Dossier Le Clan d u destin 1 La Cie Les Gueules Tapées Présente en partenariat
Dossier Le Clan d u destin 1 La Cie Les Gueules Tapées Présente en partenariat avec le Théâtre National Daniel SORANO Le clandu du du dudestin Création Ouverture saison 2006 – 2007 Théâtre National Daniel SORANO Texte écrit par Macodou MBENGUE a partir de « « « « Tu ne traverseras pas le détroit Tu ne traverseras pas le détroit Tu ne traverseras pas le détroit Tu ne traverseras pas le détroit » » » » de Salim JAY « « « « La réclusion Solitaire La réclusion Solitaire La réclusion Solitaire La réclusion Solitaire » » » » de Tahar Benjelloun « « « « Le ventre de l’Atlantique Le ventre de l’Atlantique Le ventre de l’Atlantique Le ventre de l’Atlantique » » » » de Fatou DIOM Mise en scène Macodou MBENGUE Assistant à la mise en scène : Bourama BASSENE Régie lumière : Moussa DIALLO Accessoires et costumes Tina DIAW Avec le concours de Massamba GUEYE Dossier Le Clan d u destin 2 DES MOTS… DES MOTS Préparez vos cercueils ! A vos sépultures ! Vous ne traverserez pas le détroit de Gibraltar. Le 19 novembre 2003 dans libération, un quotidien français, Tahar Ben jelloun écrivain Marocain dénonçait : Le crie désespoir de nos frères qui traversent le grand bleu dans le noir, avec la Lune qui les observe de son œil mort, avec la mer dans tous ses états, Ils trouvent la mort là où ils espéraient la vie. Ils ont, comme tant d’autres avant eux, rêvé de départ et tenté de rejoindre l’Europe, ici seulement distante d’une quarantaine de kilomètres. Et ils ont payé de leur vie ce désir d’ailleurs qui les a poussés à s’embarquer sur un esquif bien trop fragile tout court. Tous, enfants de l’exode rural et du bidonville. Autant dire de la misère et du désespoir. Tous finissent sur un petit bateau ou…. Cercueil "à destination de la mort". Les Clandestins !!!! .C’est comme cela qu’on les appelle d’un cote de la méditerranée. Ce ne sont pas des naufragés c’est des clandestins, et puis, ils n’ont pas cries au secours. Basta ! De l’autre, les «brûleurs» parce que les passeurs leur demandent de brûler tout ce qui pourrait les identifier. "Nous sommes ainsi de plus en plus nombreux, partout dans le monde, qui lorgnons vers des eldorados à découvrir, acceptant de courir des risques affreux.[…] Nous sommes les dépositaires d’une résolution qu’aucune menace, aucune punition ne parviennent à désarmer. […] Est-ce le même rêve que le nôtre celui des Sénégalais, des Maliens, qui gagnent le Maroc dans l’espoir d’atteindre l’Europe ? Bien sûr, parce que le monde est devenu le rêve du monde. Leur voyage marocain est un calvaire. Le rêve du monde est devenu le cauchemar du monde. Dossier Le Clan d u destin 3 MON MOT L’homme dans la plénitude, cherche, fouille, tout au long de sa vie, à trouver des solutions aux maux que la vie lui impose. Quand on se heurte à la gênes, à la confusion, à l’ennui, à la passivité face aux corps de ces milliers d’africains décomposés que la mer cruelle a jetés on se dit : où est « l’homme ». Celui qu’on croyait humain, celui qui pouvait se dire et si c’était moi ce corps écorché, mangé par le sel et des bêtes marines, rouillé de l’intérieur, rongé par la détresse et envoyé à la mort comme dans un tour de loterie, comme un oiseau de mauvais présage, comme un destin dont personne ne veut ? Personne. Aux corps anonymes brouillés avec la chance, pris par la nuit puis abandonnés par le jour, aucune main ne s’est tendue, aucun regard ne s’est posé sur l’horizon peuplé d’ombres, aucune voix ne s’est levée pour faire rougir la clémence du ciel, aucune étoile n’a pali de honte en éclairant le sable où les noyés ont rendu l’âme. Je crie, hurle, Gueule, oui ! Je gueule, ou non ! Je donne la parole aux clandestins, mieux que moi dans leur réserve, pour qu’ils parlent d’eux-mêmes avec leurs propres mots, ils sont les plus éloquents, les plus exhaustifs, leur propre sensibilité pour redonner une dimension humaine à ce drame à travers le théâtre. C’est cette multiplicité des voix, ce changement de tons qui donnent aux mots et aux maux leur force. Moi je transcende. RESUME Sur les bords de la mer méditerranée, trois candidats à l’émigration que le vent de la misère a balayée vers les rives, tentent de traverser le grand bleu pour regagner les rives du nord réputées prospères. Au cours d’une interminable attente d’un passeur, Ils rencontrent un homme de dieu avec son cercueil que tout un village à supplié d’aller chercher leur fils disparu dans flots de la clandestinité. Il va attendre avec impatience que la mer rejette un corps parmi les milliers qu’elle a engloutis, n’importe lequel pour aller le présenter au village pour un repos eternel. Usés par l’attente, obnubilés par le départ, les clandestins stipulent que : «Puisse que l’eau de la mer épouse la forme et la couleur du récipient qui la reçoit, l’objet doit lui aussi s’adapter aux circonstances que la vie lui impose » Ainsi le cercueil est baptisé pirogue à destination de la mort. Dans cette rencontre fortuite, chacun a son histoire propre, chacun est un univers que nous découvrons ou croyons découvrir. EXTRAIT DE TEXTE • Un jour, nous trouverons un jour terre en vue. Ce sera le jour où notre dignité deviendra évidente à autrui. Vienne ce jour où nous n’aurons plus de raison de ne croire en personne. Nous aurons échappé à nos poursuivants. Alors enfin nous ne seront plus considérés comme étant ce poids mort qui s’encombre lui-même, ce poids mort dont les rires sonnent faux. Nous ne seront plus des gens qui doutent d’avoir un visage alors même que ce visage vient d’imiter la gaité. Nous n’effrayeront plus et nul ne nous effrayera plus. C’est trop demander, sans doute, pour le moment. Nous ne seront plus regardé comme des créatures dangereuses, inadéquates, incomplètes. Nous ne seront plus surveillés comme des évadés repris de justesse. Dossier Le Clan d u destin 4 • A quoi cela ressemble t-il d’avoir conquis le droit d’avancer, le droit de reculer, le droit de sauter, une ou plusieurs cases • A rester debout. N’oublie pas chaque miette de vie doit servir à conquérir sa dignité. Si tu es déterminé, une seule pensée doit inonder ton cerveau. Partir. Loin. • J’ai piétiné la terre noire de l’ouest au nord, je vais traversais l’océan pour atterrir sur cette terre blanche qui brille de mille feux. Partir sans se retourner. On ne se retourne pas quand on marche sur la corde du rêve. Aller voir cette herbe qu’on dit tellement plus verte là où s’arrête les dernières gouttes de la mer, la- bas, la ou les mairies payent les ramasseurs de crottes de chiens, la où même ceux qui ne travaillent pas perçoivent un salaire . Partir donc la où les fœtus ont déjà des comptes bancaires à leur nom et les bébés des plans de carrière. Et maudits sont ceux qui s’avisent à contrecarrer notre volonté. Aujourd'hui donc un corps prendra, animé le chemin de l’aller ou le chemin inanimé du retour • Eh ! Moi je ne suis pas disposer à mourir • Je ne te demande pas ton avis. Chez nous on doit tout partager, le bonheur de traverser comme le malheur de mourir. • Prenez, prenez tout, mais s’il vous plait laisser moi ma mort. Chacun sa tombe, je ne veux pas mourir. Toi le courage te manque pour mourir. C’est pourquoi tu risque ta vie. Le cœur te manque pour cesser d’aimer la vie. C’est pourquoi tu risque ta vie • Partir, c’est beaucoup plus une façon de demander autre chose qu’un moyen sûr d’obtenir quelque chose. Naufragés, nous représenterions quelque chose, pour une fois, nous occuperions l’attention, nous nous regarderions nous même avec surprise, avec intérêt, avec compassion. Nous sommes l’autorité que nous conservons sur nous –mêmes. Nous ne sommes rien que l’autorité du désespoir. • J’ai pas bien compris mais ca ne change rien. Je ne veux toujours pas mourir… bêtement. • On se débrouillera sans toi, on va y aller quelques soit le prix à payer. Nos parents vont vieillir sans retraite, nos petits frères et nos petites sœurs comptent sur nous. Chaque portion de temps perdu est un supplément ajouté à leur souffrance à leur misère. Dossier Le Clan d u destin 5 LA COMPAGNIE La Compagnie « Les Gueules tapées » est l’association de deux promotions sorties du Conservatoire National Douta Seck, depuis la réouverture de la section art dramatique en 1989. L’aventure des gueules tapées commence en 1994 avec la première promotion ou « bande des cinq »qui présenteront à l’examen de sortie comme spectacle de fin d’études une création théâtrale originale inspirée de la bande dessiné connu par le monde : Hergé et son personnage légendaire Tintin. Cette création donnera déjà un ton des futures Gueules uploads/Litterature/ dossier-clan-du-destin-sope 1 .pdf
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- Publié le Aoû 09, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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