Jean-Dominic Leduc et Michel Viau L'histoire du magazine qu'on riait Jean-Domin
Jean-Dominic Leduc et Michel Viau L'histoire du magazine qu'on riait Jean-Dominic Leduc et Michel Viau L'histoire du magazine qu'on riait Projet dirigé par Ophélie Delaunay, éditrice Directrice artistique : Nathalie Caron Graphistes : Pascal Goyette et Julie Villemaire Coordonnatrice de production : Véronique Loranger Responsable de l’impression : Mylaine Lemire Responsable de la prépresse : François Hénault Assistants de production : Guy Bonin, Benjamin Dubé, Anouk Noël et Mathieu Quintal Réviseure linguistique : Élyse-Andrée Héroux Illustrations et photos en couverture : Jacques Hurtubise, Réal Godbout, Jean-Paul Eid, François Desaulniers, Serge Gaboury, Claire Beaugrand- Champagne, Raymond Parent, Gité, François Desaulniers, Garnotte, Luc Déry, Yves Lapierre et Jacques Goldstyn Illustrations des pages de garde : Phillipe Brochard Capitaine Kébec © TM Pierre Fournier, Le Sombre Vilain © Zyx, illustrations de Serge Gaboury © Serge Gaboury Les Éditions Québec Amérique inc. Président : Jacques Fortin Directrice générale : Caroline Fortin Directrice des éditions : Martine Podesto Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1 Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC. Les Éditions Québec Amérique tiennent à remercier la SODEC pour son appui financier. Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Viau, Michel Les années Croc, 1979-1995 Comprend des références bibliographiques. ISBN 978-2-7644-1179-7 (version imprimée) ISBN 978-2-7644-2627-2 (PDF) ISBN 978-2-7644-2628-9 (ePub) 1. Croc. 2. Bandes dessinées - Québec (Province) - Histoire et critique. 3. Humour québécois - Histoire et critique. 4. Périodiques québécois - Histoire. 5. Québec (Province) - Vie intellectuelle - 20e siècle. I. Leduc, Jean-Dominic. II. Titre. PN4914.H8V52 2013 C848’.5402 C2013-941062-7 Dépôt légal : 4e trimestre 2013 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés © Éditions Québec Amérique inc., 2013. quebec-amerique.com Avertissement au lecteur : ce bouquin est un piège. Impossible de ne pas y mettre l’orteil sans finalement y plonger et s’y noyer. Comme à la publica- tion de chaque numéro du défunt magazine Croc, on y furète, on y farfouille, on y vadrouille. Comme dans un magasin de bonbons, on s’étourdit avant d’en choisir une page. Rendu à la dernière page, on retourne au début et on recommence plus lentement, histoire de ne rien rater. Une couple d’heures plus tard, on aura relu certains passages cinq ou six fois ! Et en prime, on sera victime de ce curieux paradoxe : se sentir gavé et en vouloir encore ! Louise Richer en infaillible Madame Irma Spécial Insolite. Photo de Jacques Hurtubise (Croc no 11, août 1980). PréFACE Entre 1979 et 1995, tout ce que le Québec comptait de rigolos a fait un crochet dans ce repaire de brigands qu’était Croc. La France avait ses Hara-Kiri et Charlie Hebdo ; les États-Unis, leurs Mad et National Lampoon. Nous, avec Croc, on avait enfin notre propre bateau de pirates. On avait bien besoin de rire en cette période de morosité post-référendaire. La Ligue na- tionale d’improvisation (LNI) a vu le jour en 1977, les Lundis des Ha ! Ha ! sont nés en 1982, le Festival Juste pour rire en 1983 et l’École nationale de l’humour en 1988. On désigne spontanément ces institutions ou événements comme les pierres d’assise de l’humour contemporain au Québec, mais on omet souvent d’y associer Croc. Ce bouquin recalibre notre mémoire collective et rétablit les faits : au même titre que les précités, Croc a contribué à la spectaculaire effervescence du rire fleurdelisé. Mais rire de quoi ? Rire de qui ? Rien qu’à parcourir ces pages, on voit bien : on riait de nous-mêmes. Jusque dans les BD, terrain propice à la fuite dans l’imaginaire, le référent québécois était très présent. Et une mordée de Croc pouvait donner aux victimes la rage… de ne pouvoir répliquer ! Parlez-en à Drummondville et autres cibles de ces cerveaux à l’humour radioactif. Parlant de cerveaux, ce livre met en lumière le parcours de ses artisans, certains très connus et d’autres plus effacés, qu’on gagne à connaître. La nébuleuse Croc a servi de creuset à bien des épanouissements qui ont marqué et marquent encore notre paysage culturel. De mon poste d’observation privilégié (j’étais de l’ébouriffante épopée des Lundis et à la barre de l’École nationale de l’humour dès ses débuts), je peux témoigner que l’ADN de Croc est détectable dans l’imaginaire du « drôle » québécois. Nous avons admis près de 500 élèves depuis la création de l’École. Et on en a refusé bien plus. Tous ces appels à la vocation de faire rire seraient-ils imputables à cette vilaine feuille de chou gras ? Nous ne charrierons pas jusque-là. Mais tous ces jeunes, que lisaient-ils en cachette au primaire ? Quelle matrice délinquante a originellement stimulé leurs connections neuronales, engendrant ainsi leurs premières facéties impies ? Rendons à César ce qui appartient à Croc : cet iconique magazine était le véhicule parfait pour brasser la cage quand ça ne sentait pas bon. Ce serait quand même jouissif s’il pouvait revivre le temps d’un numéro spécial commission-collusion-construction… Pour l’instant, ajustez vos rétroviseurs, aiguisez vos incisives et prenez ou reprenez la route de Croc. Bon voyage ! Louise Richer Directrice de l'École nationale de l'humour 78 70 Dans les années 1960 et 1970, le Québec connaît de nombreux bouleversements tant politiques, économiques que sociaux. La Révolution tranquille est alors à son apogée : développement hydroélectrique avec les pro- jets de Manic 5, des chutes Churchill et de la baie James, création de la Caisse de dépôt et de placement, création d’un ministère de l’Éducation et réforme de l’enseigne- ment, création des cégeps et de l’Université du Québec, montée du nationalisme et fondation du Parti Québécois, libération de la femme, contestation étudiante, front commun syndical, attentats terroristes du Front de libé- ration du Québec... La province est sens dessus dessous. 1970-1978 L'Avant-CROC Le Sombre Vilain et le Capitaine Kébec, par Pierre Fournier Deux figures emblématiques de la bande dessinée québécoise. Extrait de la couverture du cahier Perspectives du 24 janvier 1976 (vol. 18, no 4). l'avant-Croc 5 Galvanisé par l’exposition universelle de 1967, Terre des hommes, et soutenu par le nouveau ministère des Affaires culturelles, le monde culturel est également en effervescence. Les écrivains Réjean Ducharme, Marie-Claire Blais, Hubert Aquin, Victor-Lévy Beaulieu, Claude Jasmin et d’autres propulsent la littérature québécoise dans la modernité. Lors de La Nuit de la poésie, des milliers de Québécois célèbrent les poèmes de Gaston Miron, Gérald Godin, Nicole Brossard et Georges Dor, alors que résonne le terrible Speak White de Michèle Lalonde. La pièce Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay donne au joual ses lettres de noblesse, tandis que Gilles Carle, Claude Jutra, Denys Arcand et Michel Brault créent une cinématographie nationale. Avec L’Osstidcho, Robert Charlebois, Louise Forestier, Mouffe et Yvon Deschamps administrent un électrochoc à la chanson québécoise, alors que le quatuor d’humoristes Les Cyniques s’amuse à trans- gresser les tabous sur disque, à la télévision et sur scène. Ce bouillonnement créatif atteint aussi la bande dessinée. Forme d’art peu pratiquée au Québec, la bande dessinée a longtemps été confinée à la presse catholique pour la jeunesse, telles les revues Hérauts et François, et à quelques rares parutions dans la grande presse. Au milieu des années 1960, elle est devenue pratiquement inexistante. Les productions européennes et américaines occupent toute la place, que ce soit dans les librairies, les kiosques à journaux ou les pages des quotidiens. C’est principalement dans la presse étu- diante qu’elle réapparaît à partir de 1968. La bande de l'Hydrocéphale Deux jeunes étudiants de l’École Polytechnique de l’Université de Montréal, Gilles Desjardins et Jacques Hurtubise, lecteurs de Pilote et amateurs de BD européennes, déplorent l’absence d’une bande dessinée typiquement québécoise. « Je rêvais avec mes camarades de faire de la BD mais nous n’avions pas de support pour la diffuser », se souvient Jacques Hurtubise1. « D’où l’idée de créer un magazine. C’est d’ailleurs ce rêve qui nous a animés au cours de toutes nos aventures… » Après avoir publié quelques dessins dans le journal étudiant Le Polyscope, Hurtubise et Desjardins décident de monter un projet de journal de bandes dessinées. Rejoints par d’autres étudiants, ils présentent, en mai 1970, leur idée au Service d’animation culturelle de l’Université de Montréal. Malgré un premier refus, le groupe per- siste et, en mai 1971, le Secrétariat d’État, par l’entremise du pro- gramme Perspectives Jeunesse (un programme fédéral de création d’emplois d’été pour les jeunes), lui accorde une subvention de 3 000 $. « Le programme du Secrétariat d’État en était à sa première tentative, on se le rappelle, et acceptait probablement n’importe quoi », raconte ironiquement Jacques Hurtubise2. Le groupe a huit semaines pour mettre son projet sur pied. L’équipe de rédaction est compo- sée de Françoise Barrette, Gilles Desjardins, Guy Lacoste, François Belzile et Jacques Hurtubise. Toutefois, la subvention du programme uploads/Litterature/ annees-croc-l-x27-histoire-du-magazine-qu-x27-o-pdf.pdf
Documents similaires










-
45
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 26, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 78.5053MB