Niveau: 1ère année de Master DLE Matière : Créativité et Motivation Objectifs:
Niveau: 1ère année de Master DLE Matière : Créativité et Motivation Objectifs: Maitrise des fondements théoriques de l’atelier d’écriture/ Connaitre les trois grandes définitions de l’atelier d’écriture créatif Séance 3 :L’atelier d’écriture : une constitution du sujet écrivant Considérée comme l’une des fondatrices d’atelier d’écriture en France avec Anne ROCHE, Elisabeth BING, à ces débuts, était une enseignante de langue française dans un institut pour enfant en difficultés, situé à Dieulefit dans le Drôme. Où elle a créé ses premiers ateliers d’écriture transposer par la suite en un livre intitulé « Et je nageai jusqu’à la page » paru en 19. Dans lequel elle raconte, non seulement, le déroulement de cette nouvelle expérience en France mais aussi sa souffrance, pendant l’enfance, du régime normatif de l’école où elle n’écrivait pas selon son gout, mais selon les directives de l’institutrice. L’attitude négative de celle-ci liée à la passivité de sa mère envers son utilisation de l’élément subjectif lors de la rédaction l’a marqué pendant longtemps, elle dit à cet effet : Un jour j’osais écrire à propos du lavoir du village qu’il régnait une “certaine“ odeur de lessive…je savais pour ma part très exactement ce que portait ce “certaine“, un trouble c’était déjà la sensation d’une odeur qui vous renverse érotiquement, le mélange des brumes de l’Est et une tiédeur savonnée, dont l’institutrice immédiatement me castra en m’accusant d’incorrection. Anodin-vitriol. Je m’étranglai sous leur désir. ( Bing cité in : Rossignol, op.cit., p.80) Selon Elisabeth BING les enfants sont traumatisés par la norme imposée au sein des institutions scolaires. Les remarques négatives les rendent impuissants et mettent fin à leur côté créatif. En d’autres termes, subir des traumatismes de la part de l’enseignant ne touche pas seulement le texte en tant que produit mais l’enfant en tant que sujet-écrivant, c’est pourquoi Elisabeth BING entretient une relation conflictuelle avec l’école et refuse tout ce qui a trait à la norme. Elle insiste sur « l’importance du lien sujet/écriture » et sur les blessures qui peuvent être engendrés par le comportement rigide de ses enseignants envers les apprenants. De ce fait, Elizabeth BING a pris une nouvelle posture d’instruction qui réside dans les retours prudents sur les textes lu oralement et leurs caractères humoristiques pour instruire en douceur. Elle dit : « on rit beaucoup dans les ateliers d’écriture. Je puis parler maintenant du bonheur, celui de posséder une sorte de solfège et son violoncelle. » (Bing In: BONIFACE, 1993, p.22) En effet, Les ateliers d’écriture animés par Elizabeth BING rompent totalement avec les traditions vécues dans l’institution formelle qui mènent à une écriture forcée sans implication personnelle. Selon elle « l’atelier d’écriture doit se tenir à côté de la classe » ( Pimet, Boniface, op.cit., p.44) aucun discours pédagogique n’est applicable car « il s’agit de création et non d’apprentissage » (Ibid, p.44) d’où le changement radicale des conditions de travail par rapport à l’école. Elle donne la liberté aux participants de circuler dans la salle sans demander de permission ; d’écrire soit à l’intérieur, soit à l’extérieur. Ceci dit qu’elle vise beaucoup plus le déclenchement du désir d’écrire chez ses participants et toute relation avec la norme est honnie au début, « elle sera la mère qui érotise et le père qui autorise. » (Ibid, p.41) Elle instaure plutôt une réassurance qui aboutit à la fin à une motivation intrinsèque chez l’écrivant développant une passion pour écrire et retravailler leurs textes. Les stratégies de réassurance ne se limitaient pas seulement aux retours positifs et aux encouragements, l’animatrice permettait aux enfants de choisir la manière de la lecture à haute voix de leur texte afin de valoriser leurs productions. Ils avaient le choix de le lire seul, devant les participants ou d’autres personnes extérieurs aux ateliers. De l’écouter par la voix de l’animatrice elle-même ou bien par un autre membre de l’atelier. De l’enregistrer et l’écouter ultérieurement. De l’animation d’atelier d’écriture pour enfants, Elisabeth BING s’oriente vers l’animation pour adulte. A la demande du « groupe d’Aix » en 1975, elle occupe un poste vacataire d’animatrice durant une année à l’université d’Aix-en-Provence. Ensuite elle a animé d’autres ateliers dans différents domaines à Paris. Ce n’est qu’au début des années 80 que le nom d’Elisabeth BING est devenu célèbre, elle a connu une grande ampleur grâce à son association fondée en 1981 sous son nom. Le déroulement de l’atelier d’Elisabeth BING a été divisé en quatre étapes par Claire BONIFACE, à savoir : -la motivation ; élément qui diffère d’une tranche d’âge à l’autre. Pour l’animation d’écriture pour enfants, Elisabeth BING « a utilisé les mythes. Il était une fois, un homme nommé Dédale… » (Rossignol, op.cit., p.63) pour mettre le participant dans une situation d’imaginaire qui l’implique peu à peu et lui permet de s’exprimer. Elle raconte le mythe sans l’achever pour laisser l’initiative aux participants de le terminer à l’écrit. Toutefois, pour les ateliers destinés aux adultes, l’animatrice s’inspire de sa propre expérience en s’appuyant sur l’écriture de l’enfance comme moyen par excellence qui pousse le participant à s’interroger sur un épisode difficile de sa vie. -l’écriture ; à l’encontre de la norme scolaire, aucun temps d’écriture n’est géré par un échéancier de travail. Généralement, il ne dépasse pas une heure et demie. -la lecture orale, aucune règle n’est imposée dans/à cette étape. Comme nous l’avons déjà dit le peut lire son texte ou le donner un au autre participant. Comme il peut ne pas le lire. -les retours ; paroles de l’animateur et des autres participants à caractère toujours positif comme il a été déjà mentionné. Dite par Isabelle ROSSIGNOL « Questionnement Amoureux », ils visent à extraire l’élément réussi pour rassurer l’écrivant. Ce n’est qu’après ces retours que le travail du texte surgira, les textes seront dactylographiés, photocopiés et par moment retravaillés. Procédé qui a fait polémique dans le monde des ateliers d’écriture. Marie-Claude PENLOUP lors de son entretien avec Elisabeth BING a constaté que cette dernière évoque souvent le travail du texte sans donner sa formule exacte. Ce qui mène à penser que l’étape « du travail du texte est implicite ». Aussi, Claire BONIFACE et Odile PIMET trouvent-elles que cette méthode « Biguienne » d’évoquer l’écrit n’est qu’une affirmation personnelle, elles disent que : « Débordant largement les moyens pédagogiques habituels, Elisabeth BING a fait vivre aux enfants l’aventure qu’elle aurait aimé vivre. » (Ibid, p.41) aussi, qualifient-elle ses ateliers comme pratique thérapeutique qui répare les clichées du milieu scolaire sans suite apparente et que « aux yeux même des enfants, il n’était pas suffisant : « tu nous dis toujours que c’est bien. » (Ibid, p.42) alors qu’elle peut travailler le texte, du moment où « elle met ses élèves difficiles en contact avec les auteurs les plus littéraires : Kafka, Ponge, Rilke. Lautréamont, Claude Simon » (Ibid, p.42) Cependant, Elisabeth BING a toujours insisté sur le fait que l’objectif visé par ses ateliers d’écriture animés au centre de Dieulefit est le travail sur la langue et non pas la thérapie mais la manière d’y procéder est différente des autres ateliers. uploads/Litterature/ 3eme-cours-dle1.pdf
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- Publié le Jui 17, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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