de cet ouvrage un outil de travail précieux pour la recherche. Savant d'origine lituanienne, Louis Ginzberg (1873-1953) acheva ses études en Allemagne puis émigra en 1899 aux États- Unis où il enseigna le Talmud au Jewish Theological Seminary de New York. Il s'intéressa à l'exégèse rabbinique ("Midrash", "Aggada") et publia des ouvrages sur les éléments rabbiniques dans la littérature homilétique juive et dans les écrits des Pères de l'Église. Son œuvre majeure, « Legends of the Jews », est une compilation de l'histoire biblique présentée en un récit continu et enrichie de tous les éléments exégétiques fournis par la littérature rabbinique. L'incomparable érudition réunie dans l'appareil scientifique des notes fait de cet ouvrage une mine inépuisable de renseignements pour des travaux de tous genres dans le domaine des recherches sur la littérature et l'exégèse tant juive que chrétienne. Ce premier volume couvre les cycles de la création du monde, d'Adam, des dix générations et de Noé. ___________________________________ Les légendes des Juifs, ouvrage de L. Ginzberg, traduit par G. Sed-Rajna (© Éditions du Cerf). Deux tomes actuellement publiés. Page 2/165 AVERTISSEMENT Nous avons le plaisir de présenter au lecteur le premier volume de la version française de l’ouvrage de Louis Ginzberg, Les Légendes des Juifs. L’initiative en revient aux Éditions du Cerf, qui enrichit par cette parution sa collection Patrimoines Judaïsme. Nous avons accepté de prendre en charge la traduction de cette œuvre d’autant plus volontiers qu’il s’agissait de rendre accessible au public francophone l’une des perles de la littérature juive d’inspiration rabbinique. La compilation de Louis Ginzberg a deux facettes. D’une part, elle raconte sous la forme d’une narration continue, l’histoire biblique embellie et enrichie de légendes, d’anecdotes, de paraboles, jaillies simultanément, et de façon complémentaire, de réflexions savantes et d’un imaginaire populaire nourri d’affection et d’humour tendre. Mais ce récit d’apparence si chatoyant se fonde sur une érudition immense, dont les éléments sont relégués dans les notes grâce auxquelles cet ouvrage est devenu l’instrument de travail presque indispensable de tous ceux qui s’intéressent à la littérature rabbinique. L’éditeur ayant opté pour une publication progressive, la répartition des textes et des notes des six volumes fut modifiée en conséquence : les deux à quatre chapitres qui constitueront chacun des volumes, seront publiés avec les notes qui leur correspondent, rendant ainsi les textes parus immédiatement utilisables. Cette répartition offre de nombreux avantages, tant pour l’éditeur que pour le lecteur. Elle présente aussi un inconvénient : parmi les renvois fréquents de l’auteur à son propre texte - méthode que Louis Ginzberg affectionnait de façon particulière - ceux qui concernent les volumes à venir, et dont la mise en page n’est pas encore établie, sont présentés sous forme de renvois aux chapitres et aux notes, sans préciser la page. La page sera néanmoins facilement repérable lors de la parution des volumes successifs, grâce aux notes dès maintenant signalées. La Bibliographie posait deux problèmes. Malgré l’admirable minutie de Louis Ginzberg, un certain nombre d’auteurs cités dans le texte, furent omis dans sa Bibliographie. Il paraissait imprudent de vouloir combler cette lacune, vu qu’il n’était pas possible d’identifier aujourd’hui les éditions utilisées par l’auteur en 1909. Le second problème concerne la mise à jour de la Bibliographie. Là encore, en raison d’inconvénients majeurs, nous avons renoncé à l’entreprendre. En effet, dans le nombre considérable de travaux parus sur la littérature rabbinique depuis le début du siècle, certains expriment des points vus qui ne sont pas en harmonie avec ceux soutenus dans les ouvrages utilisés par Louis Ginzberg. Il n’était pas souhaitable de prendre le risque d’introduire des points de vues conflictuels. Dans les nombreuses rééditions de la version originale, on avait également renoncé à de telles mises à jour, pour la même raison. L’ouvrage de Louis Ginzberg représente un certain état de la recherche : nous avons opté pour le principe de le conserver et de le présenter tel quel. Et ceci d’autant plus, qu’aujourd’hui une telle œuvre de science ne prendrait en aucun cas la forme de compilation que Ginzberg pouvait lui donner au début du XXe siècle. Même à l’époque, un tel ouvrage était une idée originale et personnelle à l’auteur : une mise à jour serait donc absurde en son principe. J’adresse mes très chaleureux remerciements à Dominique Barrios, responsable du Secteur biblique aux Éditions du Cerf, dont les précieux conseils ont permis d’améliorer le texte, ainsi qu’à Sylvie Masle, qui a assumé avec compétence la lourde charge de la correction. La légende des Juifs de L. Ginzberg Page 3/165 Il reste à souhaiter que le lecteur trouve autant de plaisir à lire ce recueil incomparable qu’en a éprouvé le traducteur durant les longues séances de préparation. Gabrielle Sed-Rajna Note sur la translittération. Nous avons adopté volontairement une transcription simplifiée. Elle se rapproche autant qu’il était possible de la faire, à la phonétique française, et utilise de préférence les signes que le lecteur francophone connaît et utilise couramment. Exception était fait pour l’alef, transcrit par le signe ` ; pour le `ayn, transcrit par le signe ` ; le tsadé, rendu par ts et le qof par la lettre q. Le bet est transcrit en fonction de sa situation dans le mot : par un v lorsque celle-ci nécessite une prononciation "douce", par un b, lorsque la prononciation est "forte". Le waw est rendu par un w lorsqu’il est consonne, par un u lorsqu’il est voyelle. Aucun signe diacritique n’a été employé. Les sigles utilisés par Louis Ginzberg pour les textes rabbiniques, ont été maintenus. Page 4/165 LA CRÉATION DU MONDE Les premières créatures Au commencement, deux mille ans avant le ciel et la terre, sept choses furent créées : la Torah, écrite avec du feu noir sur du feu blanc et placée sur les genoux de Dieu ; le Trône divin, érigé dans le ciel qui plus tard, surplomba la tête des hayyot ; le Paradis à la droite de Dieu, l’Enfer à sa gauche ; le Sanctuaire céleste droit devant le Seigneur, avec sur son autel, un joyau gravé du Nom du Messie, ainsi que la Voix qui proclame : "Reculez, enfants des hommes". Lorsque Dieu décida de créer le monde, il prit conseil auprès de la Torah. Le conseil de la Torah fut le suivant : "Seigneur, un roi sans armée, sans courtisans et sans escorte, ne mérite guère le nom de roi, n’ayant personne pour lui rendre l’hommage qui lui est dû". La réponse trouva grâce aux yeux du Seigneur. C’est ainsi qu’il montra l’exemple à tous les rois de la terre de ne rien entreprendre sans avoir pris conseil au préalable. Toutefois, le conseil de la Torah comportait quelques réserves. Elle avait des doutes concernant la valeur d’un monde terrestre, en raison du caractère pécheur de l’homme qui ne respecterait certainement pas les préceptes. Dieu la rassura : le repentir avait été crée depuis bien longtemps de sorte que les pécheurs auraient la possibilité de redresser leurs torts. De plus, l’office dans le Temple aurait pouvoir de rémission, le Paradis et l’enfer étaient destinés à rétribuer ou punir. Enfin, le Messie était chargé d’apporter le salut, lequel mettra fin à tout péché D’ailleurs, ce monde peuplé d’hommes n’est pas le premier à avoir été créé par Dieu. Il a créé plusieurs autres mondes avant le nôtre, mais Il les a tous détruit car aucun d’eux n’a obtenu Sa satisfaction, jusqu’à ce qu’Il ait créé le nôtre. Et même ce dernier monde n’aurait pu subsister si Dieu avait exécuté son dessein originel de le gouverner selon le seul principe de justice. C’est seulement en voyant que la justice seule détruira le monde, qu’il associa la miséricorde à la justice et les fit gouverner conjointement La bonté divine a donc prévalu depuis le commencement car sans elle rien n’aurait pu subsister. Sans son action, les myriades d’esprits malfaisants auraient vite mis fin aux générations des hommes. Si Dieu, dans sa bonté, n’avait pas assuré la protection des faibles, les animaux domestiques auraient tous été détruits par les animaux sauvages. Au mois de Tammuz, au moment du solstice d’été, lorsque la force de Behémot est à son zénith, il pousse des rugissements que tous les animaux entendent, de sorte que ces derniers sont apeurés et intimidés pour une année entière, ceci pour que leurs actes deviennent moins féroces que n’est leur nature. Au mois de Tishri, au temps de l’équinoxe d’automne, l’oiseau géant ziz bat des ailes et laisse entendre un grand cri pour que les oiseaux de proie, les aigles et les vautours, blêmissent et craignent de plonger sur les autres pour les détruire dans leur voracité. Et s’il n’y avait la bonté de Dieu, l’immense armée de grands poissons aura vite englouti les petits. uploads/Litterature/ ginzberg-louis-la-legende-des-juifs-volume-1.pdf
Documents similaires










-
42
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 14, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 1.9318MB