Célestin Bouglé (1870-1940) Qu’est-ce que la sociologie ? La sociologie populai

Célestin Bouglé (1870-1940) Qu’est-ce que la sociologie ? La sociologie populaire et l'histoire. Les rapports de l'histoire et de la science sociale d'après Cournot. Théories sur la division du travail. (1925) Un document produit en version numérique par Mme Marcelle Bergeron, bénévole Professeure à la retraite de l’École Dominique-Racine de Chicoutimi, Québec et collaboratrice bénévole Courriel: mailto:mabergeron@videotron.ca Site web: http://www.geocities.com/areqchicoutimi_valin Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" dirigée et fondée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Célestin Bouglé, Qu’est-ce que la sociologie ?(1925) 2 Un document produit en version numérique par Mme Marcelle Bergeron, bénévole, professeure à la retraie de l’École Dominique-Racine de Chicoutimi, Québec courriel: mailto:mabergeron@videotron.ca site web: http://www.geocities.com/areqchicoutimi_valin à partir de : Célestin Bouglé (1870-1940) Qu'est-ce que la sociologie ? La sociologie populaire et l'histoire. Les rapports de l'histoire et de la science sociale d'après Cournot. Théories sur la division du travail. (1925). Une édition électronique réalisée à partir du livre de Célestin Bouglé (1870- 1940) (professeur d'histoire et d'économie sociale à la Sorbonne) , Qu'est-ce que la sociologie ? La sociologie populaire et l'histoire. Les rapports de l'histoire et de la science sociale d'après Cournot. Théories sur la division du travail. (1925). Paris : Librairie Félix Alcan, 1925, 163 pages. 5e édition précédée d'une préface sur la philosophie sociale et la pédagogie. Collection : Bibliothèque de philosophie contemporaine. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points. Pour les citations : Times 10 points. Pour les notes de bas de page : Times, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 19 juin 2003 à Chicoutimi, Québec. Célestin Bouglé, Qu’est-ce que la sociologie ?(1925) 3 Table des matières Préface Avant-propos I. Qu'est-ce que la sociologie ? II. La sociologie populaire et l'histoire. III. Les rapports de l'histoire et de la science sociale d'après Cournot IV. Théorie sur la division du travail I. - Les formes de la division du travail II - Les conséquences de la division du travail III. - Les causes de la division du travail Célestin Bouglé, Qu’est-ce que la sociologie ?(1925) 4 Célestin Bouglé (1870-1940), (professeur d'histoire et d'économie sociale à la Sorbonne) Qu'est-ce que la sociologie ? La sociologie populaire et l'histoire. Les rapports de l'histoire et de la science sociale d'après Cournot. Théories sur la division du travail. Paris : Librairie Félix Alcan, 1925, 163 pages. 5e édition précédée d'une préface sur la philosophie sociale et la pédagogie. Collection: Bibliothèque de philosophie contemporaine. Retour à la table des matières Célestin Bouglé, Qu’est-ce que la sociologie ?(1925) 5 Qu’est-ce que la sociologie ? (1925) Préface La philosophie sociale et la pédagogie Retour à la table des matières La sociologie conquiert lentement son droit de cité dans l'enseignement. Déjà dans la partie du programme des classes de philosophie qui concerne la morale pratique, l'attention était attirée sur diverses notions – la propriété et le travail, la famille et la nation, l'État et la démocratie – qui permettaient au professeur d'utiliser les connaissances sociologiques qu'il avait pu acquérir. Une mesure plus hardie a été prise pour l'enseignement primaire. Des notions de sociologie appliquées à la morale et à l'éducation doivent dorénavant être enseignées dans les écoles normales d'instituteurs. On doit donner aux élèves- maîtres des lumières sur la sociologie domestique et politique, religieuse et économique. Si nous comprenons bien les intentions des auteurs de la réforme, il ne s'agit nullement d'essayer de transformer les futurs instituteurs en sociologues proprement dits : en leur faisant connaître quelques-uns des résultats acquis, en les mettant en face des problèmes posés par les recherches sociologiques, on espère imprimer à leurs esprits une orientation générale dont leur Célestin Bouglé, Qu’est-ce que la sociologie ?(1925) 6 enseignement pourra bénéficier : il s'agit surtout de leur offrir, au départ, un modeste bagage de « philosophie sociale » qu'ils grossiront au fur et à mesure de leurs réflexions sur leurs expériences. Quels services particuliers la philosophie sociale peut-elle donc rendre à la pédagogie ? Il nous a semblé, en rééditant aujourd'hui ce petit livre, qu'il n'était pas inutile de résumer sur ce point les idées qu'a pu nous suggérer, il y a longtemps déjà 1, notre double effort de recherche et d'enseignement. La fonction moderne de la philosophie sociale consiste essentiellement à nous tenir au courant du progrès des diverses sciences sociales. Elle ne cherche plus à les devancer orgueilleusement, comme l’ancienne philosophie de l’histoire ; elle se contente elle se contente de les suivre pas à pas, pour colliger et, s'il se peut, coordonner leurs résultats acquis. La philosophie sociale du sens commun s'alimente rarement de notions proprement scientifiques. Que nous les ayons conquises par notre expérience personnelle, ou, comme il arrive plus souvent, revues toutes faites de quelque tradition collective, les idées qui fondent nos différents jugements sociaux reposent rarement elles-mêmes sur un nombre suffisant d'observations com- parées et critiquées. Le plus souvent notre champ est restreint, et nous en cueillons les fleurs sans tri, au hasard de la vie. Imaginons qu'au lieu de con- naître uniquement, et vaguement, telle ou telle famille, telle église, tel marché, tel gouvernement, nous possédions des renseignements, précis et contrôlés, sur les différents types de souveraineté, sur les différents systèmes de production et d'échange, sur les différentes catégories de dogmes et de rites, sur les différentes espèces d'organisation familiale, sur les diverses formes, enfin, de la vie domestique ou politique, économique ou religieuse. Nous aurions ainsi substitué, à une expérience forcément circonscrite et frag- mentaire, une expérience méthodiquement élargie ; à un choix spontané et, par suite, arbitraire, un choix raisonné ; à des « prénotions » subjectives, des notions aussi objectives que possible. C'est à préparer cette substitution que travaillent, chacune dans la galerie où elle s'enfonce, les diverses sciences sociales. Imaginons qu'on ouvre une sorte de magasin d'idées : au fur et à mesure qu'ils seraient élaborés, les résultats les plus généraux des recherches spé- ciales, – économie politique ou science des religions, morphologie sociale ou éthologie collective, – y seraient concentrés, rangés, étagés ; et le sens commun y pourrait déjà acquérir une utile provision de notions scientifiques. Ces notions, d'ailleurs, ne sauraient rester longtemps juxtaposées. Les rapprocher, c'est les inciter à se coordonner. Les idées ne demeurent pas inertes à côté les unes des autres comme les articles d'un magasin. Sitôt mises en présence, elles s'ajustent ou s'opposent ; à l'étincelle de leur contact, on aperçoit entre elles des rapports inattendus. Illuminations précieuses – 1 L'essentiel des réflexions qui vont suivre est extrait d'une leçon d'ouverture d'un cours de pédagogie qui fut fait en 1902 à l'Université de Toulouse, où l'auteur était professeur de philosophie sociale. Célestin Bouglé, Qu’est-ce que la sociologie ?(1925) 7 l'histoire de l'économie politique, de la science du droit ou des religions en fournirait vingt preuves – pour le progrès même de la science : mais plus précieuses encore pour le progrès de l'action. Non que l'organisation des connaissances nous paraisse la condition suffisante de la vie morale. Pour qu'un idéal jaillisse du rapprochement des idées, il y faut sans doute la présence de certains sentiments, qui cèdent de leur chaleur à la combinaison. Il n'en est pas moins vrai que notre conception de l'idéal est étroitement ordonnée à notre représentation de la réalité. Ce que l'homme sait ou croit savoir, déterminant ce qui lui paraît nécessaire et ce qui lui paraît possible, délimite aussi la carrière de son désir. La qualité des « jugements de réalité » qui remplissent l'esprit d'un homme pèsera donc, directement ou indirectement, sur les « jugements de valeur » qui comman- deront à sa conscience. Substituer dans cet esprit, aux résultats invérifiés d'une expérience fragmentaire, les résultats critiqués d'une expérience universalisée, c'est élargir en même temps que c'est éclairer son champ d'action ; c'est arracher quelque chose au hasard ; c'est rendre possible une détermination plus consciente et plus rationnelle. Ainsi, en concentrant dès leur apparition les rayons de vérité émis par les sciences sociales diverses, la philosophie sociale pourra projeter utilement un faisceau de lumière, non pas seulement sur les chemins de la science, mais encore et surtout sur les chemins de l'action. * ** Comment, dès lors, la philosophie sociale ne serait-elle pas utile, en parti- culier, à ceux qui doivent former la jeunesse ? Et, d'abord, – pour commencer par les services les plus palpables et comme les plus matériels – la philosophie sociale augmentera leur bagage de « fiches », de renseignements, de documents de toutes sortes concernant les faits sociaux. Est-il besoin de démontrer qu'il n'est peut-être pas de cours où des informations de ce genre ne puissent être, à l'occasion, heureusement utilisées ? Mais il en est un surtout, et peut-être le plus important, où elles pourront fournir l'appoint le plus uploads/Litterature/ bougle-la-socio.pdf

  • 30
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager