Avertissement de l'éditeur Nos livres sont la reproduction digitale de textes d
Avertissement de l'éditeur Nos livres sont la reproduction digitale de textes devenus introuvables. Le lecteur voudra bien excuser le léger manque de lisibilité et les imperfections dues aux ouvrages imprimés il y a des décennies, voir des siècles. Par égard à la mémoire des auteurs et la spécificité des ouvrages, il convenait de les reproduire tels les originaux. L'Amour et la Magie 1 L'AMOUR ET LA MAGIE L'Amour et la Magie 2 Intercalaire de pagination Ces pages assurent le nombre et la chronologie de la pagination pour correspondre à la table des matières du livre imprimé d'origine. L'Amour et la Magie 3 L'AMOUR ET LA MAGIE LIMINAIRE LA REVOLTE DES EVES ET L'HORREUR DES CELIBATS C'est peu de dire que l'Amour fut et reste la grande hantise humaine, le double et légitime désir des chairs avides de joies sensuelles et des orgueils avides de créer de la vie. C'est juste, mais banal, de considérer que l'Amour ne pouvait échapper aux investigations de l'Occultisme qui jeta ses racines au sol de tous les terri.-- toires de la Matière, de l'Esprit et du Mystère. Il y a pius,>j~t mieux à chercher dans le phénomène amou- reux. Il' y faut hardiment mêler les plus hautes, les plus graves méditations, et chercher, sous la moisson qui éclate aux yeux des moins réfléchis, le tuf des vérités profondes et des secrètes genèses qui n'éblouissent que quelques-uns. Tant que l'Homme - a remarqué Jules Bois dans un de ses livres les plus curieux (1) - n'accapara pas les orthodoxies, la Femme fut la compagne toute naturelle, (1) Le Satanisme el la Magie, préface de J-K. HUYSMANS. (Ed. Léon Chaillev.) L'Amour et la Magie 4 tendre et forte, de sa vie, et comme lui digne des ini- tiations. On la vit consolatrice au foyer, prêtresse au Temple, inspiratrice du génie pacifique ou guerrier. Mais, de bonne heure, l'égoïste vanité du mâle, au nom du muscle qui domine, souffrit de cette égalité qui. pourtant, permettait seule le Couple Idéal. Il voulut diriger tout, garder pour lui le savoir. décréter où est le vice et la vertu, inventer les dieux. Les plus grands législateurs tombèrent dans ce défaut de hausser l'Homme pour abaisser la Femme. Et ahn que sa sou- mission s'inpirât de la crainte, « Moïse créa le Dieu mysogine, jaloux de l'Egypte tendre et isiaque », le Dieu violent et vindicatif à l'image d'ailleurs du Chef de la Famille, l'Antiquité rendit la femme esclave, et si Jésus la libéra, ce fut pour la maîtriser. Encore Jésus - tenons-nous en au Christianisme et restons en Europe - n' était point trop contre les femmes. II se laissa aimer par des pécheresses, et il semble bien qu'il ait aimé lui-même. II fut indulgent à l'adu!ltère. De savants exégètes affirment qu'il ne dit point à sa mère, sur la croix, le mot brutal: « Femme, qu' y a-t-il de commun entre toi et moi? », mais, selon la traduction de Louis Ménard : « Femme, qu'est-ce que cela nous fait, à toi et à moi? » Le rabbi nazaréen, et son disciple préféré, Jean, étaient des êtres doux. L'apôtre Paul fut secondé par des femmes; Thécla, Lyda, Chloé. L'Eglise primitive admettait encore des prêtresses, au moins l'Eglise grecque orientale; et l'Eglise occidentale eut ses diaconesses. Donc, même le premier chritianisme n'eut pas cette haine du sexe femelle qui lui vint par la suite. Mais le Prêtre prit peur de la Femme. Il craignit sans doute son pouvoir sur l'âme humaine. Ce fut l'esprit de concur- rence qui déclancha son hostilité. II devint l'allié natu- rel de l'Homme contre la compagne de l'Homme. Il L'Amour et la Magie 5 interdit à la Femme le Sacerdoce. Il la mit hors du cercle des initiations. Il la chassa du Temple secret et ne lui permit que l'humble agenouillement au Temple public. Les Conciles la honnirent et l"un d'eux alla jus- qu'à douter qu'elle eût une âme. On l'humilia. On la dit née d'une côte d'Adam, os courbe, indiquant sa con- nivence avec le serpent, fille du Diable en un mot. On la fit plus qu'esclave: on la fit une damnée d'avance. - Soit 1 s'écrièrent alors les Eves, dans une sourde révolte : nous serons ce que vous nous avez faites! C' était la meilleure manière pour elles de se venger de la grande insulte des Hommes. Alors, la Femme qu' on prétendait avoir été \C le péché du premier jour du monde )), la Femme dont la grâce et la douceur étaient appelées de la mollesse, le tact et l'intuition taxés de ruse, la charité maudite comme une tentation, l'apport de volupté décrété sata- nique, la Femme accepta d'être le Péché et prit un sombre plaisir à le commettre; elle accepta d'être la Ruse et s'y perfectionna; elle accepta d'être la Tenta- tion mauvaise et y devint experte; elle accepta d'être diabolique et apprit à faire le mal aussi parfaitement que possible. Alors la Femme fut Circé et transforma ses victimes en pourceaux. Elle fut Canidie et but aux entrailles fumantes sous prétexte de dévoiler l'avenir. Elle fut Messaline et se gorgea d'amours grossières. Elle fut Cléopâtre pour perdre Antoine. Elle fut la dure Ro- maine applaudis~ant aux supplices des arènes. Elle fut y sabeau jouissant la nuit des amants qu'elle faisait poi- gnarder à l'aube. Elle fut la secrète déchaîneuse de guerres entre les hommes d'Etat. Elle fut Catherine la Grande, flagellant elle-même ses dames de compagnie. Elle fut Elisabeth Bathory exigeant qu'on amène au pied de son trône les filles les plus belles de son royaume L'Amour et la Magie 6 PREMIÈRE PARTIE LE SENS ESOTERIQUE DU MYTHE DE VENUS Vénus! Ne sera~ce point, fatalement, le premier mot, phare lumineux, d'un essai sur les rapport.s de l'Amour et de la Magie? Vénus ! Vocable merveilleux d' évoca~ tion, de douceur et de fièvre, et qui résume nos pensées sur l'attraction des sexes.. . Tout à l'heure nous verrons que ce nom devient précisément en Occultisme le syno~ nyme d'Attraction, dans son sens le plus profond et le plus complet. Un autre nom propre, tout moderne celui~là, doit venir également sous notre plume au début de ces pages : Pierre Piobb, occultiste éminent, frère des Eliphas Lévi. des Stanislas de Guaïta, des Papus, des Péladan, qui firent avancer à si grands pas la haute Culture hermé- tigue repétrie selon l'Intelligence nouvelle. On lui doit des ouvrages étonnants de sapience et de méditation constructive, et, pour n'en citer qu'un, propre à illumi~ ner nos premiers pas sur la route choisie : V énus, la Déesse magique de la Chair. Piobb rêva d'écrire une collection dite Bibliothèque des Mystères, en trois séries relatives aux dieux, aux L'Amour et la Magie 7 mondes et aux peuples, sorte de synthèse de nos con- naissances basée sur la Tradition et revue au flambeau de nos progrès intellectuels. Et, dès son premier volume, il a étudié si clairement, si subtilement le mythe vénusien, que nous ne pouvons mieux faire, au seuil de ce livre, que de nous inspirer en les résumant et les com- mentant à la fois, de ses propos sur ce charmant et déli- cat sujet. Mais auparavant et pour éclairer sa méthode, qui est la nôtre, rappelons une anecdote qui nous permettra une comparaIson. On sait - et Mérejkowski rapporte en son admirable Roman de Léonard de Vinci ce trait de psychologie si curieux - que le pape Alexandre Borgia, honni ou admiré avec acharnement, mais représentatif au plus haut point de l'esprit de la Renaissance, avait fait sculp- ter spécialement pour lui, par un grand artiste de son temps, un crucifix personnel et portatif dont il ne se séparait guère, et d'une incomparable valeur quant à la matière fournie et à l'exécution soignée. Or, ce crucifix portait d'un côté l'image du Sauveur et de l'autre celui de la Vénus Callipyge (1). Le pontife, épris, comme nombre de hauts esprits de son temps, de beauté esthé- tique aptant que d'intellectualité, présentait au peuple. en ses allocutions, l'image de Jésus, ce pendant quOil contemplait amoureusement, lui, l'image de la splendeur payenne et des plaisirs sacrés de la chair. Eh bien! tous les mythes, tous les enseignements anciens, eurent ainsi deux faces, ou plutôt deux sens : (1) Célèbre statue grecque ayant pour caractéristique r ampleur vou- lue de la croupe. (Traduction : la Vénu$-aux-belles';esses.) Il y a, on le sait, divers types de Vénus : la Vénus Aphrodite, la Vénus Médicis, la Vénus de Capoue, la Vénus Cypris, la Vénus de Milo, etc. ChacWle exalte un des catés vénérés de la divinité d'amour : beauté. volupté. calme, pudeur, etc. L'Amour et la Magie 8 II LE RITE VENUSIEN Il y eut une religion de Vénus, religion dont nous avons perdu complètement le sens, et qui aujourd'hui, la rafale chrétienne passée, nous paraît, au lieu d'une chose sainte, une ignominie! Oh! certes, l'hypocrisie - qui seule est immonde - a bien soin, denière ce voile de pudeur, de pratiquer les voluptés traditionnelles. Mais avec on ne uploads/Litterature/ amour 1 .pdf
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- Publié le Aoû 28, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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