Adapté par Dyslexia International asbl © 2010 Dr Duncan Milne Apprendre au cerv

Adapté par Dyslexia International asbl © 2010 Dr Duncan Milne Apprendre au cerveau à lire Dr Duncan Milne Neuropsychologue 2 Apprendre au cerveau à lire Préface Comment le cerveau apprend-il à lire ? Comment apprend- on à lire à un groupe de cerveaux distincts ou à un type de cerveau déterminé ? La lecture est un processus artificiel, pour lequel le cerveau n’a pas été conçu au départ. Quelles en sont les parties impliquées lors de ce processus créé par l’homme ? Lors de la lecture, des images visuelles sont associées à des sons par une série de connexions dans le cerveau pour ensuite être transférées dans la partie frontale de l’hémisphère gauche. Ce livre expose les éléments de la science neurologique expliquant la lecture, et examine quelles en sont les implications pour l’enseignement de celle-ci. Apprendre au cerveau à lire est un livre destiné aux enseignants, aux parents et aux spécialistes de la lecture, qui fait appel à la recherche sur le cerveau pour appuyer la théorie ainsi que la pratique. Cet ouvrage passe en revue les principaux développements de la recherche en imagerie cérébrale des dix dernières années, ainsi que les évolutions parallèles des théories qui sous-tendent l’enseignement de la lecture et les meilleures pratiques scolaires. L’exploration du cerveau permet d’étudier le fabuleux processus de la lecture. Comment cette capacité se développe-t-elle ? Comment l’apprentissage modifie-t-il la façon dont le cerveau est configuré ? Quels sont les endroits spécifiques du cerveau qui devraient être visés pour la remédiation à la lecture ou pour un apprentissage accéléré ? Ce livre explique comment le cerveau développe des connexions lors de la lecture, et profitera à tous ceux qui s’intéressent à l’apprentissage de celle-ci, à mesure qu’ils prendront connaissance des résultats des dernières recherches sur la capacité du cerveau à lire et à écrire. Ce texte a été traduit de l’anglais Teaching the brain to read, adapté au français, et n’inclut pas les éléments pertinents pour l’anglais uniquement. La traduction a été réalisée par des étudiants de l’ISTI (Institut Supérieur de Traducteurs et Interprètes), Bruxelles, supervisés par Marie-France Baeken. Conception : Pauline Key-Kairis 3 Apprendre au cerveau à lire Sommaire Table des illustrations 5 Introduction 7 La diversité neurologique 16 Les origines du langage 16 La variation symétrique 17 Le paradoxe de la spécialisation pour la lecture 18 Résumé 21 Le cerveau lors de la lecture 23 Modules 24 Le module auditif (avant du cerveau) 24 Le module visuel (arrière du cerveau) 28 Les circuits de lecture 31 Le décodage (le circuit supérieur) 31 L’accès direct (le circuit inférieur) 34 Résumé 37 L’enseignement de la lecture 38 La méthode phonique et la méthode globale 38 Les méthodes phoniques synthétique et analytique 43 La méthode mixte 46 Résumé 51 L’orthographe et la composition 52 Le rappel direct (le circuit inférieur) 52 L’encodage (le circuit supérieur) 54 L’orthographe inventée 56 La rédaction 59 Résumé 60 4 Apprendre au cerveau à lire La dyslexie développementale 61 La dyslexie développementale et la dyslexie acquise 61 La dyslexie développementale et les simples faiblesses en lecture 63 Les recherches effectuées sur le cerveau des dyslexiques 67 Résumé 72 Les procédés de lecture 74 Le procédé de lecture dyséidétique 81 Le procédé de lecture dysphonétique 82 Relation de cause à effet 84 Intervention 88 Résumé 93 Conclusion 95 Glossaire 101 Bibliographie 110 5 Apprendre au cerveau à lire Table des illustrations 1.1 Les personnes illettrées et lettrées 1.2 L’électro-encéphalographie 1.3 L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle 1.4 La méthode multi-sensorielle du « trotteur » 2.1 Les ectopies au microscope 2.2 Le corps calleux hypertrophié 2.3 Les cerveaux symétriques de personnalités douées 2.4 La constellation des « dys » - les apprenants différents 3.1 Les origines de l’alphabétisme 3.2 Les modules du langage 3.3 La conscience phonologique 3.4 La reconnaissance des symboles 3.5 Le stade logographique 3.6 Le stade phonologique 3.7 Le stade orthographique 3.8 L’accès lexical 3.9 Le lecteur expérimenté 4.1 La méthode phonique et la méthode globale 4.2 Les mots sémantiquement incongrus 4.3 Les méthodes phoniques synthétique et analytique 4.4 Simulations informatisées des modèles de lecture 4.5 (L’illustration n’est pas reprise) 4.6 (L’illustration n’est pas reprise) 4.7 La méthode mixte 4.8 La lecture en groupe au moyen de méthodes phoniques « avec lettres intégrées dans les mots » 6 Apprendre au cerveau à lire 4.9 Les questions à poser lors de la lecture assistée 5.1 L’orthographe par rappel direct 5.2 L’encodage 5.3 (L’illustration n’est pas reprise) 5.4 (L’illustration n’est pas reprise) 5.5 Relecture 6.1 La dyslexie acquise et la dyslexie développementale 6.2 La répartition de la lecture 6.3 Le modèle de décalage entre le QI et les performances 6.4 La compensation chez les dyslexiques adultes 6.5 Les reconnexions dans le cerveau des dyslexiques 6.6 Le manque de latéralisation lors de la lecture dans le cerveau d’un individu dyslexique 7.1 Les méthodes pour identifier les procédés de lecture 7.2 Le procédé de lecture dysphonétique 7.3 Le procédé de lecture dyséidétique 7.4 Les variations de la symétrie bêta 7.5 Le déséquilibre audio-visuel 7.6 Les causes de variabilité de lecture 7.7 Les problèmes de lecture - organigramme 7.8 Le transcodage du visuel à l’auditif 7.9 Les lettres amovibles 7.10 Le transcodage de l’auditif au visuel 7.11 Les livres audio 7.12 La boîte aux lettres et les fiches pédagogiques 7.13 Les fiches analogiques 8.1 Les modules du langage 8.2 Le modèle de la méthode mixte 7 Apprendre au cerveau à lire 1 Introduction Le cerveau humain reste sans aucun doute l’ensemble de circuits le plus remarquable au monde. Son évolution, qui a pris des millions d’années, a doté l’homme d’un système lui permettant d’avoir accès aux informations, de calculer ou de se rappeler d’un événement. Si le « matériel » du cerveau a été conçu pour permettre à l’homme de survivre, son « logiciel » possède des fonctions plus complexes. Aujourd’hui, la quantité d’informations disponibles augmente bien plus vite que la capacité du cerveau à pouvoir l’absorber. Pour suivre ce rythme, pour apprendre à lire, par exemple, cet organe doit fonctionner de manière prodigieuse. Le savoir augmente de façon exponentielle et la lecture reste le meilleur moyen pour avoir accès à de nouvelles informations. Grâce à la technologie moderne, les scientifiques peuvent examiner l’intérieur du cerveau et le voir fonctionner. Des expériences analysent la façon dont le cerveau procède dans l’accomplissement de différentes tâches. L’activité du cerveau lors de la résolution d’un problème peut être examinée, par exemple. En employant l’imagerie fonctionnelle pour étudier le cerveau, les neuroscientifiques parviennent à comprendre en partie comment le cerveau apprend, en quoi il se distingue et quelles sont les meilleures conditions à l’apprentissage (Illustration 1.1). En séparant les composants indispensables à la lecture, les neuropsychologues peuvent examiner les moyens les plus efficaces pour enseigner au cerveau, afin de rendre l’apprentissage plus rapide et plus aisé. Les spécialistes arrivent aussi à mettre au point des techniques adaptées aux différences d’apprentissage, par exemple à celles des apprenants dyslexiques. Les processus d’apprentissage tels que la lecture, l’orthographe et l’écriture, fonctionnent grâce à un circuit complexe de neurones qui relie des régions de traitement spécialisées du cerveau. Les circuits du cerveau intervenant dans la lecture se forment normalement dans l’hémisphère gauche, dans la mesure où l’on observe une prédominance dans cet hémisphère pour le langage dans 95 pour cent des cas. Toujours dans cet hémisphère, 8 Apprendre au cerveau à lire il existe différents centres de traitement ayant des spécialisations différentes. Ils sont connus parfois sous le nom de modules et permettent à l’homme d’analyser les informations provenant de ses sens. Différents modules du langage de l’hémisphère gauche travaillent ensemble pour accomplir des tâches telles que la lecture, l’écriture et l’orthographe. Alors que l’hémisphère gauche est presque toujours dominant dans les fonctions du langage, la très grande majorité des gens écrivent de la main droite. Ceci est dû aux connexions croisées du cerveau, ce qui donne à la plupart d’entre nous une meilleure maîtrise du côté droit de notre corps. Cependant, il existe également des connexions associées au même côté du corps, qui permettent à chaque hémisphère d’envoyer des signaux L’emploi de l’imagerie cérébrale a permis de comparer le cerveau de personnes illettrées qui ne sont jamais allées à l’école avec celui de personnes lettrées ayant été scolarisées (Petersson et al. 2000). On a demandé à chaque participant de répéter des mots inventés. Alors que les personnes illettrées trouvaient cette tâche difficile, les personnes lettrées la trouvaient au contraire assez simple. Dans le cerveau des personnes scolarisées, il y a un système d’activation complexe, particulièrement dans l’hémisphère gauche. D’autre part, les personnes analphabètes présentent une sous-activation considérable de l’hémisphère gauche. En d’autres mots, ce sont les enseignants qui programment le cerveau en mettant les bonnes connexions en place ! Illustration 1.1 Les personnes illettrées et lettrées 9 Apprendre au cerveau à lire aux côtés droit et gauche et d’en recevoir. De plus, les deux hémisphères sont reliés entre eux par un gros faisceau de fibres nerveuses appelé le corps calleux. Le corps calleux veille à ce que l’information puisse uploads/Litterature/ apprendre-le-cerveau-a-lire.pdf

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