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I !■■!■■ Hill ■!■!■ MHII ■!■!■ am |BB| ARMAND MÜLLER DU MÊME AUTEUR! en vente chez l'auteur: 10, rue Amiral d'Estaing, Paris 16e (procure de l'Assomption, 6, rue de Lübeck, Paris 16e): La Place de la liturgie dans l'éducation, 1937 Le Prêtre et la musique sacrée, 1945 (épuisé) La Poésie religieuse de Marot à Malherbe, 1950 J· B. Chassignet, 1951 (épuisé) Notes sur le sacrifice de la messe, 2e éd., 1956 Douze cantiques français (paroles et musique), 1956 Courants de la littérature contemporaine (1945-1955J, épuisé Du roman noir au roman rose, 1956 (épuisé) L'Eglise et la politique, 1957 (épuisé) En marche vers le Dieu vivant (essai sur le problème de la foi · chez l'homme contemporain), 2e éd., 1965 Le Chrétien devant les droits et les prétentions de l'État, 1960 Quelques tendances actuelles de la langue française, 1962 La Vénérable Mère Agnès de Langeac, 1963 Pour une foi vécue, 1964 Librairie de Gigord: Victor Hugo prosateur, 1950 Centre d'études pédagogiques: Enseignement littéraire et enseignement chrétien, 2e éd., 1960 Éditions Del Duca: La Renaissance (Morçay-Miiller) Librairie Giard: J· B. Chassignet: le Mespris de la vie, choix de sonnets MONTAIGNE Les écrivains devant Dieu DESCLÉE DE BROUWER iU;JUîUîiî . .· » * ι ■ Μ£*&*ΧΤ£ΐ3 i-m 1574: le Contr'un de la Boétie est publié par les Protestants. 1577: Montaigne gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi de Navarre. 1580: Première édition des Essais (en deux livres à Bordeaux). Août 1580-septembre 1581 : le voyage de Montaigne en Italie. 1581 : Montaigne maire de Bordeaux (réélu en 1583). 1582: Seconde édition des Essais (un volume, Bordeaux, livres I et II). 1584: Henri de Navarre héritier de la Couronne. 1585: Activité politique de Montaigne près du roi Henri III et du roi de Navarre. 1587: 3e édition des Essais (Paris) livres I, II. Une autre en 1588 (trois livres). 1588: Voyage à Paris, Montaigne prisonnier quelques heures. Séjour chez MUe de Gournay. 1588-1592: Nombreuses lectures de Montaigne pour préparer une nouvelle édition des Essais et oublier ses souffrances. 1589 (31 juillet): Mort de Henri III. Siège de Paris par Henri IV. 1590: Mariage de Léonor de Montaigne avec François de la Tour. 1592 (13 septembre): Mort de Montaigne. 1595: Mlle de Gournay et Pierre de Brach donnent une édi- tion des Essais, d'après les corrections et additions de Mon- taigne (Paris, L'Angelier). 8 Au début d'un livre où il présentait les Pages immor- telles de Montaigne, André Gide, en 1929, écrivait: « L'on est toujours en reste avec Montaigne; comme il parle de tout sans ordre ni méthode, chacun peut glaner dans les Essais ce qui lui plaît, qui souvent est ce qu'aura dédaigné tel autre. Il n'est point d'auteur qu'il soit plus facile de tirer à soi, sans que précisément on puisse être accusé de le trahir, car il vous donne l'exemple et sans cesse se contredit et se trahit lui-même...» (p. 37). Si véritablement il en allait de la sorte, l'étude que nous entreprenons sur l'attitude de Montaigne devant le problème religieux ne présenterait aucun intérêt. Nous accordons à André Gide que la pensée de l'auteur des Essais ne se saisit pas aisément, qu'elle comporte une évolution rarement rectiligne, que les contradictions n'y manquent pas. Mais il paraît possible de dégager quelques principes constants, quelques idées majeures auxquelles Montaigne a voulu tenir. En toute impartialité, après tant d'autres, nous aurons le souci de les dégager en bénéficiant précisément des recherches auxquelles ils se sont livrés. On connaît, et on cite souvent avec raison, la réflexion de Sainte-Beuve, dans les Nouveaux lundis (21 juillet 1862, tome III, éd. 1865, p. 28): «Tant qu'on ne s'est pas adressé sur un auteur un certain nombre de questions et qu'on n'y a pas répondu, ne fût-ce que pour soi seul et tout bas, on n'est pas sûr de le tenir tout entier, quand même ces questions sembleraient le plus étrangères à la nature de ses écrits. Que pensait-il en religion ? Comment 9 était-il affecté du spectacle de la nature? Comment se comportait-il sur l'article des femmes? Sur l'article de l'argent?» Quand il s'agit d'un écrivain comme Montaigne, la réponse à la première de ces questions revêt une parti- culière gravité, puisqu'il nous a laissé Y Apologie de Raymond Sebond et qu'il nous a livré par ailleurs maintes confidences sur les problèmes qu'il se posait en songeant à sa destinée. La manière dont elle sera formulée, permettra de donner une interprétation des Essais assez juste, mais seulement si elle se fonde sur des textes et des faits. Assurément, les difficultés ne manqueront pas car les points à discuter devront être énoncés avec précision. De quelle religion s'agit-il? Il faudra chercher si l'auteur accepte la religion naturelle, s'il se réfère au christianisme, s'il accepte le catholicisme. Nous n'ignorons pas les divergences des critiques, quand ils ont présenté les résultats de leurs recherches à propos de Voltaire, de J. J. Rousseau, de V. Hugo et même de Corneille. Le problème de la religion de Montaigne a donné naissance depuis quatre siècles à des livres, à des articles, à des polémiques: la lumière n'a pas toujours jailli du choc des idées. Nous ne pouvons songer, en cet ouvrage qui voudrait s'adresser à celui qu'on nommait jadis l'honnête homme, à reprendre les enquêtes minutieuses menées par les spécialistes, souvent avec une conscience remarquable. Maintes de leurs conclusions semblent définitives, d'autres prêtent lieu, au contraire, à la critique. Avant même de découvrir dans les textes les éléments d'une solution qu'il nous faudra confirmer par les faits, à savoir par le comportement pratique de Montaigne durant son existence, nous devrons toutefois mentionner, au moins sommairement, les diverses interprétations qui ont été fournies depuis le xvie siècle. Le rappel de ce qu'on a appelé la « légende de Montaigne » -la formule est de Paul Stapfer, en 1896 - expliquera 10 pourquoi, en définitive, il sera indispensable de nous contenter d'approximations, de certitudes morales. Le contraire surprendrait puisqu'il s'agit de Montaigne, le plus complexe des écrivains, le plus nuancé des penseurs. 11 I BRÈVE HISTOIRE DES JUGEMENTS PORTÉS SUR MONTAIGNE On notera d'abord qu'en dépit des nombreuses éditions des Essais, durant la première partie du xvue siècle, le livre ne fut pas accepté sans discussion. Dans son ouvrage posthume: Montaigne devant la postérité (Paris, 1934, p. 57), P. Villey cite un jugement du jurisconsulte flamand, Dominique Baudier: « Il n'y a aucun écrivain sur lequel on porte des jugements aussi divers ou plutôt aussi contraires que Michel de Montaigne. Certains, dans leurs éloges, portent aux nues son talent, son style, son jugement; d'autres le ravalent à terre, et pour eux Montaigne mérite tout au plus d'être regardé par les savants comme un des ces brouillons qui gâchent l'étude et les lettres en s'y adonnant à tort et à travers. Je ne m'arroge pas le droit d'enlever à qui que ce soit la liberté de juger, pourtant je ne puis me retenir de m'irriter contre ceux qui l'écrasent à ce point de leur mépris. » Ce huguenot écrit vers 1607, et son témoignage est précieux puisqu'il nous montre que les attaques ne manquèrent pas. Mais P. Villey insiste sur le fait que l'opposition demeure, durant toute cette période, d'ordre littéraire. « Aucun texte imprimé avant le premier tiers du xvne siècle, et pas même parmi les plus partiaux, n'articule une accusation sur ce point. » [le Catholicisme de Montaigne] (ibid., p. 107). Toutefois, si saint François de Sales apprécie nettement et utilise les Essais ainsi que son ami Camus, évêque de Belley, au moins pendant une partie de son épiscopat, peu à peu des restrictions importantes se font jour. A lire les textes groupés par M. Dréano dans sa thèse sur la Pensée religieuse de Montaigne (1934, 13 pp. 348 et s.), on comprend pourquoi : l'utilisation par les libertins des théories, des formules, des hésitations mêmes des Essais devait provoquer une réaction. Qu'il s'agisse de G. Naudé (1600-1653), indépendant par nature et souvent audacieux, de la Mothe le Vayer (1588-1672), également rebelle à toute autorité religieuse, de Saint-Evremond (1616-1703), sceptique et tolérant, et au demeurant assez énigmatique, ou de Bussy-Rabutin (1618-1693), toute une série d'esprits non conformistes portaient Montaigne au pinacle. Cela suffirait déjà pour expliquer les violentes attaques de ceux qu'inquiétait le développement de l'incrédulité, particulièrement de Port-Royal et de Pascal. Pascal avait pratiqué assidûment Montaigne; il l'admire plus d'une fois, mais il constate avec émoi qu'à côté des stoïciens et des sceptiques qui recommandent « la sagesse et l'honnêteté » de l'auteur des Essais, et qui utilisent légitimement, selon lui, les idées de Montaigne et de Pierre Charron, il se rencontre un groupe important de· « libertins » qui cherchent dans le livre du gentilhomme péri-gourdin une justification de leur attitude. Les idées chères à Montaigne avaient, en effet, pénétré dans les milieux intellectuels, surtout par la Sagesse de Charron: « En accentuant les témérités des Essais, la Sagesse attira sur eux les foudres des penseurs catholiques. Sans y penser, Charron jette une lumière crue sur les dangers de la route uploads/Litterature/ armand-mueller-montaigne.pdf

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