Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Univ

Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca Antoine Berman TTR : traduction, terminologie, rédaction, vol. 2, n° 1, 1989, p. 9. Pour citer ce document, utiliser l'adresse suivante : http://id.erudit.org/iderudit/037029ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI http://www.erudit.org/apropos/utilisation.html Document téléchargé le 12 juin 2012 02:15 « In memoriam Elmar Tophoven » In memoriam Elmar Tophoven Elmar Tophoven a d'abord été un grand traducteur: celui de Beckett, au premier chef, mais aussi celui du «nouveau roman» français, Nathalie Sarraute, Claude Simon, Robbe-Grillet... Il a également traduit des fragments de Rabelais — admirablement — pour la Compagnie Renaud- Barrault. Cette incessante activité de traduction n'a cependant pas absorbé toutes ses énergies: il a fondé le «Collège européen des traducteurs» de Straelen, en Allemagne Fédérale, le premier de ces lieux de rencontre, d'étude et de travail pour traducteurs littéraires qui depuis, à son active instigation, se sont multipliés en Europe. Elmar Tophoven est enfin, et peut-être surtout, le promoteur d'une manière nouvelle de pratiquer la traduction, à la fois plus rigoureuse, plus moderne et plus généreuse. Pas seulement parce qu'il a été le premier à percevoir les merveilleuses potentialités que l'informatique offrait aux traducteurs littéraires. Mais parce qu'il a forgé le concept — et la pratique — de ce qu'il appelait la «traduction transparente». D'une traduction qui, réfléchissant constamment sur elle-même, enregistrant ses étapes, ses phases, ses processus, garde mémoire d'elle-même, et peut, ainsi, à la fois promouvoir — pour la première fois sans doute dans l'Histoire — un échange fécond entre les traducteurs, une trans- mission d'expérience et, au-delà, permettre, pour la première fois également, un enseignement concret et systématique de la traduction littéraire. Au traducteur «traditionnel», solipsiste et intuitif, Tophoven oppose l'idéal (par lui déjà incarné) d'un traducteur «généreux», sou- cieux de transmettre son savoir, et systématique dans son agir. Ces idées ont eu un vaste écho dans le monde de la traduction, et elles vont peu à peu — telle est leur force agissante — le révolutionner. Tout cela n'a pas été sans soulever maintes oppositions et maints conflits, mais l'esprit du travail de Tophoven a d'ores et déjà commencé à transformer et les méthodes et l'esprit même de la traduction littéraire. Antoine Berman Centre Jacques-Amyot Paris 9 uploads/Litterature/ berman-in-memoriam-elmar-tophoven.pdf

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