Dans la mythologie grecque, Aphrodite (en grec ancien : φροδίτη / Aphrodítē) es
Dans la mythologie grecque, Aphrodite (en grec ancien : φροδίτη / Aphrodítē) est Ἀ la déesse de l'Amour dans son acception la plus large2. Sa fête principale, les Aphrodisies (en), était célébrée chaque année au milieu de l'été. En Laconie, Aphrodite était vénérée comme une déesse guerrière. Dans la mythologie grecque, Aphrodite est quelquefois mariée à Héphaïstos, dieu du feu, de la forge et de la métallurgie. Les légendes font également part de ses aventures avec de nombreux amants, dont notamment Arès, Dionysos et Hermès. Avec Athéna et Héra, Aphrodite est l'une des trois déesses dont la querelle entraîne le début de la guerre de Troie au cours de laquelle elle joue un rôle majeur. Plus tard, les Romains ont assimilé Aphrodite à la Vénus de la mythologie romaine. Aphrodite a été présentée dans l'art occidental comme un symbole de la beauté féminine et elle apparaît dans de nombreuses œuvres artistiques depuis la Renaissance jusqu'à nos jours. Sommaire 1 Origine 1.1 Déesse de l'aube indo-européenne 2 Les traditions grecques 2.1 Naissance 3 La déesse 3.1 Attributions 3.2 Épiclèses 3.3 Attributs 4 L'épouse 5 L'amante 5.1 Arès 5.2 Hermès 5.3 Dionysos 5.4 Poséidon 5.5 Phaéthon (fils d'Éos) 5.6 Adonis 6 La vengeresse 7 Légendes particulières 7.1 Pandore 7.2 Les Lemniennes 7.3 Les Argonautes 7.3.1 Boutès et Aphrodite Érycine 7.4 La Guerre de Troie 7.4.1 Anchise et Enée 7.4.2 La pomme de Discorde et le jugement de Pâris 7.4.3 La guerre : Aphrodite est une alliée des Troyens 8 Cultes 8.1 Asie Mineure 8.2 Chypre 8.3 Cythère 8.4 Attique 8.5 Péloponnèse 8.6 Colonies grecques de Méditerranée occidentale 8.7 Autres lieux 9 Développements ultérieurs 9.1 Orphisme 9.2 Platonisme : Aphrodite Ourania et Aphrodite Pandémos 10 Représentations artistiques 10.1 Antiquité 10.2 De la Renaissance à nos jours 11 Culture contemporaine 11.1 Peinture 11.2 Littérature 11.3 Audiovisuel 12 Annexes 12.1 Bibliographie 12.2 Articles connexes 12.3 Liens externes 13 Notes et références Origine Déjà, les Grecs avaient posé la question de l'origine d'Aphrodite. Hérodote, avec les informations de l'époque, a avancé une origine orientale. Hérodote (Histoire ou L'Enquête, I, 105) situe le plus ancien temple d'Aphrodite Ourania (Céleste) dans la ville d'Ascalon, en Syrie : « ce temple, d'après les informations que j'ai recueillies, est le plus ancien de tous les temples consacrés à la déesse : le temple de Chypre en est issu, aux dires des Cypriotes eux-mêmes, et celui de Cythère fut fondé par les Phéniciens originaires de cette région3,4. » L'édition de La Pléiade note : « La déesse syrienne Atargatis ou Dercéto est assimilée par les Grecs à leur “Aphrodite Céleste” (Ourania, fille d'Ouranos, le Ciel) invoquée sous ce nom dans les îles de Chypre et de Cythère où elle avait des temples célèbres3. » Hérodote (Histoire, I, 131) : Les Perses « ont appris des Assyriens et des Arabes à sacrifier aussi à l'Aphrodite Céleste : cette déesse se nomme Mylitta chez les Assyriens, Alilat chez les Arabes, Mitra chez les Perses3. » L'édition de La Pléiade note : « La déesse qu'Hérodote appelle Mitra, nom de désinence féminine pour un Grec, mais qui désignait Mithra, le soleil, est Anahita, déesse des eaux et de la fécondité, qu'il identifie à la déesse assyrienne Mylitta (cf. I, 199) et à la déesse arabe Alilat (correction au texte des manuscrits qui portent Alitta, sur le modèle du nom précédent, Mylitta)3. » De fait, elle correspond très probablement à la déesse Ishtar-Astarté, avec laquelle elle partage de nombreux traits : ce sont des divinités androgynesa ; Astarté est la « reine du ciel » alors qu'Aphrodite est dite « la céleste » (Ourania) ; leur culte comprend l'offrande d'encens et le sacrifice de colombes5. Par ailleurs, le nom d'Aphrodite n'a pas été retrouvé sur les tablettes de linéaire B, témoignages écrits de la civilisation mycénienne6. Depuis le xixe siècle, l'origine d'Aphrodite a fait l'objet de nombreuses études et controverses. L'opinion dominante la fait dériver de divinités du Moyen-Orient, que les Grecs auraient adoptées et transformées au cours du temps7. Déesse de l'aube indo-européenne Certains mythologues comparatifs ont affirmé qu'Aphrodite était un aspect de la déesse grecque de l'aube, Éos, et qu'elle résultait donc en définitive de la déesse de l'aube indo-européenne **h₂ews s (grec Éos, latin Aurora, sanskrit Ushas). ṓ Deborah Dickmann Boedeker souligne ainsi que la désignation d'Aphrodite comme « fille de Zeus » ou, selon les traditions, d'Ouranos, rejoint celle de l'Aurore comme fille du Ciel dans la tradition indo-européenne8. La plupart des érudits modernes ont rejeté la notion d'une Aphrodite purement indo-européenne, mais il se peut que la notion indo-européenne d'une déesse de l'aube ait influencé celle de la divinité, à l'origine sémitique9, Aphrodite, également réputée pour sa beauté érotique, sa sexualité agressive et ses relations avec des amants mortels10. Michael Janda analyse le nom d'Aphrodite comme une épithète d'Éos signifiant « celle qui se lève de l'écume [de l'océan] » qui renvoie au récit théogonique d'Hésiode de la naissance d'Aphrodite en tant que réflexe archaïque du mythe indo- européen11. Jean Haudry l'interprète également comme signifiant « cheminant sur l'écume » ou « qui a l'éclat de l'écume »12. Le mythe d'Aphrodite émergeant des eaux après que Cronos a vaincu Ouranos, serait alors directement apparenté à celui d'Indra vainqueur de Vrtra et libérant Ushas, la déesse de l'aurore dans le Rig- Véda. Cette image héritée se retrouve dans son épiclèse d'Aphrodite Anadyomène « celle qui sort de l'eau »12. À l'origine, déesse de l'Aurore, elle est devenue la déesse de l'amour sous toutes ses formes, incluant la prostitution, avec l'Aphrodite pórnē d'Abydos, l'Aphrodite hetaíra d'Athènes, ce rôle dérivant du mythe de l'Aurore qui s'unit à un mortel12. Les traditions grecques Aphrodite apparaît pour la première fois dans Homère (Iliade, II, 819-821)13 : « Les Dardaniens suivaient Enée, le noble fils d'Anchise, fruit des amours d'Anchise et de la divine Aphrodite, déesse unie à un mortel, sur les flancs de l'Ida. » Elle sera aussi citée dans l’Iliade aux vers III, 374-382; V, 130-132; 311-318; 329-430; XIV, 188-224; XIX, 282; XX, 4-40; 105; XXI, 385-520; XXII, 470-472; XXIII, 184-187… Elle est citée dans l’Odyssée14 : VIII, 266-366; 306-320; 363. Naissance La naissance d'Aphrodite sur une pélikè attique à figures rouges, vers 450 avant notre ère. (Musée archéologique, Rhodes). Aphrodite possède plusieurs légendes sur sa naissance. Dans les épopées homériques, l’Iliade et l’Odyssée, les plus anciennes œuvres littéraires grecques connues, Aphrodite naît de Zeus (Iliade, V, 131; 329-351; 418- 430; XIV, 188-224; XX, 105; XXIII, 184-187)13 et Dioné (Iliade, V, 348-417)13 : « Lors Aphrodite tomba aux genoux de Dioné, sa mère, et celle-ci serra sa fille dans ses bras… » Dioné est une figure mal connue dont le nom, apparenté au nom de Zeus (Ζεύς, génitif Διός), suggère qu'elle était initialement sa parèdre15. Le pseudo-Apollodore (Bibliothèque, Livre I, chapitre 3, §1) suivra la version d'Homère16 : (parlant de Zeus) : « κ Διώνης δ φροδίτην » / « De Dioné il eut ἐ ὲἈ Aphrodite »17,18. Fille de Zeus, elle est logiquement la demi-sœur des autres enfants de Zeus. Dans Homère (Iliade, V, 352-364), elle demande à son frère Arès de lui prêter son char : « O frère, viens à mon secours, prête-moi tes coursiers pour que je remonte à l'Olympe... »13. Nous savons qu'Arès est le fils de Zeus et Héra (Iliade, V, 872- 898)13. Dans la Théogonie d'Hésiode, une autre version de la naissance d'Aphrodite est donnée (vers 173-206) : Cronos vient de couper les bourses d'Ouranos. Il les jette « ensuite, au hasard, derrière lui. Ce ne fut pas pourtant un vain débris qui lors s'enfuit de sa main. Des éclaboussures sanglantes en avaient jailli; Gaia (Terre) les reçut toutes, et, avec le cours des années, elle en fit naître les puissantes Erinyes, et les grands Géants [...], et les Nymphes qu'on nomme Méliennes. Quant aux bourses, à peine les eut-il tranchées avec l'acier (adamanti, traduit quelquefois par « diamant » ; l'idée étant « matière très dure ») et jetées de la terre dans le flot (pontô) (ici écrit sans majuscule), qu'elles furent emportées au large, longtemps; et, tout autour, une blanche écume sortait du membre divin. De cette écume, une fille se forma, qui toucha d'abord à Cythère la divine, d'où elle fut ensuite à Chypre qu'entourent les flots; et c'est là que prit terre la belle et vénérée déesse qui faisait autour d'elle, sous ses pieds légers, croître le gazon et que les dieux aussi bien que les hommes appellent Aphrodite, [Le traducteur met des crochets au vers 196, indiquant par là qu'il s'agit vraisemblablement d'un ajout ultérieur au texte d'Hésiode : « déesse née de l'écume (aphrogenea), et aussi Cythérée au front couronné »], pour s'être formée d'une écume (aphrô), ou encore Cythérée, pour avoir aborder à Cythère, [Des crochets sont mis aux vers 199-200 : « ou Cyprogénéia, pour être née à Chypre battue des flots, ou encore Philommédée, pour être sortie des bourses. »]. Eros (Amour) et le bel Himéros (Désir), sans tarder, lui firent cortège, dès qu'elle fut née et se uploads/Litterature/ aphrodite.pdf
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- Publié le Jul 20, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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