~ VI ..... o i:3 VI DU MEME AUTEUR A/IX Editions Galilee L'ARCHEOLOGIE DU FRIVO
~ VI ..... o i:3 VI DU MEME AUTEUR A/IX Editions Galilee L'ARCHEOLOGIE DU FRIVOLE (IntroduCtion aL'ESSAI SUR L'ORIGINE DES CONNAISSANCES HUMAINES, de Condillac), 1973. GLAS, 1974. OCELLE COMME PAS UN, preface a L'ENFANT AU CHIEN ASSIS, de Jos Joliet, 1980. D'UN TON APOCALYPTIQUE ADOPTE NAGUERE EN PHILOSOPHIE, 1983. OTOBIOGRAPHIES. L'ENSEIGNEMENT DE NIETZSCHE ET LA POUTIQUE DU NOM PROPRE, 1984. SCHIBBOLETH. POUR PAUL CELAN, 1986. P ARAGES, 1986. ULYSSE GRAMOPHONE. DEUX MOTS POUR JOYCE, 1987. DE L'ESPRIT, HEIDEGGER ET LA QUESTION, 1987, PSYCHE. INVENTIONS DE L'AUTRE, 1987. MEMOIRES. POUR PAUL DE MAN, 1988. LIMITED INC., 1990. L'ARCHEOLOGIE DU FRIVOLE, reedition, 1990. Du DROIT A LA PHILOSOPHIE, 1990. DONNER LE TEMPS. 1. LA FAUSSE MONNAIE, 1991. Etre juste avec Freud, dans PENSER LA FOLIE (Essais sur M. Foucaulr, colleceil) 1992. POINTS DE SUSPENSION, ENTRETIENS, 1992. PASSIONS, 1993. SAUF 1£ NOM, 1993. KHORA, 1993. ] acques Derrida Passions galilee ,t I .,'1 I j Rl I i :1 II Ii olin t3 <g',£ S?4~ )'113 © Editions Galilee, 1993 9, rue Linne, 75005 Paris i I r t Priere d'inserer Chacun de ces trois essais Passions, Saul Ie nom, Khora, forme un ouvrage independant et peut se lire comme tel. Si tourefois il a ete juge opporrun de les publier simultanement, c'est que malgre 1'origine singuliere de chacun d'eux, Ie fil d'une meme thematique les traverse. Ils forment une sone d'Essai sur Ie nom - en trois chapitres ou trois temps. Trois fiaions aussi. Asuivre les signes qu'en silence les per- sonnages de telles fiaions s'adresserit run II 1'aurre, on peut entendre resonner la question du nom, III ou elle hesite au bord de l'appel, de la demande ou de la promesse, avant ou apres la reponse. Le nom: qu'appelle-t-on ainsi? qu'entend- on sous Ie nom de nom? Et qu'arrive-t-il quand on donne un nom? Que donne-t-on alors? On n'offre pas une chose, on ne livre rien et pour- tant quelque chose advient qui revient II donner, comme 1'avait dit Plotin du Bien, ce qu'on n'a pas. Que se passe-t-il sunout quand il faut sur- nommer, re-nommant III ou, justement, Ie nom vient II manquer? Qu'est-ce qui fait du nom propre une sone de surnom, de pseudonyme ou de cryptonyme II la fois singulier et singu- lierement intraduisible? 1 ,~ 'jl H il. i .1 ~(. Passions dit un secret absolu, a la fois essentiel et etranger a ce qu'on appelle en general du nom de secret. Pour en venir la, il fallait meme en scene, dans la repetition plus ou moins fictive d'un « ceci est mon corpS» et au cours d'une meditation sur les paradoxes de la politesse, l'experience ou s'em- porte une dette incalculable: s'il y a du de- voir, ne doit-il pas consister a ne pas devoir, a devoir sans devoir, a devoir ne pas devoir? A. devoir ne pas devoir agir « conformement au devoir », ni meme, comme Ie dirait Kant, «par devoir»? Quelles peuvent en crre les consequences ethiques ou politiques? Que doit- on entendre sous ce nom, « devoir »? Et qui peut se charger de Ie porter dans la respon- sabilite? Sauf Ie nom. 11 y va du salur, Deux inter- locuteurs s'entretiennent un jour d'ete, c'est une autre fiction, de ce qui roume autour du nom, singulierement du nom de nom, du nom de Dieu et de ce qu'il devient dans ce qu'on appelle la theologie negative, la ou Ie SurNom nomme 1'innommable, soit a la fois ce qu'on ne peut ni ne doit nommer, definir ou connaltre, parce que d'abord ce qu'on surnomme alors se derobe, sans s'y tenir, au-dela de I'etre, La ou la « theologie negative» semble ouvrir sur une « politique» a venir (aujourd'hui ou demain), une telle fiction risque aussi quelques pas d'he- ritier sur les traces ou vestiges d'un « errant cherubinique » (Angelus Silesius). Qu'est-ce qu'un SurNom, ce qui vaut pitts que Ie nom mais aussi ce qui vient a la place du nom? Et se donne-t-il jamais pour Ie salur du nom enfin 2 Sau!? Pour Ie salut, rout simplement, Ie bon- jour ou l'adieu? Khora, Ie plus ancien des trois essais, n'en est pourtant pas la « matrice» ou Ie « porte- empreinte» originaire, comme on pourrait etre tente de Ie penser. 11 situe seulement une aporie exemplaire du texte plaronicien. Le Timee nomme khora Oocalite, lieu, espacement, em- placement) cette « chose» qui n'est rien de ce a quoi pourtant' elle paralt « donner lieu» - sans jamais rien donner pourtant : ni les para- digmes ideaux des choses ni les copies qu'un demiurge insistant, l'idee fixe sous les yeux, inscrit en elle. Insensible, impassible mais sans ctuaute, inaccessible a la rherorique, khOra de- courage, elle « est» cela meme qui desarme les effOrtS de persuasion - et quiconque voudrait avoir Ie creur de croire ou Ie desir de faire croire: par exemple aux figures, tropes ou seductions du discours. Ni sensible ni intel- ligible, ni metaphore ni designation lirterale, ni ceci ni cela, et ceci et cela, participant et ne participant pas aux deux termes d'un couple, khora, dite aussi « matrice» ou « nourrice », ressemble pourtant a un nom propre singulier, a un prenom, plus tot, a la fois maternel et virginal (voila pourquoi on dit ici khOra et non, comme tOujours, la khora) alors que pour- tant, dans une experience qu'il s'agit de penser, elle appelle en silence Ie surnom qu'on lui donne et se tient au-dela de route figure ma- ternelle, feminine - ou theologique. Et Ie si- lence au fond duquel ainsi khOra semble ap- peler son nom, mais en verite Ie surnom d'un prenom, ce n'est peur-etre meme plus une 3 II. I ~ (I .., I modalite ou une reserve de la parole. Pas plus que ce fond sans fond ne promet la nuit d'un jour. Il n'y a, au sujet de khOra, ni theologie negative ni pensee 4u Bien, de rUn ou de Dieu au-dela de 1'Etre. Cette incroyable et improbable experience est aussi, entre autres dimensions, politique. Elle annonce une pensee, plutot, sans la promettre, une mise a l'epreuve du politique. Et Socrate, quand il fait mine de s'adresser aux autres et de parler de la politeia en passant (qu'il est, dans une vie trop courte), voila qu'il se met a lui ressembler, a elle, khOra, a la jouer dans une fiction qui sera toujours passee inaperc;ue, a la figurer, elle, 1'intangible, 1'insaisissable, 1'improbable, toute proche et infiniment lointaine, elle qui rec;oit tout par-dela l'echange et par-dela Ie don. Elle comme ce qu'il /aut encore, Necessite, sans dette. Passions « L'offrande oblique» Imaginons un savant. Specialise dans l'analyse des rituels, il s'empare de cet ouvrage *, amoins, personne ne Ie saura * Un certain « contexte» forme ici Ie theme ou Ie foyer de ces reflexions. Quelques indications cOntexruelles SOnt done plus necessaires que jamais a la lecture d'une « Reponse» dOnt la version ori- ginale (ici legerement modifiee) fut d'abord traduite par David Wood et pubIiee en anglais dans un ouvrage intirule Derrida : A Critical Reader, David Wood (ed.), Basil Blackwell, Oxford, UK, Cam- bridge, USA. L'ouvrage comportait dome essais, dont celui-ci quidevait, en principe, repondre aux autres. Dans la tradition anglo-saxonne du « Rea- der », cet ensemble de travaux ecait toutefois moins conl;U comme une introduction ou un commentaire, encore moins un hommage: plut6t, son titre l'in- diquait, comme Ie lieu d'une discussion critique. Les participants en furent Geoffrey Bennington, Robert Bernasconi, Michel Haar, Irene Harvey, Manfred Frank, John llewelyn, Jean-Luc Nancy, ChriStOpher Norris, Richard Rorcy, John Sallis, David Wood. 11 ~ : !i jamais, qu'on ne Ie lui ait offen. En tout cas il en fait sa chose, il croit y reconnaitre Ie deroulement ritualise d'une ceremonie, voire une liturgie, et cela devient pour lui un theme, un objet d'analyse. Le rite, cenes, ne definit pas un champ.· II y a du rite partout. Sans lui, pas de societe, pas d'institution, pas d'histoire. N'impone qui peut etre spe- cialise dans l'analyse des rituels, ce n'est donc pas une specialite. Ce savant, di- sons cet analyste, peut etre aussi, par exemple, un sociologue, un anthropo- logue, un historien, comme on voudra, un critique d'an ou de litterature, peut- etre meme un philosophe. Vous ou moi. Acon ou araison, il me paraie aujourd'hui juseifie de publier simulcanemenc, aux Editions Galilee, deux aueres essais, Saul Ie nom ee Khora. Malgre eoue ce qui les separe, ils semblenc se repondre ee peue-eere s'eclairer a 1'ineerieur d'une seule ee meme configu- raeion. Sous la syncaxe mobile de ces eieres, on pour- raie lire trois eJsais sur un nom donne ou, si ron prerere, sur ce qui petti arriver au nom donne (ano- nymae, meeonymie, paleonymie, crypeonymie, pseu- donymie), donc au nom refu, voire au nom dii, sur ce que peuc-ecre ron doit (donner ou sacrifier) au nom, au nom du nom, soie au surnom, comme au nom du devoir (donner ou recevoir). 12 Aquelque degre, par experience et plus ou moins spontanement, uploads/Litterature/ derrida-passions-2006-editions-galilee.pdf
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- Publié le Sep 16, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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