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Aubonney Davy 402 Explication de texte Marguerite Duras, L’amant : « J’ai beauc

Aubonney Davy 402 Explication de texte Marguerite Duras, L’amant : « J’ai beaucoup écrit de ces gens de ma famille, (…) Tout a commencé de cette façon pour moi, par ce visage voyant, exténué, ces yeux cernés en avance sur le temps, l’experiment. » p.13-15 Ce passage prend place au début du roman, juste après que Duras parle de la relation qui lie ses deux frères et sa mère ainsi que des émotions que cela fait ressortir sur la jeune fille qu’elle était. C’est un passage très important dans le livre car ici l’auteur explique pourquoi elle écrit ce livre et, plus encore, elle nous expose l’importance qu’a le simple fait d’écrire et ce que cela représente pour elle. Marguerite Duras fait ensuite allusion à l’alcoolisme et fait également un lien entre l’enfant qu’elle était et le mal dont elle souffre. « J’ai beaucoup écrit de ces gens de ma famille, (…), et j’ai écrit autour d’eux, autour de ces choses sans aller jusqu’à elles. ». Ici, Duras nous parle d’autres livres qu’elle aurait écrite sur sa mère et ses frères mais sans vraiment pouvoir en parler librement, comme si un mécanisme d’autocensure s’était installé de par le fait qu’ils soient encore en vie. On pourrait croire qu’elle essaie de nous dire que la seule manière de s’autoriser la liberté nécessaire à l’écriture serait d’être orphelin. Lorsque l’on sait que sa mère a été blessée par Barrage contre le pacifique, on comprend que Marguerite Duras précise le changement de sa situation par rapport à l’époque où elle a rédigé l’autre roman autobiographique. Dans cet extrait, l'imagination de Marguerite Duras se mêle à la mémoire pour dévoiler "les périodes cachés" de sa jeunesse telles celles marquées par l’ alcoolisme. On comprend, et ce assez clairement, qu’il y a une part d’autofiction car si « l’histoire de sa vie n’existe pas », il n’y aurait rien à raconter : C’est une affirmation paradoxale. On comprend également que l’écriture est, pour elle, plus qu’un moyen d’expression, c’est un moyen de se souvenir. Dans le dernier paragraphe, elle aborde plus directement sa jeunesse et plus exactement le visage de sa jeunesse. Le visage de sa jeunesse était « prémonitoire », dans le sens où il annonçait les désastres de la vie future de Duras (p.ex : alcoolisme). Elle va plus loin en disant que « ce visage de l’alcool » lui est « venu avant l’alcool ». Le malheur de son enfance et l’ambiguité de la relation avec sa mère seraient directement liés à son alcoolisme. On ne pourrait donc pas être malheureux dans son enfance et heureux dans sa vie adulte, l’un et l’autre seraient liés directement. Le fait que Duras ne comprenne son enfance qu’au fur et à mesure de l’écriture nous montre une sorte de quête identitaire. Dans ce passage, finalement, l’auteur explique qu’il n’y pas de centre dans sa vie, que tout ne suit pas un mouvement rectiligne et qu’il faut peut-être aborder sa propre vie par des chemins détournés. C'est sans doute par l'écriture que l'identité de la jeune fille puis de l'écrivain se construit dans ce livre. uploads/Litterature/ explication-l-x27-amant.pdf