UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II – LE MIRAIL UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN RUHR-UNI
UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II – LE MIRAIL UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN RUHR-UNIVERSITÄT BOCHUM THIAGO MOTA DES CONFLITS L’agonistique langagière dans la pensée de Lyotard Toulouse 2009 2 UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II – LE MIRAIL UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN RUHR-UNIVERSITÄT BOCHUM Master 2 ERASMUS MUNDUS EUROPHILOSOPHIE Thiago MOTA FONTENELE E SILVA DES CONFLITS L’agonistique langagière dans la pensée de Lyotard Mémoire de recherche dirigé par Jean-Christophe GODDARD et Marc MAESSCHALCK. Soutenu le 6 juillet 2009. Note 19/20. Jury de soutenance Jean-Christophe GODDARD (Directeur) – Université de Toulouse II – Le Mirail Marc MAESSCHALCK (Codirecteur) – Université Catholique de Louvain Pierre MONTEBELLO – Université de Toulouse II – Le Mirail 3 Remerciements A Jean-Christophe Goddard, pour la direction de cette recherche et pour l’amitié ; A Marc Maesschalck, pour la codirection de cette recherche et pour l’accompagnement de mon travail dès mon séjour à Louvain la Neuve ; A Pierre Montebello, pour la participation dans mon jury de soutenance ; A Walter Schweidler, pour l’accompagnement de mon travail dans mon séjour à Bochum ; Au programme Erasmus Mundus EuroPhilosophie et notamment à ses coordinateurs ; A la Ruhr-Universität Bochum, qui m’a hébergé pendant de second semestre 2007 ; A l’Université Catholique de Louvain, qui m’a accueillit pendant le premier semestre 2008 ; A l’Université de Toulouse II – Le Mirail, qui m’a reçu pendant l’année académique 2008/2009 ; A la Commission Européenne, pour le financement de la recherche. A tous les collègues de la formation EuroPhilosophie et en particulier aux compagnons de parcours Fillipa Silveira, Philipp Zymner et Yevgeny Blinov. Merci beaucoup. A tous les bons amis de tous les coins du monde que j’ai fait en Europe. On ne joue pas avec le langage. Et, en ce sens, il n’y a pas de jeux de langage. Il y a des enjeux liés à des genres de discours. Quand ils sont atteints, on parle de succès. C’est donc qu’il y a conflit. Mais le conflit n’est pas entre des humains ou toutes autres entités, lesquels présupposent plutôt des phrases. Au fond, on présuppose en général un langage, un langage naturellement en paix avec lui-même, « communicationnelle », par exemple agité seulement par les volontés, les passions, les intentions des humains. Anthropocentrisme. La révolution quantique en matière de langage reste à faire. Chaque phrase est en principe l’enjeu d’un différend entre des genres de discours, quel que soit son régime. Ce différend procède de la question : comment enchaîner ? qui accompagne une phrase. Et cette question procède du néant qui « sépare » cette phrase de la « suivante ». il y a des différends parce que, ou comme, il y a l’Ereignis. J.-F. Lyotard,Le différend, §188. 4 RÉSUMÉ Il s’agit de comprendre la question du conflit dans la pensée de Jean-François Lyotard (1924-1998) moyennant le fil conducteur de l’agonistique langagière, conception selon laquelle les jeux de langage sont une sorte de lutte : les rapports entre les phrases sont en effet rapports de pouvoir discursif. Tel but présuppose d’abord de reconstruire la généalogie de l’agonistique que l’on trouve dans les cours La logique qu’il nous faut. Nietzsche et les sophistes (1975/1976). Ensuite, nous recherchons les conséquences de la formulation du principe de l’agonistique langagière dans le cadre de La condition postmoderne (1979), sa liaison avec la Grundlagenkrise et comment peut-elle constituer la base d’une théorie pragmatique agonistique du langage et du social centrée sur la dimension du conflit, d’ailleurs capable d’offrir une réponse alternative à la question de la légitimité. Finalement, nous éclaircissons le rôle que l’agonistique joue dans l’œuvre majeure qui est Le différend (1983), en essayant de montrer les ressemblances et distinctions entre le concept du différend et celui de l’agôn. Mots-clés : langage, argumentation, agonistique, postmodernité, différend. Zusammenfassung Es geht darum, die Frage des Konflikts im Denken Jean-François Lyotards (1924- 1998) mittels des Leitfadens der Sprachagonistik zu verstehen. Gemäß seines Konzepts sind die Sprachspiele eine gewisse Art Kampf: die Beziehungen zwischen den Sätzen sind in der Tat machtdiskursive Verhältnisse. Solch Ziel setzt zuerst voraus, die in den Vorlesungen Die Logik, die wir brauchen. Nietzsche und die Sophisten (1975/1976) gefundene Genealogie der Agonistik zu erfassen. Danach untersuchen wir die Wirkungen der ausdrücklichen Formulierung der Agonistik im Rahmen von Das Postmoderne Wissen (1979), seine Verbindung mit der Grundlagenkrise und wie sie die Basis einer agonistisch pragmatischen Theorie der Sprache und des Sozialen darstellen kann, die auf die Dimension des Konfliktes ausgerichtet ist und die eine alternative Antwort auf die Frage der Legitimität anbieten kann. Schließlich erklären wir die Rolle, die die Agonistik im Hauptwerk Der Widerstreit (1983) spielt und wir zeigen die Ähnlichkeiten und Unterscheide zwischen dem Konzept des Widerstreits und jenem des Agons. Stichwörter: Sprache, Argumentation, Agonistik, Postmoderne, Widerstreit. 5 TABLE DES MATIÈRES POINTS DE REPÈRE..........................................................................................................................6 LA GÉNÉALOGIE DE L’AGONISTIQUE...............................................................................................13 Nietzsche et les sophistes...................................................................................................................................13 Perspektivenwechsel : la rétorsion des relations de forces ..............................................................................14 Les dissoi logoi : la situation agonistique de parole...........................................................................................18 Transcendantalité et autoréférentialité du discours..........................................................................................22 Agonistique versus dialectique...........................................................................................................................28 PRAGMATIQUE AGONISTIQUE ET POSTMODERNITÉ.............................................................................31 Légitimité et postmodernité...............................................................................................................................31 Le champ : le langage dans la postmodernité....................................................................................................33 La méthode : une pragmatique agonistique ....................................................................................................36 La pragmatique du lien social.............................................................................................................................41 Délégitimation, performativité et paralogie......................................................................................................44 L’AGÔN ET LE DIFFÉREND.............................................................................................................50 La question du conflit.........................................................................................................................................50 L’ontologie de l’événement phrasal...................................................................................................................52 Le carré pragmatique.........................................................................................................................................57 Le différend et l’agôn..........................................................................................................................................62 UN « AVEC » AGONISTIQUE ?........................................................................................................68 BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................................70 Œuvres de Lyotard (abréviations)......................................................................................................................70 Littérature secondaire........................................................................................................................................70 Autres œuvres.....................................................................................................................................................71 6 POINTS DE REPÈRE … les phrases, parce que le singulier appelle le pluriel (comme le pluriel le singulier) et que le singulier et le pluriel ensemble sont déjà le pluriel. (J.-F. Lyotard, Le différend, p. 9.) Le monde est pluriel. De plus en plus les transformations récentes des sociétés où nous vivons nous en montrent. Le pluralisme constaté au plan de la description rend possible d’ériger la différence comme une nouvelle valeur. Ainsi le pluralisme pourrait devenir une sorte de directive orientant l’action aussi au niveau pratique qu’au niveau théorique. Pourtant l’affirmation de la différence ne va pas de soi, elle fait problème. L’avance du pluralisme est concomitante à l’ampliation et à l’intensification des conflits possibles et actuels. En effet, l’essentiel du problème de l’affirmation pluraliste se résume dans la question du conflit. Le monde ne se dit plus au singulier – peut-être qu’il ne s’ait jamais dit au singulier – mais au pluriel. La proposition pluraliste est en-soi paradoxale : on dit le monde au pluriel, mais le monde est toujours singulier. L’affirmation plus simple du pluralisme n’arrive pas à cacher son paradoxe essentiel, une sorte de conflit qui s’affirme tout d’emblée avec la proposition pluraliste : il n’est pas possible de dire le monde pluriel au singulier, il ne serait pas possible de parler de la pluralité. C’est une sorte de conflit langagier, un paradoxe en recrudescence, ce qui caractérise l’exercice de la parole, l’usage du langage dans un monde de plus en plus pluriel. La question proposée à la recherche est donc celle du conflit en tant que question en même temps théorique et pratique, épistémologique et politique, c’est-à-dire en tant que question philosophique. Ici, il faut déjà faire un premier découpage de l’objet et une première démarcation de la démarche. En tant qu’objet de réflexion, la question du conflit peut être une question philosophique, mais elle n’en est pas d’emblée, l’approche philosophique n’est pas la plus évidente de la question du conflit. En effet l’approche philosophique du conflit doit se confronter tout d’abord aujourd’hui avec une sorte d’approche interdisciplinaire des conflits qui s’intitule gestion des conflits. On demande alors : que veut dire « gérer » ou « régler » un conflit ou des conflits ? Telles expressions renvoient directement à une attitude qui se dépêche à les résoudre en posant en marche une série de techniques de gestion ou de règlement, par exemple la « médiation ». Cette attitude qui veut bien résoudre le conflit ne peut pourtant pas 7 penser le conflit, ne peut pas le comprendre, précisément parce qu’elle se dépêche à résoudre ce qu’elle ne comprendre pas encore, ce qu’elle ne pense pas toujours. Au but du compte l’attitude gestionnaire des conflits reproduit la réaction animale qui nous avons devant les situations conflictuelles : on s’enfuit le plus vite possible. Pour penser le conflit, il faut faire de la philosophie. Mais la philosophie, que dit-elle des conflits, quel est le savoir philosophique portant sur les conflits, qu’est-ce qu’il apporte ? Là, ce n’est pas difficile d’être déçu, car la philosophie, qui en principe peut tout penser, en général ne comprend pas le conflit comme une question philosophique, le conflit n’est pas un thème habituel de la recherche philosophique. Dernièrement la philosophie regarde à distance l’émergence de plusieurs expertises des conflits, à l’exemple d’une sociologie des conflits, d’une anthropologie des conflits, d’une psychologie des conflits, d’une théorie de l’administration des conflits, etc. Le conflit est à la mode et la philosophie, qui reste à côté des modismes, ne prendre plus la parole. Pour penser philosophiquement les conflits, il est donc nécessaire de réintroduire la question du conflit dans le débat philosophique. Ce n’est pas trop difficile. uploads/Litterature/ des-conflits-lagonistique-langagiere-dans-la-pensee-de-lyotard.pdf
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- Publié le Jan 25, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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