Mais que se passe-t-il, autour du livre de jeunesse, en centre de loisirs ? Rap

Mais que se passe-t-il, autour du livre de jeunesse, en centre de loisirs ? Rapport d’enquête Synthèse de l’enquête initiée par le CPLJ-93 / SALON DU LIVRE ET DE LA PRESSE JEUNESSE, réalisée avec l’organisme de recherche KERFAD Encouragée et soutenue par le Ministère de la culture Enquête conduite de novembre 2016 à juillet 2017 pour sa partie qualitative (entretiens, focus group, rencontres) et de mi-décembre 2016 à fin mars 2017 pour sa partie quantitative (questionnaire d’appui à l’enquête qualitative) Chargées d’étude : Mesdames Claire Aubert et Catherine Duray 2 1. Objet de l’enquête Cette enquête avait pour objet de dresser un panorama des questions et pratiques traversant les accueils de loisirs autour de la lecture et du livre de jeunesse, à la fois dans et avec ces espaces. 2. Membres du Comité d’orientation de l’enquête L’enquête a été suivie par un Comité d’orientation qui s’est réuni les 17 mars et 12 juin 2017 avec : Madame Danièle Carlier, adjointe au Maire de Creil (Oise), chargée de la culture, représentante du réseau Villes et banlieues ; Monsieur Thierry Claerr, Chef du Bureau du livre et de la lecture au Ministère de la culture / DGMIC ; Madame Nathalie Donikian, Directrice littéraire du CPLJ-93 / Salon du livre et de la presse jeunesse ; Madame Cécile Eveno, Chargée de mission culture, Pôle politiques territoriales, Ligue de l’enseignement ; Monsieur Fabien Fabbri, Directeur général des services de la ville de Bagneux (Hauts-de-Seine) ; Monsieur Fabrice Lorandel, Référent territorial en charge des TAP de la Ville de Pantin (Seine-Saint-Denis) ; Monsieur Xavier Lucien, représentant du réseau des CREFAD ; Madame Géraldine Masson-Martin, Chargée de mission éducation et culture, coordinatrice de « Lire et faire lire », Ligue de l’enseignement des Bouches-du-Rhône ; Madame Najat Moussaten, élue Chargée du périscolaire et des TAP de la ville de Creil ; Monsieur Pascal Nicolas-Le-Strat, Professeur, Directeur du laboratoire Experice, Université Paris-8 ; Monsieur Colin Sidre, Chargé de mission publics jeunes, EAC et cohésion sociale du Ministère de la culture / DGMIC ; Madame Sylvie Vassallo, Directrice du CPLJ-93 / Salon du livre et de la presse jeunesse. - Chargées d’étude : Madame Claire Aubert et Madame Catherine Duray (KERFAD) - Traitement du questionnaire : Monsieur Hugues Latron (CPLJ-93) 3. Remarques préalables / méthode Plusieurs choix ont prévalu, au fil de l’enquête et de son développement, compte tenu de la complexité du terrain d’investigation (extrême diversité des structures, des expériences et des acteurs, manque de données statistiques) : recueillir une multiplicité de regards pour ne pas en privilégier un seul (tenir à distance l’illusion d’exhaustivité) et faire valoir le « significatif » davantage que le « représentatif ». De la diversité et de la confrontation des paroles recueillies ressortent des lignes de force, de sens ou des constats problématisés plutôt que des explications uniques ou globalisantes. Le travail, conduit au plus près des terrains de pratiques et d’organisation des Accueils collectifs de mineurs (ACM)1, incite à cultiver la transversalité et à considérer les résultats de la présente enquête comme une approche préliminaire ou exploratoire, manifestement nécessaire pour mieux cerner les questions que soulève l’interrogation initiale « Mais que se passe-t-il, autour du livre de jeunesse, en Centre de loisirs ? » Cette interrogation de départ portait une démarche : questionner « ce qui se passe » plutôt que considérer « qu’il ne se passe rien » et solliciter les différents acteurs concernés sur la façon dont eux-mêmes s’emparent de cette question, les termes dans lesquels ils la formulent ou la reformulent selon leur place, leur regard, leurs expériences et leurs enjeux spécifiques. 1 Le sigle ACM sera ici privilégié en ce qu’il recouvre une multitude d’autres appellations plus ou moins anciennes ou autres sigles et acronymes pour qualifier les Accueils-loisirs (CVL, ALSH, etc.) 3 4. Les terrains et acteurs de l’enquête L’enquête a été conduite de façon conjointe, pour sa partie qualitative, par l’organisme de recherche KERFAD et, pour sa partie quantitative, par le CPLJ-93 / Salon du livre et de la presse jeunesse. Elle s’est délibérément appuyée sur la collecte de matériaux de différentes natures… Profil des structures et des répondants à l’enquête et à son questionnaire - Entretiens collectifs (focus-group) réunissant chaque fois 5 à 8 animateurs d’Accueil collectifs de mineurs (ACM) - Entretiens individuels avec des acteurs institutionnels, associations, organismes et acteurs de terrain concernés diversement par la question - Entretiens plus ciblés autour d’initiatives remarquables, innovantes Ces entretiens ont été réalisés en régions Parisienne, Auvergne, Bretagne et Centre. - Lectures de travaux de recherches préexistants - Traitement d’un questionnaire national, adressé à 1.150 responsables d’ACM (231 répondants = taux de réponse de 20 % témoignant de l’intérêt porté à cette question) De ce dernier se dégage un certain nombre de données indicatives. Sans prétendre à une « vérité statistique », que la complexité du terrain d’enquête rend difficile, des tendances fiables s’en dégagent ainsi qu’un profil type des acteurs et structures ayant répondu, entendu que le questionnaire, dont la vocation était de récolter des éléments factuels, s’adressait principalement au « directeurs » ou « responsables » d’ACM. § 75 % des 231 répondants sont en situation de responsabilité dans leur structure (Directeur, responsable ou coordinateur) § En moyenne, ils exercent dans cette fonction depuis 7 ans (depuis 4,3 ans en valeur médiane : autant exercent depuis moins de 4,3 ans que depuis plus de 4,3 ans) § 75 % des ACM répondants sont gérés par des collectivités § 64 % existent depuis + de 10 ans § En moyenne ils reçoivent 286 enfants (valeur médiane : autant d’ACM participant à l’enquête reçoivent moins de 200 enfants que plus de 200 enfants) § Le nombre de professionnels exerçant dans ces ACM est en moyenne de 8,2 § Ils se situent à 53 % en zone urbaine, 14 % périurbaine et le tiers restant en zone rurale ou semi-rurale 5. Constats et enseignements clés de l’enquête 5.1) Sur l’approche générale du sujet Alors que parents, éducateurs, enseignants, animateurs et Institutions s’accordent à considérer l’importance du rapport au livre et à la lecture dès le plus jeune âge et tout au long de l’enfance et l’adolescence, ET, alors que les Accueils de loisirs (par-delà leur changement de nom, d’acronyme, d’organisation) reçoivent des millions d’enfants depuis des décennies, la question de la place du livre de jeunesse en accueils de loisirs provoque d’abord et spontanément de l’étonnement et rencontre, ensuite et principalement, une difficulté à se penser, se formuler, se problématiser. 4 5.2) Sur les pratiques et les acteurs : question éducative ou culturelle ? Tout le monde ne recourt pas à la même terminologie pour qualifier les choses (la lecture, le livre, la littérature) et les approches diffèrent en fonction des trajectoires et du rapport au livre de chacun. Pour autant, ce qui ressort, c’est que les animateurs abordent davantage la question sous l’angle de l’enjeu éducatif, de la relation éducative à l’enfant et situent le livre comme un élément de cette relation, parmi beaucoup d’autres. Cette relation éducative est distincte et complémentaire des démarches éducatives portées par l’école et la famille : il s’agit d’enjeux situés dans le temps des loisirs, qui peuvent et doivent (par le cadre légal du projet éducatif exigé par Jeunesse et Sports) présenter une visée éducative. Un autre aspect saillant concerne le fait que la place du livre en accueil de loisirs apparaît relative à un ensemble complexe de facteurs aussi divers que les lieux, l’organisation des espaces, des plannings, les trajectoires individuelles, les moyens alloués, les « bonnes volontés », facteurs qui ne relèvent pas de la seule responsabilité des animateurs. Il en résulte une extrême diversité de situations. Pour autant, le livre et les actions autour du livre sont très largement présents dans l’activité des accueils de loisirs. Ainsi, 97 % des répondants déclarent avoir des livres ou revues jeunesse dans leurs centres mais seulement 51 % disent avoir un budget alloué à leur achat (en ce cas, la somme médiane consacrée à ces achats est de 200€/an). Quant aux fonds disponibles, ils sont à 42 % constitués de dons (les parents en sont d’importants pourvoyeurs) et à 36,5 % de prêts ou dons de bibliothèques/médiathèques. 97% Des livres, revues, magazines des4nés aux enfants sont-ils présents dans votre ALSH ? Oui Non 85% 15% Ils sont accessibles aux enfants... En permanence Sur demande 51% 43% 6% Votre structure a-t-elle un budget annuel consacré à l’acquisi4on de livres ou revues jeunesse ? Oui Non ne sait pas 5 En outre, le « métier d’animateur », peu valorisé (bas salaires, précarité, évolutions limitées) et sans réelles structures représentatives (autres que la branche professionnelle créée en 1988), a fortement évolué et s’est professionnalisé depuis les années 80. Il fait aujourd’hui l’objet d’un millefeuille de formations, de qualifications et d’enjeux qui se sont progressivement recentrés sur les questions de sécurité, de réglementation, de gestion (dans la formation des cadres et la préparation à la fonction d’animateur), au détriment de la place de la culture et/ou de l’éducation artistique et culturelle. Les itinéraires uploads/Litterature/ centres-de-loisir-enfants-livres-et-lecture.pdf

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