CEG PAHOU ANNEE SCOLAIRE : 2020-2021 BP 218 OUIDAH CLASSE : Tles ABCD DUREE : 4
CEG PAHOU ANNEE SCOLAIRE : 2020-2021 BP 218 OUIDAH CLASSE : Tles ABCD DUREE : 4 H PREMIERE SERIE DES DEVOIRS SURVEILLES DU PREMIER SEMESTRE EPREUVE : FRANÇAIS Situation d’évaluation : L’homme et la femme doivent vivre ensemble et en paix pour le bonheur de leur famille et de la société toute entière. Mais il est fréquent de voir les hommes manifester certaines formes de discrimination à l’égard des femmes, cela en plus de la phallocratie et des préjugés par trop austères. Les textes du corpus ci-après abordent la question sous divers angles. Lis-les et réponds aux consignes. Corpus de textes Texte 1 : Joseph Ki-Zerbo, A quand l’Afrique ?, Paris, Editions de l’aube, 2003, pp. 120-122. Texte 2 : Seydou Badian, Sous l’orage, Paris, Présence Africaine, 1963, pp.58-59. Texte 3 : Bottey Zadi Zaourou, La guerre des femmes suivie de La termitière, Abidjan, Nei/Neter, 2001, p.12. Texte 1 : Beaucoup de préjugés existent faisant croire que les femmes africaines étaient purement et simplement victimes des hommes dans la société africaine traditionnelle. En réalité, elles jouaient de très grands rôles. Le rôle économique d’abord, parce qu’elles avaient plus de pouvoir économique que dans l’Afrique d’aujourd’hui. Les femmes disposaient de champs personnels qui n’étaient pas acquis en toute propriété, mais qui, à titre d’usufruit, leur permettaient de produire et d’accumuler à leur propre niveau. Les femmes avaient la possibilité d’avoir de petits champs et des jardins, dans la cour ou autour de la maison sur des sols très fertiles. Les fruits de cette exploitation leur revenaient personnellement alors que la récolte du grand champ était distribuée sur décision du patriarche de la grande famille. Les femmes avaient une gestion opérationnelle au quotidien au fur et à mesure qu’on leur remettait la part de céréales qui devait être consacrée à la nourriture quotidienne. Il y avait donc une sorte de division de travail entre le doyen, ordonnateur de la dépense, les jeunes qui grimpaient dans le grenier, et les femmes qui recevaient le mil pour la nourriture quotidienne. Ce type de division du travail est très typique de la culture africaine. Les femmes pouvaient avoir des biens personnels leur permettant de jouir d’une certaine autonomie de comportement. Les femmes africaines détenaient des pouvoirs insoupçonnés par exemple dans le domaine religieux. Elles contrôlaient des organisations purement féminines à caractère professionnels e religieux, par exemple des sociétés plus ou moins secrètes. Elles avaient en outre la capacité de gérer les activités qui avaient une incidence sur l’avenir. Les semailles devaient être accomplies par les femmes et cela demandait énormément de travaux. Pendant toute la journée, elles étaient écrasées par des tâches innombrables. Mais la division du travail était telle que les tâches demandant le plus de force physique étaient réservées aux hommes, par exemple, le travail de défrichage des champs. La récolte et le transport des céréales revenaient aux femmes. Par ailleurs, la femme africaine gardait des liens extrêmement forts avec sa famille d’origine. La parenté par les femmes était la plus étroite, la plus exigeante, celle qui liait beaucoup plus que la parenté du côté des hommes. Les parents maternels sont ceux qu’on ne trahit jamais. Les relations entre un homme, ses parents maternels et ses beaux-parents sont absolument privilégiées et ne peuvent être transgressées en aucune manière. De plus la femme africaine gardait son nom de famille. Très souvent, on appelle la femme par le nom de sa famille d’origine. Elle n’était pas obligée de prendre le nom de son mari. Les enfants étaient sevrés très tard à trois ou quatre ans ; pendant cette période, ils dépendaient de leur mère. Après avoir été porté dans les entrailles, l’enfant était porté sur le dos pendant très longtemps. Si bien que les rapports des enfants à leur mère étaient extrêmement forts. A partir d’une certaine période, les fils échappaient au pouvoir de leur mère. Mais les filles restaient attachées à celle-ci même au-delà. La femme africaine pouvait, à de nombreuses occasions, revenir dans sa famille d’origine. Elle devait y retourner pour des obligations sociales telles que les naissances, les mariages et les décès. Elle pouvait décider de quitter la maison de son époux, parce qu’elle ne supportait pas les traitements subis. Quand elle regagnait sa famille, le mari était obligé de venir faire des démarches, parfois très longues avant de récupérer son épouse. Tout cet aspect domestique assurait à la femme une certaine autonomie. Sur le plan politique, la femme jouait un très grand rôle en tant que mère et femme du roi. La reine-mère, la linguère de la tradition Wolof au Sénégal, avait sa cour royale exactement comme son fils, avec des hommes comme courtisans. Au niveau militaire, des contingents étaient réservés pour la garde personnelle de la reine-mère. La femme du roi avait aussi une position de pouvoir. Dans certains royaumes, d’ailleurs quand le roi mourait, son héritier était son neveu, c’est-à-dire le fils de sa sœur. La femme, par ce biais, avait une grande influence puisque chacun succédait à son oncle maternel. Leur position clé sur le plan social et politique faisait des femmes africaines des personnalités puissantes à un point tel qu’elles étaient plus importantes que le roi surtout en tant que mère du futur roi. Les femmes accédaient souvent au pouvoir royal en Afrique. De très nombreuses reines exerçaient la royauté elles-mêmes et dirigeaient des armées. Vers la fin du XIXe siècle, des contingents militaires étaient formés uniquement de guerrières qu’on qualifia d’amazones. Des milliers de femmes ne se mariaient pas parce qu’elles étaient militaires dans l’armée du royaume d’Abomey. Dans les combats, c’étaient des unités d’élites qui étaient engagées sur les fronts les plus difficiles. Joseph Ki-Zerbo, A quand l’Afrique ? Paris, Editions de l’aube, 2003, pp.120-122. Texte 2 : A quatre heures et demie, Sira mit le phono sur un tabouret. Il était environ quatre heures de l’après-midi. Tous les invités n’étaient pas encore là. Birama s’amusait à la guitare. Kany, Sira, Aminata et deux jeunes filles chantaient. Samou battait la mesure sur une calebasse renversée. Dans ce cercle, trois garçons faisaient beaucoup parler d’eux. Samou « le philosophe » en marche. - Si on dansait un peu dit-elle. - D’accord, répondit Sidi, il faut bien que les retardataires perdent quelque chose. Mais à peine avait-il fait deux ou trois danses que les petites sœurs de Sira vinrent en courant annoncer qu’un des locataires battait sa femme. Tout le monde se précipita dans la cour. Le locataire avait pris soin de fermer sa porte à clé. Les invités de Sira se regardèrent. Soudain, Sidi, les poings fermés marcha résolument vers la petite case. Il cogna une, deux, trois fois et attendit. Le fouet sifflait toujours et la femme hurlait invariablement. Sidi cogna encore plus fort, rien ! Il se retourna vers ses camarades et haussa les épaules. Puis, serrant les mâchoires, il recula pour prendre son élan, afin de mettre en branle toute la puissance de ses muscles. Mais la clé venait de tourner dans la serrure. La porte s’ouvrit. Une petite femme chétive, la camisole en lambeaux, les tresses défaites, s’élança dans la cour. Elle s’assit sur la margelle du puits et se mit à pleurer. Sidi, triomphant, rejoignit ses camarades. Tous se tenaient immobiles les yeux tournés vers le puits. Seydou Badian, Sous l’orage, Paris, Présence africaine, 1963, pp.58-59. Texte 3 : L’on m’a prié de prononcer une conférence sur les rapports entre l’homme et la femme dans nos sociétés modernes. Eh bien, je ne passerai pas par trente-six chemins ! Je me suis fait un devoir de dire les choses crûment, comme elles sont (comme en lui-même). Alors, là, il faut taper dur. (Très vivement) Dieu a commis un péché mortel en créant la femme ! Il faut confesser Dieu et organiser des neuvaines pour sauver son âme. Car enfin, est-ce que vous vous imaginez un seul instant une horde de fauves lâchées à la légère dans l’une quelconque de nos cités ? Messieurs, les femmes sont des fauves. Elles vous déconcertent. Elles vous circonviennent du mouvement félin de leur corps félin. Elles vous fascinent et vous neutralisent au moindre regard. Mais gare ! Gare à vous si vous osez échapper à leurs étreintes scélérates. La griffe est là, caressante et menaçante tout à la fois. La femme, me disait un ami, vous l’avez dans les bras, puis sur les bras et bientôt sur le dos. Et tant pis pour vous si vous ne savez pas vous raviser à temps. Elle se métamorphose en fauve, là, sous vos yeux et s’en est fini de vos libertés ! Il faut enfouir les femmes dans le secret des arrière-cours, les empêcher d’errer à travers la cité. Votre paix est à ce prix, messieurs. Il est des plaisantins parmi nous qui encouragent les mouvements de la prétendue libération des femmes. Allons ! Soyons sérieux ! Qui faut-il libérer de qui ? Qui s’agit-il de libérer ? L’homme ou la femme ? Eh bien, l’homme est prisonnier de la femme, il s’agit de libérer l’homme ! Bottey uploads/Litterature/ ds-3-329-2020-2021-35-36-66-37-25.pdf
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- Publié le Dec 16, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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