Le contexte historique : Antigone est une pièce des années noires, lorsque la F

Le contexte historique : Antigone est une pièce des années noires, lorsque la France connaît la défaite face aux armées nazies et elle tombe sous l'Occupation. Nous étudierons d'une part l'Occupation : la situation générale et ensuite la radicalisation du régime de Vichy et d'autre part les origines historiques de la pièce. En 1942, Jean Anouilh réside à Paris, qui est occupée par les Allemands depuis la débâcle de 1940 et l'Armistice. La République a été abolie et remplacée par l'État français, sous la direction du maréchal Pétain. La France est alors découpée en plusieurs régions : une zone libre au Sud, sous l'administration du régime de Vichy, une zone occupée au Nord, sous la coupe des Allemands, une zone d'administration allemande directe pour les départements du Nord et du Pas-de-Calais, rattachés à la Belgique, une zone annexée au Reich : l'Alsace-Lorraine et enfin, une zone d'occupation italienne dans le Sud-Est (Savoie). Refusant l'Armistice et le gouvernement de Vichy, le général Charles de Gaulle lance un appel aux Français le 18 juin 1940 depuis Londres et il regroupe ainsi autour de lui les Forces françaises libres (F.F.L.). C'est le début de la Résistance. Le 23 septembre 1941, un "Comité national français" a été constitué, c'est une première étape vers un gouvernement en exil. En métropole, la Résistance s'organise, tout d'abord de façon indépendante et sporadique (qui se produit occasionnellement), puis en se rapprochant de de Gaulle sous la forme de réseaux, comme Combat. En 1942, le mouvement a déjà pris une certaine ampleur qui se manifeste par des actes de sabotage et des attentats contre des Allemands et des collaborateurs ; l'armée d'occupation réplique par des représailles massives et sanglantes. L'année 1942, marque un tournant décisif dans cette période. Les rapports de force se sont modifiés, car les États-Unis viennent de déclarer la guerre à l'Allemagne. En France, le 19 avril 1942, Pierre Laval revient au pouvoir après une éclipse d'un an et demi et accentue la collaboration avec Hitler. Dans un discours radiodiffusé le 22 juin 1942, il déclare fermement : "Je souhaite la victoire de l'Allemagne" et il crée le Service du travail obligatoire (S.T.O.) pour l'aider en envoyant des ouvriers dans leurs usines de guerre. La rafle du Vél. d'Hiv. le 16 juillet 1942 envoie des milliers de juifs, via Drancy, dans les camps de concentration de d'extermination. Ce n'est qu'en 1944 que nazis et collaborateurs subissent de véritables revers. Le Comité national de la Résistance (C.N.R.), institué le 15 mai 1943, fédère les différentes branches de la lutte antinazie et prépare l'après-guerre. Le 6 juin 1944, le débarquement des Alliés en Normandie déclenche l'insurrection des maquis en France et organise la reconquête du territoire français. Paris se soulève avant le moment prévu et se libère seul fin août 1944. Avant même que la guerre ne soit terminée, l'épuration se met en place : de nombreux sympathisants du régime de Vichy sont jetés en prison et condamnés, certains sont exécutés, parfois sans procès ; les milieux culturels (journalistes, écrivains et acteurs) ne sont pas épargnés. C'est dans ce climat troublé que de Gaulle regagne la France et en assure dans un premier temps le gouvernement. C'est à un acte de résistance qu'Anouilh doit l'idée de travailler sur le personnage d'Antigone. En août 1942, un jeune résistant, Paul Collette, tire sur un groupe de dirigeants collaborationnistes au cours d'un meeting de la Légion des volontaires français (L.V.F.) à Versailles, il blesse Pierre Laval et Marcel Déat. Le jeune homme n'appartient à aucun réseau de résistance, à aucun mouvement politique ; son geste est isolé, son efficacité douteuse. La gratuité de son action, son caractère à la fois héroïque et vain frappent Anouilh, pour qui un tel geste possède en lui l'essence même du tragique. Nourri de culture classique, il songe alors à une pièce de Sophocle, qui pour un esprit moderne évoque la résistance d'un individu face à l'État. Il la traduit, la retravaille et en donne une version toute personnelle. La nouvelle Antigone est donc issue d'une union anachronique, celle d'un texte vieux de 2400 ans et d'un événement contemporain. Le genre théâtre Le genre de cette pièce est une tragédie. Nous pouvons le reconnaître dès le début de la pièce. En effet lors du prologue on nous annonce déjà qu'Antigone et Hémon vont mourir. La tragédie présente bien cette caractéristique de plus : - un personnage sait qu'il va mourir : ici, c'est donc Antigone - une personnage ne sait pas qu'il va mourir : en locurance , ici c'est Hémon La tragédie (du grec tràg: le bouc et ôdia: musique lyrique = musique en l'honneur du bouc ou plutôt du dieu Dionysos)est née au V siècle av. J.C. avec les 3 auteurs grecs Eschyle, Sophocle et Euripide. Les spectateurs assistaient à ces pièces pour en tirer un effet de catharsis .En s'identifiant à un personnage ils purgeaient leur passion dans ces longues pièces. La tragédie est donc une œuvre lyrique et dramatique représentant de malheureuses infortunes. La tragédie possède plusieurs caractéristiques : - tous ou presque tous les personnages meurent à la fin de la pièce - les spectateurs qui assistent à la pièce connaissent déjà la fin de l'histoire (au contraire du drame) - les acteurs sont masqués - un cœur (groupe de personne intervenant dans l'histoire mais extérieur à la pièce) est présent sur la scène - une tragédie peut être très longue :dès fois jusqu'à 15 heures Les personnages principaux a. Le personnage d'Antigone Héroïne tragique qui donne son nom à la pièce, elle est un personnage éponyme à haute densité tragique ; elle est, de plus, la fille d'Œdipe. Elle n'est pas belle (p. 29), est « toute petite et mal peignée » (p. 40), « maigre » (p. 69) et « noire ». Cependant, elle a une autre beauté et exerce une fascination sur « les petites filles » et « les petits voyous dans la rue » (p. 29-30) et n'est pas dénuée de sensualité et désire qu'Hémon « l'aime comme une femme » (p. 41). Elle a, en outre, un instinct maternel très développé envers le petit garçon qu'ils ont eu en rêve (p. 40). Elle est une rebelle qui, éprise d'idéal, préfère mourir plutôt que de vivre petitement dans la grisaille et les compromissions du quotidien. b. Ismène Sœur d'Antigone, elle incarne la femme belle, blonde et heureuse comme la présente le prologue (p. 10). Elle rachète sa peur et sa faiblesse qu'elle exprime dans une longue tirade (p. 26-27) où elle évoque son incapacité à supporter la souffrance et son manque de courage ( « Moi, tu sais, je ne suis pas très courageuse » p. 27) par son désir final de perpétuer le geste de sa sœur et de mourir avec elle (p. 98) ; désir qui, toutefois, ne se réalisera pas. c. Créon Roi de Thèbes, il est tout le contraire d'un tyran ou d'une brute. Mais, ne croyant à rien, sinon à la nécessité de faire son métier, il est complètement dépassé par le désir d'Absolu d'Antigone qu'il prend, au début, pour l'orgueil de son père. Il tente tout pour sauver sa nièce mais perd patience et comprend que « ce qui importait pour elle, c'était de refuser et de mourir » (p. 100) alors que lui a dit « oui » et a justifié son rôle de Roi comme un métier (p. 82) et apparaît comme « un ouvrier au seuil de sa journée » durant laquelle il devra « conduire les hommes » (p. 11). la mythologie grecque Le mythe d’Antigone est la prolongation de celui d’Œdipe, Antigone étant sa fille. Souvenez-vous le roi de Thèbes eut avec sa femme qui était également sa mère, quatre enfants. Deux garçons : Etéocle et Polynice puis deux filles : Ismène et Antigone. Techniquement ce sont les enfants d’Œdipe qui sont censés succéder au trône. Mais la question est de savoir qui d’Etéocle ou Polynice va avoir ce privilège. Les deux garçons tombent d’accord et acceptent de se partager le trône une année sur deux. La première année c’est Etéocle qui prend le pouvoir. Il gère la ville de Thèbes d’une main de maître, défendant ses valeurs et lui assurant la protection. Son règne est si bien mené que lors de la seconde année, année où son frère était censé prendre le pouvoir, Etéocle refuse de céder son trône. Furieux que son frère ne respecte pas ses engagements, Polynice lui déclare en quelques sortes, la guerre. Ainsi les deux hommes se battent en duel et perdent la vie tout les deux lors de ce combat. Créon, reprenant une troisième fois le trône, décide qu’on attribuera tout les honneurs à Etéocle qui a su défendre et protéger la ville et on jettera la dépouille de Polynice aux rapaces, qui aux yeux du royaume n’est qu’un voyou. Seulement Antigone, la sœur des deux défunts ne tolère pas qu’on attribue tout les honneurs à l’un et qu’on insulte l’autre. Elle décide donc de remplir son devoir familial uploads/Litterature/ antigone-1.pdf

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