Correction de la dissertation du devoir commun: Le roman se veut le miroir de l
Correction de la dissertation du devoir commun: Le roman se veut le miroir de la société. comme l'écrit Stendhal « le miroir que I'on promène le long du chemin >>, de sorte que les personnages de roman nous paraissent empreints de réalisme, ils ressemblent aux êtres humains que nous sommes. Pourtant, le roman est aussi une æuvre de fiction, et partant de là. les personnages ne sont pas créés par le romancier à notre image. Souvent, au cours de la lecture" le récit nous paraît si vrai que nous oublions la part de création résidant dans toute Guvre littéraire. Le roman doit-il chercher à faire oublier au lecteur que ses personnages sont fictifs ? Nous allons exposer dans une première partie que la fonction du roman est de nous faire oublier l'aspect fictif du personnage, puis nous analyserons que le roman décrit des personnages fictifs et nous les impose, enfin nous étudierons le roman comme une ceuvre de fiction. Le roman doit chercher à faire oublier au lecteur que ses personnages sont fictifs. Tout d'abord. le roman a pour fondement une histoire réelle. c'est le cas dans le mouvement réaliste du XIX ème siècle, on sait que Stendhal et Flaubert s'inspirent de faits divers pour écrire respectivement Le Rouge et Le Noir et Madante Bovary. Les personnages peuvent exister et ils nous sont décrits moralement et physiquement, pourvu de qualités et de défauts propres à chacun de nous, de plus les personnages agissent de façon réaliste , ils parlent. ont un métieE font partie d'une société donnée. Ainsi, dans Bel Ami. Georges Duroy est pourvu d'un physique avantageux, de qualités morales ou de défauts. il peut exister à travers ses actions. De même. le commerce des Raquin dans le premier roman de Zola est décrit précisément dans les premières pages du roman, ancré « au bout de la rue Guénégaud » ou la pension Vauquer dans le Père Goriot est longuement évoquée dans le Quartier Latin, au cæur de Paris. Les personnages comme nous évoluent dans leur vie, comme l'évoque le roman d'apprentissage, tel Rastignac dans << la Comédie humaine » qui passe de la naiveté dans le Père Goriot à I'affairisrne financier dans La Maison Nucingen. Ensuite, dans Ie roman réaliste, le lecteur est aux prises avec un personnage auquel il peut s'identifier tant il est réel. soit il se sent proche de lui par son caractère, son milieu. ses aspirations. soit il veut leur ressembler car il fait de grandes et nobles actions. Par exemple, Thérèse Desqueyroux symbolise la bourgeoisie qui s'ennuie face à l'incompréhension de son mari. Julien Sorel l'ambitieux de milieu modeste réussit tout ce qu'il entreprend, en amour comme dans sa vie professionnelle, Jean Valjean est nn rnodèle de conversion auquel tout malfrat repenti peut rêver. Enfin. les personnages sont porteurs de messages qui permeffent chez le romancier réaliste ou naturaliste de dénoncer la société. Les textes de notre corpus illustrent cette satire et une vision pessimiste de la société : sous la Restauration, I'enrichissement de la bourgeoisie est tel que Rastignac ne peut que réussir s'il apprend la corruption. Séduire les femmes lui permettra de parvenir, elles l'y aideront. Chez Zola, Mouret est comparé à un << despote >>, il veut régner en maître dans son magasin et parvient à gagner de I'argent grâce à des femmes qu'il corrompt, Maupassant va encore plus loin, les femmes n'ont un rôle que de faire valoir pour Georges Duroy, il se sert d'elles, il choisit ses amantes en fonction de leur place dans la société et de ses possibilités d'ascension grâce à elles. Sans talent, sans intelligence, avec son seul physique, le campagnard de Canteleu devient un Baron. futur député et patron de presse. Ces trois personnâges sont bien évidemment fictifs mais ils sont si vrais que nous avons I'impression de les connaître. Ne dit-on pas d'un ambitieux qu'il est un Rastignac ? Cependanl ces personnages sont parfois des types, Balzac ne souhaitait pas ses êtres de papier fussent ordinaires et il les appelait de façon syrnbolique! comme le Père Goriot qui est le « Christ tle la Paternité>>. Zola crée des êtres au service de son esthétique naturaliste et I'ascension fulgurante de Georges Duroy nous paraît éloignée de la réalité. Même ancrés dans le réel. les personnages sont fictifs et le lecteur les lit comme tels. Le roman en effet ne propose que des personnages fictifs et il montre au lecteur qu'ils n'existent pas. Premièrement. les personnages sont des modèles et nous font rêver , ils nous permettent de sortir de notre quotidien et nous montrent des caractères inaccessibles. ils sont forts. intelligents, beaux, tout leur réussit et si tel n'est pas le cas. ils ont en eux des qualités qui nous entraînent dans un univers idéal. Ils ne sont donc pas de notre monde réel. Ainsi, d'Artagnan est-il un personnage exceptionnel qui se sort de toutes les situations et en plus avec humour, sa faconde gasconne, son énergie sympathique et son sens du chevaleresque nous font rêveE Tristan dans le roman de Béroul Tristan et Iseult accomplit un exploit : il combat le terrible géant, appelé le Morholt. Sa blessure est profonde mais on peut dire qu'il s'en sort bien et que ce combat est irréel. Jean Valjear"r, de même, après une vie de bagnard, est convefti lors de la pièce volée au petit Savoyard et il fait Ie bien, en tant que Monsieur madeleine. il sauve héroïquement le paysan Fauchelevent de la charrette qui l'emprisonnait alors que l'inspecteur Javert peut aisément le reconnaître et l'arrêter. il aide sa fille adoptive Cosette avec l'abnégation d'un homme qui ne veut faire que le bien. De surcroît, les personnages sont parfois trop proches de nous et l'identification au héros est alors un piège. Emma Bovary lit trop de romans à I'eau de rose et elle s'identifie aux héroines romanesques . elle les prend pour vrais. Le romancier nous demande de ne pas nous laisser prendre au piège et nous livre une histoire morale. Dans son avertissement au lecteur.Balzac tient à présenter ses personnages comme fictifs et dans son univers met en garde contre les passions notamment. c'est Monsieur Goriot qui aime trop ses filles et se sacrifre pour elles, au-delà de la raison, il devrait comprendre qu'elles sont ingrates et qu'elles se servent de lui, ne le côtoyant que pour son argent. Le bonheur qu'il voulait leur donner est en fait un leurre. De même Augustine, dans la nouvelle La Maison du chat qui pelote est une jeune fille naive : elle ne devrait pas s'éprendre d'un peintre comme Théodore de Sommervieux. égoiste et trop éloigné d"elle. Elle devrait s'éprendre d'un commis comme sa sæur qui reprendra avec son mari le commerce familial. f.es personnages ici sont au service de l'auteur qui nous demande de ne pas nous identifier à eux. Enfin. le personnage est une construction romanesque et n'a rien à voir avec nos réactions humaines, f imaginaire prime et le personnage n'existe pas. On ne peut croire à cette irrésistible ascension de Bel Ami. qui séduit même les petites filles. sa séduction réside dans sa moustache et il arrive à parvenir avec une facilité déconcertante . A l'inverse, Jeanne. dans Une Vie. pourrait se révolter et prendre sa vie en mains, le lecteur souhaite cette révolte qui ne survient jamais car Maupassant ne veut d'elle que l'immobilisme. De même des personnages sont empreints de romanesque. éloigné de la vie réelle. Ainsi. Mme de Rênal est-elle une héroine romanesque, elle qui pardonne tout à Julien, son infidélité et son geste contre elle. elle ne lui survit que trois jours, ce qui nous paraît peu crédible. Mme de Mortsauf dans Le Lys dans la Vallée a tout d'une sainte et elle se sacrifie pour un mari absent et ses enfants. C'est son abnégation poussée au paroxysme qui fait d'elle une construction d'un Balzac qui a projeté en elle son premier amour. Mme de Berny. Elle refuse l'amour terrestre à Félix de Vandenesse et l'on sait que cet amour de Balzac fut platonique. Même si ces personnages sont liés à leur époque, par leur soumission. leur renoncement et leur fidélité, ils ne sont que fiction. Le roman en effet est fondé sur la fiction et le réel est. comme l'écrit Maupassant dans la préface de Pierre et Jean « I'illusion du vrai ». Le roman est une æuvre de fiction, elle est donc imaginaire et le monde qui y est décrit n'a rien à voir avec le réalisme. En premier lieu, le mot « réalisme » a été refusé par Flaubert lui-même qui écrit à sa confidente Louise Colet « j'exècre ce mot de réalisme >>.Balzac qui passe pour être réaliste dépeint des personnages types. tels Vautrin le criminel ou Rastignac I'ambitieux. Il les affuble de caractéristiques animales pour les décrire et celles-ci nous donnent une image floue du personnage, Poiret et « son cou de dindon » par exemple. on sait aussi l'importance accordée à l'onomastique, comme en témoignent les lettres de I'auteur réaliste et ses ébauches uploads/Litterature/ dissert-stendhal.pdf
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- Publié le Oct 06, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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