Préparé par : Gaston B. Allard ing., agr. Publication no : 140-FCH-0599 Québec,

Préparé par : Gaston B. Allard ing., agr. Publication no : 140-FCH-0599 Québec, mai 1999 Info-fiche acéricole Info fiche acéricole no 140a0599 : L’entaillage des érables Bureau de Québec 1140, rue Taillon Québec, Qc, G1N 3T9 Siège social 3600, boul Casavant Ouest Saint-Hyacinthe, Qc, J2S 8E3 Tel : (450) 773-1105 Tel : (418) 643-8903 Fax : (450) 773-8461 Fax : (418) 643-8350 Centre de recherche, de développement et de transfert technologique en acériculture (Centre Acer ) Inc. Page 1 Info-fiche acéricole no: 140a0599 Remplace: n/a L’ENTAILLAGE DES ÉRABLES1 Par: Gaston B. Allard ing., agr. 1. Introduction L’eau d’érable à partir de laquelle sont fabriqués les produits tels que le sirop, la tire et le sucre d’érable diffère de la sève qui circule dans l’arbre pendant sa période végétative. Cette eau sucrée circule verticalement et latéralement dans une bande de bois appelée aubier, comprise entre le cœur et l’écorce. Elle peut s’écouler de toutes blessures fraîches à compter de la fin de l’automne jusqu’à l’apparition des bourgeons à la fin du printemps pour peu que la température alterne autour du point de congélation. L’entaillage consiste donc à pratiquer une blessure mécanique à travers l’aubier. Elle permet d’intercepter une partie de cette eau d’érable et de la canaliser au moyen d’un chalumeau vers un système de collecte (tubulure ou seaux). Il faut bien noter que l’entaille en elle-même constitue une blessure. Comme telle, elle représente donc une menace pour la santé et même pour la vie de l’arbre. Quel que soit le mode de collecte utilisé (sceaux ou collecte sous vide), les précautions à prendre pour effectuer un entaillage qui soit le plus productif possible tout en minimisant la blessure permanente pour l’arbre demeurent essentiellement les mêmes. Date de l’entaillage. Aucune règle précise ne permet de prévoir avec précision la date à laquelle il faut procéder à l’entaillage. Celle-ci peut varier considérablement en fonction de la localisation de l’érablière, de son altitude ainsi que de ses facteurs d’exposition. Le tableau 1 donne une indication de la période probable du début de la coulée pour chacune des grandes régions du Québec. Seule l’expérience et une bonne connaissance de son érablière (âge et composition du peuplement), l’intégration de phénomènes locaux tels que l’exposition (versant Sud versus versant Nord ou Est) et la protection contre le refroidissement dû aux vents devraient permettre à chaque acériculteur d’interpréter les bulletins de prévisions météorologiques et d’en déduire la date la plus probable pour le début de la coulée dans son érablière. On recommande de commencer l’entaillage au plus dix (10) à quinze(15) jours avant la date probable du début de la coulée. Le nombre d’équipes requis pour réaliser cette opération à l’intérieur de cette période varie naturellement en fonction du nombre d’entailles ainsi que de la difficulté à se déplacer dans l’érablière. En tenant compte d’une moyenne variant entre 400 entailles/jours pour les plus petites érablières et de 600 entailles/jours pour les plus grandes, le Tableau 2 donne une indication du nombre d’entailloires ou d’équipes d’entaillage qui seront requis pour compléter l’opération dans les délais en fonction du nombre d’entailles. 1 Cet t e i n f o - f i che e s t r éd i g é à part i r d ’un t ex t e pr éparé en vue de l a r é -éd i t i on du gu ide t e chn ique pub l i é en 1984 par l e Conse i l d e s p roduc t i on s vé g é t a l e s du Québec e t r éd i g é par l ’ a u t eur en co l l abora t i on avec l e s membre s du comi t é d ’ ac é r i cu l tur e de l ’ époque . Centre de recherche, de développement et de transfert technologique en acériculture (Centre Acer ) Inc. Page 2 Tableau 1. Période probable du début de la coulée en fonction de la localisation de l’érablière RÉGIONS Probabilité première coulée Montréal et Montérégie Dernière semaine de février Nord de Montréal ,Cantons de l’Est Bois-Francs et Mauricie Première semaine de mars Région de Québec Beauce-Appalaches Deuxième semaine de mars Bas-Saint-Laurent Troisième semaine de mars Note : Pour chaque région, la date probable de la première coulée recule d’environ une journée par 100 mètres d’élévation Généralement, l’entaillage débute alors que le bois de l’érable est encore gelé; il faut éviter d’enfoncer le chalumeau trop profondément dans l’entaille de façon à réduire le risque de fendre le bois de l’aubier. Il est très important de prendre toutes les précautions afin d’éviter une telle situation puisque le fendillement du bois au voisinage de l’entaille entraînera au moins deux graves conséquences : premièrement, la blessure laissée par l’entaille sera beaucoup plus grande et mettra plus de temps à se cicatriser. D’autre part, l’étanchéité du système de collecte et par conséquent son efficacité (litres de sirop produit par entaille) s’en trouvera lourdement pénalisée. Tableau 2. Nombre d’équipes requises pour compléter l’entaillage entre 10 et 16 jours. Nombre d’équipes requises pour compléter l’entaillage en: Nombre d’entailles 10 jours 12 jours 14 jours 16 jours 4000 1 1 1 1 6000 2 2 1 1 8000 2 2 2 2 10000 3 2 2 2 12000 3 3 2 2 14000 3 3 3 2 16000 4 3 3 3 18000 4 4 3 3 20000 5 4 3 3 24000 5 4 4 3 30000 6 5 4 4 40000 7 6 5 5 50000 9 7 6 6 Note: Ce nombre ne tient pas compte de provisions pour le temps perdu en raison de mauvaises conditions climatiques ou pour effectuer des réparations à la tubulure. Centre de recherche, de développement et de transfert technologique en acériculture (Centre Acer ) Inc. Page 3 Avec le type de chalumeau présentement disponible, il faudra presque obligatoirement attendre que les conditions soient propices à la coulée et que le bois de l’aubier soit partiellement dégelé et donc plus élastique pour enfoncer les chalumeaux. Un chalumeau est bien enfoncé lorsqu’on n’entend plus le sifflement caractéristique d’une fuite. L’entaille Hauteur de l’entaille Des expériences réalisées tant aux États-Unis qu’au Québec démontrent qu’il n’y a pas de différence significative de rendement attribuable à la hauteur de l’entaille sur le tronc. Celle-ci doit donc être pratiquée de façon à assurer d’une bonne distribution des blessures d’entaille. Pour le système de collecte avec seaux, l’épaisseur de neige au sol doit être considérée pour des raisons évidentes de commodité lors du ramassage de l’eau d’érable en fin de saison. Pour ce qui est du système de collecte par tubulure, la hauteur de neige en début de saison pourrait avantageusement être utilisée pour augmenter la portion utilisable du tronc et qui est, dans un nombre dramatique de cas, sérieusement limitée par la longueur de la chute. Distribution des entailles sur le tronc Chaque entaille en voie de cicatrisation (Figure 1) engendre, en plus de la blessure apparente sur le tronc, une bande verticale de bois coloré qu’on appelle « la zone de compartimentage de l’entaille ». Celle-ci est aussi profonde que l’entaille et sa longueur peut varier de 20 à 50 cm de part et d’autre de l’entaille. En terme de récolte de l’eau d’érable, ce bois est mort et ne permet pas la circulation de l’eau d’érable. On doit donc éviter d’entailler dans le voisinage immédiat d’une vieille blessure d’entaille, ni directement en dessous ou en dessus. Les résultats produits par un modèle mathématique permettant de reproduire les conditions normales d’entaillage nous indiquent qu’en moins de trente ans, le fait de mal répartir les blessures d’entaille et de les concentrer sur une portion trop restreinte du tronc peut provoquer des réductions du potentiel de coulée de plus de 40%. Figure 2: Exemple d’entaillage permettant une bonne distribution des blessures d’entailles selon la circonférence de l’érable Figure 1: Entaille en bonne voie de cicatrisation. En moins de quatre ans, la blessure sera généralement recouverte de nouveau bois Centre de recherche, de développement et de transfert technologique en acériculture (Centre Acer ) Inc. Page 4 Pour bien répartir la récolte tout au long de la saison et pour garder le plus intact possible ce potentiel de coulée en fonction des années d’exploitation , il importe d’orienter également aux quatre points cardinaux les entailles effectuées dans l’érablière. Une bonne pratique consiste à localiser l’entaille de l’année précédente et, en tenant compte de ce qui précède relativement à la répartition de la hauteur d’entaillage, percer 20 à 30 cm plus loin en suivant la circonférence de l’arbre (figure 2) Profondeur de l’entaille La profondeur de l’entaille incluant l’écorce, ne devrait jamais dépasser l’épaisseur de la bande de bois appelée aubier. Généralement, l’entaille est pratiquée à 6,5 cm de profondeur mais il y aurait avantage à réduire à 5 cm dans les cas où l’aubier est plus mince en raison d’un taux de croissance plus lent. Cette profondeur est mesurée à partir de uploads/Litterature/ acer-fr.pdf

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