1 Sommaire Editorial ……………………………………………………………… 2 Aperçu historique du cinéma mar
1 Sommaire Editorial ……………………………………………………………… 2 Aperçu historique du cinéma marocain, par Ahmed Boughaba ……………... 4 Les films marocains programmés par Aflam dans ses précédents cycles ……... 7 Petite chronologie du Maroc …………………………………………… 8 Programmation ………………………………………………………… 9 Les films ………………………………………………………………. 10 Les soirées concerts …………………………………………………… 36 Informations pratiques ………………………………………………….. 37 Nos partenaires ………………………………………………………... 38 Remerciements ………………………………………………………… 39 Aflam ………………………………………………………………….. 40 2 Editorial Après « Cinémas de Tunisie » en 2005 et « Cinémas de Syrie » en 2006, « Cinémas du Maroc » est le troisième cycle de découverte de la cinématographie d’un pays arabe qu’Aflam propose à son public. Paradoxe : alors que c’est le Maroc, où de nouveaux talents éclosent, qui produit le plus, le cinéma marocain reste le moins connu des cinémas du Maghreb. Il n’y a pas longtemps, il est vrai, que la production s’est développée : en l’absence d’infrastructures privées, le Centre Cinématographique Marocain (CCM), dont il n’y a pas d’équivalent en Tunisie, aurait pu être ici un moteur. Mais il a, dans un premier temps, encouragé davantage les tournages sur le sol chérifien de films occidentaux. Les films marocains n’ont en outre pas toujours été distribués, sauf bien entendu dans des festivals et dans des cadres institutionnels comme celui de l’Année du Maroc en France. Mais, préjugé ou retard, les médias se comportent encore comme si le Maroc était cinématographiquement peu représentatif. Il n’a pourtant pas manqué de talents et de volontés créatrices. A preuve Traces (Hamid Bennani, 1970) et El Chergui (Moumen Smihi, 1975), deux films fondateurs, d’une écriture exigeante, remarqués et récompensés dès leur sortie. Poids de la tradition, condition de la femme… la plupart des thèmes développés par la suite étaient déjà là. Société marocaine oblige, il a régné dans le cinéma marocain, qui a particulièrement intégré le souci de réalisme aux classiques schémas de la fiction, un esprit que l’on peut, toutes proportions gardées, comparer à celui du néoréalisme italien. Le cinéma tunisien, réputé si pugnace, n’a pas forcément regardé de si près les problèmes sociaux. Des Casablancais (Abdelkader Lagtaâ, 1998) où l’on voit, entre autres, un enfant manipulé par son instituteur intégriste, à Mille mois (Faouzi Bensaïdi, 2003), histoire d’une famille dont le père est en prison pour raisons politiques, en passant par Ali Zaoua (Nabil Ayouch,1999), fiction tournée avec des enfants des rues de Casablanca, la programmation de ce cycle témoigne que bien des cinéastes ont traduit les difficultés matérielles et le désarroi moral d’une société opprimée, sans perspective. Ils sont maintenant de plus en plus nombreux à traiter, des « années de plomb ». Ali, Rabia et les autres (Ahmed Boulane, 2000) et le documentaire Chuchotements à un ange qui passe (Fouad Souiba, 2007) en sont des exemples. Le cinéma marocain s’est fait aussi très tôt l’écho des souffrances de l’émigration et de l’exode rural. On verra sur l’émigration L’enfant endormi (Yasmine Kassari, 2004) et Quand les hommes pleurent (Yasmine Kassari, 1999), bouleversant documentaire tourné dans le sud de l’Espagne ; et, sur l’exode rural, A Casablanca, les anges ne volent pas (Mohamed Asli, 2004). Histoire d’une jeune femme née en France qui revient au Maroc pour la mort de son père, Une porte sur le ciel (Farida Benlyazid, 1988) pointe, quant à lui, les questions de l’identité et de la double culture. Traitant des questions sociales ou politiques, le cinéma marocain est aussi attentif aux individus et témoigne des abus dont sont victimes les humbles et de leurs combats : L’Enfance volée (Hakim Noury, 1994), narre la vie d’une petite servante, Tresses (Jilali Ferhati, 2000), l’histoire d’un viol que l’on tente d’étouffer. 3 Cinéma social, il n’en comporte pas moins, et ce aussi bien dans Ali Zaoua que dans Mille mois, des moments de poésie. Elle passe au premier plan chez les réalisateurs de la «nouvelle vague » apparue dans les années 2000. Empruntant à maints genres (road-movie, film musical, film policier…), ils renouvellent l’approche. Road-movie, comme en témoignera dans ce panorama Le Cheval de vent (Daoud Aoulad Siyad, 2002). Film musical, comme en témoignera La Symphonie marocaine (Kamal Kamal, 2005). Film policier : What a wonderful world (Faouzi Bensaïdi, 2006), diffusé précédemment par Aflam. La veine comique née dans les années 1990 s’affirme aussi. Nous pourrons voir Abdou chez les Almohades (Saïd Naciri, 2006), qui rivalise avec succès avec Les visiteurs. Nous aurons enfin l’occasion de voir, ou de revoir un film culte, récemment restauré, Transes (Ahmed El Maânouni, 1981), hommage au groupe Nass El Ghiwane, qui a révolutionné la musique marocaine. Michel Serceau et l’équipe d’Aflam 4 Le cinéma marocain : aperçu historique Par Ahmed BOUGHABA L’histoire du cinéma au Maroc se confond pratiquement avec l’histoire du cinéma tout court. En effet, après la naissance de cet art immatriculé n° 7, les opérateurs des frères Lumière ont choisi le pays du soleil couchant pour mener quelques expériences. Nous étions alors au début du cinéma. Avec ingéniosité et savoir-faire, les techniciens des Lumière ont introduit le cinéma bien avant le protectorat. En 1896, ils débarquèrent avec leur matériel pour filmer la vie quotidienne marocaine. Les années passant, cinéastes et techniciens se succèdent et créent des œuvres atypiques sur les réalités du Royaume Chérifien. Cela donnera naissance à un nouveau genre, communément appelé « Cinéma Colonial ». La période du protectorat sera rythmée par les tournages de ces films dits coloniaux. Le Maroc est ainsi devenu une sorte d’espace « exotique » pour les cinéastes occidentaux, notamment les Espagnols, les Allemands, les Italiens et…les Polonais, avec, protectorat oblige, une nette prédominance des cinéastes français. De J. Pinchon et Daniel Quentin (Mektoub (1919), à André Zwoboda (La Septième porte, 1947 et Noces de sable, 1948), en passant par d’autres illustres réalisateurs comme Luiz-Morat, Alfred Vercourt etc., tous ces cinéastes ont apprécié la vie marocaine, ses décors et ses lumières. Orson Welles modifie la donne avec son Othello (1949). Présenté sous la bannière du Maroc, le film remporte la Palme d’or à Cannes en 1952. Avec Orson Welles, Joseph von Sternberg (Morocco, 1930), Jacques Becker (Ali Baba et les 40 voleurs, 1955), Alfred Hitchcok (L’Homme qui en savait trop, 1956), David Lean (Lawrence d’Arabie, 1962), John Huston (L’Homme qui voulait être roi, 1975)… et, de nos jours encore, bien des réalisateurs venant du monde entier, le Maroc est devenu terre d’accueil pour les cinéastes. En 1944 sont créés le Centre Cinématographique Marocain (CCM) et les Studios Souissi de Rabat. C’était, entre autres, un moyen adéquat de contrecarrer le cinéma égyptien, déjà fort développé. La résistance à l’occupation française va, de son côté, jouer un rôle dans l’avènement du cinéma au Maroc. A côté des résistants politiques se trouvait un jeune cinéaste marocain, du nom de Mohamed Ousfour, qui avait précocement découvert le cinéma et la magie de l’image. Il a tourné pendant ces années plusieurs films, documentaires et reportages, que la télévision marocaine utilise encore aujourd’hui. Les années Ousfour passent. Viennent celles des diplômés de l’IDHEC. Toute une génération de cinéastes et de techniciens, diplômés de la fameuse école française, intègre le CCM, une institution au sein de laquelle ils ont, pendant les années 1960, l’occasion de réaliser des « actualités » pour le cinéma, des documentaires (en 16 et 35 mm) et des courts-métrages (en 16 mm). Ces cinéastes participent également aux tournages de films étrangers qui s’effectuent au Maroc. En 1968 est réalisé par Mohamed Ben Abdelwahid Tazi et Ahmed Mesnaoui le premier véritable long métrage marocain, Vaincre pour vivre. Un événement et un signe précurseur : le cinéma marocain amorçait son démarrage. Viennent ensuite Quand mûrissent les dattes (Abdelaziz Ramdani et Larbi Bennani, 1968), Soleil de printemps (Latif Lahlou, 1969) distribué dans les salles marocaines (il faut dire que Hamidou Ben Messaoud, connu en France sous le nom de Amidou, était magistral dans ce film), Le trésor infernal (Mohamed Ousfour, 1970). 5 En 1970, Sigma 3, un groupe réunissant des cinéastes de formations diverses (le réalisateur Hamid Bennani, le monteur Ahmed Bouanani, le caméraman Mohamed Tazi et le critique Nourredine Saïl, actuel Directeur Général du CCM et Vice-Président délégué du Festival International du Film de Marrakech) produit et réalise Wechma (Traces), qui connaît un succès sans précédent, et qui est encore considéré comme le joyau du cinéma marocain. Quoique signé par un seul réalisateur, Hamid Bennani, ce film est une œuvre collective. En créant au début des années 1970 la revue « Cinéma 3 », Nourredine Saïl donne une tribune au cinéma marocain en train de naître. Cette publication éclectique et sérieuse, qui se voulait le porte-parole du cinéma d’auteur, disparaît malheureusement, faute de financement, après son quatrième numéro. Le vide est comblé par la création, en 1973, de la Fédération Nationale des Ciné-clubs Marocains (FNCCM), dont le fondateur n’est autre que Nourredine Saïl. Cette fédération, la plus importante dans les pays arabes et africains, sera à l’origine de la naissance de nombreux ciné-clubs dans les grandes et petites villes au Maroc. Une expérience enrichissante. Mais la revue de la FNCCM, « Etudes cinématographiques », disparaîtra à son tour, après avoir publié 13 numéros. Encore un uploads/Litterature/ dp-maroc-def-2.pdf
Documents similaires
-
58
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 01, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 3.5501MB