Traits caractéristiques de l’oeuvre de P.Senges a) présence du rire qui se joue
Traits caractéristiques de l’oeuvre de P.Senges a) présence du rire qui se joue de toutes les connaissances b) associations d’idées contradictoires c) reconstitution de l’oeuvre inachevée [« La réfutation majeure » = reconst. de « Refutatio major » attribué à Anotonio de Guevara, le confesseur de Charles Quint au XVIe siècle], parfois sous forme de fragments [« Fragments de Lichtenberg »] d) encyclopédisme / accumulation des savoirs [« Ruines-de-Rome »] e) affabulation romanesque [« La réfutation majeure »] f) accumulation des moments brefs qui conduit à mettre le sujet en crise : « Veuves au maquillage » fragmentation littérale du sujet et de son corps par l’intermédiaire de six veuves qui lui permettent l’automutilation et la mort + « Fragments de Lichtenberg » où la vie de Lichtenberg est usée pour exprimer le savoir universel compris dans ses aphorismes ce que conduit à la multiplication des personnalités de Lichtenberg/ l’auteur allemand g) thèmes : (central) la critique de l’homme et de sa vanité par le rire ; la mort [« Veuves au maquillage »] ; figure de filiation [« Fragments de Lichtenberg », « Etudes des silhouettes »] ; livre come source/mode du savoir universel sur le monde Dans son interview pour le « Magazine Littéraire » Pierre Senges nous transmet des informations concernant les « Etudes des silhouettes » a) dévoile les causes de la naissance des « Etudes » : désir spontané de compléter les fragments inachevés volonté du jeu volonté de satisfaire la curiosité volonté de déchiffrer l’énigme de l’inachevement volonté de se plonger dans l’inconnu / « aller là où je ne me serais pas rendu naturellement » b) exprime son but : évoquer différentes manières de composer un texte c) qualifie ces microrécits/microfictions de ceux qui se jouent des situations de départ évoqués dans les incipits par : les renversements, les reniements, les corrections des phrases, une observation exacte/ à la lettre des mots d’ouverture, les jeux sur les contradictions d) appele ces microrécits des commentaires humoristiques des situations de départ e) souligne le principe ludique de son oeuvre selon lequel le commentaire doit être divertissant [« j’aime la glose palpitante »] f) il qualifie son travail de l’écriture au second degré – références aux autres livres – et de l’écriture métafictionnelle g) définit les silhouettes en tant que incipits laissés par Kafka / « phrases laissées en noir sur fond blanc » et comme les personnages/ les inconnus des incipits Quelques mots à propos d’ « Etudes des silhouettes » a) La structure de l’ensemble : le livre se compose de 92 microfictions et de 70 incipits différents l’effet circulaire de l’ensemble rendu par l’ouverture de la première et de la la dernière microfiction sur le même incipit b) Structures de développement des microfictions : développement sans rupture renversement de ce que l’on attend de l’incipit microfiction assorti de l’analyse de cette fiction à mesure qu’elle s’écrit ; en d’autres termes, le narrateur analyse le texte qu’il écrit, mais qui n’est pas de lui c) On peut donc nommer le travail de Senge une variation sur l’hypertextualité, variation parce que le commentaire se combine avec la fiction d) Mobile du livre : spéculations sur les achevements possibles des incipits. En effet, par la multiplication des microfictions qui offe un champ large de potentialités, Pierre Senges suggère que l’oeuvre de Kafka ne se termine jamais. e) C’est pourquoi, il y a lieu de définir « Etudes des silhouettes » comme exemple de la littérature potentielle. f) Ces développements possibles multipliés sont souvent accompagnés de parenthèses, tirets, incices. g) Présence des réflexions métatextuelles sur les « Etudes ». Ainsi, dans la deuxième microfiction le narrateur définit son démarche à l’égard des incipits kafkaïens : il se décide à la structure de l’inachevement à cause de l’impossibilité d’achever. h) En outre, on retrouve des jeux intertextuels avec l’oeuvre de Kafka : exemple. les références aux textes kafkaïens, tel que « Les préparatifs de noce à la campagne ». On peut aussi traiter la présence de l’incipit comme un jeu intertextuel littéral – une frontière et un dialogue entre deux écritures, celle de Senges et de Kafka. i) Dans l’oeuvre de Senges apparaît le thème du seuil. Dans cette perspective il prend de l’importance – chez Senges, le seuil est ouvert et franchissable, ne serait-ce que par l’introduction du dialogue entre les deux écritures ; tandis que chez Kafka le seuil est infranchissable. uploads/Litterature/ expose-senges.pdf
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- Publié le Nov 03, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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