DES OEUVRES ANALYSÉES AU CORPUS EFFECTIF AU CYCLE 3 : UN PROCESSUS COMPLEXE Dom
DES OEUVRES ANALYSÉES AU CORPUS EFFECTIF AU CYCLE 3 : UN PROCESSUS COMPLEXE Dominique ESTÈVE Armand Colin | Le français aujourd'hui 2011/1 - n°172 pages 65 à 78 ISSN 0184-7732 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-le-francais-aujourd-hui-2011-1-page-65.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ESTÈVE Dominique, « Des oeuvres analysées au corpus effectif au cycle 3 : un processus complexe », Le français aujourd'hui, 2011/1 n°172, p. 65-78. DOI : 10.3917/lfa.172.0065 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Armand Colin. © Armand Colin. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Laval - - 132.203.227.63 - 12/08/2014 08h53. © Armand Colin Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Laval - - 132.203.227.63 - 12/08/2014 08h53. © Armand Colin DES ŒUVRES ANA LY SÉES AU COR PUS EFFEC TIF AU CYCLE 3 : UN PRO CES SUS COMPLEXE Dominique ESTÈVE IUFM Site d’Antony-Jouhaux Académie de Versailles L’étude de la lit té ra ture de jeu nesse, à l’école élé men taire construit le socle sur lequel tout lec teur édi fi era son par cours ulté rieur1. Assu rer la soli dité de ces fon da tions pour tous n’est pas tâche aisée, si l’on consi dère que l’ensei gnant doit, selon les pré co ni sa tions offi cielles, per mettre à ses jeunes élèves de se doter des compé tences de lec teurs experts et de se construire des outils effi cients de compré hen sion, sans tou te fois recou rir à l’expli ci ta- tion for melle des pro ces sus nar ra tifs ou sty lis tiques. Les pro grammes offi - ciels, depuis dix ans, tracent plu sieurs voies pour échap per à ce cruel dilemme : moda li tés diverses de pra tiques de lec ture, jeu d’hypo thèse et d’anti ci pation, et lec ture en réseau. Or qui dit lec ture en réseau, dit éla bo- ra tion de cor pus pour mieux cer ner un objet d’étude et construire une séquence didac tique cohé rente. Le pro ces sus de choix qui conduit à cette construc tion est néces sai re ment complexe. À par tir du cor pus très large dont ils dis posent, comment les ensei gnants opèrent- ils leur sélec tion ? Celle- ci leur permet- elle de renou ve ler sup ports et pra tiques didac tiques ? En répon dant à l’injonc tion qui leur est faite de faci li ter la pra tique de l’infé rence, les ensei gnants privilégient- ils des axes thé ma tiques ou struc tu- rels pour for mer leur cor pus ? Nous aime rions abor der cette pro blé ma tique à par tir de trois ques tions : quels pro cé dés de sélec tion conduisent du cor pus indi ca tif ou cor pus effec- tif dans les pra tiques pré co ni sées des ensei gnants ? À titre d’exemple, la poly pho nie nar ra tive constitue- t-elle un réel argu ment de sélec tion de l’œuvre ou un argu ment de sur face tou jours au regard des pra tiques pré co - ni sées dans les classes ? Enfi n, comment la ques tion du réseau de textes s’articule- t-elle avec le type d’entrée lit té raire choi sie pour abor der le(s) pre- mier(s) ouvrage(s) pro posé(s) aux élèves ? Pour tenter de répondre à ces ques tions, nous avons tra vaillé tout d’abord à par tir d’une enquête dif fu sée auprès d’ensei gnants de fi n de 1. Les pro grammes offi ciels de l’école pri maire de 2008 sti pulent que : « La lec ture de textes du patri moine et d’œuvres des ti nés aux jeunes enfants, dont la poé sie, per met d’accé- der à une pre mière culture lit té raire ». Les recom man da tions de 2002 ne sont pas obso lètes, qui affi r maient que « la lit té ra ture adres sée à l’enfance fait la courte échelle aux plus jeunes pour les intro duire à l’uni vers infi ni des lec tures à venir ». Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Laval - - 132.203.227.63 - 12/08/2014 08h53. © Armand Colin Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Laval - - 132.203.227.63 - 12/08/2014 08h53. © Armand Colin Le Français aujourd’hui n° 172, « Corpus littéraires en question » 66 cycle 2 et de cycle 3 en for ma tion ini tiale ou récem ment en poste dans le dépar te ment des Hauts- de-Seine (92). Nous avons mené ce tra vail en deux temps : – un pre mier ques tion naire leur a été envoyé pour connaitre leurs cri - tères de choix de sup ports de lec ture lit té raire et le canal par lequel ils les choi sissent2. – un second ques tion naire leur a demandé de choi sir sur une liste pré éta- blie l’ouvrage qui leur per met trait de tra vailler au mieux la poly pho nie nar ra tive. Ensuite, arguant du fait que nos jeunes col lègues affi rment, en grande majo rité, suivre lar ge ment des recom man da tions péda go giques et didac - tiques mises en ligne, nous avons dépouillé les pro po si tions de construc - tion de séquences des sites offi ciels de for ma teurs de l’Éducation natio nale pour déter mi ner comment s’étu die la poly pho nie nar ra tive en cycle 3 à par tir d’Une His toire à quatre voix d’Anthony Browne, et quels sont les réseaux pré co ni sés à par tir de cet album. Du cor pus indi ca tif ou cor pus effec tif : quels pro cé dés de sélec tion ? Nous avons dif fusé un ques tion naire auprès de pro fes seurs sta giaires en for ma tion ini tiale à l’IUFM en les priant de le faire cir cu ler auprès de leurs col lègues exer çant dans les écoles où ils effec tuaient leur stage en res pon sa - bi lité, au cours du troi sième tri mestre de l’année 2010. Sur la cen taine de ques tion naires dif fu sés, une qua ran taine ont été rem plis, à 90 % par des ensei gnants en poste depuis plus d’un an mais n’ayant pas plus trois années d’expé rience dans le métier. Nous avions choisi cinq cri tères qui nous parais saient opé ra toires pour éta blir ce choix, à savoir : lon gueur des textes, thème, pro cédé nar ra tif, genre et incli na tion per son nelle3. Pre mier constat : le gout sub jec tif des ensei gnants et leur envie de faire par ta ger un coup de cœur avec leurs élèves n’orientent pas leur choix péda- go gique. Seules quatre per sonnes inter ro gées lui ont accordé de l’impor - tance. Tout se passe comme si l’enga ge ment de l’ensei gnant par une lec ture per son nelle de l’œuvre et son « point de vue » d’ama teur de lit té ra ture cédaient devant des motifs fonc tion nels d’appren tis sage avan cés comme effi cients. Le choix du thème l’emporte (90 %), juste avant l’étude des per - son nages, puis celle d’un pro cédé nar ra tif spé ci fi que. Pour complé ter ce son dage, nous avons ensuite demandé aux ensei gnants par quel canal ils pre naient connais sance des ouvrages qu’ils étu dient en classe. 80 % des col lègues ont indi qué que la liste du minis tère infl u en çait 2. Les classes et les écoles ont été choi sies au hasard. Le ques tion naire a été envoyé à des ensei gnants exer çant du CE2 au CM2. 3. Le Docu ment d’accom pa gne ment de la liste sur le cycle 3 pré cise, page 3, que la lit té - ra ture de jeu nesse « s’est consti tuée comme un uni vers où les thèmes, les per son nages et les images ne cessent de se répondre » et recom mandent de tra vailler autour « des auteurs, thèmes, sen ti ments expri més, per son nages, évè ne ments, situa tion spa tiale ou tem po relle, tona lité comique ou tra gique ». Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université uploads/Litterature/ esteve-dominique-des-oeuvres-analysees-au-corpus-effectif-au-cycle-3-un-processus-complexe.pdf
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- Publié le Sep 12, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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