Les notions centrales pour l’analyse d’un texte littéraire La notion de texte 

Les notions centrales pour l’analyse d’un texte littéraire La notion de texte  Le texte, du latin textus (tissu), est un ensemble de mots corrélés entre eux afin de constituer une unité logique-conceptuelle. Un texte se différencie par rapport à un ensemble de mots juxtaposés au hasard grâce à la présence d’une finalité communicative. Les textes se différencient non seulement par leur longueur, mais aussi par les différents buts qu’ils se donnent.  Il existe différents types de textes:  T exte descriptif: il contient la description d’un objet, d’un lieu, d’un personne. La description peut être objective, lorsqu’elle est conduite de manière détachée et se donne le but principal de reproduire l’objet tel qu’il est ou tel qu’il apparaît. Elle peut être subjective, lorsque la participation émotive de l’auteur détermine le choix des mots utilisés pour décrire (par ex la description d’une personne aimée, dans un roman d’amour). T exte informatif : a le but d’informer à travers une explication. Ex: chroniques journalistiques ou historiques, relations de voyage ou d’expériences scientifiques; biographies; manuels scolaires; entrées des encyclopédies; guides touristiques.   T exte normatif : a le but de guider le comportement du destinataire du message à travers des obligations, des interdictions, des conseils. Ex: les instructions pour le fonctionnement d’un appareil électroménager; les règles des jeux; les règles à respecter dans différentes situations sociales (école, piscine, bibliothèque...); les instructions pour remplir des formulaires; les instructions pour l’emploi d’un médicament; les instructions de l’enseignant en vue d’un exercice.  T exte argumentatif : le destinateur d’un texte argumentatif a pour but de persuader le destinataire, en démontrant ce qu’il affirme à l’aide de preuves convaincantes.  Le texte narratif: La narration est donc un acte communicatif ayant pour objet la représentation d’événements réels ou imaginaires qui se déroulent le long d’un axe temporel à travers un ensemble de situations liées entre elles par des rapports de cause et effet. Le but profond d’un texte littéraire est de proposer un discours général sur l’existence.  Le paratexte Par le mot paratexte on entend tout ce qui entoure le texte sans être le texte proprement dit (par ex. le titre, la préface, la table des matières, la postface). Le paratexte est le lieu où se noue le contrat de lecture entre auteur et lecteur. Le contrat de lecture indique au lecteur un horizon d’attente, c’est- à-dire un champ de possibles qui se dessinent pour le lecteur avant qu’il ait commencé sa lecture. Le titre Il y a plusieurs types de titres : On distingue : - le titre thématique : évoque le thème de l’ouvrage, ce dont on parle. Il peut être littéral (Les Liaisons dangereuses, par de Laclos, qui renvoie au sujet central), métonymique (Le Père Goriot, par Balzac, qui renvoie à un personnage secondaire de l’histoire), métaphorique (Voyage au Bout de la Nuit, par Céline, qui décrit le contenu du texte de façon symbolique), antiphrastique (La Joie de Vivre, par Zola, qui présente ironiquement le contenu du roman, où le protagoniste est obsédé par la mort). - le titre rhématique : désigne la forme (par ex. Le Roman comique, qui désigne un trait formel : l’appartenance à un genre)  La préface La préface est normalement écrite par l’auteur au moment de la première parution du livre (préface auctoriale originale). Elle a deux fonctions principales : - L’incitation à la lecture : Pourquoi lire? la préface insiste sur l’importance de la question traitée et sur l’utilité (documentaire, intellectuelle, morale, religieuse, politique ou sociale) qu’il y a à lire l’ouvrage ; la préface souligne (selon les goûts supposés du public auquel le texte s’adresse) l’originalité de l’œuvre, son respect de la tradition ou sa véridicité. - La programmation de la lecture : Comment lire? la préface donne toute sorte d’information qui peut orienter la réception du roman, guider le lecteur dans sa relation au texte (informations sur l’élaboration de l’œuvre, commentaire du titre, déclarations d’intention etc.)  Incipit L’incipit (= les premières lignes d’un texte) remplit trois fonctions : - 1. nouer le contrat de lecture. L’incipit indique la position de lecture à adopter pour le lecteur, en donnant souvent des indications génériques (à quel genre appartient le texte). L’incipit du roman réaliste se caractérise, en général, par la référence à une date et des lieux précis, pour que le lecteur reconnaisse dans le texte ce qui existe hors du texte. L’auteur veut faire oublier le caractère fictif du roman, donner l’illusion que l’histoire racontée se confond avec le monde réel. Il utilise souvent le procédé du début in media res (expression latine qui signifie « au milieu des choses », c’est-à-dire que le récit commence au cœur de l’action), très efficace pour authentifier la fiction . informer : l’incipit répond aux trois questions : qui ? où ? quand ? Le début du roman renseigne le lecteur sur : les personnages principaux, le lieu, l’époque de l’action.  intéresser : l’incipit suscite la curiosité du lecteur (en créant une atmosphère, en annonçant une thématique) .  Énoncé et énonciation Tout fait linguistique peut s’analyser soit comme énoncé, soit comme énonciation. L’énoncé est le produit fini et clos à objet d’étude de la narratologie L’énonciation est l’acte de communication qui a généré l’énoncé (qui? Quel temps ? quel lieu ? quelle intention ?) à objet d’étude de la sociologie, l’histoire, la psychanalyse .  Auteur et lecteur ; narrateur et narrataire Une distinction de base pour l’étude de la littérature est celle entre le texte et le hors-texte, ou entre le linguistique et l’extra-linguistique. Il faut donc faire la différence entre : d’un côté l’auteur (qui a existé ou existe, en chair et en os) et le lecteur (l’individu qui tient le livre entre ses mains) qui existent dans le monde réel de l’autre, le narrateur et le narrataire, c’est-à-dire les personnes fictives qui semblent communiquer dans le texte et qui existent, elles, dans le monde textuel. Le narrateur est créé par l’auteur, c’est la voix qui raconte l’histoire à l’intérieur du livre. Il n’existe qu’en mots dans le texte. Le narrataire est celui auquel le narrateur s’adresse dans l’univers du récit. Il n’a qu’une existence textuelle, il est construit par le roman. « Narrateur et narrataire peuvent être explicites ou implicites, ils sont en tout cas consubstantiels au texte. » (Reuter, p. 37)  Fiction et référent Il ne faudra pas non plus confondre fiction et référent: Fiction : le monde tel qu’il est représenté par et dans le texte, l’image du monde construite par le texte, qui n’existe que dans et par ses mots. Référent : notre monde empirique, le réel qui existe hors du texte et auquel le texte réfère. « Le mot chien n’aboie pas » (Roland Barthes) Histoire/narration/récit Ces trois termes sont utilisés par le théoricien Gérard Genette pour distinguer trois niveaux d’analyse du texte littéraire. Parfois on utilise d’autres termes pour signifier les mêmes choses ; ils sont donnés entre parenthèses. L’histoire (fiction, fable) : c’est l’univers créé, l’intrigue et les actions, les personnages, l’espace, le temps. On peut dire que c’est le contenu, le « cœur du roman ». C’est l’objet d’étude de la sémiotique.  La narration : c’est les choix techniques selon lesquels la fiction est mise en scène, racontée. Lorsqu’on s’intéresse au niveau de la narration, on se pose des questions comme : Par qui l’histoire est-elle racontée ? Quel est le point de vue adopté ? Quel est l’ordre dans lequel les événements sont narrés ? Selon quel mode ? On peut dire que c’est le contenant, le « corps du roman ». C’est l’objet d’étude de la narratologie. La narratologie est donc la discipline qui étudie le récit en tant que tel, dans ses formes, indépendamment de son contenu et de son insertion dans la société. Le récit (la mise en texte) : la réalisation concrète de la fiction et de la narration, à travers le choix de mots, la construction des phrases, le choix des figures de style, le registre de langue utilisé. C’est l’objet d’étude de la linguistique et de la stylistique. Dans ce qui suit, vous trouverez des exemples de comment on peut analyser des éléments du texte littéraire situés à deux de ces trois niveaux : celui de l’histoire (exemple du personnage) et celui de la narration (exemples du narrateur, du mode, du temps et de l’espace). Niveau de l’histoire : le personnage  Au niveau de l’histoire, on peut s’intéresser, par exemple, au personnage. Le personnage peut être étudié par exemple à partir de son faire et de son être. 1- Le personnage et son faire Le théoricien Greimas a classé les personnages sur la base de leur fonctionnalité, de leur faire. Ils sont regroupés dans des catégories communes et vus comme des forces agissantes (appelés les actants), nécessaires à toute intrigue.  Dans le modèle de Greimas – pour qui le récit est une quête – il y a six classes d’actants, qui occupent chacun sa place dans un schéma relationnel : uploads/Litterature/ elements-danalyse-dun-texte-narratif.pdf

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